L’insomnie Les thérapies cognitivocomportementales L. Beaudeaux Psychologue Centre de médecine du sommeil CLINIQUES UNIVERSITAIRES L’insomnie • • • • • • Définitions Classification Épidémiologie Modèles théoriques Prise en charge Traitement CLINIQUES UNIVERSITAIRES Insomnie • C’est une insatisfaction concernant le sommeil quantité continuité qualité profondeur caractère rafraîchissant placement dans le nycthémère • avec répercussions sur le fonctionnement diurne fatigue, humeur, bien-être psychique, adaptation sociale CLINIQUES UNIVERSITAIRES Classification de 2005 (ICSD-2) • 8 categories, (80 discrete disorders) – Insomnias – Sleep related breathing disorders – Other hypersomnias – Circadian sleep disorders – Parasomnias – Sleep related movement disorders – Unresolved issues – Other sleep disorders CLINIQUES UNIVERSITAIRES Classification • Aiguë, transitoire, à court terme durée : qq jours à qq semaines élement déclenchant identifiable importance d’une bonne prise en charge ! • Chronique durée : > 1 mois; en pratique souvent plusieurs années ! CLINIQUES UNIVERSITAIRES Silber M. N Engl J Med 2005;353:803-810 CLINIQUES UNIVERSITAIRES Classification • Selon L’ICSD 2ème édition Insomnie chronique » » » » L’insomnie aiguë L’insomnie psychophysiologique L’insomnie paradoxale L’insomnie idiopathique Insomnie primaire • Et les insomnies consécutives (secondaires) à des problèmes médicaux, des troubles mentaux, de l’abus de substance, une hygiène de sommeil inadéquate. CLINIQUES UNIVERSITAIRES L’insomnie psychophysiologique Homme de 39 ans TST : 261 min CLINIQUES UNIVERSITAIRES Classification • Selon L’ICSD 2ème édition Insomnie chronique » » » » L’insomnie aiguë L’insomnie psychophysiologique L’insomnie paradoxale L’insomnie idiopathique Insomnie primaire • Et les insomnies consécutives (secondaires) à des problèmes médicaux, des troubles mentaux, de l’abus de substance, une hygiène de sommeil inadéquate. CLINIQUES UNIVERSITAIRES Insomnie paradoxicale ou Mauvaise perception du sommeil CLINIQUES UNIVERSITAIRES Classification • Selon L’ICSD 2ème édition Insomnie chronique » » » » L’insomnie aiguë L’insomnie psychophysiologique L’insomnie paradoxale L’insomnie idiopathique Insomnie primaire • Et les insomnies consécutives (secondaires) à des problèmes médicaux, des troubles mentaux, de l’abus de substance, une hygiène de sommeil inadéquate. CLINIQUES UNIVERSITAIRES Classification Critères du DSM-IV-TR de l’insomnie primaire A) La plainte principale est la difficulté d’endormissement ou de maintien du sommeil, un sommeil non-réparateur, et ce depuis au moins un mois. B) Les difficultés de sommeil (ou la fatigue diurne associée) crée une souffrance clinique significative au niveau social, professionnel ou dans d’autres domaines importants. C) Ces problèmes de sommeil ne sont pas mieux expliqués par une autre pathologie du sommeil telle que la narcolepsie, les apnées du sommeil, un trouble du rythme circadien, ou une parasomnie. D) Ces problèmes de sommeil ne sont pas mieux expliqués par un trouble mental (par exemple, un trouble dépressif majeur, un trouble d’anxiété généralisé ou une psychose) E) Ces problèmes ne sont pas mieux expliqués par l’utilisation d’une substance (médicaments, drogues) ou un problème médical. CLINIQUES UNIVERSITAIRES Epidémiologie • En France, 18,6% des + de 15 ans rapportent des symptômes d’insomnie selon une enquête téléphonique (Billiard et Dauvilliers, 2005) – Si on utilise des critères plus sévères tels que ceux du DSM IV, on rapporte une prévalence de 5,6% (Ohayon, 2002). • Aux Etats-unis, un tiers de la population adulte présente des symptômes d’insomnie occasionnellement, entre 9% et 12% sur base quasi quotidienne (Morin, 1999 et 2006). – Si on utilise les critères du DSM IV, ce chiffre tombe à 6 % de la pop adulte (Roth, 2007) CLINIQUES UNIVERSITAIRES Epidémiologie • L’insomnie chronique est plus présente – chez les femmes, – les personnes de + de 50 ans. – et est plus souvent associée à des problèmes médicaux et psychiatriques (Roth, 2007et Ohayon, 2002). CLINIQUES UNIVERSITAIRES L’insomnie Modèles théoriques 1) Création 2) Maintien CLINIQUES UNIVERSITAIRES Modèles théoriques L’insomnie se crée Évènement déclenchant Vulnérabilité au stress Insomnie réactionnelle Personnalité Comportements Hyperéveil cognitif et émotionnel Hyperéveil permanent Benoît, O. et Coldenberg, F. 2004 Insomnie chronique CLINIQUES UNIVERSITAIRES Modèles théoriques L’insomnie se crée le décours de l'insomnie intensité de l'insomnie Facteurs Perpétuants Précipitants 60 Prédisposants 0 pré-morbide Insomnie aigue Insomnie Insomnie chronique Spielman et Glovinsky, 1991 CLINIQUES UNIVERSITAIRES Modèles théoriques Et se maintien Morin, 1993 CLINIQUES UNIVERSITAIRES La prise en charge • Le traitement peut être – pharmacologique – non-pharmacologique CLINIQUES UNIVERSITAIRES La prise en charge au centre de médecine du sommeil Patient Médecin généraliste Centre de médecine du sommeil Anamnèse détaillée Agenda de sommeil 24 heures PSG Psychologue Thérapie cognitivo comportementale CLINIQUES UNIVERSITAIRES Médicaments Jour Xanax1/2 Loramet 1/2* Loramet 1/2* Loramet 1/2* Loramet 1/2* Loramet 1/2* Xanax 1 Date 4-août 5-août 6-août 7-août 8-août 9-août 10-août 11-août 12-août 13-août 14-août 15-août 16-août 17-août 18-août 20 21 22 23 11 ?? 