La résistance dans le pays de Lamballe pendant la seconde guerre

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TIBEUF Mathilde
GUYOT Marion
La résistance dans le pays de Lamballe pendant la seconde
guerre mondiale
TPE Première L
2010
Lycée Henri Avril
Lamballe
Dispositif « Retour aux sources...d'archives »
Remerciements à M.BAUDET et à Mme HALNA DU FRETAY pour leurs
témoignages
Remerciements au service éducatif des Archives des Côtes d'Armor
à Saint Brieuc
SOMMAIRE Introduction
1. Pourquoi les français vont entrer dans la résistance ? 1.1 18 Juin 1940 : L’appel du Général de Gaulle
depuis Londres 1.2 22 Juin 1940 : L’armistice entre le Troisième Reich
et l’Etat Français 1.3 Les effets de l’occupation allemande au quotidien 2. Quelles ont été les actions de la résistance dans le pays de Lamballe entre 1940-1944 ? 2.1 Les différents groupes de résistants 2.2 La vie du résistant 2.2.1 Les actions menées 2.2.2 La vie quotidienne 2.3 Les représailles à l’égard des résistants 3. Le rôle de la résistance dans la libération après le 6 Juin 1944
3.1 La Libération 3.2 Les conséquences de cette libération 3.2.1 Pour les résistants
3.2.2 Pour les civils Conclusion Annexes Bibliographie La seconde guerre mondiale est un conflit planétaire qui débute en Septembre 1939 et qui se prolonge
jusqu’en Septembre 1945. Lors du Traité de Versailles en 1919, les Allemands se sentent humiliés par ce
traité qu’ils appellent un « Diktat ». Hitler, arrivé au pouvoir en 1933, veut réaffirmer la puissance de
l’Allemagne, il va donc mener une politique d’expansion du territoire et répandre son idéologie de la race
« aryenne ». En Septembre 1939, l’Allemagne va envahir la Pologne et c’est à ce moment là que la France
et le Royaume-Uni vont entrer en guerre. Staline et Hitler vont signer un pacte de non-agression et ainsi se
partager la Pologne. Suite à la violation de ce pacte, Staline rejoindra la France et le Royaume Uni en 1941,
suivi des Etats-Unis en Décembre1941 .
Le nord et le sud-ouest de la France sont contrôlés par les Allemands, c’est ce qu’on appellera « la zone
occupée ».Les littoraux français seront un point stratégique pour les Allemands puisqu’ils pourront déjouer
les attaques extérieures des Américains et des Britanniques. A partir de l’occupation Allemande de 1940, la
Bretagne, une des régions stratégiques en vue d'un futur débarquement des alliés, sera un haut-lieu de
résistance. Le pays de Lamballe lui aussi…
1.Pourquoi les français vont entrer dans la résistance ?
Depuis l'invasion de la Pologne, la France a déclaré la guerre à l'Allemagne le 3 septembre 1939. De cette date au 10 mai
1940, les armées sont sur le pied de guerre mais aucun combat n'a lieu, c'est ce que l'on a appelé la « drôle de guerre ».
Ce n'est qu'à partir de mai 1940 que la France subit l'invasion allemande mais elle est rapidement vaincue. Le 16 juin 1940,
Philippe Pétain est nommé Président du Conseil. Le 17 juin, le Maréchal Pétain déclare qu'il s'est adressé à l'ennemi pour
cesser le combat.
1.1.Le 18 juin 1940 : l'appel du Général de Gaulle depuis Londres.
Le 18 juin 1940, le Général de Gaulle, émet un appel depuis Londres afin de mobiliser les Français pour résister à l'occupant
allemand en réponse au discours de Pétain de la veille. De Gaulle et Winston Churchill, le premier ministre britannique
décident alors d'unir leurs forces afin d'empêcher la progression des troupes allemandes et de mobiliser les français contre le
régime de Vichy.
1.2.Le 22 juin 1940 : l'armistice entre la France et l'Allemagne
Le 22 juin 1940, le représentant du IIIè Reich et le représentant de l'Etat français signent l'armistice afin de cesser toutes les
hostilités. Il est signé dans la forêt de Compiègne, à Rethondes, dans le wagon de train où avait été signé l'armistice de 1918.
