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Pop art
CONTEXTE
DÉFINITION
CARACTÉRISTIQUES
Andy Warhol
Roy Lichtenstein
Tom Wesselmann
GLOSSAIRE
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Contexte
L’après-guerre est marqué par la domination américaine. Les Etats-Unis vivent une période
de prospérité économique, c’est la naissance de la société de consommation et l’expansion
de la publicité.
Le début des années 50 est empreint des différents courants de l’Abstraction : les artistes
s’opposent aux conventions, expriment leur liberté, et attendent du spectateur qu’il porte un
regard libéré sur leur art.
Toutefois, à la fin des années 50 et au début des années 60, les nouvelles pratiques artistiques
sont influencées par le développement des loisirs, des pratiques culturelles et des transports.
À cette époque les artistes circulent beaucoup, les échanges se multiplient notamment grâce
aux galeries d’art.
Le Pop art est un mouvement artistique qui surgit au milieu des années 50 en Grande Bretagne
en réaction à l’abstraction.
L’œuvre du britannique Richard Hamilton Au fait, qu’est-ce qui différencie et rend les foyers
d’aujourd’hui si attirants ? donne à voir de nombreux symboles de la société de consomma-
tion et de la culture populaire industrielle.
Elle est considérée par les critiques et les historiens de l’art comme la première œuvre Pop art.
C’est Lawrence Alloway, critique d’art et conservateur au Salomon R. Guggenheim Museum
de New York, qui aurait inventé le terme Pop art pour désigner les produits de mass media
et non les œuvres d’art qui s’inspirent de la culture populaire.
Le terme est utilisé en 1955 pour désigner les recherches et les débats de l’Independent Group,
organisation officieuse à Londres, constituée pour rapprocher l’art et la vie contemporaine.
Toutefois, le mouvement né en Grande-Bretagne dans les années 50 est rapidement supplanté
par le Pop art américain qui émerge à la fin des années 50.
Le Pop art conteste les traditions et met en évidence l’influence que peuvent avoir la publicité,
les magazines, la télévision… sur les choix des consommateurs.
La pratique du Ready-made et du happening1, prolongement des spectacles dadaïstes, place
le Pop art dans la lignée de Dada.
Le Pop art est un des mouvements majeurs du XXe siècle.
Définition
Le Pop art, abréviation de popular art, qualifie une production artistique britannique et amé-
ricaine développée entre 1955 et 1970 et inspirée de la culture populaire.
Il est caractérisé par des thèmes et des techniques issus de la culture de masse, tels que la
publicité, les bandes dessinées, les stars et les objets culturels mondains. Le Pop art vise à
utiliser des images populaires par opposition à la culture élitiste dans l’art.
Il souligne ironiquement les éléments banaux ou « kitsch » de n’importe quelle culture donnée.
Le Pop art isole des sujets extraits de leur contexte, et les associe à d’autres sujets pour la
contemplation.
Le mouvement est également défini par l’utilisation de moyens mécaniques et de techniques
de reproduction par les artistes.
Bien que les artistes aient partagé des comportements similaires qui ont permis de les rap-
procher malgré leurs différences, il est difficile de parler d’une esthétique commune.
CaraCtéristiques
Les caractéristiques du Pop art sont abordées ci-après de manière générale puis à travers
trois artistes majeurs : Andy Warhol, Roy Lichtenstein, Tom Wesselmann.
Tous trois ont tenu des propos convergents tout en suivant des démarches plastiques diffé-
rentes, ce qui est une des caractéristiques du Pop art.
Pop art
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Sujet
La société de consommation sous ses différentes formes :
- Publicité
- Télévision
- Magazine
- Bande dessinée
- Architecture
- Mode
- Objets de la vie courante
- Stars, icônes (de Mickey Mouse à Marylin Monroe)
- Utilisation d’éléments visuels de la culture populaire produits en série : affiches publicitaires,
bande dessinée, sérigraphies2, photographies, objets culturels manufacturés
Fonction de l’image
Vu le prix que le marché de l’art a rapidement accordé aux œuvres originales, la désacralisa-
tion de l’œuvre d’art, un instant souhaitée, n’a pas duré longtemps, pas plus que la volonté
de présenter l’art comme un simple produit à consommer.
