Recommandation consensuelle du traitement du patient avec
dysfonction ventriculaire gauche asymptomatique.
J
’ai eu le plaisir de revoir les recommandations
actuelles du patient avec dysfonction ventriculaire gauche
asymptomatique. Nous avons déterminé par ailleurs les
modes de présentation de cette dysfonction soit par la
présence de facteurs de risque, la cardiomyopathie ou les
événements cardiovasculaires dans l’aire pré-angioplastie
primaire ainsi que dans l’aire post-angioplastie primaire.
Une revue de l’importance des contrôles des facteurs de
risque pour la prévention de l’insuffisance cardiaque, en
particulier selon les nouvelles recommandations de
l’American Heart , soit les stades A d’insuffisance
cardiaque, la prise en charge surtout de l’hypertension
artérielle et du diabète. Nous avons aussi revus le pronos-
tic cardiovasculaire des ces patients. Il est à noter qu’en
l’absence de tout symptôme, les patients présentent une
morbidité et une mortalité qui se révèle hâtivement équi-
valente aux patients de classe II.
Nous avons également parlé de la reconnaissance
de cette maladie. En effet, comme médecins, nous sommes
relativement habiles pour reconnaître l’insuffisance
cardiaque lorsque le patient est hospitalisé à l’urgence
avec un œdème pulmonaire franc, mais probablement
moins habiles pour reconnaître la détérioration fonction-
nelle avec dyspnée, fatigue ainsi qu’un œdème des mem-
bres inférieurs. De ce fait, une revue des critères de
Framingham a été faite. Par ailleurs, nous avons parlé
aussi de la prévalence de la dysfonction ventriculaire
gauche, en particulier la dysfonction ventriculaire gauche
progressive, soit les strates de fraction d’éjection <50%,
< 40% et < 30%.
Nous avons également revus les tables de prédic-
tion du risque d’insuffisance cardiaque dans les quatre
années subséquentes. Ces tables sont ajustée pour l’âge, la
capacité vitale forcée, la TA systolique, la fréquence
cardiaque, la présence d’hypertrophie ventriculaire gau-
che, la présence de maladie coronarienne, la présence
d’autres problèmes valvulaires significatifs, la présence de
diabète et de cardiomégalie.
Nous avons revu rapidement les méthodes diagnosti-
ques basées sur le consensus canadien sur l’insuffisance
cardiaque soupçonnée, soit l’examen physique, les para-
mètres d’investigation, l’évaluation de la fonction ventri-
culaire et les investigations complémentaires ciblées. Nous
avons revu l’utilisation des médicaments probants de la
dysfonction ventriculaire gauche, soit les inhibiteurs de
l’enzyme de conversion et les bêtabloqueurs, de même que
l’utilisation potentielle des ARA, des vasodilatateurs et des
antagonistes de l’aldostérone.
Étant convaincus que l’approche primaire pour le
patient avec dysfonction ventriculaire gauche asymptoma-
tique était une combinaison ACE et bêtabloqueurs, les
approches canadienne et américaine ont été comparées. Il
est à noter que pour les patients du stade B au niveau
américain, donc dysfonction ventriculaire gauche structu-
rale asymptomatique, les recommandations usuelles sont
le contrôle des facteurs de risque, un inhibiteur de l’enzy-
me de conversion chez les patients appropriés ainsi qu’un
bêtabloqueur chez les patients appropriés. Pour ce qui est
des recommandations publiées dans le New England
Journal of Medicine on recommande un inhibiteur de
l’enzyme de conversion à tous et les bêtabloqueurs chez les
patients sélectionnés. Si on regarde maintenant au
consensus canadien, les inhibiteurs de l’enzyme de
conversion sont recommandés chez tous les patients avec
dysfonction ventriculaire gauche post-infarctus et chez
tous les patients asymptomatiques avec un bémol de
fraction d’éjection < 35%. Donc, un seuil de traitement à
40% chez le patient symptomatique, 35% chez le patient
asymptomatique. Pour ce qui est des bêtabloqueurs, le
consensus canadien recommande que chez les patients
avec dysfonction ventriculaire gauche symptomatique
(< 40%) devraient être placés sous bêtabloqueurs. Les
patients en classe I et en classe II devraient pouvoir être
traités par le non spécialiste.
Devrait-on traiter tous les patients avec dysfonc-
tion ventriculaire gauche asymptomatique avec un bêta-
bloqueur ? Ceci demande réflexion, mais les consensus
étaient de traiter ces patients avec les deux agents. Donc,
finalement, peu de controverse sur ce sujet. Une revue de
la littérature a été faite. Je vous invite à voir l’intégrale de
la conférence sur le site internet de la SQIC.
Serge Lepage, MD
Cardiologue
CHUS
4