Suite à cela, la France est divisée en deux parties séparée par la ligne de démarcation : le nord est sous autorité allemande et
le sud reste sous l'autorité du gouvernement de Vichy. Après leur arrivée en France, les Allemands imposent leurs règles : la
mise en place d'un couvre-feu, la réquisitions des habitations pour loger les soldats, de la nourriture et l'interdiction formelle du
port d'armes. Par exemple, dans les Côtes-du-Nord, un avis en ce sens est placardé dans les rues (voir annexe 1)
1.3 Les effets de l'Occupation allemande au quotidien
En raison de la présence des Allemands, la France ne fait plus d'échanges commerciaux avec l'extérieur. De plus, ils vont
réquisitionner et piller la nourriture pour nourrir leurs soldats (viande, poisson, café et en Bretagne surtout le beurre).Dès 1940,
dans toute la France et surtout dans la région Bretagne, la population va souffrir de problèmes de malnutrition et de sousnutrition. Un an après, le gouvernement va mettre en place des tickets et des cartes de rationnement en fonction de leurs âges
(E: nouveau-nés, J: jeunes, A: adultes et V: vieux). Cette mise en place de ces tickets veut permettre la distribution équitable de
la nourriture. Cette mesure prise par le gouvernement va engendrer l'apparition du marché noir (marché illégal où les produits
sont vendus à des prix exorbitants) et du marché gris. Ceux qui le pratiquaient, faisaient l'objet d'arrestation.
Dès leur arrivée, les Allemands vont également réquisitionner des bâtiments pour loger et installer leurs troupes (écoles,
casernes, hôtels, bâtiments administratifs..).Par exemple, à Lamballe, la Kommandantur a été installée dans une maison
bourgeoise, rue Général Leclerc. La présence allemande est pesante. Le port d'armes est strictement interdit. (voir annexe 1).
A Lamballe, un gendarme de Lamballe est emmené à la Kommandantur pour avoir oublié de saluer un officier allemand (voir annexe 2).
A partir de l'été 1940, les Allemands vont agrandir certains aérodromes bretons tels que St Brieuc et Lannion, pour contre-attaquer les Anglais en
cas de nécessité. Ils vont notamment construire des ports afin d'installer leur base navale (Lorient et Brest).
Dès l'année 1943, le gouvernement de Vichy met en place le S.T.O (Service Travail Obligatoire) qui consiste à réquisitionner des jeunes
hommes, nés entre 1920 et 1922, afin de travailler en Allemagne dans des usines, des travaux à la ferme, des lignes de chemins de fer pendant
une période de deux ans. Dans les Côtes-du-Nord, seules 275 communes ont répondu à l'appel. La plupart de ces jeunes ont refusé de travailler
en Allemagne et sont passés dans la clandestinité à l'aide de faux papiers. En Juillet 1943, il y a 4601 réfractaires recensés dans les Côtes-duNord. En raison d'un nombre insuffisant de travailleurs, l'administration française va organiser des rafles (arrestations en masse d'une population
choisie).
L'occupation Allemande est aussi traduite par la présence de camps d'internements comme celui de Plénée-Jugon où y étaient internés
des tsiganes envoyés, plus tard, au Camp Chateaubriand en Loire-Inférieure. Ces camps étaient contrôlés par la police française, sous l'œil avisé
des Allemands. Au total, dans les Côtes-du-Nord, il y a eu 585 déportés dont 12 juifs.
2. Quelles ont été les actions de la Résistance dans le Pays de Lamballe ? (1940-1944)
2.1 Les différents groupes de résistants
On peut distinguer trois formes d'organisation de la Résistance : les réseaux de renseignements, d’évasion et d’actions.
Dans un premier temps, ces réseaux vont se diversifier : les réseaux de renseignement disposaient de moyens de financements et de
transmission. Les plus récents ont été créés entre 1942/1943. Les résistants se renseignaient, principalement, sur les bases navales de Lorient et
Brest puis sur la construction du Mur de l'Atlantique (fortifications côtières construites par les Allemands afin d'empêcher un éventuel
débarquement des alliés). Une fois les informations réunies, elles étaient transmises par courrier (avions ou bateaux) ou par radio. Grâce à ces
renseignements, les Alliés purent connaître, avec précision, l'état d'avancement des fortifications et l'ordre de bataille des forces d'occupation.
