E.N.S. de Cachan Département E.E.A.
M2 FE 3eannée
Physique appliquée 2011-2012
TD de Physique no8 :
Mécanique des fluides I
Exercice no1 : Lignes de courants et trajectoires
Soit un champ des vitesses, avec un axe (Oz)vertical et orienté vers le haut, défini par :
~v =vx=u0
vz=gt +v0
1. Comment peut-on qualifier ce champ des vitesses ? Déterminer les trajectoires et les lignes de courants.
2. On appelle ligne d’émission à la date tassociée à un point M0, l’ensemble des points de l’espace occupés
àtpar des particules passées précédemment au point M0. Les lignes d’émission caractérisent l’écoulement d’un
fluide et ce sont elles que l’on visualise lorsque l’on a recours à des traceurs. Déterminer la ligne d’émission
issue du point (0,0).
Exercice no2 : Écoulement dans un dièdre droit
Considérons un écoulement bidimensionnel dont le champ des vitesses, défini dans un référentiel (O, x, y, z),
dans la région x > 0et y > 0, est :
~v(~r, t) = kx~ex+ky~ey
1. Que peut-on dire de cet écoulement ?
2. Déterminer les trajectoires des particules de fluide et les lignes de courants.
3. Déterminer l’accélération d’une particule de fluide en utilisant, tout d’abord, le formalisme lagrangien,
puis, le formalisme eulérien.
Exercice no3 : Bilans de masse
Soit une surface Sorientée, fermée ou non. On rappelle que si Sest fermée elle est orientée par convention
de l’intérieur vers l’extérieur.
1. Soit Mun point de la surface Set d~
S=dS. ~
Nun élément de surface centré en M(~
Nest la normale
à cet élément de surface). On définit la densité volumique de courant de masse :
~
j(M, t) = ρ(M, t)~v(M, t)
ρ(M, t)(resp. ~v(M, t)) est la masse volumique (la vitesse) du fluide en Màt
a) Établir la relation liant ~
j(M, t)àdDm, le débit massique élémentaire traversant d~
S.
b) En déduire l’expression intégrale du débit massique à travers S.
2. Bilan de masse avec source, équation intégrale. Considérons un volume V(volume de contrôle) de
l’espace occupé par le fluide, délimité par une surface fermée Sfixe (surface de contrôle) dans le référentiel
d’étude. On suppose qu’il existe, dans ce volume V, un terme source associé à un débit massique Dm,source.
a) Exprimer, en fonction de la masse volumique, la variation de masse dm, pendant le temps dt, du fluide situé
dans le volume de contrôle Vfixe.
b) Traduire alors, sous forme intégrale, la conservation de la masse.
3. Bilan de masse sans source, équation locale. On se place dans le cas où les termes sources sont nuls.
a) Établir l’équation locale de conservation de la masse.
b) Traiter le cas du régime stationnaire.
1
c) Écrire l’équation locale de conservation de la masse en faisant intervenir la dérivée particulaire de ρ, la
masse volumique du fluide.
Exercice no4 : Débit volumique
1. Donner l’expression intégrale du débit volumique.
2. Montrer qu’un écoulement incompressible est également caractérisé par un champ de vitesses de di-
vergence nulle.
3. Que peut-on alors dire du débit volumique le long d’un tube de champ d’un écoulement incompressible ?
Comment évolue la vitesse lorsque les lignes de courant se resserrent ?
Exercice no5 : Champ des vitesses d’un fluide incompressible
On considère un fluide incompressible (de masse vo-
lumique ρ) émis, avec un débit massique Dm(dépendant
ou non du temps), par une source linéique de hauteur h
confondue avec l’axe (Oz)(cf figure ci-contre). Les par-
ticules de fluides sont émises perpendiculairement au fil,
c’est à dire que : ~v(~r, t) = v(r, t)~er.
1. Écrire le champ des vitesses de cet écoulement.
2. Calculer l’accélération d’une particule de fluide.
Exercice no6 : Divergence et rotationnel du champ
des vitesses
1. Considérons une particule de fluide de forme cubique. Notons τ(t)le volume élémentaire de cette
particule à l’instant t.
a) Établir, en limitant les calculs à l’ordre 1, la relation :
div ~v =1
τ
dt
~v est le champ des vitesses de l’écoulement et est la variation du volume de la particule fluide entre les
instants tet t+dt. Commenter.
b) Retrouver alors le critère des écoulements incompressibles.
