le procès d’une Aufhebung visant à forclôre le
savoir en un sujet assujetti à une histoire et à
une ontologie discursive achevée.
« Traditionnellement, parler sur la pensée des autres,
chercher à dire ce qu’ils ont dit, c’est faire une analyse
du signifié. Mais est-il nécessaire que les choses dites,
ailleurs, et par d’autres, soient exclusivement traitées
selon le jeu du signifiant et du signifié ? N’est-il pas
possible de faire une analyse des discours qui échappe-
rait à la fatalité du commentaire en ne supposant nul
reste, nul excès en ce qui a été dit, mais le seul fait de
son apparition historique ? Il faudrait alors traiter les
faits de discours, non pas comme des noyaux auto-
nomes de significations multiples, mais comme des évé-
nements et des segments fonctionnels, formant système
de proche en proche. Le sens d’un énoncé ne serait pas
défini par le trésor d’intentions qu’il contiendrait, le
réservant et le révélant à la fois, mais par la différence
qui l’articule sur les autres énoncés réels et possibles,
qui lui sont contemporains ou auxquels il s’oppose dans
la série linéaire du temps. Alors apparaitrait l’histoire
systématique des discours4.»
Ainsi ce qui compte c’est de comprendre les
réseaux, les fonctions, les ondes, les séries, les
discours ordonnés, les a priori concrets non tou-
jours visibles et dicibles parce qu’occultés par ce
qui les dit ou les repère.
« Nous sommes voués historiquement à l’histoire, à la
patiente construction de discours sur les discours, à la
tâche d’entendre ce qui a été déjà dit5.»
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