Intervention sur l`Arc de l`innovation J`ai également des questions

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Intervention sur l’Arc de l’innovation
J’ai également des questions similaires à poser à M. MISSIKA concernant cet Arc de
l’Innovation. L’innovation en soi, ça ne veut rien dire. On peut innover dans plein de
dimensions très diverses : on peut innover contre le climat, on peut innover contre
l’égalité des droits, on peut innover dans des projets architecturaux aberrants, donc
la question d’un Arc de l’Innovation ne suffit pas. Il faut savoir ce que l’on met
derrière le mot "innovation", car l’innovation n’est pas une fin en soi. Tout dépend au
service de qui et pourquoi on innove.
Donc je souhaiterais vraiment que la réflexion sur ces 20 quartiers aux portes de
Paris, la démarche de la réflexion, déjà, soit aussi innovante, c’est-à-dire qu’il y ait
une vraie discussion entre nous, qu’il y ait une vraie discussion avec l’ensemble des
partenaires, c’est-à-dire les villes limitrophes concernées, les arrondissements
concernés, mais aussi les acteurs économiques, le mouvement associatif et
évidemment, l’économie sociale et solidaire. Parce que s’il y a bien un secteur qui
innove et qui réinterroge le mode de développement, en se disant qu’on doit cesser
de produire n’importe quoi, n’importe comment et n’importe où, et qu’on doit repenser
nos collectifs de travail de manière collaborative, de manière redistributive et penser
le développement des activités économiques pour satisfaire des besoins sociaux et
environnementaux, c’est-à-dire, répondre à de l’intérêt général… Donc il faut
absolument que les acteurs de l’économie sociale et solidaire soient au cœur de l’Arc
de l’Innovation.
Nous devons donc, au niveau de ces portes de Paris, établir des critères des projets
que l’on soutient en fonction de cet intérêt général, que nous devons repréciser entre
nous pour vérifier si nous sommes bien d’accord, parce que nous devons d’abord
penser à quels besoins nous devons satisfaire, que ce soit en termes d’activités dont
nous avons besoin, que ce soit en termes aussi de publics qu’on souhaite remettre
dans l’emploi et que ce soit la nature des activités produites, quels intérêts sociaux,
quels besoins sociaux elles satisfont et à quelles exigences écologiques elles
répondent. Parce que casser la barrière du périphérique est une nécessité absolue,
mais attention, on sait très bien que des projets, le long des différentes portes de
Paris, qui développeraient de l’activité économique, peuvent être aussi des projets
qui développent la spéculation immobilière et tout d’un coup instaurent une autre
barrière, qui ne sera pas une barrière physique, je dirais matérielle, mais une autre
barrière sociale qui chasse plus loin encore l’ensemble des habitants de ces
quartiers populaires.
Donc, je souhaite vraiment qu’il y ait des critères politiquement débattus et définis
pour que cet Arc de l’Innovation permette justement de repenser une ville ouverte à
tous, et pas une ville qui exclut, parce que de plus en plus, le cœur de la Métropole
exclut plus loin encore la population par la spéculation immobilière, et exclut de
l’emploi de plus en plus de travailleuses et travailleurs. Et on sait que le
développement d’un certain nombre d’activités économiques soi-disant innovantes,
notamment dans plein d’endroits au cœur du 93, ne correspondait pas au niveau de
qualification de la population, et ce sont des développements d’activité qui ne
répondent pas aux habitants, qui ne permettent pas de lutter de telle manière contre
le chômage.
Donc voilà un peu les grandes questions : quelle définition faites-vous de
l’innovation ?
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