2. Considérons l’écoulement dont le champ des vitesses a pour expression ~v(x, y) = c(y~ux+x~uy).
a) Calculer la divergence du champ des vitesses. Commenter.
b) Donner l’expression du rotationnel du champ des vitesses.
c) Considérons une particule de fluide dont la section avec le plan (xOy)est un carré de sommets O(0,0),
A(L, 0),B(L, L)et C(0, L)à l’instant t. Déterminer la section de cette particule de fluide à l’instant t+dt.
On notera O0,A0,B0et C0les sommets de la section de la particule de fluide à l’instant t+dt correspondant
respectivement à O,A,Bet C.
d) Donner l’expression du vecteur rotation ~
de la particule fluide et montrer que ~
Ω = 1
2~
rot ~v. Conclure.
D’une manière générale on définit le vecteur-tourbillon ~
Ω = 1
2~
rot ~v. Nous admettrons que le vecteur-
tourbillon traduit la rotation locale des particules de fluide quel que soit l’écoulement considéré.
Exercice no7 : Vortex
La tornade est un écoulement à symétrie cylindrique tel qu’il existe un vecteur tourbillon ~
uniforme à
l’intérieur d’un cylindre d’axe (Oz)et de rayon a.
1. Établir l’analogie existant entre ~
et ~v, d’une part, et le champ magnétique ~
Bet le vecteur densité
volumique de courant ~
jde la magnétostatique, d’autre part. Appliquer alors les symétries et les invariances
pour déterminer la forme du champ des vitesses.
2. Établir le champ des vitesses de l’écoulement.
3. La circulation de ~v sur un cercle de rayon r > a vaut C= 2πa2. Un vortex constitue le cas limite
pour lequel a0tout en ayant Cfinie et non nulle. Déterminer le champ des vitesses d’un vortex.
4. L’écoulement associé à un vortex est-il potentiel ? On rappelle qu’en coordonnées cylindriques le rota-
tionnel a pour expression :
~
rot ~
A=1
r
Az
θ Aθ
z ~ur+Ar
z Az
r ~uθ+1
r
rAθ
r 1
r
Ar
θ ~uz
2
5. Quel est l’analogue du vortex en magnétostatique ?
Exercice no8 : Le dipôle hydrodynamique
1. Établir l’analogie de structure qu’il existe entre le champ électrostatique dans une région vide de
charges et le champ des vitesses d’un fluide en écoulement potentiel et incompressible.
2. On considère une source de fluide filiforme confondue avec l’axe (Oz)de débit volumique par unité de
longueur DV,l. Cette source pourrait, par exemple, modéliser un tuyau d’arrosage confondu avec l’axe Oz et
percé d’une multitude de petits trous.
a) Justifier que ~v est un vecteur polaire. Exploiter les symétries et les invariances de la distribution de débit
volumique pour établir la structure du champ des vitesses associé à l’écoulement.
b) Déterminer le champ des vitesses.
c) En déduire le potentiel des vitesses.
3. On considère l’association d’une source de débit volumique DV,l
(>0) et d’un puits de débit volumique linéique DV,l parallèles et
distants de dcomme présenté sur la figure ci-contre.
a) Utiliser le théorème de superposition pour déterminer le potentiel des
vitesses de l’écoulement potentiel et incompressible associé. On choisira
ce potentiel nul en O.
b) Définir par analogie avec l’électrostatique le moment de ce dipôle
hydrodynamique. Donner l’expression simplifiée du potentiel dans la
cadre de l’approximation dipolaire.
c) En déduire l’expression du champ des vitesses.
Exercice no9 : Écoulement autour d’un obstacle cylindrique
Considérons un écoulement uniforme de vitesse ~v =v0~ex. On im-
merge un cylindre de longueur infinie d’axe (Oz)et de rayon a(cf figure
ci-contre). L’étude est menée en coordonnées cylindriques.
1. Conditions aux limites.
a) Quelle condition aux limites impose la présence du cylindre ?
b) Comment est le champ des vitesses infiniment loin de l’obstacle (c’est
à dire pour r+) ?
