13.11.09 UE.2.11.S1 Pharmacodynamie Définition Pharmacologie = science des drogues (substance chimiquement active) Etude des médicaments par classe d’effets, d’utilisation Pharmacocinétique : étude du devenir du médicament dans l’organisme Pharmacodynamie : étude l’action du médicament sur l’organisme Pharmacovigilance : détection et prévention des effets secondaires L’administration par une voie d’administration d’une dose unique ou de doses répétées d’un PA (Principe Actif) contenu dans une forme pharmaceutique a pour but d’obtenir un effet pharmacothérapeutique chez un malade. Entre le moment de l’administration du PA et celui de l’obtention de l’effet, le PA doit franchir plusieurs étapes groupées en 3 phases : - Phase biopharmaceutique - Phase pharmacocinétique - Phase pharmacodynamique PA dans une forme Pharmaceutique solide Ex : comprimé Désintégration Libération PA en particules PA dans les tissus Dissolution Distribution Absorption PA en solution Ex : solution injectable PA dans le sang Récepteur Métabolisme Elimination PA éliminé Phase biopharmaceutique Phase Pharmacocinétique Réponse Phase pharmacodynamique 1 13.11.09 UE.2.11.S1 La Phase Biopharmaceutique C’est l’étude de la mise à disposition de l’organisme du PA du médicament deux étapes : la libération la dissolution Libération : 1ère étape de la mise à disposition du PA après l’administration extravasculaire d’une forme pharmaceutique solide Elle peut se faire : - rapidement dans le cas d’une forme pharmaceutique à libération rapide lentement dans le cas d’une forme à libération prolongée Dissolution : Pour pouvoir traverser les membranes, le PA doit être dispersé à l’état de molécules. La vitesse de dissolution dépend des caractéristiques : du PA et aussi du site de l’absorption La pharmacodynamie Etude des effets des PA et de leurs mécanismes d’action PA Site d’action - Récepteur Enzyme Structure cellulaire Réponse pharmacodynamique Effet thérapeutique recherché : Curatif (guérison) Symptomatique (soulagement de symptômes) Préventif Diagnostic chaque médicament possède une étroite sélectivité d’action : - effets limités à une fonction déterminée d’un organisme vivant - action sur des sites privilégies. Ex : Récepteur - action réversible : action cesse su le médicament quitte sont récepteur 2 13.11.09 UE.2.11.S1 I. Mécanismes d’actions 1. Action substitutive : carences (exogènes ou endogènes), apport de l’élément nutritif ou physiologique déficient 2. Action par reproduction directe ou indirecte d’une substance naturelle : - Action directe : médicament (mimétique) de structure identique ou très proche reproduit ou stimule une fonction cellulaire ou organique ou encore la transmission d’un influx nerveux - Action indirecte : modification de la biosynthèse, de la libération ou de la destruction de substances naturelles comme les neurotransmetteurs. 3. Action par antagonisme direct ou indirect des effets d’une substance naturelle : Médicament (lytique) exerce un blocage total ou partiel d’une fonction cellulaire ou organique en se fixant sur des récepteurs spécifiques Molécule Enzyme concernée Acétazolamide Anhydrase carbonique Allopurinol Xanthine oxidase Antivitaminiques K Blocage du cycle d’oxydoréduction de la vitamine K Aspirine Cyclooxygénase Bensérazide , Carbidopa Dopa- décarboxylase Cytarabine DNA polymérase anticancéreux Enoximone Phosphodiestérase III tonicardiaque Entacapone COMT Inhibiteurs de l’enzyme de conversion (ex : enalapril ) Enzyme de conversion de l’angiotensine Iproniazide MAO- A Sélégilin e MAO-B Statines (ex : simvastatine ) HMG -CoA réductase diurétique, antiglaucomateux antigoutteux anticoagulant antiinflammatoire antiparkinsonien antiparkinsonien antihypertenseur antidépresseur antidépresseur hypolipidémiant 4. Action mécanique 5. Action sur certains processus métaboliques : modifications par exemple de la perméabilité cellulaire 3 13.11.09 UE.2.11.S1 Notion de récepteur : De nombreux médicaments agissent au niveau de sites spécifiques = répéteurs cellulaires situés à la surface des cellules Fonctionnement - Le médicament (=clé) qui se fixe sur le récepteur (serrure) - 2 types d’action : Déclenchement ou stimulation // potentialisation d’un phénomène physiologique : action agoniste Ex : hormone, corticoïdes Suppression ou dépression d’un phénomène physiologique : action antagoniste Ex : anti-histaminiques, bétabloquants Un ligand qui se fixe sur un récepteur peut : L’activer = agoniste L’inactiver = antagoniste notion d'antagoniste 4 13.11.09 UE.2.11.S1 Agoniste // Antagoniste Patient souffrant d’hypotension Patient souffrant d’hypertension Tension artérielle trop faible Tension artérielle trop élevée Le médicament devra stimuler la TA Le phénomène physiologique Le médicament devra abaisser la TA => le phénomène physiologique Utilisation d’agoniste Utilisation d’antagoniste Caractéristiques variables de cette fixation : - Stabilité réversibilité Saturabilité plateau d’efficacité Sélectivité organe ou tissu cible Spécificité effet obtenu par un seul mécanisme d’action Médicament idéal : très spécifique et sélectif Pas d’effets indésirables II. Effet indésirable Réaction nocive et non voulue à un médicament, se produisant aux posologies normalement utilisées chez l'homme pour la prophylaxie, le diagnostic ou le traitement d'une maladie ou pour le rétablissement, la rectification ou la modification d'une fonction physiologique (définition OMS et Communauté européenne) Balance Bénéfice / Risque : La constatation d'effets indésirables peut conduire à retirer un médicament du marché, si le risque est fréquent ou grave comparé à l'effet bénéfique attendu ou à la disponibilité d'autres traitements équivalents mieux supportés. 5 13.11.09 UE.2.11.S1 C'est la notion de balance bénéfices/risques, qui évalue l'importance respective des avantages et inconvénients du médicament en question, et d'autres traitements éventuels. Les fabricants ont obligation de mentionner dans le RCP (Résumés des Caractéristiques du Produit) tous les faits notés pendant les expérimentations quelles que soient leurs fréquences d'apparitions. Les professionnels de la santé (médecin, pharmacien, vétérinaire, infirmier) doivent rapporter les effets indésirables qu'ils observent durant leur pratique quotidienne à un Centre Régional de Pharmacovigilance (CRPV. Comment déclarer un effet indésirable ? Remplir une fiche de pharmacovigilance et l'adresser au correspondant local de pharmacovigilance (hôpital) ou directement au CRPV régional (privé). LES DIFFERENTES TOXICITES = ensemble des manifestations toxiques, indésirables, consécutives à l’administration d’un médicament. Toxicité aiguë : rapide, voir immédiate, après une prise unique ou à court terme après plusieurs prises rapprochées. Toxicité chronique : à retardement après administration répétée et prolongée d’un médicament Risque tératogène : risque de malformations chez le fœtus après administration de certains médicaments dits tératogènes chez la femme enceinte. Période la plus critique : 3 premiers mois de grossesse. Risque mutagène : modification de caractères génétiques sous l’influence de médicaments. Risque cancérigène : possibilité de favoriser ou d’accélérer le développement d’un cancer Risque de pharmacodépendance : o Dépendance psychique o Dépendance physique o +/- accompagné de tolérance Une allergie est un phénomène bien particulier, et n'est qu'un cas particulier d'effet indésirable. Certains produits sans activité pharmacologique (lactose) peuvent induire des effets indésirables (effet nocebo) ou à l'inverse un effet thérapeutique (effet placebo). Certains effets indésirables ou toxiques sont inattendus, imprévisibles et semblent plus souvent liés à l'état du patient et à ses caractéristiques physiopathologiques. 6 13.11.09 UE.2.11.S1 III. Interactions médicamenteuses Définition AFSSAPS : Pour être retenue, une interaction doit avoir une traduction clinique significative, décrite ou potentiellement grave, c'est à dire susceptible de provoquer ou majorer des effets indésirables, ou d'entraîner, par réduction de l'activité une moindre activité des traitements. 