business
letter
b
destinée aux entreprises clientes de SWICA, février 2011/1
Gérer le quotidien
malgré la douleur
Les personnes souffrant de troubles douloureux ne pouvant être
clairement prouvés ne toucheront plus de rente, telle est la
décision du Tribunal fédéral. Leur réinsertion professionnelle et
le maintien de leur capacité de travail sont donc essentiels.
La société DISA Elektro sise à Sarnen a bénécié du soutien de
SWICA dans ce processus.
«Plus de rente AI pour un coup du la-
pin», pouvait-on lire parmi les nom-
breux gros titres parus l’année dernière
après la publication de l’arrêt du Tribu-
nal fédéral stipulant que les personnes
atteintes de syndromes douloureux défi-
nis comme objectivement inexplicables
n’auront plus droit à des prestations des
assurances sociales. Concernant ces dou-
leurs, aucun signe de maladie n’est dé-
tecté lors d’analyses en laboratoire ou
d’examens radiologiques.
Pour les personnes souffrant de tels
troubles, la réinsertion professionnelle
et le maintien de la capacité de travail
sont d’une importance capitale, comme
le souligne Roger Ritler, responsable
Care Management Entreprises chez
SWICA: «Il s’agit en premier lieu
Soulager la douleur,
préserver le travail
Éditorial

Guido Bachmann, PDG de DISA Elektro AG à Sarnen, a tout mis en œuvre pour
que la collaboratrice continue d’être intégrée dans le processus de travail. (Sur la photo,
le contrôle des marchandises)
La douleur a des effets dévastateurs
sur les individus, a fortiori si elle est
chronique. La joie de vivre s’estompe
et les performances commencent
vite à s’en ressentir. L’employeur pâ-
tit aussi de la situation. Il doit pré-
voir un remplacement en cas d’ab-
sence et se demandera tôt ou tard si
la personne atteinte pourra un jour
reprendre le travail.
Une prise en charge rapide est essen-
tielle. Tant d’un point de vue humain
que sous l’angle économique, la
priorité absolue est d’éviter une
perte définitive de la capacité de tra-
vail. SWICA soutient les entreprises
dans ce processus. Notre Care Mana-
ger planifie les thérapies les mieux
adaptées et en assure la coordina-
tion. Il suit la personne atteinte pen-
dant toute la durée du traitement,
jusqu’à sa réinsertion à son poste de
travail. Il décharge l’employeur de
tâches administratives et s’occupe
d’avaliser le remboursement des pres-
tations nécessaires. C’est ainsi que
SWICA transpose dans le quotidien
sa devise : «Meilleure des médecines
et sécurité financière».
Peter Indra, directeur général
d’éviter que les douleurs deviennent
chroniques et que le patient ne puisse
plus exercer son activité professionnelle
pour cette raison. Lorsqu’un collabora-
teur est régulièrement absent au travail
à cause de douleurs diffuses, ce dernier
et son employeur peuvent faire appel
aux services du Care Management.» Les
Care Managers collaborent avec un large
réseau de médecins, de thérapeutes de
la douleur et de partenaires afin d’éla-
borer une solution optimale avec la per-
sonne concernée.
Conserver un précieux savoir-faire
Guido Bachmann, à la tête de DISA
Elektro à Sarnen, a appris combien ce
soutien pouvait être important pour un
employeur. L’une de ses collaboratrices
de l’expédition souffre de fibromyalgie.
Ce syndrome ou rhumatisme muscu-
laire appartient également aux troubles
douloureux inexplicables. Dans un pre-
mier temps, on ignorait l’origine des
douleurs insupportables de la collabora-
trice. Le médecin de famille suspectait
une hernie discale. Guido Bachmann a
pris conscience qu’il devait faire quelque
chose en tant qu’employeur: «Je ne vou-
lais en aucun cas perdre cette collabora-
trice de longue date qui possède un
grand savoir-faire essentiel pour l’entre-
prise.» Il s’est adressé à SWICA Lucerne,
en accord avec sa collaboratrice.
La première mesure a consisté à trouver
les causes de ces douleurs. D’entente
avec le médecin de famille de Janine S.*
(39 ans), Karin Linggi, Care Manager,
organise un assessment auprès du Real
Health Center à Nottwil. Les médecins
constatent une fibromyalgie, une mala-
die incurable. Janine S. a du mal à l’ac-
cepter. Karin Linggi lui propose de se
faire soigner dans une clinique de la
douleur, ce qu’elle accepte avec l’assen-
timent de son employeur. Outre un trai-
tement médicamenteux, elle suit un en-
traînement à la maîtrise de la douleur
ainsi qu’une psychothérapie. La situa-
tion induisant clairement que Janine S.
ne pourrait plus porter ou soulever de
lourdes charges, il fallait soigneusement
planifier le retour à son poste initial,
voire trouver une alternative.