11 11 24 1 ? 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 ? 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 2 3 4 5 6 7 1 ? 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1100000111111100000000000 ?????????????????????????????? 1111111111111100000111100 111000000001110000111 1110000111111111111001111 1111111100111111111110000 11 100000000000000001111 111111 1001111111111111111111100 0111 10011111111110011001100 11 1001111111111111111111100 1111111111111111111110000 1111110001111111100000 111111000000000000000011110000 0000000000011111111111111110 1111111111110001111100111111110000 Heure de coucher : 22h30 à 1h latence endorm : 0 à 15 min heure du lever : 6h00 à 7 H 30 morning arousal : 0 à 2h45 CLINIQUES UNIVERSITAIRES 8 9 Caractéristiques des patients de 71 à 80 10% de 61 à 70 4% de 51 à 60 16% répartition selon l'âge (en années) 81 et + 3% de 21 à 30 15% de 31 à 40 13% de 41 à 50 39% N= 55 CLINIQUES UNIVERSITAIRES Caractéristiques des patients Répartition selon le genre Hommes 37% Femmes 63% N= 55 CLINIQUES UNIVERSITAIRES Caractéristiques des patients Type d'insomnie Autres Psychophysiologique 42% 35% 3% Idiopathique 20% Paradoxale N= 55 CLINIQUES UNIVERSITAIRES Sur 55 patients • 14 sont venus 1 seule fois : 4 Abandons 4 Inadaptés (mauvaises indications) 6 Ok • 24 ont entamé le programme: 4 Abandons 6 Echec 14 Ok • 17 Personnes en cours CLINIQUES UNIVERSITAIRES Modalités pratiques • Durée de la séance = 1h00 • Nombre de séance = 4-8 • Environ 1X/ 15 jours CLINIQUES UNIVERSITAIRES Thérapie cognitivo-comportementale • Principes de base – Comportement – Cognitions • Traitement CLINIQUES UNIVERSITAIRES Principes de base comportement • Théories de l’apprentissage – Conditionnement classique – Conditionnement opérant – apprentissage social CLINIQUES UNIVERSITAIRES Exemple: le conditionnement opérant dans l’insomnie Stimulus ex: le coucher Interprétation (pensées) ex: je ne vais pas m’endormir Émotions ex: anxiété Comportement ex: prise de somnifère Conséquences endormissement CLINIQUES UNIVERSITAIRES Exemple: le conditionnement opérant dans l’insomnie Stimulus ex: le coucher Interprétation (pensées) ex: je ne vais pas m’endormir Émotions ex: anxiété renforcement Comportement ex: prise de somnifère Conséquences endormissement CLINIQUES UNIVERSITAIRES Principe de base cognitions • Modèle cognitif du traitement de l’information – Interaction entre stimulation/émotion/cognition – Les difficultés psychologiques sont dues à des biais dans le traitement de l’information – Ex: exagération des csqs négatives, attentes irréalistes, attribution causale erronée. CLINIQUES UNIVERSITAIRES Exemple: le traitement de l’information dans l’insomnie • Interaction entre pensées/émotions/cognition Emotions Anxiété • Stimulus Cognition Ex: j’ai une réunion demain je dois absolument dormir Biais interprétatif – Attribution causale erronée: si je ne dors pas, je ne serai pas performant et si je dors, je serai au top CLINIQUES UNIVERSITAIRES Principe de base cognitions Modèle cognitif du traitement de l’information – Nos comportements et pensées sont basées sur des croyances (sur soi-même, les autres et le monde en général). CLINIQUES UNIVERSITAIRES Exemple: le traitement de l’information dans l’insomnie • Croyances sous jacentes – Moi : je ne suis pas performant, je doute de mes compétences – Les autres: Les autres sont plus forts que moi – Le monde: On ne peut réussir sans faire d’efforts CLINIQUES UNIVERSITAIRES TCC Les grands principes • Modification d’un comportement problématique et/ou de pensées inadéquates Sans qu’il soit nécessaire de repérer les conditions d’apprentissage • Thérapies brèves orientées sur un problème cible dans le présent, dans le quotidien • Contrat thérapeutique portant sur les objectifs et les moyens utilisés. • Alliance thérapeutique positive (deux experts travaillant sur le même problème). CLINIQUES UNIVERSITAIRES Les différentes techniques – Comportements – stimulus control therapy – sleep restriction therapy – ordre thérapeutique contradictoire – Cognitions – Analyse fonctionnelle – hygiène de sommeil – biofeedback – relaxation – imagerie mentale CLINIQUES UNIVERSITAIRES Et c’est efficace!!! • Entre 70 et 80% des patients perçoivent des bénéfices (subjectifs et objectifs) et ce jusqu’à 12 mois. » Morin 1999, 2006 (méta-analyse). » Smith 2002. • C’est efficace, – même si abus d’hypnotiques (Morgenthaler, 2006, Verbeek, 2006) – même si pathologies médicales ou psychiatriques associées (Morin 2006). – même avec des personnes âgées (Edinger, 2005) CLINIQUES UNIVERSITAIRES Mais • Il y a toujours des patients qui fuiront devant le psy • Ce n’est pas toujours le traitement de choix » ex: insomnie aiguë, troubles psychotiques, retard mental, épisode dépressif majeur CLINIQUES UNIVERSITAIRES