Il y a 70 ans – le 8 mai 1945 - la France et l'Europe étaient libérées du nazisme et de la collaboration. Cette libération par les Alliés unis ( Grande-Bretagne, URSS, Etats-Unis, France libre) avait tellement été attendue. En France, tout s'accéléra avec le débarquement en Normandie et le début de l'insurrection nationale en juin 1944. La libération conjugue donc l'effort militaire allié et la mobilisation de l'ensemble des résistants de l'intérieur et de l'extérieur. Il en fallu pourtant des sacrifices pour en arriver là. Pour en arriver à une résistance unie, capable de jouer un rôle majeur dans la libération du territoire. Aujourd'hui, 27 le Parti Communiste Français a pris l'initiative de ce rassemblement dans le cadre de la journée nationale de la Résistance. Une journée nationale pour la quelle le groupe communiste à l’assemblée nationale avait déposé une proposition de loi le 22 juillet 2009, à la demande de Michel VAXES, pour faire du 27 MAI une journée d’hommage à la résistance. Cette date n'est évidemment pas un hasard, elle se réfère au 27 mai 1943 et à la première réunion du Conseil National de la Résistance. Ce jour-là, l'ensemble des partis, syndicats et mouvements de résistance s'unissent sous l'autorité de Jean Moulin envoyé par le général De Gaulle. Ils décident d'agir ensemble pour combattre les occupants et le régime de Vichy. Ils décident d'agir ensemble pour que la France puisse à la Libération recouvrir son entière souveraineté et puisse jouer un rôle majeur dans le concert des nations. Il en a donc fallu des efforts et des sacrifices pour que depuis la défaite de 1940 et la trahison d'une part de ses élites la France relève la tête. En 1940, seuls quelques hommes et femmes isolés refusent la défaite et l'asservissement. Il en a fallu des efforts pour ne pas céder alors que les Etats-Unis et l'URSS ne sont toujours pas en guerre contre l'Allemagne ; il en a fallu des efforts pour renouer les contacts, tisser des liens, s'organiser pour dire non à l'occupation. Mais du courage, les résistantes et résistants n'en manque pas, ils vont le montrer très vite. En 1940, des premières initiatives sont prises comme l'appel 18 JUIN du général De Gaulle depuis Londres ou encore la manifestation du 11 novembre 1940 à l'Arc de Triomphe et dans lequel les étudiants communistes jouèrent un rôle majeur. De son côté, le PCF – qui fut un temps prisonnier des contradictions engendrés par le pacte germano-soviétique- prend progressivement des initiatives et ses dirigeants appellent à la mobilisation contre Pétain puis contre l'occupant. Les premiers mouvements de résistance organisés naissent. Dès le début 1941, tout s'accélère et les initiatives se multiplient. Au printemps – avant l'invasion de l'URSS - le PCF prend l'initiative du rassemblement le plus large avec la constitution du Front National pour l'indépendance. A l'été, c'est le passage à la lutte armée dans laquelle les FTP vont exceller et parmi eux les FTP-MOI au risque de leur vie. Qu’il me soit permis d’évoquer le témoignage d’une résistante du département que fut Edmonde CHARLES-ROUX « je dois aux communistes d’avoir participé à la résistance. Je peux pas dire qu’il n’y a eu que des communistes pour résister à Marseille, je n’oserais pas le dire parce que je ne sais pas , mais ce que je puis dire, c’est que les premiers contacts déterminants que j’ai eus, et par la suite les seuls que j’ai gardé, étaient avec des militants communistes » C'est ainsi que Manouchian et ses camarades multiplient les attaques et sont finalement arrêtés, torturés, jugés dans une mascarade de procès et exécutés. La répression nazie et des autorités françaises se déchaînent contre tous les résistants qui vont faire tomber les barrières idéologiques ou les anciennes querelles qui peuvent encore les diviser. La lutte est inégale et de nombreux résistants tombent au combat. Ceux des résistants qui arrêtés ne sont pas fusillés, sont envoyés en camps de concentration, seulement la moitié en reviendra. (A cet endroit, il est possible de développer sur les résistants locaux en résumant leur biographie et en les inscrivant dans ce mouvement général.) Pour Marseille Il faut se souvenir que la zone sud et donc Marseille