Le dipyridamole inhibe les phosphodiéstérases (PDE) dans divers tissus. Bien que l'inhibition de la phosphodiéstérase catalysant la
dégradation de l'AMPc soit faible, des doses thérapeutiques peuvent inhiber la phosphodiéstérase catalysant la dégradation du GMPc,
augmentant de ce fait l'accroissement de GMPc induit par l'EDRF (Endothelium-derived relaxing factor ou NO).
Le dipyridamole stimule également la synthèse et la libération de la prostacycline par l'endothélium.
Le dipyridamole diminue la thrombogénicité des structures sous-endothéliales en augmentant la concentration du médiateur protecteur,
13-HODE (acide 13-hydroxyoctadecadienique).
5.2 Propriétés pharmacocinétiques
Cinétique après administration orale
La pharmacocinétique du dipyridamole est linéaire, pour toutes les doses utilisées en thérapeutique.
Les gélules de PERSANTINE à libération modifiée sont formulées en micro-granules. L'association d'acide tartrique permet d'obtenir
des profils d'absorption reproductibles; la libération prolongée est obtenue par une membrane de diffusion pulvérisée sur les micro-
granules.
La formulation "retard" ou "à libération modifiée" se base à la fois sur l'acidification et l'enrobage. Etant donné que la solubilité du
dipyridamole dépend du pH, ce qui prévient sa dissolution dans les parties basses du tractus gastro-intestinal, alors que le principe actif
d'une préparation retard doit encore pouvoir y être libéré, l'addition d'un acide au dipyridamole permet sa dissolution et son absorption
soutenue sur une plus grande fraction du tractus gastro-intestinal. L'enrobage du dipyridamole acidifié, par un film à désintégration
contrôlée (dépendante du pH) et à diffusion programmée, permet de réduire les différences d'absorption dans les diverses parties du
tractus gastro-intestinal (ralentissement proximal, accélération distale). La forme "retard" est constituée d'une gélule contenant plusieurs
centaines de micro-granules calibrés, à vitesses de dissolution diverses. Cette forme retardée et prolongée est à même d'assurer des
taux thérapeutiques pendant de plus longues périodes, d'éviter des "pics" de résorption indésirables et de réduire les variations inter- et
intra-individuelles de résorption.
Il a été montré dans différentes études de cinétique effectuées à l'état d'équilibre que les gélules de PERSANTINE à libération
modifiée, administrées deux fois par jour, sont équivalentes d'un point de vue pharmacocinétique aux comprimés enrobés administrés 4
fois par jour, à doses journalières égales. Tous les paramètres appropriés à l'étude des propriétés pharmacocinétiques des préparations
à libération modifiée sont équivalents ou légèrement meilleurs avec les gélules à libération modifiée par rapport aux comprimés : la
biodisponibilité est légèrement supérieure, les pics de concentrations sont semblables, les concentrations les plus basses sont
considérablement plus élevées et les fluctuations entre les concentrations maximales et minimales sont considérablement réduites.
Le pic des concentrations plasmatiques est atteint environ 2 à 3 heures suivant l'administration. Les pics à l'état d'équilibre suite à
l'administration de 150 mg 2 fois par jour se situent entre 1,2 et 2,5 mcg/ml, les concentrations minimales sont de 0,2 et 0,9 mcg/ml.
Avec une dose journalière de 400 mg, les valeurs correspondantes se situent entre 1,5 et 3 mcg/ml (pic) et 0,3 et 1,2 mcg/ml (vallée).
Il n'y a pas d'effet significatif de la nourriture sur la pharmacocinétique de PERSANTINE retard.
La demi-vie dominante est de 2,2 à 3 heures. La demi-vie d’élimination terminale est d’approximativement 15 heures.
La biodisponibilité absolue est d'environ 70%.
Dû à sa haute lipophilie, le dipyridamole est distribué dans de nombreux organes.
Le médicament ne traverse quasi pas la barrière hémato-méningée et très peu la barrière placentaire. Des données non cliniques ont
montré que le dipyridamole est excrété dans le lait maternel. Le passage dans le lait maternel est faible (± 6%).
La liaison aux protéines du dipyridamole est d'environ 97 à 99%, essentiellement à l'alpha-1 glycoprotéine acide et à l'albumine.
Le dipyridamole est métabolisé dans le foie, par conjugaison à l'acide glycuronique pour former principalement un monoglycuronide.
Dans le plasma, environ 80% de la quantité totale restent inchangés, 20% transformés en monoglycuronide après administration orale.
L'excrétion rénale du dipyridamole inchangé est négligeable (< 0,5%). L'excrétion urinaire du métabolite glycuronide est faible (< 8%),
les métabolites étant principalement excrétés (95%) via la bile dans les fèces, après un cycle entéro-hépatique.
Cinétique chez les personnes âgées
Les concentrations plasmatiques (déterminées par l'aire sous la courbe) chez les personnes âgées (> 65 ans) sont environ 30 % plus
élevées avec PERSANTINE retard que chez les patients jeunes (< 55 ans). La différence provient principalement de la diminution de
la clairance; l'absorption semble être semblable.
Cinétique chez les patients atteints d'insuffisance hépatique
Chez les patients souffrant d'insuffisance hépatique, les concentrations plasmatiques de dipyridamole sont inchangées; celles des
glycuronides (pharmacodynamiquement inactifs) sont augmentées. Il ne faut donc pas adapter les doses de PERSANTINE retard tant
qu'il n'y a pas d'insuffisance hépatique cliniquement évidente.
Cinétique chez les patients atteints d'insuffisance rénale
Comme l'excrétion rénale est très faible (< 8%), on ne doit pas s'attendre à des changements de pharmacocinétique chez les patients
atteints d'insuffisance rénale.
5.3 Données de sécurité préclinique
Les données non cliniques issues des études conventionnelles de pharmacologie de sécurité, toxicologie en administration répétée,
génotoxicité, cancérogénèse, et des fonctions de reproduction et de développement, n’ont pas révélé de risque particulier pour
l’homme.
6. DONNEES PHARMACEUTIQUES