4 niveaux définis par l'AFSSAPS : 1. Le niveau le plus grave est la « contre-indication ». Celle-ci revêt un caractère absolu, et ne doit pas être transgressée. Elle peut avoir un effet toxique qui entre dans ce que l’on appelle l’iatrogénie (conséquence négative due à un traitement ou un acte médical). 2. L'« association déconseillée » doit être le plus souvent évitée. Si les deux médicaments sont nécessaires, et après examen approfondi du rapport bénéfice/risque, une surveillance étroite du patient s’impose. 3. Le cas le plus fréquent est la « précaution d’emploi ». L’association est possible dès lors que sont respectées, notamment en début de traitement, les recommandations simples permettant d’éviter la survenue de l’interaction : adaptation des doses, renforcement de la surveillance clinique, biologique, électrocardiogramme… 4. Au quatrième niveau, il n’existe pas de recommandation pratique. Pourtant, le risque d’interaction médicamenteuse existe, et correspond le plus souvent à une addition d’effets indésirables. Il revient au médecin d’évaluer l’opportunité de l’association de médicaments. Interaction médicamenteuse : l'effet E1 d'un médicament M1 est modifié par l'effet E2 d'un médicament M2 Donc, il faut que les médicaments M1 et M2 soient simultanément présents dans l'organisme ou que les effets de l'un d'eux persistent encore lors de l'administration du deuxième. Quels que soient les médicaments responsables de cette interaction, et qu'il s'agisse d'un effet recherché ou indésirable, on peut observer une synergie, une potentialisation ou un antagonisme. Synergie : action d'un médicament A ì en rapidité, en intensité et en durée par l'administration simultanée d'un médicament B ayant une activité pharmacologique identique. Synergie additive complète : A + B = A et B Synergie potentialisatrice : A + B > A et B Potentialisation : Action de A peut être æ en rapidité, en durée et en intensité par l'administration simultanée de B ayant une activité pharmaco différente. 7 13.11.09 UE.2.11.S1 Antagonisme : Action de A î ou annulée par l'administration simultanée de B. o o o o Antagonisme compétitif : si action au niveau de récepteurs identiques Antagonisme physiologique : action au niveau de récepteurs différents Antagonisme partiel : A+ B < A ou A + B < B Antagonisme total : A+B=0 IV. Facteurs influençant la pharmacodynamie Facteur de risque +++ : polymédication Intrication polypathologie – polymédication Les changements physiologiques peuvent modifier la réponse de l'organisme au traitement: ou Exemples : Psychotropes : sensibilité Antidépresseurs : peu de modifications / adulte BZD = poso / adulte poso identique 8 13.11.09 UE.2.11.S1 2/ L'enfant Tolérance aux médicaments en général meilleure que chez l'adulte (- de coprescriptions, - de polypathologies) MAIS EI + particuliers car : Interactions entre agents et récepteurs sont modifiés (nombre, types de récepteurs, affinité). Période néonatale +++ Phénomène de maturation et de développement en cours : un médicament peut modifier ce processus (ex : cyclines) Insuffisance d'évaluation et de données chez l'enfant 3/ L'enfant Tolérance aux médicaments en général meilleure que chez l'adulte polypathologies) (- de coprescriptions, - de MAIS EI + particuliers car : Interactions entre agents et récepteurs sont modifiés (nombre, types de récepteurs, affinité). Période néonatale +++ Phénomène de maturation et de développement en cours : un médicament peut modifier ce processus (ex : cyclines) Insuffisance d'évaluation et de données chez l'enfant 4/ Insuffisances rénales et hépatiques Excrétions rénales et hépatiques d'où possibilité: augmentation d'action par diminution du métabolisme de la molécule diminution d'action par compétition de plusieurs molécules au niveau d'un même récepteur augmentation des effets indésirables par risque cumulé de plusieurs médicaments moins éliminés Exemples de modifications pharmacodynamiques avec : - IR : digoxine (è poso) IH : diminution de la réponse pharmaco aux diurétiques de l'anse IC : idem I resp : augmentation des effets déprésseurs respiratoires des morphiniques 9