Soutien financier et organisationnel
Guido Bachmann réfléchit alors à un
autre poste de travail pour Janine S. la
déchargeant de travaux physiques
lourds. Il envisage même une reconver-
sion afin qu’elle puisse travailler au
contrôle des marchandises dans l’entre-
prise. Soucieux d’évaluer les possibilités
d’un soutien financier, il s’adresse à
l’assurance-invalidité qui rejette sa de-
mande au titre qu’il s’agit d’un trouble
douloureux ne pouvant être établi ob-
jectivement. La care manager, Karin
Linggi, l’assure cependant que SWICA
continuera à lui apporter une aide finan-
cière. «Les perspectives d’un maintien
de l’emploi pour Janine S.* étant excel-
lentes, je pouvais le faire avec bonne
conscience.» Guido Bachmann a orga-
nisé son environnement de telle sorte
qu’elle a pu reprendre pied petit à petit
dans le monde du travail après son sé-
jour à la clinique, en travaillant d’abord
à l’heure au contrôle des marchandises.
Karin Linggi l’a accompagnée durant
toute cette période, l’aidant à rechercher
un traitement médical adapté, car Ja-
nine S. devait poursuivre la thérapie
contre la douleur. Roland Reilly, spécia-
liste de la promotion de la santé en
entreprise chez SWICA, lui a montré
comment elle pouvait travailler en se
ménageant et utiliser des outils ergono-
miques pour réduire les sollicitations de
son corps.
Un résultat positif
Aujourd’hui, elle occupe à nouveau son
ancien poste, à 100 %. Elle en est ravie
parce qu’elle ne pouvait pas imaginer
travailler dans un environnement diffé-
rent. Elle peut s’octroyer des pauses ré-
gulières, ce qui est très important pour
elle, afin de limiter les efforts physiques.
Guido Bachmann veille à ce qu’elle ne
se surmène pas. Il a demandé à ses col-
lègues de ne pas la laisser soulever de
lourdes charges, sachant qu’elle ne de-
mandera pas d’aide. Guido Bachmann
est très satisfait. Il en est convaincu: «Si
nous avons atteint un tel résultat, c’est
parce que nous avons fait appel au Care
Management de SWICA dès le début.»
*Nom modifié par la rédaction
Contact:
Philippe Genet
Responsable Care Management
Téléphone 021 613 04 90
E-mail: philippe[email protected]
Pour en savoir plus:
www.patientdouleurs.ch
Grâce à cet accessoire ergonomique, son travail exige moins d’efforts physiques.
D’où proviennent les douleurs?
Les douleurs chroniques ne sont pas
toujours dues à un accident ou à une
maladie, mais plutôt à une série de fac-
teurs très divers. Outre des phénomènes
médicaux, des aspects psychiques, ainsi
que le comportement et la sensibilité du
patient sont impliqués. De même, les
influences sociales ou culturelles, les
conditions environnementales et les
constellations familiales ou profession-
nelles jouent un rôle majeur. L’une de
mes patientes atteinte d’une tendinite
n’avait par exemple aucune douleur
durant les vacances, mais souffrait à
nouveau dès qu’elle reprenait le travail.
Il s’est ensuite avéré que des conflits sur
le lieu de travail en étaient la cause.
Ces personnes sont-elles hyper-
sensibles ou exagèrent-t-elles?
Des douleurs chroniques peuvent en-
traîner une modification, voire des dé-
faillances du système nerveux. Il a été
scientifiquement prouvé que les per-
sonnes souffrant de douleurs depuis des
années étaient plus sensibles que les
autres. J’essaye de déterminer les causes
des douleurs avec le patient et de trou-
ver des moyens lui permettant de mieux
les contrôler.
En quoi consiste une telle stratégie
ou thérapie?
La thérapie ne délivre pas forcément le
patient de ses douleurs, mais ce dernier
apprend à mieux vivre avec la douleur à
l’aide de techniques de perception et de
relaxation. Les patients qui souffrent de
douleurs depuis longtemps, ont souvent
des difficultés à percevoir leur corps de
manière différenciée. Il leur fait mal en
permanence et partout. Grâce à des
exercices de perception, ils apprennent à
ne plus se concentrer uniquement sur la
douleur. Des techniques de relaxation
spécifiques les aident à gérer des états
de tensions physiques et psychiques ain-
si qu’à soulager la douleur. Nous prati-
quons cet entraînement en groupes et en
séances individuelles. Lorsque le patient
est suffisamment stable, on peut passer
au renforcement musculaire. Je définis
avec lui des propositions concrètes qu’il
peut intégrer dans son quotidien, visant
à susciter une attitude positive à même
d’atténuer les douleurs.
On sait que ce type de patients
risque de développer une
incapacité de travail prolongée.
Comment l’éviter?
Le patient devrait suivre une thérapie
contre la douleur le plus tôt possible,
avant qu’une incapacité de travail n’in-
tervienne, sinon il lui sera difficile de
renouer avec le monde du travail. Il ap-
prend des stratégies lui permettant d’as-
sumer le quotidien malgré les douleurs.
Les chances de succès sont accrues si
l’employeur le soutient en créant les
conditions-cadre requises.
Que peut faire l’employeur?
Une des particularités de ces patients
est qu’ils ne savent pas poser de limites.
