Principes et critères de délimitation des zones humides
Dans le cadre du projet de recherche (Tyfon, PNRZH), Mérot et al. 2000 et 2006,
proposent une typologie hiérarchisée selon 3 types : P.E.E., potentiel, effectif, efficace
(Fig 1).
- La zone humide effective correspond à l’ensemble des critères de la loi sur l’Eau.
Une zone humide effective est au moins saturée pendant une période hivernale
suffisante pour induire les processus d’hydromorphie des sols et supporter une
flore et une végétation hygrophiles permanentes.
- Une zone humide potentielle est un espace où la probabilité d’identifier un milieu
humide est élevée, en raison de conditions géomorphologiques favorables. Les
modèles numériques de terrain (MNT) sont des outils qui permettent cette
détection. Ces zones potentielles ont le plus souvent perdu certaines
caractéristiques qui leur conféraient le caractère humide, à la suite de
modifications d’origine anthropique tel le drainage et la culture intensive
associée. La flore et la végétation caractéristiques ont disparu ou sont largement
modifiées, et seuls les éléments rémanents d’hydromorphie du substrat peuvent
être des critères de diagnostic et bien sûr l’existence des drains.
Ces espaces sont néanmoins importants à diagnostiquer car ils constituent les
espaces de négociation en vue de restaurer le caractère humide précédemment
altéré.
Naturellement, la zone humide potentielle est le plus souvent en amont et en
périphérie d’une zone humide effective à moins que cette dernière ait
complètement disparu.
- La zone humide efficace est la portion des zones humides effective et/ou
potentielle où une fonction ou un processus dédié aux zones humides, opère avec
efficience. Ainsi, au sein du complexe spatial zone humide, plusieurs zones
humides efficaces peuvent être cartographiées. Si on prend « zone humide
efficace », il y a, a priori, autant de ZHE que de fonctions ou processus pris en
compte. Spatialement, l’efficacité d’une fonction déterminée dépend, au sein de
la zone humide elle-même, de son positionnement géographique. C’est la raison
pour laquelle nous (Maltby et al. 1996) avons choisi d’analyser les performances
de telle ou telle fonction au sein de la zone humide en découpant celle-ci en
Unités HydroGéoMorphologiques (H.G.M.U.). Une H.G.M.U. est une entité
géomorphologique homogène où se déroule un type de processus hydrologique et