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Toutes les citations de Brecht proviennent du chapitre L’Art du Comédien ( in :
Écrits sur le théâtre. Bibliothèque de la Pléiade) constitué de plusieurs textes écrits à
différentes dates. Les mots en italique ont été écrits ainsi par Brecht lui-même.
5.1.3. PRÉSENTATION DE LA SOURCE THÉORIQUE COMPLÉMENTAIRE
Jacques Derrida (1930-2004) a, au cours de sa vie, mis en place une théorie de la
déconstruction, visant à repenser toutes les interprétations « classiques » de la
philosophie occidentale.
Pour plus de renseignements sur ces sources théoriques, voir les documents en
annexe.
5.1.4. BREF HISTORIQUE DE MA REFLEXION
Au départ, comme je l’ai dit plus haut, une volonté de m’interroger sur le sens (ou
l’essence) politique du théâtre.
Erwin Piscator avait, à l’époque de son « théâtre prolétarien », mis en place la théorie
suivante :
« Il ne s’agit (sic) pas ici d’un Théâtre qui veut mettre l’art à la portée du prolétariat,
mais d’une entreprise consciente de propagande, en un mot, il ne s’agit pas d’un
théâtre pour le prolétariat, mais d’un théâtre prolétarien. […] Nous bannissons (sic)
radicalement le mot « art » de notre programme ; nos « pièces » sont autant de
manifestes grâce auxquelles nous voulons intervenir dans l’actualité et « faire de la
politique ». » 1
Il me semblait que le « théâtre politique » pouvait être autre chose que de la
propagande. Cette réflexion a été nourrie par la lecture de plusieurs « maîtres », dont
Tretiakov :
« La pièce Je veux un enfant [pièce de Tretiakov] […] est base de discussion. Cela
signifie que les conclusions […] sont offertes au jugement du spectateur. La lecture
de cette pièce devant des auditoires variés a déjà montré qu’elle incite tout à fait
énergiquement à penser aux questions posées. Telle est sa raison d’être. Elle ne doit
pas laisser les gens indifférents.
Je ne suis pas grand partisan des pièces qui concluent leur développement
dramatique par une sentence généralement admise qui équilibre la lutte des forces
offerte sur scène. L’intrigue est rondement menée, la conclusion proposée et le
spectateur peut aller tranquillement enfiler ses sabots de caoutchouc.
J’accorde un plus grand prix aux pièces dont la réalisation surgit au plus profond des
spectateurs hors de l’enceinte de la salle. Non une pièce qui s’enferme dans un cercle
esthétique, mais une pièce qui, partie du tremplin esthétique de la scène, se déroule
en spirale et s’introduit dans les discussions et dans la pratique extra-théâtrale des
spectateurs. » 2