Les communautés rurales sont fortement stratifiées selon des critères de genre, de classe, de caste, de
religion et d’appartenance ethnique. “Qui” représente la population locale est donc de la plus haute
importance. La décentralisation peut apporter ces bienfaits dans la gestion et l’utilisation décentralisée des
ressources naturelles par la dévolution de pouvoirs significatifs aux acteurs locaux qui sont responsables
envers la base, c’est à dire vis-à-vis de la population locale dans son ensemble. En outre, la responsabilité
des décideurs envers la base, vis-à-vis de la population dont ils ont la responsabilité, est une relation
centrale en démocratie.
Les effets escomptés de telles décentralisations démocratiques - comme l’internalisation des coûts
sociaux et environnementaux dans la prise de décision, ou la prise en compte des préférences locales -
dépendent des pouvoirs dévolus et des relations de responsabilité où se situent les acteurs.
2. OBJECTIF DE L’ETUDE
Ce projet se propose d’examiner les raisons ayant présidé au choix des acteurs dans l’attribution des
pouvoirs et des conséquences qui en découlent, lesquels acteurs locaux l’on sait placer au centre des
réseaux des relations tant verticaux qu’horizontaux (vers la base vis-à-vis des populations locales, vers le
sommet vis-à-vis de l’État central ou de partis politiques, non fiables, etc.).
3. METHODOLOGIE ADOPTEE
Pour atteindre nos objectifs, cette recherche sur les politiques examine les points suivants:
1. la mesure dans laquelle des pouvoirs environnementaux significatifs ont été dévolus aux acteurs
locaux;
2. les différentes sortes de relations de responsabilité de ces acteurs locaux;
3. les raisons politico-économiques aux niveaux local, national et international pour les pouvoirs
dévolus et pour le choix des acteurs avec différentes relations de responsabilité;
4. la manière dont ces choix façonnent les possibilités de “durabilité” ou l’institutionnalisation à long
terme, et la reproductibilité dans l’espace des réformes de décentralisation environnementale; et
5. les effets de différentes relations de responsabilité actuellement choisies sur les pratiques
écologiques et sociales. La recherche évalue les formes et les degrés de responsabilité et de
confiance accordés aux acteurs locaux en leur donnant des pouvoirs en matière de décentralisation
environnementale, et elle évalue le rôle de la responsabilité et de la confiance pour ce qui est de
promouvoir l’équité, des pratiques environnementalement saines, la durabilité institutionnelle et la
réplicabilité.
Les recherches sur la décentralisation et le secteur environnemental sont mutuellement bénéfiques. Les
décentralisations sont cruciales pour les parties concernées car elles façonnent les nouvelles institutions
rurales pour la gestion des ressources naturelles au niveau local: elles serviront de base pour tout effort
environnemental local futur. Réciproquement, le secteur environnemental est une arène idéale pour l’étude
des questions plus larges relatives à la décentralisation, étant donné que c’est le lieu de convergence de
toute la gamme des autorités rurales, des systèmes étatiques, religieux et juridiques qualifiés de
“coutumiers”, des normes et des valeurs locales.
Dans cette arène, l’aspect le plus problématique du développement et du changement est la relation
entre les institutions d’État et les institutions “traditionnelles” (aussi bien que les acteurs non
gouvernementaux). Le problème porte sur la représentation et l’articulation correcte des besoins locaux
pour habiliter les décideurs. Compte tenu du rôle économique crucial des ressources naturelles, leur gestion
pourrait aussi apporter une légitimité publique et un soutien financier pour la création de nouvelles entités
responsables envers la base et représentatives.