et le département ont été occupés par l’armée allemande après les autres départements. C’est le 11 novembre 1942, que l’armée allemande franchie la ligne de démarcation et s’installe dans les sud de la France. Dés le 22 juillet 1943 des rafles se succèdent, 2000 personnes sont conduites aux Baumettes, puis 1600autres dont la moitié sont des juifs. Au total c’est 20000 personnes qui seront conduit à la gare d’arenc pour Drancy puis direction les camps. Du côté de la résistance, elle s’organise et deviendra efficace, malgré le manque d’arme, jusqu'à libérer Marseille avant l’arrivée de l’armée alliée. Mais c’est cette armée qui viendra à bout des forces allemande, fortement armé, à Notre Dame de la Garde, au Frioul et en gare St-Charles. Les principales villes des Bouches du Rhône seront libérées entre le 22 et 28 aout 1944. A Marseille 3 rassemblements sont organisé Sur le cours d’Estienne D’orve pour souligner le rôle important du journal La Marseillaise dans cette période, sorti dans la clandestinité dès le 1 er décembre 1943 La Marseillaise clandestine est tirée à 15 000 exemplaires puis deviendra quotidienne à partir du 24 août 1944. Place Bernard CADENAT (belle de mai) où était organisé l’état major FTP. C’est à quelques centaines de mètres, au Bd Guigou que fût décrété la grève insurrectionnelle qui sera décisive pour le soulèvement du peuple de Marseille. Place CASTELANE où en cette journée du 22 aout 1944 les combats ont été très durs entre l’armée allemande fortement armé et les forces de la résistance et où de nombreux militants communistes y trouvèrent la mort. Mais les résistants savent que leur cause est juste, que de leurs côtés les Alliés commencent à regagner du terrain. Ils vont donc parachever leur unité avec la création du CNR et se doter d'une perspective stratégique : l'insurrection et d'une perspective politique : les mesures immédiates à appliquer à la Libération. C'est le programme du CNR de mars 1944. Ce programme qui inspira les grandes réformes de la Libération : Sécurité Sociale, nationalisations, comités d'entreprise, statut de la fonction publique, planification économique… est aujourd'hui attaqué de toute part. C'est ce qu'avait déjà été souligné dans l'appel des résistants aux jeunes générations en 2004 Ayant fourni une grande part des combattants et des sacrifiés pour la liberté de notre pays, le P.C.F a été qualifié à juste titre de « Parti des fusillés ». Le président Hollande semble l’avoir oublié. Cet « oubli » contrarie les valeurs de la République qui ont prévalu en ces temps sombres et qui restent de pleine actualité. L’actualité, 70 ans après, c’est la lutte contre les obscurantismes qui s’en prennent à l’émancipation humaine. Marie-Claude Vaillant-Couturier, Martha Desrumeaux, Missak Manouchian… ne méritent-ils pas d'être panthéonisés aux côtés de Geneviève de Gaulle- Anthonioz, Germaine Tillion, Pierre Brossolette, Jean Zay. ? En vérité, ne veut-on pas en finir avec l'esprit de 1945, esprit d'unité bien sûr mais surtout esprit de réformes progressistes. Aujourd'hui, le mot réforme a été vidé de son contenu et est devenu synonyme de régression sociale. La gouvernance a remplacé la souveraineté populaire. Les communistes dans la résistance ont tout fait pour unir quelle que soient les différences politiques, religieuses et philosophiques, plus que jamais au 21 ème siècle, les communistes entendent honorer la Résistance. Toute la résistance, nous ne faisons pas de tri. Le Conseil National de la Résistance regroupait toutes les composantes des forces politiques et syndicales. Son programme « les jours heureux » résonne aujourd’hui avec acuité dans notre département où la direction de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie ferme des accueils aux publics, où les moyens des hôpitaux public sont mis à mal, où l’avenir industriel des bouches du Rhône est posé, le nombre d’enseignants diminué : ce combat d’hier et d’aujourd’hui, doit nous unir pour défendre l’humain d’abord et vivre des jours heureux. (En fin de discours avant la minute de silence puis le chant des partisans nous vous invitons à lire les noms des résistants morts pour la France dont les noms sont inscrits sur le monument aux morts)