Ils se surmènent tant sur le plan profes-
sionnel que dans leur vie familiale, d’où
la nécessité d’alléger leur quotidien, par
exemple, par une réduction de leur
temps de travail. La personne concernée
doit sentir qu’on la prend au sérieux et
avoir la liberté de s’octroyer des pauses.
Selon la situation, des adaptations ergo-
nomiques du poste sont nécessaires.
Ces mesures sont généralement peu
coûteuses et concourent à prévenir une
incapacité de travail.
Quelles sont les limites de la
thérapie contre la douleur?
Plus la chronicité de la douleur aug-
mente et plus il devient difficile de
mettre en place une stratégie efficace de
maîtrise de la douleur. Le patient reste
souvent dans l’attentisme: «Mon pied
me fait mal, faites quelque chose!» Le
patient doit être prêt à changer d’atti-
tude face à la douleur et à modifier ses
habitudes. Le succès de la thérapie dé-
pend aussi de son environnement.
Beatrice Meyer, thérapeute de la douleur dans le Centre de santé
SWICA de Winterthour
«Soulager la
douleur par
lentrnement»
En cas de douleurs chroniques, un traitement
précoce peut avoir une action préventive
et aider le patient à continuer à travailler.
Beatrice Meyer, thérapeute de la douleur,
décrit l’intérêt et les limites d’une telle thérapie.
La thérapie contre la douleur dans
les Centres de santé SWICA
Les Centres de santé SWICA pro-
posent une thérapie globale contre la
douleur. Des physiothérapeutes pos-
sédant une formation complémentaire
en la matière travaillent au sein d’une
équipe pluridisciplinaire composée
de psychothérapeutes, de thérapeutes
corporels, d’ergothérapeutes et de
médecins. Ils conseillent en outre les
employeurs dans l’aménagement de
postes de travail ergonomiques.
Pour plus de renseignements: sante24,
le service de conseils santé par télé-
phone, au 044 404 86 86.
Les maux de tête, les douleurs à la
nuque, aux épaules et au dos sont
monnaie courante chez les per-
sonnes travaillant dans un bureau.
Leur intensité peut mettre à mal
les performances, voire provoquer
l’absence du collaborateur. Quelles
en sont les causes et comment les
prévenir?
Des positions statiques prolongées telles
que la position assise ou debout en-
traînent un manque d’exercice et occa-
sionnent tôt ou tard des problèmes de
santé. Nombre de collaborateurs igno-
rent comment régler leur chaise ou leur
bureau. Il est donc important qu’ils
lisent le mode d’emploi généralement
fourni avec le mobilier de bureau. Cela
ne garantit pas pour autant un travail
sans douleur. Encore faut-il que le poste
de travail soit aménagé de manière ergo-
nomique, c’est-à-dire que la chaise, le
bureau et la hauteur de l’écran soient
parfaitement adaptés à la masse corpo-
relle (voir conseils ci-après). Un tel
poste favorise une attitude naturelle et
détendue, n’exigeant plus en perma-
nence de lever les épaules ou de courber
le dos.
Toute personne longtemps assise devant
un écran devrait régulièrement changer
de position. Les chaises de bureau mo-
dernes possèdent un dossier réglable
dont l’inclinaison s’adapte lorsqu’on
s’adosse. S’asseoir à l’occasion sur le
bord de l’assise est également recom-
mandé, cela obligeant à redresser le
bassin et à activer les muscles abdomi-
naux et dorsaux. Se lever de temps en
temps pour aller à la photocopieuse ou
chercher un café détend le dos. Des
exercices d’étirement et d’assouplisse-
ment peuvent aussi être sciemment in-
tégrés au programme de la journée. Il
s’agit de mesures simples, mais qui
passent souvent à la trappe dans le
stress quotidien. C’est pourquoi il est
souhaitable qu’un spécialiste en ergono-
mie conseille les collaborateurs.
Cours «Ergonomie au poste
de travail»
SWICA propose cette prestation de ser-
vice aux entreprises. A leur demande,
un ergonome se rend sur place et montre
à chaque collaborateur comment il peut
optimiser son poste de travail. Mais
SWICA organise aussi des cours intitu-
lés «Ergonomie au poste de travail infor-
matisé» durant lesquels les participants
apprennent à connaître le lien entre les
douleurs et le travail sur écran, se fami-
liarisent avec les exigences ergonomi-
ques et prennent conscience qu’ils peu-
vent prévenir les troubles dus à la
position assise prolongée par le renfor-
cement musculaire.
Un espace de travail sain
Travail à l’ordinateur: bouger fait du bien.
Conseils pour un poste de travail
ergonomique:
•Hauteurdel’assise:unangled’au
moins 90° au niveau du genou gé-
nère une répartition équilibrée de
la pression
•Dossier: la courbure maximale du
soutien lombaire devrait se situer à
la même hauteur que l’angle supé-
rieur de l’os du bassin
•Hauteurdubureau(encasdetra-
vail sur ordinateur): coudes à angle
droit(90°)
•Distance par rapport à l’écran
(pour un travail sur écran): 50 à
100 cm
•Hauteur de l’écran: le bord supé-
rieur de l’écran doit arriver au
maximum à la hauteur des yeux
lorsque l’on se tient droit
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Patricia Ludi
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