Dans un deuxième temps, il fallut mettre en place des réseaux d'évasions. Ces réseaux étaient destinés à faire évacuer les aviateurs alliés,
abattus au cours de missions, mais aussi à favoriser l'évasion des résistants traqués. Les premiers apparurent à la fin de 1942, en Bretagne, L'un
des plus importants à été le réseau « Shelburn » qui permit de rapatrier environ 130 pilotes, entre le 28 janvier et le 9 août 1944, à partir de la
plage de l'Anse-Cochat surnommée la plage « Bonaparte » à rejoindre une corvette au large et les emmenaient jusque Dartmouth en Angleterre.
Ces réseaux demandaient une logistique assez importante: fabrication de faux papiers pour les aviateurs, préparation de planques afin de les
héberger, les nourrir, trouver des moyens de transports afin de les acheminer jusqu'à la côte. Au total, il y eut 300 aviateurs échappés par la
Bretagne.
Enfin, il fallu instaurer des réseaux d'actions. Ces réseaux avaient pour mission lesabotage, en particulier pour aboutir à la libération. L’un des
plus importants réseaux d’actions, en Bretagne, fut le réseau Parson qui consistait à désorganiser les communications de l’ennemi et à isoler les
bases principales de Brest, Lorient et Saint-Nazaire.
Ce type de réseaux était principalement implanté dans des zones rurales, permettant la réception des parachutages, notamment d’armes. A part
leurs missions d’action, ces réseaux favorisaient également la fabrication de faux-papiers et la transmission de renseignements à Londres dans
l’objectif d’aider les réfractaires au S.T.O. En août 1943, on recense environ 4500 réfractaires au S.T.O cachés dans les fermes des Côtes-duNord.
Au cours des années 1942 et 1944, les différents réseaux se sont largement développés dans l’ensemble de la région. Mais, parallèlement,
beaucoup d’entre eux vont être découverts vers la fin 1943 et par conséquent, ils ne participeront pas à la Libération. Ces réseaux étaient fragiles
et leur durée de vie était courte : allant de 6 mois à 2 ans.
On peut également remarquer une seconde forme d’organisation en Bretagne, durant la Résistance : les mouvements. Ce type
d’organisation a pris contact avec Londres que dans un second temps, contrairement aux réseaux. Les activités des mouvements se
différenciaient de celles des réseaux car leurs taches principales consistaient à la propagande clandestine, à l’aide des réfractaires au S.T.O et
enfin ils avaient pour la plupart une connotation politique. On trouve dans les Côtes-du-Nord, trois principaux mouvements de la zone occupée : la
D.F (Défense de la France), la Libération-Nord et le F.N (Front National). Ces trois différents mouvements vont naître au cours de l’année 1943
dans les Côtes-du-Nord.
Dans un premier temps, lancé par le P.C.F (Parti Communiste Français) en mai 1941, le F.N n’est formé qu’au début de 1943. Ce
mouvement était lié à l’organisation militaire clandestine du P.C.F qu’étaient les F.T.P.F (Francs-Tireurs et Partisans Français). Jean Devienne,
instituteur, militant aux jeunesses socialistes dans le Nord avant-guerre et Louis Pichouron, responsable communiste puis F.T.P. sont les premiers
organisateurs du mouvement. Le F.N eut les mêmes activités que les autres mouvements : fabrication et diffusion de tracts et journaux
clandestins, fabrication de faux-papiers, hébergement de résistants traqués, de réfractaires au S.T.O, il joua également un rôle de soutien
logistique auprès des F.T.P.F. En septembre 1943, Jean Devienne lance un journal clandestin : La France Combattante des Côtes-du-Nord,
imprimé à Morlaix. Le journal appelle à la lutte « pour la libération nationale », à être réfractaire au S.T.O. tout en dénonçant les
« Kollaborateurs ». Ce journal deviendra ensuite Le Patriote des Côtes-du-Nord, annonçant en particulier les actions de lutte des F.T.P.F.
Dans un second temps, va être créé en juin 1943, le mouvement Libération-Nord. Il sera dirigé par des socialistes et ensuite développé
dans le département par des résistants briochins. Le responsable Yves Lavoquer, professeur au lycée et socialiste, est chargé d'organiser l'Armée
secrète sous les contrôle de Londres. Au début, le recrutement se faisait le plus souvent dans les professions libérales, chez les instituteurs, chez
les anciens syndicalistes mais peu à peu il s'est diversifié et élargi. L'objectif principal de ce mouvement entre 1943 et 1944 était la lutte contre le
S.T.O et en second plan la propagande. Le mouvement va chuter peu avant la Libération ce qui va extrêmement l’affaiblir.
