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E XII. TORES MAXIMAUX, GROUPE DE WEYL, SOUS-GROUPES DE CARTAN
1.0. Soit d’abord G un groupe alg´ebrique sur un corps alg´ebriquement clos k. On
appelle tore maximal de G un sous-groupe alg´ebrique T de G qui est un tore (ce qui
signifie ici, k´etant alg´ebriquement clos, qu’il est isomorphe `a un groupe de la forme
Gr
m), et qui est maximal pour cette propri´et´e. Noter que, k´etant parfait, Gr´ed est un
sous-groupe de G, lisse sur k, c’est donc essentiellement un groupe alg´ebrique au sens
de BIBLE. D’ailleurs, tout sous-groupe r´eduit de G (tel un tore) est automatiquement
un sous-groupe de Gr´ed, par suite les tores maximaux de G co¨
ıncident avec les tores
maximaux de Gr´ed. Lorsque G est affine, donc Gr´ed affine, un th´eor`eme fondamental
de Borel nous dit que deux tores maximaux de G sont conjugu´es par un ´el´ement de
G(k)=Gr´ed(k) (BIBLE 6, th. 4 c), en particulier ils ont mˆeme dimension. Nous
appellerons la dimension commune des tores maximaux de G le rang r´eductif de G.
Noter d’ailleurs que la restriction G affine est inutile, comme il r´esulte d’un th´eor`eme
connu de Chevalley, affirmant que tout groupe alg´ebrique connexe lisse sur kest une
extension d’une vari´et´e ab´elienne par un groupe affine ; cf. N◦6. Dans les Nos 1 `a 4,
nous nous bornerons le plus souvent aux pr´esch´emas en groupes affines sur la base.
Soit G un groupe alg´ebrique lisse sur k, et T un tore maximal de G, le centralisateur
C(T) de T dans G sera appel´e le sous-groupe de Cartan de G associ´e `a T. C’est pour
nous un sous-pr´esch´ema en groupes d´efini grˆace `a VIII 6.7, mais on notera que G ´etant
lisse sur k, il en est de mˆeme du sous-groupe de Cartan C, en vertu de XI 5.3, donc
dans ce cas C est l’unique sous-pr´esch´ema en groupes de G lisse sur k(i.e. un sous-182
groupe alg´ebrique de G au sens de BIBLE) tel que C(k) soit le sous-groupe de G(k)
centralisateur de T(k), i.e. c’est essentiellement le centralisateur au sens de BIBLE.
D’apr`es le th´eor`eme de conjugaison d´ej`a cit´e, les sous-groupes de Cartan associ´es aux
divers tores maximaux sont conjugu´es entre eux, donc ont mˆeme dimension. Nous
appellerons leur dimension commune le rang nilpotent de G, il est ´egal `a celui de
Gr´ed. Soient ρr(G) et ρn(G) les rangs r´eductif et nilpotent de G, alors on a
ρr(G) 6ρn(G),
et la diff´erence
ρu(G) = ρn(G) −ρr(G) = dim C/T
pourrait ˆetre appel´e, lorsque G est affine, le rang unipotent de G. Lorsque G est lisse,
affine et connexe, alors C est un groupe alg´ebrique nilpotent et connexe (BIBLE 6,
th. 6 a) et c)), donc (BIBLE 6, th. 2) isomorphe au produit Cs×Cu, o`u Cs= T est
le tore maximal de d´epart (qui est a fortiori un tore maximal dans C), et o`u Cuest
un sous-groupe lisse unipotent, i.e. extension successive de groupes isomorphes `a Ga
(BIBLE 6 th. 1 cor. 1 et 7, th. 4). On a donc aussi, dans ce cas :
ρu(G) = dim Cu.
Remarque 1.1. — En plus des trois notions de rang que nous venons de pr´eciser pour
un groupe alg´ebrique affine, il en est deux autres qui sont utiles, savoir le rang semi-
simple ρs(G), qui est par d´efinition le rang r´eductif du quotient G/R, o`u R est le
radical de G, et enfin le rang infinit´esimal ρi(G), qui est par d´efinition le rang nilpotent
de l’alg`ebre de Lie de G (qui sera d´efini et ´etudi´e dans l’expos´e suivant). Nous ne les