2. Établir un écoulement cinématiquement acceptable (c’est à dire
qui respecte les conditions aux limites) à l’aide du théorème de superpo-
sition.
Indication : On pourra utiliser le résultat de l’exercice no8.
Exercice no10 : Applications des relations de Bernouilli
1. Effet Venturi. Considérons un écoulement parfait stationnaire incompressible homogène dans une ca-
nalisation horizontale possédant un rétrécissement. Notons SA(resp. SB) la section de la conduite loin (resp.
au niveau) du rétrécissement. En supposant la vitesse uniforme sur les sections SAet SB, établir l’expression
de la différence de pression PAPBen fonction de µla masse volumique du fluide, vAla vitesse loin du
rétrécissement, SAet SB.
2. Mesure de débits par effet Venturi. On complète le dispositif
en plaçant deux tubes latéraux verticaux perturbant peu l’écoulement
(faible section) comme présenté sur la figure ci-contre. On note hA
(resp. hB) la hauteur de fluide dans le tube loin (resp. au niveau)
du rétrécissement et P0la pression atmosphérique. Montrer que ce
dispositif permet de déterminer le débit volumique de l’écoulement.
3. On place un 3etube vertical au point Cen aval du rétrécisse-
ment. Avec les mêmes hypothèses, à quoi est égale la hauteur de fluide
hCdans ce tube ? Qu’observe t-on en pratique et pourquoi ? Quelle
hypothèse est à remettre en cause ?
3
4. Tube de Pitot. Le tube de Pitot (cf figure ci-contre) est utilisé
en aérodynamique pour mesurer la vitesse d’un écoulement d’air uni-
forme et stationnaire. Il est constitué d’un tube métallique de section
s'5mm2dont l’extrémité arrondie est percée d’un trou très fin de
rayon r'0,5mm. Le tube est placé longitudinalement à l’écoulement
et on note ~v=U~exla vitesse et Pla pression loin en amont du
tube. Le tube comporte une prise de pression latérale PBet une prise
de pression axiale P0entre lesquelles un manomètre mesure la diffé-
rence de pression P0PB. Justifier pourquoi la vitesse du fluide est
nulle au niveau de la prise de pression axiale. Établir l’expression de
Uen fonction de h0,gl’intensité de la pesanteur, µla masse volumique du fluide, et µeau la masse volumique
de l’eau.
Exercice no11 : Théorème de Torricelli
Un réservoir cylindrique (cf figure ci-contre) de section Srempli d’eau
se termine par un tube horizontal de longueur Let de section s << S situé
à sa base et fermé par un robinet qu’on ouvre à l’instant t= 0. Initialement
la hauteur d’eau dans le réservoir est h0; à l’instant ton la note h(t).
1. Une fois le robinet ouvert, on suppose l’écoulement unidimensionnel
à l’interface air-eau dans le réservoir avec ~v(M, t) = V(t)~uzet dans le tube
horizontal ~v(M, t) = v(x, t)~ux. Montrer que :
v(x, t) = S
sV(t) = S
s
dh
dt
ce qui permet avec s << S de négliger V(t)devant v(t)dans toute la suite.
2. En dehors d’une phase de courte durée, on constate que la vitesse d’éjection vaut v(t) = p2gh(t)
c’est à dire la même valeur que pour un point matériel lâché en chute libre, ce qui constitue le théorème de
Torricelli. Montrer qu’on peut interpréter ce fait en supposant que le théorème de Bernouilli est applicable
bien que l’écoulement varie au cours du temps (approximation des régimes quasi-stationnaires).
3. En déduire l’expression de la hauteur d’eau h(t)en fonction de S,s,h0,g,t, puis l’expression de la
durée Tnécessaire pour vider le réservoir. Analyser la pertinence de l’influence de S,s,get h0sur T.
4. On s’intéresse au régime transitoire initial au cours duquel la vitesse v(t)atteint sa valeur 2gh0en
régime quasi-stationnaire sans que le niveau h0dans le réservoir ait eu le temps de varier notablement. En
négligeant l’accélération locale dans le réservoir, mais pas dans le tube, montrer que :
2Ldv
dt =gh0v2
et chercher une solution de la forme v(t) = vtanh(t/τ); exprimer vet τen fonction de g,h0et L. Comparer
τet Tet commenter. On rappelle que (tanh u)0= 1 tanh2u.
