Mouvement du texte de la première conférence : Subjectivité et vérité (17 nov. 1980).
- I) M. F. commence par un préambule qui lui sert à introduire le thème de l’aveu, à partir
duquel il va expliciter et justifier sa démarche (« Pour justifier l’attention que je porte à un
sujet en apparence aussi spécialisé, permettez-moi de revenir en arrière. Tout ceci, après
tout, n’est pour moi qu’un moyen dont je vais me servir pour aborder un thème beaucoup
plus général, qui est la généalogie du sujet moderne », p. 33). Ce « retour en arrière » se
fait en deux temps, a) un retour sur le contexte philosophico-culturel correspondant aux
années d’apprentissage de Foucault (p. 33), b) un retour sur ses premiers travaux (p. 36).
- a) Retour sur le contexte philosophico-culturel (« Dans les années… historicité du sujet ») :
- Sont évoqués les courants philosophiques dominants en France, « philosophie de la
conscience » (p. 34), « philosophie du sens » (p. 34), deux aspects d’une « philosophie du
sujet » (p. 33), dont il affirme les limites ainsi que celles des tentatives de dépassement,
marxisme d’abord puis positivisme logique et sémiologie. (« Ce ne sont pas les directions
que j’ai prises … je ne suis pas un structuraliste », p. 35).
- Par cette mise à distance il affirme son projet : « J’ai essayé de sortir de la philosophie du
sujet en faisant une généalogie du sujet, en étudiant la constitution du sujet à travers
l’histoire qui nous a conduit au concept moderne du soi », p. 35. Ce projet fait appel au
« même matériau que certains historiens » et reconnaît sa dette à l’égard de « ces
philosophes qui, comme Nietzsche, ont posé la question de l’historicité du sujet »).
« Généalogie » assure l’articulation des deux approches, historique et nietzschéenne (cf. p.
66).
- b) Retour sur les premiers travaux de Foucault (« Jusqu’à présent… en partant des
techniques de soi »):
- Allusion à « Les mots et les choses » (« J’ai essayé d’analyser, dans un livre précédent, les
théories du sujet en tant qu’être parlant, vivant, travaillant ») et à « Surveiller et punir »
(« Je me suis aussi intéressé à la connaissance plus pratique qui s’est constituée dans des
institutions comme les hôpitaux, les asiles et les prisons, où certains sujets sont devenus
objets de savoir et en même temps objets de domination »).
- Ce rappel est suivi d’une « sorte d’autocritique » (p. 37). « Quand j’étudiais les asiles les
prisons, etc., j’insistais trop, je crois, sur les techniques de domination » (p. 39). Or
l’examen du nouvel objet, « l’expérience de la sexualité » (p. 37, 38) conduit Foucault à
considérer, à côté des techniques de domination, « un autre type de techniques » (p. 38),
les « techniques » ou « technologies de soi ». Il faut donc « se débarrasser du schéma plus
ou moins freudien… de l’intériorisation de la loi par le soi » (p. 39).