Dans un troisième temps, un autre mouvement : Défense de la France va faire son apparition en août 1943 suite à la popularité du journal
clandestin du même nom. Il recrutait principalement dans les milieux démocrates-chrétiens et son activité première était la diffusion de ce journal
clandestin. Entre l'été 1943 et mai 1944, chaque numéro était diffusé en Bretagne à 15 000 exemplaires environ, notamment dans les Côtes-duNord. Comme Libération-Nord, D.F avait une activité de lutte contre le S.T.O avec un service de faux papiers. Il participait aussi à l'hébergement
et au rapatriement vers l'Angleterre des aviateurs alliés. Durant la Résistance, la D.F a également beaucoup fusionné tant sur le plan civil que
militaire, avec d'autres mouvements ce qui a permis aux résistants d'exercer dans différents mouvements. Libération-Nord et Défense de la
France ont été les plus puissants en Bretagne.
Tous les mouvements avaient donc des activités civiles afin d'agir sur l'opinion, de protéger les victimes de l'occupant et du régime de
Vichy, mais surtout de préparer la Libération d'un point de vue militaire et politique .
2.2 La vie du résistant
2.2.1 Les actions menées
Les premiers actes de résistance furent des réactions spontanées à l’égard des occupants. Elles se manifestaient par des arrachages
d’affiches allemandes, des papillons collées sur ces mêmes affiches (à Lamballe dès septembre 1940, voir annexe 3), des lacérations, des
sifflements et cris envers les actualités cinématographiques. Dès Juillet 1940, les premiers sabotages eurent lieu : câbles électriques
sectionnés, réparations mal faites, …Ces actions étaient effectuées par des personnes agissant seules, elles étaient inorganisées mais tout de
même nombreuses. A partir de 1943, les réseaux se développent et s’organisent, comptant de plus en plus d’adeptes, ce qui va multiplier par la même
occasion les sabotages et les attentats (réciproquement 118 et 133 dans les Côtes du Nord au cours des six premiers mois). Parmi ces
sabotages, les plus dévastateurs étaient les sabotages de voies ferrés dont le plus connu a été le Petit Train des Côtes du Nord. Lors de la
Seconde guerre mondiale, le Petit Train fut un acteur important de la Résistance. Les Allemands réquisitionnaient du matériel dans le but de
construire le Mur de l’Atlantique, de ce fait le personnel du chemin de fer détournait du matériel, facilitait le passage des résistants et
échangeait des faux-papiers. Il y eut de nombreux actes menés contre le Petit Train. Au total plus d’une cinquantaine ont été recensés et ça
sans aucune victime. Ces actes consistaient au sabotage de la voie ferrée pour provoquer des déraillements et au sabotage du matériel. A
Lamballe même, des sabotages ont eu lieu(voir annexe 4). Les alliés réalisèrent également d’importants mitraillages, il y eut par exemple, le
27 Janvier 1943, le mitraillage d’un train dans la région de Lamballe qui blessa à la jambe un mécanicien.
Les actions de renseignement et les évasions de pilotes alliés, eux aussi, vont s’intensifier (exemple : le réseau Shelburn). Nous allons
voir un parcours particulier celui de Maurice HALNA DU FRETAY : Maurice HALNA DU FRETAY est un jeune breton, passionné d’aviation. Il va
prendre des leçons de pilotage à l’aéroclub de Dinan qui a été transformé en site militaire. Avec quelques économies, il parvient à acheter un
petit avion tchécoslovaque appelé Zlin XII. En Août 1939, Maurice essaye de s’engager dans l’armée mais sans succès vu son jeune âge,
20ans. Puis, la guerre éclate et il est obligé de démonter son avion pour cacher les différentes pièces au manoir familial à Jugon-les-Lacs. Bien
décidé à rejoindre l’Armée de l’Air Anglaise, Maurice remonte son avion et réussit avec l’aide de ses amis à s’envoler. Après un trajet sans
encombre, Maurice atterri dans un stade de football près de Dorchester. Ensuite, il s’engage dans les Forces Aériennes Françaises Libres
(F.A.F.L) puis dans la Royal Air Force. Il sera abattu, lors d’une mission à Dieppe le 19 Août 1942, il n’avait alors que 22 ans. Il recevra la Croix
de la Libération Française et sera nommé Chevalier de la Libération.
