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Bulletin Infirmier du Cancer Vol.9-n°3-juillet-août-septembre 2009
La liste des droits est longue, respect de la vie, de la
mort, de valeurs culturelles, abstention de violences,
liberté de parler ou se taire… nul n’étant tenu de révé-
ler quoi que ce soit sur lui-même.
Ces valeurs supposent de la compétence ce qui évite
de faire passer pour éthique des problèmes techniques.
L’éthique doit nous guider quand il n’y a plus de
règles ni de repères pour donner une direction à nos
pensées et à nos actes.
Les examens, expérimentations, expertises sont des
situations à risques car elles offrent une possibilité de
pouvoir sur autrui.
Nous avons celle aussi de pouvoir qu’une recherche
puisse se faire ou pas.
Si nous ne donnons pas un sens à nos pratiques, si
nous ne posons pas de cadre, nous ne serons plus des
psychologues mais de simples techniciens, ou autre
chose.
Nous sommes dépendants de positions éthiques,
celles de notre société (liberté, solidarité, souffrance,
vie, mort…).
Nous sommes aussi responsables de nos actes, cette
responsabilité constitue notre cadre et notre fonction,
nous pouvons dénoncer, refuser… et interroger, nous
en tenir aux questions que le CPP doit aborder.
Rappels
Le CPP
Les comités de protection des personnes ou CPP sont,
en France, l’équivalent des ethical research comittee ou
« comités d’éthique de la recherche » présents dans les
pays anglo-saxons et les autres pays européens. Leur
fonction : s’assurer que tout projet de recherche sur l’être
humain mené en France respecte l’ensemble des exi-
gences (médicales, méthodologiques, éthiques, juri-
diques…) visant à assurer la protection des personnes
qui participeront à cette recherche.
Il est obligatoirement saisi pour qu’un projet de
recherche puisse commencer, et délivre un avis favo-
rable ou défavorable. Cet avis est conforme, c’est-à-dire
que les auteurs du projet de recherche ne peuvent ni
s’en dispenser ni passer outre. Un avis défavorable peut
cependant faire l’objet d’une procédure d’appel auprès
d’un autre CPP.
Les CPP comportent 14 membres titulaires et 14 sup-
pléants. Le législateur a souhaité maintenir, voire ren-
forcer, le pluralisme des membres déjà présent dans les
anciens CCPPRB. À cette fin, les CPP sont constitués à
parité par deux collèges principaux : 7 membres appar-
tenant au monde médical, médecins qualifiés en matière
de recherche (4, dont un méthodologiste au moins),
médecin généraliste (1), Pharmacien (1) et infirmier(e)s
(1) ; 7 membres appartenant à la société civile, dont un
qualifié en matière d’éthique, un qualifié dans le domaine
social, un psychologue, deux juristes et deux représen-
tants d’associations agréées de malades ou d’usagers du
système de santé.
Divers textes réglementaires définissent le mode de
fonctionnement, les bases de jugement et les obligations
(en particulier en termes de délai de réponse) des CPP
dont le financement est assuré par une partie de la taxe
dont doit s’acquitter tout promoteur d’un projet de
recherche biomédicale (200 à 4 000 euros selon la nature
du promoteur, privé ou institutionnel et la nature du pro-
jet).
Il faut enfin préciser que le seul avis favorable d’un
CPP est insuffisant pour mettre en œuvre une recherche
biomédicale. Le promoteur de cette recherche doit éga-
lement solliciter l’avis d’une autorité compétente qui est
soit l’Agence française de sécurité sanitaire des produits
de santé (Afssaps), soit la Direction générale de la santé
(DGS) selon la nature du projet.
Le psychologue
1985 : texte de loi créant le titre de psychologue dont
nous devons retenir que la volonté du législateur est de
protéger les usagers des mésusages de la psychologie.
Pour rappel, nous allons exposer ce qu’ils sont et ce
qu’ils ne sont pas.
Les psychologues ont une formation universitaire
supérieure, licence, master1, master 2 ou DEA plus stage
qui leur donne le titre de psychologue, titre qui leur
donne un numéro d’exercice (numéro Adeli).
Ils se donnent des formations complémentaires post-
universitaires (DU, thèses…) ou des formations spécia-
lisées.
Ils respectent leur code de déontologie, ont une auto-
nomie technique au cours de leurs missions et exercent
dans tous les champs de la société.
Ils ne sont pas médecins, donc pas psychiatres, ils
ne prescrivent ni des médicaments ni une hospitalisa-
tion.
Ils ne travaillent pas sur prescription, ne sont pas ins-
crits dans le code de la santé et n’ont pas de fonction
hiérarchique.
Dossier Éthique
Dossier Bic n°3 vol 9 5/10/09 15:11 Page 85
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