diagnostic par un autre médecin. Ensuite, il retourne
voir son médecin et marchande avec lui pour minimi-
ser son geste. Puis le malade se sent abattu devant
l’évidence de l’agression future et accepte I’interven-
tion.
Ce processus ainsi décrit ressemble à une démarche
d’acceptation du deuil en l’occurrence deuil du corps
malade et de l’agression physique.
Après cette première phase, le patient rencontre le
chirurgien.
Dans le cadre du droit français, la personne n’est pas
obligée d’accepter, pour sauver sa vie, des moyens
extrêmement pénibles, elle garde la possibilité de refu-
ser une mutilation importante. Mais qu’en est-il en
réalité
?
La tentation est forte ici de relater des faits.
Ainsi un patient
se
rend chez un chirurgien. II porte une
tumeur cancéreuse sur le larynx. Le médecin lui expli-
que le geste chirurgical ; c’est-à-dire une
laryngecto-
mie totale avec trachéotomie définitive en lui expli-
quant que ce n’est rien. II va très vite se remettre et il
pourra ensuite faire une rééducation pour réapprendre
à parler !
Et plus tard ce même médecin ne comprend pas pour-
quoi le patient prit ses jambes à son cou pour consulter
un confrère
qu
expliquera de manière plus psycholo-
gue, le geste opératoire, et la possibilité de ne pas
effectuer un geste aussi mutilant si les biopsies per
opératoire sont négatives.
Un chirurgien ne peut intervenir contre l’avis de son
patient, il n’a pas à passer outre un refus.
Selon VERSPIERREN (3)
«
le premier devoir du méde-
cin est de faire son possible pour permettre au malade
de vivre selon ses propres convictions, son échelle de
valeur, son choix les plus personnels
».
L’attitude de
certains médecins est peut-être encore imprégnée de
toute l’histoire de la médecine.
Selon PORTES (4), médecin, premier président de
l’on
dre
»
autrefois le malade était considéré comme un
enfant.,
«
Au plan émotif, le patient ne peut éprouver
que de l’angoisse ou une confiance éperdue envers son
thérapeute, son intelligence est amoindrie et il ne peut
parvenir à une connaissance claire et distincte de sa
maladie. Sa volonté qui au plein de sa maladie se
manifeste d’ailleurs assez peu, est plus aveugle que
lucide, plus déterminée que libre
».
Finalement le malade ne peut exercer qu’un seul acte
de liberté : le choix de son thérapeute, après avoir
choisi son médecin, il s’implique dans un processus qui
ne lui permet plus de s’exprimer ou de faire machine
arrière.
Le corps médical vit toute attitude de refus ou de retrait
comme un acte déraisonnable et non fondé, qui entraî-
nent une mauvaise relation entre les deux parties, à
l’origine parfois des procès que nous relatent les mé-
dias.
/Iii B. Echantillonnage
a. Critères de sélection
Les hommes ne naissent pas égaux devant la maladie.
Bien portant devant des situations difficiles à résoudre
l’homme réagit de façon différente en fonction de son
caractère et de sa personnalité, mais également en
fonction de l’importance du préjudice subi.
Par exemple, le comportement ne sera pas identique
devant un petit dégât matériel tel qu’un accrochage de
voiture et l’incendie de la maison familiale.
En fonction du type d’intervention que le malade va
subir il appréhende le milieu qu’il va traverser de façon
différente suivant les contraintes que la maladie et le
traitement vont lui imposer.
Pour comprendre les mécanismes de l’anxiété générée
par l’intervention, il convient de prendre en considéra-
tion des critères bien définis.
Pr critère : le pronostic vital
En fonction de la pathologie dont le malade souffre, le
pronostic vital à court ou long terme est mis en jeu.
L’intervention améliore l’état de l’individu en attein-
gant ou non l’intégrité physique de l’individu en le
mutilant ou pas.
En fonction de la gravité de l’affection, l’anxiété peut
s’accroître avant l’intervention. Nous pensons qu’il
existe une corrélation entre l’anxiété liée à I’interven-
tion et l’atteinte possible à l’intégrité physique.
.F
critère : le choix
L’individu devant la maladie qui le contrait à se soigner
peut ou non choisir son chirurgien.
Nous pensons qu’il existe une corrélation entre I’obli-
gation de soins et la possibilité de
choisir.tout
de même
l’intervenant, le lieu et la date de l’agression.
L’individu se sentira peut être plus apte à subir
I’agres-
sion s’il en a choisi quelques composantes.