2.2.2 La vie quotidienne
Durant la Résistance, la vie quotidienne des résistants était très difficile. Même s'ils étaient fiers d'en faire partie, ils étaient obsédés par
l'accomplissement d'actes, à priori banals, tels que se nourrir, se vêtir, se déplacer,... Ils étaient sans cesse persécutés, mal menés par les
Allemands qui étaient présents partout dans les villes, les villages, qui réquisitionnaient les habitations,... L'occupant menait également des
patrouilles afin d'avoir le contrôle sur la population, de prévenir les sabotages qui se multipliaient de plus en plus. Tout le monde était concerné
par la présence des troupes allemandes. Comme nous le répétait Monsieur BAUDET (ancien résistant de la région de Lamballe), il régnait une
envie de vengeance, les résistants ressentait le besoin de se battre, de se défendre mais ils ne pouvaient agir par peur des représailles. Le mot
d'ordre des résistants était : « savoir se taire » et surtout d'être discret.
Des personnes de différents milieux sociaux pouvaient être impliquées dans la Résistance. L'entourage des résistants mais aussi les
personnes moins proches (du village) n'étaient pas au courant de la véritable identité des résistants, ni même de leurs « activités ». Dans
chaque village ou ville, une personne était nommée « le chef » du réseau et lui seul communiquait avec les autres réseaux. Par exemple, à La
Poterie, une petite commune à côté de Lamballe, « le chef » du réseau était l'Abbé du village. Il essayait de recruter des jeunes garçons dans l
'espoir qu'ils acceptent d'entrer dans la Résistance. Ce fut le cas pour Monsieur BAUDET, ancien maire de La Poterie, qui a intégré la
Résistance à l'âge de 17 ans, suite à la demande de l'Abbé. Son rôle premier était de transporter des armes et de renseigner les réseaux à
propos des allemands, grâce à des personnes intermédiaires, à des messages codés mais aussi par l'intermédiaire de la radio.
Un climat
de tensions régnait sur les résistants dû, notamment aux nombreuses dénonciations, qui obligeaient les résistants vivre constamment dans la
peur et dans la crainte d'être arrêtés.
2.3 représailles à l’égard des résistants
Les résistants sont traqués en permanence par l'Occupant. Hitler va pour cela, créer une de police : la gestapo dirigée par Heydrich et
un corps paramilitaire : la SS (Section de Protection) qui va être séparée en deux parties, une armée à l'Est contre les Soviétiques mais
également les SS chargés d'organiser la déportation de la race inférieure, dirigée par Himmler. Les Allemands vont utiliser d'importantes
méthodes de répression : interrogatoires forcés, torture, délation, otages,...
Selon Monsieur BAUDET, les représailles furent sévères dans les Côtes-du-Nord, la plupart des résistants étaient arrêtés
immédiatement, torturés et fusillés. On compte 750 résistants tués, près de 500 déportés, dont près de 55% ne sont pas revenus.
Un résistant fusillé par les troupes allemandes
3. Le rôle de la résistance dans la libération après le 6 Juin 1944
3.1 La Libération
Le 6 juin 1944 appelé aussi le Jour J, les troupes alliés débarquent sur les plages normandes, c'est à ce moment là que la Libération
va débuter. Des flottes de bateaux sont envoyés avec à leurs bords, des munitions, des hommes, des chars ; et des parachutages sont
organisés. A l'intérieur de ces troupes, 156 000 hommes de nationalités confondues (canadiennes, américaines, anglaises, françaises,...).
Au soir du 6 juin, 1 213 bateaux de guerre, 736 navires de soutien, 864 cargos et 4 126 engins et péniches débarquent sur différentes zones
: Utah Beach, Omaha Beach, Gold Beach, Juno Beach et Sword Beach. Également 12 000 avions sont engagés afin d'assurer le soutien du
débarquement dont 1 000 d'entre-eux transportant des parachutistes (5 000 bombes sont alors lâchées).
