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6 Avril/Mai 2010 – Officine n° 8 – santé log
Selon les chercheurs, « Tau » intera-
girait avec une autre protéine, très
abondante dans le cerveau, appelée
FKBP52 qui pourrait supprimer l’ac-
tivité de « Tau ». Une meilleure com-
préhension de cette interaction
pourrait permettre de mieux com-
prendre la neurodégénération induite
par « Tau » dans les démences appe-
lées « Tauopathies ».
La maladie d’Alzheimer, maladie
cérébrale dégénérative se caracté-
rise par un déclin progressif de la
mémoire, de la compréhension, du
calcul, du langage, de la capacité
d’apprendre et du jugement et
touche aujourd’hui près de 35 mil-
lions de personnes dans le monde,
800 000 en France. Avec le vieillisse-
ment des populations, les estima-
tions de patients atteints sont de
65 millions en 2030, et 115 millions
en 2050, soit un doublement tous les
20 ans. Rappelons qu’il n’existe pas
de traitement, seuls des soins et des
activités appropriés permettant de
diminuer les incapacités provoquées
par la perte des fonctions mentales,
de gérer au mieux la vie et les fonc-
tions quotidiennes et de réduire au
maximum les symptômes.
La protéine Tau : présente dans le
système nerveux central, Tau joue
un rôle important dans le bon fonc-
tionnement des neurones. Sous sa
forme anormale, en revanche, elle
perturbe le fonctionnement des cel-
lules neuronales, favorisant le déve-
loppement de la maladie d’Alzheimer
mais aussi de plusieurs autres mala-
dies neurodégénératives. L’équipe
de chercheurs a identifié une inte-
raction entre la protéine Tau dys-
fonctionnelle, et une autre protéine,
la FKBP52 et démontré in vitro que la
protéine FKBP52 supprimait l’acti-
vité de la protéine Tau. Une meilleure
connaissance de la FKBP52 pourrait
donc permettre de stopper le déve-
loppement de la maladie d’Alzhei-
mer et ouvrir la voie à un futur
traitement.
Si, l’on peut penser que les
recherches sont nombreuses sur
l’« Alzheimer », dans la réalité, elles
restent limitées, selon les 2 indica-
teurs fournis par le World Alzheimer
Report 2009, publié par l’Alzhei-
mers’ Disease Association (ADZ),
des investissements en recherche
10 fois moins importants et des
publications scientifiques 16 fois
moins nombreuses que pour le
cancer. • •
P. B.
SOURCES :
PNAS, Inserm, OMS, ADZ (Visuels et vignette)
Alzheimer : les secrets de TAU
mèneront-ils à un traitement ?
Les Proceedings of the National Academy of Science (PNAS)
ont publié, en janvier 2009, les résultats des dernières recherches
de l’équipe de l’Inserm dirigée par le Pr Etienne-Emile Baulieu
qui permettent de mieux cerner les mécanismes induits
par la protéine Tau en cause dans de très nombreuses démences,
en particulier dans la maladie d’Alzheimer.
L’identi cation d’une autre protéine appelée FKBP52,
qui pourrait supprimer l’activité de « Tau » ouvre de nouveaux
espoirs de traitement.