L’art remplit ici sa fonction de miroir. En reprenant les « icônes de la tribu moderne », les
artistes renvoient à la société les idoles qu’elle adore sans en être trop consciente. Un peu
comme les divinités présentes sur les totems des tribus qui nous ont rappellent quels sont
nos dieux d’aujourd’hui et de quoi nos mythes sont constitués.
Pour n’en citer que quelques-uns, en forçant le trait et en vrac : Elvis Presley, Marylin Monroe,
l’automobile, le hamburger, la chaise électrique, le dollar, Coca-Cola, le sexe dans la publi-
cité, John Kennedy, la Joconde, les célébrités, Mickey Mouse, le roman-photo, la vaisselle
en plastique…
La plus emblématique des images est sans doute celle de la disparition progressive de Marylin
par Andy Warhol au moyen de passages sérigraphiques : tout n’y est que surface, papier,
pelliculaire, à l’infini, sans aucune valeur intrinsèque, ni intériorité, jusqu’à disparaître...
Composition
Répétitions, accumulations, juxtapositions, imbrications, à l’image des perceptions simulta-
nées de notre environnement médiatique et urbain.
Dessin et formes
La plupart des artistes pop, dans leur volonté de mise en évidence, éliminent l’anecdote,
stylisent le modèle de base et tirent le motif vers une abstraction monumentale, ce qui lui
confère puissance et universalité.
Technique
Les artistes expérimentent les procédés techniques les plus récents de l’industrie et du com-
merce, dans une volonté d’analogie mécanique et industrielle, froide et systématique :
- Peinture acrylique
- Sérigraphie
- Collage sur toile de matériaux étrangers à la peinture et à la sérigraphie
- Technique de peintures industrielles
- Photographie
anDy Warhol (amériCain, 1928 - 1987)
Il est convaincu que chacun peut réaliser une œuvre d’art.
La sérigraphie et l’intégration de la photographie à ses œuvres peintes sont pour lui des
moyens d’atteindre ce qu’il recherche : un art anonyme.
Warhol s’identifie aux appareils de reproduction : appareil photo, enregistreur, caméra…
jusqu’à devenir lui même un objet car selon lui, les objets circulent plus vite que les hommes,
et en devenant lui-même objet ou appareil de reproduction, il peut circuler plus facilement.
Pop art
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Il donne ainsi le sentiment que ces œuvres sont faites par une machine.
Cette identification aux appareils de reproduction renvoie à son intérêt pour la répétition, le
banal, l’anonyme plutôt que pour l’invention. Sa démarche est le reflet du système de pro-
duction en série caractéristique de la société de consommation.
Son positionnement par rapport à l’invention, la créativité, montre que Warhol refuse de
considérer l’art comme le seul langage « élevé ». Il introduit dans le champ de l’art d’autres
langages (mode, cinéma, publicité, édition…) afin de perturber l’identité de ce champ et le
décloisonner.
C’est ce même point de vue qu’il véhicule en mettant l’artiste sur le même pied d’égalité que
l’homme d’affaires, la star, le styliste, le mannequin, le boxeur, le président, le clochard...
Il nivelle également toutes les catégories d’images en les élevant toutes au rang d’art sans
tenir compte de leurs qualités formelles ou idéales.
Sujet
L’image
Le pouvoir au sein de la société de consommation
Les objets de la vie courante : boîte de conserve de soupe Campbell, Coca-Cola, dollar, timbre-
poste…
Publicité
Iconographie hollywoodienne, visages de stars : Marylin Monroe, Liz Taylor, Elvis Presley,
Marlon Brando, Mick Jagger, et d’hommes politiques : John Kennedy, Mao Tsé-toung
La mort
Accident de voiture
Emeute raciale
Catastrophe aérienne
Explosion atomique
Chaise électrique
….
Fonctions de l’image
Les images de Warhol exaltent les techniques de vente et de promotion des sociétés de
consommation et laissent de côté la signification du « produit » représenté.
Elles ne cherchent pas à témoigner d’une quelconque réalité objective, pas plus qu’elles ne
sont le résultat d’une campagne publicitaire. Elles se situent entre les deux.
Ces images enregistrent et acceptent le réel sans le sublimer ni l’affaiblir pour autant.