Ce débarquement a eu lieu grâce à l'aide des 30 000 volontaires bretons faisant partie des F.F.I (3 000 dans les Côtes-du-Nord). La
tâche principale de la Résistance, à partir du 6 juin est de harceler les troupes allemandes et de ralentir leur progression vers la Normandie.
Les plans Bleus sont mis en place (mise hors servie des lignes électriques) et Verts (sabotages ferroviaires). On recense 200 sabotages de
voies et 40 déraillements dans les Côtes-du-Nord. Du 10 juillet au 4 août, les F.T.P.F et les F.F.I organisent 50 embuscades routières et
capturent 2 500 soldats allemands, toujours dans les Côtes-du-Nord.
Grâce à la percée d'Avranches, du 31 juillet 1944 par les Américains; la Bretagne commence à se libérer de l'emprise nazie : le 4
août, Rennes est libérée, le 6 août, Saint-Brieuc. Les résistants et les alliés exercent un remarquable travail de groupe afin de libérer la
France. Entre le 15 et 16 août, l'axe Dinan-Saint-Brieuc est libéré par la 8ème Division d'Infanterie US, lors d'une indépendante. C'est
également à ce moment là que la ville de Lamballe va être libérée.
Au final, en un seul jour, plus de 4 000 soldats sont tombés et 6 000 blessés ont été recensés.
3.2 Les conséquences de cette Libération
3.2.1 Pour les résistants
Suite à la Libération de la Bretagne, les résistants vont être dûment remerciés, honorés par la France pour leurs rôles décisifs dans la
Libération. Certains d'entre-eux, même, vont être décorés de la Croix de la Libération, vont être nommés Chevalier de la Légion d'Honneur
(exemple de Maurice HALNA DU FRETAY décoré par le Général DE GAULLE (voir documents ci-dessous).
Pour les résistants morts ou fusillés pendant la Résistance, vont être érigées des stèles commémoratives, des monuments aux morts
et divers cimetières (exemple du cimetière américains de Colleville-sur-Mer). Une stèle à Plouha a été érigée en mémoire du réseau
Shelburn (voir pages suivantes).
Le gouvernement provisoire mis en place après la guerre est sous la responsabilité du Général DE GAULLE. Sa tâche est multiple :
épurer l'administration vichyssoise, assurer le ravitaillement et relancer l'effort de guerre.
Décorations remises à Maurice HALNA DU
FRETAY,
dont la croix de la Libération et celle de la Légion
d'Honneur
Ordre de la Libération de Maurice HALNA
DU FRETAY, 1949
Stèle de Plouha, en mémoire du réseau Shelburn
3.2.2 Pour les civils
La Bretagne traverse une sombre période, celle de l'épuration avec ses deux aspects. Tout d'abord, il y a l'épuration sauvage, les
résistants profitent de la supériorité qu'on leur donne pour assassiner des délateurs, des collaborateurs. On recense près de 600 assassinats
dans toute la Bretagne. Puis l'épuration légale est organisée dans chaque départements, par une cour de justice pour les cas les plus graves et
une chambre civique pour les autres. Le bilan de l'épuration légale est de 140 condamnations à mort, 68 peines de travaux forcés à perpétuité,
316 peines de travaux forcés temporaires et 487 peines d'emprisonnement.
Les femmes vont également subir les conséquences de cette épuration. Nombreuses d'entre-elles vont être accusées, à tort ou à raison,
d'avoir fraternisé avec l'ennemi. Pour cette faute, les femmes seront tondues en public. Elles étaient plus ou moins déshabillées, voire
totalement dénudées, elles recevaient une croix gammée au rouge à lèvre, à la peinture ou au goudron sur le crâne. Pendant cette humiliation,
les femmes étaient insultées par la foule. A Lamballe, les femmes étaient tondues et « exposées » publiquement dans l'actuelle rue Villedeneu.
Il y a eu environ 20 000 femmes à être tondues en France à la libération.
Femmes tondues défilant dans les rues
CONCLUSION
Nous pouvons constater que durant la seconde Guerre Mondiale, la Résistance aura eu un rôle majeur dans la Libération de
la France. Leur renseignements sur les positions allemandes, les sabotages et les diverses actions auront permis de mettre
un terme à la guerre, plus rapidement. Le gouvernement provisoire mis en place, avec à sa tête le Général de Gaulle, va être
constitué de personnes qui auront participé de près ou de loin à la Résistance.
