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la réponse « où » qui doit préciser le siège et l’irradiation de la douleur, la réponse peut
mobiliser le schéma du corps où le patient dessine lui-même les siège de sa ou ses
douleurs, leurs irradiations, leurs superficialités ou leurs profondeurs.
A la question « quand » il s’agit non seulement de faire un calendrier de la douleur dans
la journée, dans la semaine où dans le temps plus généralement mais également de
créer les conditions de le relier à des évènements qu’il augmentent ou la diminuent. Le
principe de la feuille de surveillance horaire laissée à la disposition des patients
compétents ou remplie régulièrement par l’équipe soignante dans les autres situations,
semble l’outil le plus approprié pour répondre à cette question.
La question « comment » comporte au moins quatre facettes :
•Les mots qu’emplois le patient pour décrire sa douleur : bien entendu, on peut mobilise
les questionnaires de vocabulaire mais il y a surtout une attention à porter à l’utilisation
de tous les mots qui peuvent d’une part décliner les douleurs neuropathiques (toutes les
variations autour de la sensation de brûlures, de dysesthésies, de fulgurances…) et les
maux qui réfèrent à un retentissement émotionnel à la douleur (notamment dans le
registre de la dépression).
•Le retentissement de la douleur sur les actes de la vie quotidienne en soulignant qu’ils
servent de support à toutes les échelles d’hétéro-évaluation.
•Le retentissement de la douleur en terme de comportement : on retrouve également ces
critères dans les échelles d’hétéro-évaluation. En pratique ambulatoire, cinq paramètres
sont particulièrement fondateur de l’hypothèse que le patient est douloureux : la
crispation de son front, la crispation de ses mâchoires, la recherche d’une attitude
antalgique, l’anticipation anxieuse des soins potentiellement douloureux, et la plainte.
Dans la pratique des Soins Palliatifs où la réalisation systématique des échelles d’hétéro-
évaluation pour les patients dans l’incapacité de s’exprimer est très chronophage, il est
entendu, lorsque nous faisons une prescription anticipée protocolisée et singularisée
pour chaque patient que si ces critères sont présents, le patient accède à une dose
supplémentaire d’antalgiques appelée entredose.
•La réponse « comment » doit aussi s’attacher à repérer les signes d’accompagnement
du tableau douloureux en terme d’asthénie, d’insomnie, de peur, de nausée, de
constipation, de dyspnée…
La réponse « combien » relève de deux modalités d’évaluation :
•D’une part, en mobilisant les échelles d’autoévaluation pour les patients compétents :
bien entendu, en priorité, l’échelle visuelle analogue et en cas d’impossibilité d’utilisation,
les échelles numériques ou de vocabulaires simples.
•D’autre part, les échelles d’hétéroévaluation validées (échelle de l’IGR pour les enfants,
échelle San Salvadou pour les patients handicapés mentaux, échelle ECPA, Doloplus 2
pour les personnes âgées non communicantes) ou simplifiées telles que décrites ci-
dessus. Il est indispensable de croiser l’autoévaluation et l’hétéroévaluation de l’intensité
de la douleur qui donne également une appréciation des composantes psychogènes des
comportements douloureux.
A la question « pourquoi », il s’agit de formuler l’hypothèse des composantes
nociceptives, neuropathiques ou psychogène du comportement douloureux fondatrice de
la décision thérapeutique à mettre en œuvre mais aussi de préciser l’éventuelle intrication
avec les autres composantes de la souffrance au plan psychique, sociale et spirituel
comme nous le détaillerons ci-après.
2 : L’évaluation de la douleur à la phase de titration des besoins en antalgiques et une fois l’équilibre
antalgique atteint :