5. Lorsque le tube est trop fin, tout ce qui précède est faux. Interpréter qualitativement.
Exercice no12 : 0scillations dans d’un fluide dans un tube en U
Un fluide incompressible, de masse volumique ρ, est contenu dans les deux branches d’un tube en U de
section S. La "longueur" totale de fluide dans le tube est notée L. À l’équilibre, les deux surfaces libres du
fluide dans les deux branches du tube sont à une même altitude choisie comme origine d’un axe (Oz)vertical
ascendant.
Déterminer la période des oscillations du fluide dans le tube.
Exercice no13 : Tourbillon
On considère, dans un référentiel galiléen Rg, un écoulement stationnaire d’un fluide parfait. Il s’agit d’un
mouvement tourbillonnaire à symétrie de révolution autour d’un axe vertical (Oz). Le fluide est soumis au
champ de pesanteur ~g =g~uz.
On se place en coordonnées cylindriques (r, θ, z)d’axe (Oz). Dans le modèle envisagé, le vecteur tourbillon
~
Ω = 1
2~
rot ~v vaut ~uzsi r < a et ~
0si r > a. Le fluide est homogène de masse volumique uniforme ρ0.
4
1. Quelle analogie peut-on faire avec la magnétostatique ? En déduire la forme du champ des vitesses ~v
de l’écoulement. Montrer que ce champ des vitesses est associé à un écoulement incompressible. On donne en
coordonnées cylindriques :
div ~
A=1
r
r (rAr) + 1
r
Aθ
θ +Az
z
2. Déterminer les expressions du champ des vitesses ~v pour r < a et pour r > a.
3. Déterminer le champ des pressions. On distinguera les deux cas r < a et r > a, et on posera :
P0= lim
r→∞ P(r, z = 0)
Tracer la courbe rf(r) = PP0+ρ0gz. On notera : pm=ρ02a2.
4. Applications.
a) Le modèle précédent est appliqué à une tornade pour laquelle vmax = 150 km.h1et ρ0= 1,3kg.m3.
Calculer la dépression pm. La comparer à P0= 105P a.
b) Le modèle décrit un tourbillon de vidange. Le fluide est de l’eau surmontée de l’atmosphère uniforme P0.
Déterminer la forme de la surface libre du fluide.
Exercice no14 : Effet Magnus
Un écoulement permanent, incompressible, homogène est caractérisé par la vitesse ~v =v0~ex, loin d’un
cylindre immobile, d’axe (Oz)et de rayon a. L’exercice no9 a montré que le champ des vitesses associé à cet
écoulement a pour expression en coordonnées cartésiennes :
~v =v0h1a
r2icos θ~urh1 + a
r2isin θ~uθ
Le cylindre est maintenant mis en rotation autour de son axe. Cette rotation induit un champ de vitesse
supplémentaire de la forme :
~v =ωa2
r~uθ
ωest la vitesse de rotation du cylindre.
1. Montrer que l’écoulement possède deux points d’arrêt à la surface du cylindre lorsque ω < 2v0
a. Tracer
l’allure les lignes de courant de l’écoulement.
2. Que peut-on dire des points d’arrêts de l’écoulement lorsque ω=2v0
apuis ω > 2v0
a?
3. Déterminer la pression P(a, θ)en tout point du cylindre.
4. En déduire la force exercée par le fluide sur le cylindre, par unité de longueur de ce dernier.
5. Calculer la circulation Γdu champ des vitesses du fluide le long d’un contour entourant le cylindre et
exprimer la force linéique précédente en fonction de Γ.
Problème : Vidange d’un conduit
Question préliminaire :
On considère l’écoulement parfait, non permanent et potentiel, d’un fluide incompressible sous l’action du
champ de pesanteur terrestre. Soit, l’axe vertical orienté de bas en haut et de vecteur unitaire ~ez,zla cote
d’un point de l’écoulement, tle temps, pla pression, µ0la masse volumique du fluide et ~g =g~ez(g > 0) le
champ de pesanteur.
1. Montrer qu’à tout instant et en tout point de l’écoulement, on peut écrire :
Φ
t +v2
2+p
µ0
+gz =C(t)
C(t)est une fonction quelconque du temps, éventuellement nulle et Φle potentiel des vitesses.
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