Pendant la guerre va être créé le C.D.L (Comité Départemental de Libération) qui va être chargé de prendre en charge la
Résistance : aide aux réfractaires du S.T.O, aux maquis mais aussi à la propagande. Son second rôle va être de préparer la
Résistance en désignant les personnes chargées de chaque département. Dans les Côtes-du-Nord, le C.D.L s’est formé
dans la clandestinité à la fin de 1943 afin d’organiser la vie publique et de coordonner l’action civile et l’action militaire. En
1944, le C.D.L des Côtes-du-Nord voit Henri AVRIL, devenir le préfet du département. Parmi les différents membres de ce
comité, seulement deux femmes vont y siéger, dont Madame Marie-Noémie HALNA DU FRETAY (mère de Maurice HALNA
DU FRETAY). Suite à la Libération de la France, il va être chargé de mener à bien l’épuration et de remettre en place les
villes. Ce C.D.L va cesser d’exister le 31 décembre 1945.
Au final, le bilan est lourd, environ 77 000 résistants vont trouver la mort, près de 26 000 vont être déportés dont 750 bretons
tués et 500 bretons déportés (55% ne reviendront jamais de ces camps)… De plus, la reconstruction des villes, de
l’économie et de l’administration va être lente et difficile.
Le comité départemental de Libération des
Côtes-du-Nord
Assis au centre : M.Henri Avril
ANNEXES
Annexe 1 : Avis à la population des Côtes-du-Nord contre le port d'armes
22 octobre 1940 (Archives départementales) Série W
Annexe 2 : un gendarme de Lamballe est emmené à la
Kommandatur le 3 mars 1941série W
Annexe 3 : papillon collé sur une affiche allemande en septembre
1940 à Lamballe Série W
Annexe 4 : Sabotage d'une voie ferrée près de Lamballe,Ligne Paris-Brest, le 7 mai 1944
(Archives départementales 2W76)
Croquis du lieu du sabotage entre Lamballe et Saint-Brieuc
Annexe 5 : exemple d'action peu commune :
Pillage de nombreuses bouteilles de vins par des F.F.I à Saint-Cast,
le 27 octobre 1944 (Archives départementales 2W95)
Bibliographie
Archives départementales des Côtes-d'Armor
Série W avec en particulier :
2W 76 : « Tract d'un résistant sur une affiche allemande à Lamballe »
« Un gendarme de Lamballe emmené à la commandantur »
« Sabotage d'une voie ferrée aux alentours de Lamballe le 7 mai 1944 »
2W 95 « Pillage d'une épicerie par des FFI à Saint-Cast, le 27 octobre 1944 »
Ouvrages
- Collectif, « Histoire de la Bretagne et des pays celtiques de 1914 à nos jours », in La Bretagne au Xxè s.; Skol Vreizh,
1983
- Collectif, « Maurice Halna du Fretay », in Bretagne : Occupation, Résistance, Libération; Club 35, 1993
- Collectif, « Occupation et Libération : vues d'un combattant volontaire », in Bretagne : Occupation, Résistance,
Libération; Club 35, 1993
- Dr Lefort, Alain et Lucas, Bernard, « Les Côtes d'Armor dans la résistance », in Les hauts lieux de la Résistance en
Bretagne : Opération Flambeaux; Ouest France, 1991
- Le Boterf Hervé, « 1940 : l'année de l'engagement », in La Bretagne dans la guerre, Tome 1 ; France Empire, 1969
Lozach Alain, « Halana du Fretay Maurice », in Petit lexique de la deuxième guerre mondiale en Bretagne; Keltia Graphic,
2005
- Minois George, « L'intégration par le sang et les larmes », in Nouvelle Histoire de la Bretagne; Fayard, 1992
- Sainclivier Jacqueline, « La Résistance bretonne », in La Bretagne de 1939 à nos jours; Ouest France, novembre 1989
Périodiques
Les Amis du Vieux Lamballe, n°21, « Maurice Halna du Fretay fêté à Dinan », 1994
Sites internet
http://fr.wikipédia.org : « Chemins de fers des Côtes du Nord »
« Résistance intérieure française »
http://almrd22.fr: « Mémoire, Résistance et Déportation 22 »
http://sti-gm.wifeo.com : « Thème II-La seconde guerre mondiale »
http://cheminsdememoire.gouv.fr
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