
Adresse : Muséum d’Orléans, 6 rue Marcel Proust, 45000 ORLEANS.
14h : Recyclage de la lithosphère dans les zones de subduction
Les zones de subduction constituent le lieu unique sur la Terre où du matériel superficiel, ici la lithosphère
océanique, est réinjecté dans le manteau profond. La conséquence la plus spectaculaire de ce recyclage est le
magmatisme d’arc. Les magmas produits dans ces contextes contribuent significativement à la croissance de la
croûte continentale de la Terre moderne et donc à la différenciation chimique du système croûte/manteau. Au
cours des éruptions associées, de nombreux gaz sont rejetés dans l’atmosphère et certaines éruptions
cataclysmiques ont donc aussi un impact climatique indéniable.
Cependant, les conséquences de ce recyclage ne sont pas uniquement superficielles : l’injection d’une lithosphère
océanique froide dans le manteau est un composant clé de la convection mantellique ; elle introduit dans le
manteau profond des hétérogénéités géochimiques, dont des témoins se retrouvent dans les magmas des points
chauds.
Cette conférence présentera le recyclage "superficiel" (les 200 premiers km) de la lithosphère océanique subduite
et sa conséquence majeure, le magmatisme d’arc. Elle abordera aussi le recyclage profond de la lithosphère
océanique dans le manteau et notamment les arguments en faveur d’un tel recyclage.
Gaëlle Prouteau, Maître de conférences (enseignant -chercheur) en pétrologie/volcanologie. Ses thèmes de
recherche concernent principalement la genèse et l'évolution des magmas terrestres, surtout dans les zones de
subduction. Elle est depuis septembre 2011 à l’université d'Orléans, attachée à l'ISTO (le laboratoire de
géosciences de l'OSUC), dans l'équipe de magmatologie expérimentale.
Membre du jury de l'agrégation externe SVT.
15h30 : la thérapie génique : réalité et futur
La déficience d’un seul gène est à l’origine de nombreuses maladies génétiques. Il existe entre 5 000 et 8 000
maladies dites rares et génétiques dont environ 80 % sont d'origine génétique, 65 % sont graves et invalidantes.
Leur prévalence est faible, entre 1/1000 et 1/200000 ce qui concerne 4 à 6% de la population, soit cependant 3
millions de Français et 25 à 30 millions d’Européens. On peut citer la sclérose latérale amyotrophique (8 000
cas), la mucoviscidose (5 000 à 6 000 cas), la Dystrophie Musculaire myopathie de Duchenne (5 000 cas), les
maladies lysosomales (2 500 cas) et les leucodystrophies (400 à 500 cas).
La thérapie génique suscite un grand espoir pour le traitement des maladies génétiques pour lesquelles il n’existe
aucun traitement. Cette approche consiste à introduire dans les cellules un gène-médicament afin qu’elles
fabriquent une protéine susceptible de résoudre l’anomalie responsable de la maladie. La thérapie génique est
maintenant une réalité car plusieurs succès obtenus chez l’homme ont démontré sa faisabilité dans le cas des «
enfants bulles » porteurs d'un grave déficit immunitaire combiné lié au chromosome X, de
l’adrénoleucodystrophie, de la maladie de Parkinson, de l’hémophilie B et de l’amaurose congénitale de Leber
une maladie héréditaire des yeux. Aujourd’hui, pratiquement toutes les maladies y compris les cancers et les
maladies infectieuses sont susceptibles d’être traitées un jour par une thérapie génique, de même que la
fabrication de nouveaux vaccins.
La thérapie génique utilise actuellement des virus modifiés qui sont les vecteurs les plus performants. Des
recherches sont encore nécessaires pour rendre ces virus les plus inoffensifs possibles et les moins
immunogènes. Un des grands challenges est leur production en quantité suffisante pour réaliser les traitements
attendus. Une alternative sera de les remplacer par des vecteurs synthétiques ou virus artificiels. Le
développement de virus artificiels est long. C’est une recherche multi-disciplinaire qui associe la Chimie, la
biologie cellulaire, la biologie moléculaire et la physique. Des essais cliniques sont déjà en cours. A côté du
transfert du gène médicament lui-même, des stratégies innovantes dites « chirurgie du gène » sont en émergence.
Une nouvelle ère s’ouvre pour la thérapie génique.
Patrick Midoux, Directeur de recherche, Centre de Biophysique Moléculaire, CNRS Orléans.
Mercredi 9 octobre 2013, 14h, Orléans, Muséum d’Orléans
Conférences « biogéosciences » dans le cadre de la fête de la science