Question pour un champion en anesthésie 493
l’allergie médicamenteuse chez 15 %, l’allergie alimentaire chez 4 %, et la sensibilisation
au latex chez 30 à 40 % selon la population étudiée Par ailleurs, chez les patients qui ont
présenté une réaction anaphylactoïde peranesthésique, on ne retrouve pas toujours une
incidence plus élevée d’antécédents allergiques que dans la population générale. Ceci
explique les difficultés rencontrées dans l’identification de certains groupes de patients
chez qui une stratégie de prévention doit être instituée dès la consultation d’anesthésie.
L’analyse de l’ensemble des différents facteurs favorisants [1], a conduit à définir
5 groupes de patients considérés comme à haut risque :
1- Patients présentant une allergie documentée, lors d’un bilan allergologique bien conduit,
à un médicament de l’anesthésie ou à un produit susceptibles d’être administré pour
l’anesthésie ou l’analgésie postopératoire (antibiotique, substitut du plasma, latex,
chlorhexidine, aprotinine, paracétamol….)
2- Patients ayant manifesté des signes cliniques évocateurs d’une allergie lors d’une
précédente anesthésie, et n’ayant pas bénéficié d’un bilan diagnostique.
3- Patients ayant présenté des manifestations cliniques d’allergie lors d’une exposition
au latex, quelles que soient les circonstances d’exposition.
4- Enfants multi-opérés et notamment pour spina bifida, en raison de la fréquence im-
portante de la sensibilisation au latex et l’incidence élevée des chocs anaphylactiques
au latex.
5- Patient ayant présenté des manifestations cliniques à l’ingestion d’avocat, kiwi, banane,
châtaigne, sarrasin..., en raison de la fréquence élevée de sensibilisation croisée avec
le latex.
3. CONDUITE DE LA CONSULTATION OU DE LA VISITE PRÉANESTHÉ-
SIQUE
3.1. INTERROGATOIRE
Les facteurs de risque allergique doivent être recherchés de manière systématique
avant toute anesthésie. En pratique, cette recherche peut s’appuyer sur la mise en œuvre
d’un questionnaire préanesthésique spécifique (Annexe I) .
En cas de suspicion de sensibilisation au latex, la mise en œuvre d’une «check-list» de
prise en charge du patient est souhaitable, afin de faciliter la transmission des consignes
de prévention aux différents stades de l’hospitalisation, l’organisation du programme
opératoire et la préparation du matériel exempt de latex (Annexe II).
3.2. QUELS PATIENTS ADRESSER POUR BILAN ALLERGOLOGIQUE ?
Chaque fois que cela est possible, des investigations seront réalisées chez les patients
à haut risque, tels que définis précédemment, à la recherche d’une sensibilisation aux
anesthésiques ou au latex :
• Pour les patients du 1er groupe ayant présenté une allergie documentée à un médica-
ment de l’anesthésie ou au latex, les conclusions du bilan initial doivent être prises en
compte. Lorsqu’il s’agit d’une sensibilisation à un curare, seuls les curares nouvellement
commercialisés doivent être testés avant l’anesthésie.
• Pour les patients du 2e groupe ayant manifesté des signes cliniques évocateurs d’une
allergie lors d’une précédente anesthésie, la liste des médicaments utilisés peut être
utile pour la réalisation pratique du bilan et doit être recherchée. Si le protocole anes-
thésique utilisé n’est pas disponible, les substances les plus fréquemment incriminées
dans les études épidémiologiques doivent être testées (curare, latex).
• Pour les patients des 3e, 4e et 5e groupes seule une sensibilisation au latex sera recherchée.