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(de droit) entre la région, le département, les structures intercommunales et les communes ne
devrait pas être modifiée.
Sur les relations Etat / Régions, je renvoie à la contribution de Jean-Claude Albert et au
paragraphe relatif aux relations contractuelles Région / entités suprarégionales, soit aux
contrats de plan Etat / Régions, et au Fonds Européen dont les régions ont aujourd’hui la
charge.
A terme, cette étape ne pourra pas faire l’économie de la question fiscale
Les lois de décentralisation ont accru l’autonomie des collectivités territoriales. Mais on
constate que les dotations de l’Etat (DGF et autres) qui y étaient attachés, ont augmenté très
sensiblement les transferts financiers (101 milliards d’euros en 2013) de l’Etat aux
collectivités territoriales, ce qui paraît à priori paradoxal. Rappelons que la fiscalité des
communes était déjà une question politique dès le début de la 3ème République (tutelle de
l’Etat, centimes additionnels). Que dans un contexte nouveau, la question fiscale est toujours
un sujet récurent, une sorte de jeu de rôle entre l’Etat central et les représentants des
collectivités. Sans rentrer dans une étude comparative, il n’est pas inutile de donner des
éléments de comparaisons avec des pays comme l’Allemagne, l’Italie, le Royaume-Uni, dont
nous pourrions envier l’organisation politique, éloignée d’un « jacobinisme » à la française.
En Italie et en Allemagne, l’Etat, central ou fédéral, conserve un pouvoir fiscal prépondérant.
Au Royaume-Uni, l’autonomie fiscale des Gouvernements régionaux et des collectivités
locales est très faible. Au Royaume-Uni, comme en Italie, le recours à l’emprunt des
collectivités territoriales pour financer leurs investissements est soumis à des dispositions
législatives contraignantes. Plus globalement, les budgets locaux de ces pays voisins sont sous
surveillance, et parmi d’autres exemples, en Allemagne, la loi fondamentale affirme le
principe d’une responsabilité conjointe face aux engagements européens en matière
budgétaire, et instaure par ailleurs, entre l’Etat fédéral et les Länder, une clé de répartition
d’éventuelles sanctions imposées par l’Union européenne.
En dépit de ces considérations, les ressources des régions ne sont pas stabilisées. Elles ont été
particulièrement affectées par la réforme de la fiscalité locale consécutive à la suppression de
la taxe professionnelle. Pour l’essentiel, elles ne disposent plus que de ressources fiscales
nationales non modulables ou très faiblement modulables, et d’impositions économiques
locales dont elles ne fixent plus les taux. L’atonie de la ressource fiscale est de nature à
réduire davantage encore leur marge de manœuvre budgétaire. Avec diverses compensations
financières, elles bénéficieront d’une fraction supplémentaire de taxe intérieure sur la
consommation des produits énergétiques (TICPE).
Le renforcement attendu des compétences des régions en matière économique, nécessiterait
alors une mise à plat de ses ressources fiscales.
Pour finir, et pour répondre aux interrogations relatives à notre modèle d’organisation
politique, on constate que la poussée décentralisatrice, particulièrement sensible dans les pays
européens, est telle qu’elle semble remettre en cause la logique même de l’Etat unitaire. Le