27 mai 1943 se créé le Conseil National de la Résistance (CNR) qui coordonne l’ensemble des forces de
l’intérieur regroupant les mouvements unis de la Résistance (MUR- c´est à dire Combat, Libération et Franc-
Tireur). Le CNR est chargé d´assurer en France la coordination des mouvements de Résistance, des maquis, de
la presse, des syndicats et des représentants. Présidé par Jean Moulin puis après son arrestation en juin 1943,
par Georges Bidault, le CNR a élaboré un programme qui a été adopté en mars 1944. Ce programme fixait les
conditions de la lutte immédiate pour la libération du territoire français et les mesures à appliquer après la
Libération pour rétablir la légalité républicaine et promouvoir de profondes réformes sur le plan économique
et social. Au début de 1944, a été créé le Mouvement de libération nationale (MLN) qui regroupait les MUR et
plusieurs mouvements de la zone Nord.
Dès septembre 1943, les résistants corses ont déclenché une insurrection qui a libéré leur île avec
l'aide de commandos venus d'Afrique du Nord. Au début de 1944, les groupements armés issus des différents
mouvements de résistance ont été unifiés au sein des Forces françaises de l'intérieur (FFI) placées sous le
commandement du général Kœnig. Pour retarder l'arrivée des renforts allemands au lendemain du
débarquement de Normandie, les forces armées de la résistance ont mis en œuvre les plans de sabotage des
moyens de communication : Plan vert pour les voies ferrées, Plan violet pour les lignes téléphoniques et Plan
bleu pour les installations électriques. En 1944, le débarquement en Normandie modifia totalement le rapport
de forces: la majorité de la population française ne soutint plus Pétain et se rallia à la Résistance. À partir de
juin 1944, FFI et FTP ont participé activement à la libération des autres départements français. Dans le même
temps, elles ont été mobilisées dans l'application du Plan Paul, qui visait à détruire les dépôts allemands de
munitions et de carburants, à harceler les renforts allemands et à préparer l'arrivée des troupes alliées. Elles
ont subi l'assaut de la Wehrmacht appuyée par la Milice française au cours de batailles meurtrières livrées
dans les Alpes sur le Vercors et le plateau des Glières, dans le Massif-Central au Mont Mouchet, et en
Bretagne à Saint-Marcel. Elles ont déclenché l'insurrection parisienne qui a libéré Paris le 25 août 1944 avec
l'appui de la 2ème Division blindée du général Leclerc Elles ont libéré la plus grande partie du sud-ouest et du
centre de la France, et facilité dans le sud-est la progression de la 1ère Armée française du général de Lattre
de Tassigny débarquée en Provence en août 1944. La fabrication de papiers devient aussi une de leur activité
importante. Pour vivre, les Français ont besoin d´une multitude de cartes (laissez-passer, identité, etc) et pour
ceux qui ne sont pas en règle, résistants clandestins, juifs, le seul moyen de survie est de se procurer de faux
documents, fabriqués avec la complicité de la mairie. A l´occasion de l´énorme défilé du 26 août 1944 sur les
Champs-Elysées, de Gaulle reçoit l´investiture d´un peuple vainqueur. Le 2 septembre 1944, s´installe le GPRF
dans " Paris libéré".
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La période de l’Occupation a vu les Français se partager entre « collabos » et résistants, la majorité de
l’opinion rejoignant progressivement la Résistance. L’action des résistants permet aux Français de faire partie
des vainqueurs de l’Allemagne nazie le 8 mai 1945. La Résistance fut, jusqu´au mois d´août 1944, un choix
risqué qui mettait en danger la vie de qui la faisait. On estime que la durée de vie d´un résistant à Paris en
1943-44 était de trois mois. La vie politique française allait être durablement marquée par l'héritage de la
résistance, et dans l'immédiat, le programme du CNR s'est en partie concrétisé avec l'instauration du vote des
femmes, la nationalisation des secteurs clés de l'économie et la création de la Sécurité sociale.
Le bilan est lourd : 20 000 FFI ou FTP tués au combat, 30 000 fusillés, plus de 60 000 déportés, dont
près de la moitié sont morts dans les camps. Mais le sacrifice des résistants n'a pas été inutile et l'action de la
résistance, même si elle n'a été qu'une force d'appoint, a bien servi la France. Cette action a été reconnue par
le commandant en chef des armées alliées en Europe, le général Eisenhower, et a contribué ainsi à épargner à
la France d'être soumise à l'administration militaire américaine.