Elles démontrent ce que Warhol a en commun avec la société de consommation : il croit à
l’insignifiance de l’objet plus qu’en sa signification.
Couleur
Couleurs vives et souvent en décalage volontaire avec le dessin, à l’instar des mauvaises
impressions des publications bon marché (magazines pulp).
Dans les portraits, tons très arbitraires et non réalistes, parfois considérés comme « criards »,
«vulgaires » ou « saturés » et qui participent à une gamme de couleurs « pop » qui se précise peu
à peu autour de tons dits « acides » : jaune citron , vert pomme, violet, orange, rose fuchsia...
Technique
- Sérigraphie sans numérotation des tirages
- Répétition
- Ready-made3
- Photographie
- Peinture
- Peinture à l’oxydation
Pop art
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roy liChtenstein (amériCain, 1923 1997)
Vers 1960, Roy Lichtenstein commence à s’intéresser à la bande dessinée. À la différence des
nouveaux réalistes et de leurs processus d’appropriation de la réalité, il l’utilise parce qu’elle
fait partie intégrante du vocabulaire collectif et populaire de l’époque, et qu’elle constitue une
réponse objective au romantisme de l’expressionisme abstrait.
La peinture en 1961 de l’agrandissement d’une image de bande dessinée (comics) choisie
dans un magazine marque le début de ses peintures pop.
Les bandes dessinées sont la référence principale de Lichtenstein, qui prend soin de choisir
celles qui peuvent être considérées comme banales en termes de graphisme et de discours.
Il en simplifie le graphisme original et leur impose un traitement graphique de son style. Il
recompose la trame agrandie de l’image et ajoute en peinture des bulles et des exclamations.
Il isole un sujet connu ou de l’ordre du quotidien afin de faire apprendre à le voir. Il ne cherche
pas corriger la réalité mais bien à lui substituer des images qu’il recrée avec sa propre sensibilité.
Lichtenstein adhère peu à peu à la nouvelle peinture industrielle et établit que « l’art procède
avant tout d’un regard objectif porté sur le monde ». Postulat qui l’amène à se déclarer « anti-
contemplatif, anti-nuance, anti-échapper-à-la-tyrannie-du-rectangle, anti-mystère, anti-qualité
picturale, anti-zen, et anti-toutes ces idées brillantes des précédents mouvements que tout le
monde aujourd’hui comprend si bien ». Il témoigne ici de sa motivation anti-expérimentale.
Selon lui, le Pop art n’est pas une peinture américaine, mais bien une peinture industrielle.
Sujet
Au départ, peinture agrandie de vignettes de bandes dessinées de guerre et de romances
sentimentales
Ensuite, citations de peintres modernes suivant les codes de la bande dessinée
Reports de ces codes sur les têtes de mannequins d’étalage et sur des sculptures représentant
des objets quotidiens en métal de dimensions monumentales.
Exemples : M-Maybe..., Whaam
Fonctions de l’image
Les images de Lichtenstein sont au départ un regard ironique posé sur la littérature popu-
laire spécifique qu’est la bande dessinée : histoires de guerre pour les hommes, romances
sentimentales pour les femmes
La monumentalisation de petites vignettes met en évidence les traits caricaturaux du genre.
Dessin et Couleur
La vignette est reprise, recadrée, redessinée, afin de « tenir » dans le cadre de ce qui est une
peinture.
Reprise des codes de la bande dessinée sur un mode « grossissant », afin de les transformer
en motifs picturaux
Le cerne est souvent épaissi et structure jusqu’à l’abstraction les points de trame repris un à
un par le pinceau, ainsi que les hachures.
À partir du principe de transfert des codes, son œuvre se développe de citations en citations
et déborde du cadre de la bande dessinée.
Technique
Techniques inspirées de l’aspect des publicités commerciales
Peinture acrylique
Peinture à l’huile pour les trames
tom Wesselmann (amériCain, 1931 - 2004)
L’œuvre de Wesselmann apporte un éclairage à deux aspects de l’esthétique du Pop art, la
relation avec le collage et la simplification de l’image.
Wesselmann a pratiqué intensément le collage avant de parvenir à sa peinture pop des der-
nières années.
Pop art
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