On d´efinit ainsi par r´ecurrence l’anneau `a plusieurs indetermin´ees A[X1, . . . , Xn] =
A[X1][. . .][Xn]. Il n’est pas inutile de le d´efinir directement par analogie avec l’an-
neau `a une seule ind´etermin´ee :
On note Xα=Xα1
1Xα2
2. . . Xαn
n, o`u α= (α1, α2, . . . , αn)∈Nn. Alors
A[X1, . . . , Xn] := {X
α∈Nn
aαXα, aα∈A},
o`u tous les aαsont nuls sauf pour un nombre fini. On le munit d’une addition et
d’une multiplication
(X
α
aαXα) + (X
α
bαXα) = X
α
(aα+bα)Xα,(X
α
aαXα).(X
α
bαXα) = X
α
cαXα,
o`u cα:= Pβ+γ=αaβbγ.
La propri´et´e fondamentale de l’anneau de polynˆomes `a nindetermin´ees est simi-
laire `a la celle du groupe libre `a ng´en´erateurs, mais dans le cadre des anneaux
commutatifs.
Th´eor`eme 2 Soit Bun anneau commutatif. Alors la donn´ee d’un morphisme f
de A[X1, X2, . . . , Xn]vers Best ´equivalente `a la donn´ee de sa restriction `a Aet
des images des Xi, c’est `a dire de n´el´ements quelconques de B.
Preuve : Bien entendu, si fexiste alors on obtient de fa¸con unique sa restriction
g`a Aainsi que les images des Xi.
Inversement, on se donne nmorphismes gde Adans Bainsi que n´el´ements bi,
1≤i≤nde B. Alors, on d´efinit f:A[X1, X2, . . . , Xn]→Bpar
f(X
α
aαY
i
Xαi
i) = X
α
g(aα)Y
i
bαi
i.
L’application fest alors bien d´efinie et c’est un morphisme d’anneau. Comme A
et les Xiengendrent l’anneau A[X1, X2, . . . , Xn], il vient qu’une telle application
v´erifiant f|A=get f(Xi) = biest unique.
Ces morphismes sont souvent appel´es morphismes d’´evaluation en Xi=bi.
Savoir faire : Montrer que A[X, Y ]/(X)'A[Y]. On exhibe le morphisme d’´eva-
luation en X= 0, ev : A[X, Y ]→A[Y],PαaαXα1Yα27→ Pα2a(0,α2)Yα2. Il est
clair qu’il est surjectif et que son noyau est constitu´e des polynˆomes de A[X, Y ]
factorisables par X, d’o`u l’isomorphisme par passage au quotient A[X, Y ]/(X)'
A[Y].
Si Aest un anneau int`egre, alors A[X] est aussi int`egre et le degr´e du produit
est ´egal la somme des degr´es. Il vient alors que si Aest int`egre, alors les unit´es
de A[X] sont aussi les unit´es de A. C’est faux si An’est pas int`egre. Par exemple,
si A=Z/4Z, alors (1 + 2X)2= 1 et donc (1 + 2X) est inversible et de degr´e 1.
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