Q Interprétation statistique de l’entropie (34-109) Page 3 sur 3 JN Beury
En 1877, Boltzmann proposa une première interprétation statistique de l’entropie. Sur la tombe de Boltzmann à
Vienne, on peut lire la formule précédente…
Si 1Ω= , S = 0 : il n’y a pas d’information manquante sur le système.
Si Ω augmente, l’entropie augmente. L’entropie mesure le désordre moléculaire.
d) Extensivité de l’entropie
Soient deux systèmes disjoints
(
'Σ et
()
"Σ.
On a alors '"Ω=ΩΩ et ln ln ' " ln ' ln " ' "
BB BB
Sk k k k SS= Ω= ΩΩ= Ω+ Ω= +
On établit l’extensivité de l’entropie.
I.4 Interprétation statistique de la détente de Joule Gay-Lussac
On considère le modèle simplifié d’un système isolé constitué de N molécules pouvant être dans l’état
(+) ou dans l’état (–).
Etat initial : Les n moles de gaz sont située à gauche dans l’état (–) de volume V.
Etat final : Les n moles de gaz occupent le volume 2V.
On suppose que ces deux états ont la même énergie. L’énergie est indépendante de la répartition des molécules entre les
deux compartiments : elle est donc conservée au cours de la détente. Le modèle adopté est en accord avec la
conservation de l’énergie interne obtenue avec une approche microscopique.
• État initial : N+ = 0 . On a 1
I
Ω= et 0
I
S=.
• État final : 2
N
N+=. On cherche à calculer
le nombre de microétats accessibles. Il est égal au nombre de
manières de choisir N+ molécules parmi N sans tenir compte de l’ordre.
On peut montrer que
()( )
()
12... 1 !!
!!!
!!
22
N
FN
NN N N N NN
CNN
NNNN
+
+
+++
−− −+
Ω= = = =
−
ln ! 2ln !
2
FB
N
Sk N
=−
. On étudie un système à grand nombre de particules.
On peut faire un développement limité à l’infini : formule de Stirling : ln ! ln si qqqq q
−→∞.
On a alors ln
FB
SkNNN=−2−2
Nln 2
NN+ln 2 ln 2 ln 2
BBA
kN knN nR
== =
Interprétation : on retrouve le même résultat qu’avant. Le choix de la constante de Boltzmann comme constante
multiplicative était donc pertinent.
Attention, c’est un hasard qu’on retrouve le même résultat car on a un modèle très simple.
Les calculs précédents peuvent être utilisés pour décrire des systèmes à deux niveaux (exemple spin +1/2 ou –1/2).
II. TROISIÈME PRINCIPE DE LA THERMODYNAMIQUE
On a vu dans le cours de thermodynamique que l’énergie interne et l’enthalpie sont définies à une constante additive près.
Le deuxième principe de la thermodynamique donne accès expérimentalement aux variations d’entropie mais pas à
l’entropie d’un état donné.
Nernst a énoncé à la fin du 19ème siècle (un siècle avant la thermodynamique statistique) le troisième principe de la
thermodynamique :
L’entropie d’un corps pur tend vers 0 lorsque la température thermodynamique T tend vers 0 K.
L’entropie est donc absolue : il n’existe pas de constante additive arbitraire.