l`illustration 3 - Académie de Nancy-Metz

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L’illustration
Considérations générales :
Chercher avec les enfants des correspondances entre la littérature, la poésie et les arts visuels
n’est pas chose aisée. Chercher à révéler « la » relation qui peut exister entre le mot et sa
traduction plastique sans chevauchement n’est pas facile ; quel que soit d’ailleurs l’ordre
dans lequel on procède :
§ Soit partir de l’ œuvre picturale et écrire
§ Soit partir de l’ œuvre écrite et produire en art visuel
.En somme, ,quoi proposer pour que texte et images cohabitent sans se paraphraser ?
( C’est un constat que nous faisons fréquemment lors de l’illustration des poésies)
Le même terme « production » est utilisé à la fois en écriture et en arts plastiques. On parle
de « Production plastique » et de « Production d’écrit ».
Parler de production plastique définit une réalisation finie ou en cours d’élaboration
complexe qui fait appel à des techniques diverses (dessin, peinture, collages, etc…), des
matériaux divers ; qui met en relation des images, des formes, des couleurs , des matières et
un sens.
Dans le cas d’une production plastique, on s’intéresse certes au produit fini, mais
surtout aux processus, qui ont permis d’arriver au résultat : le plasticien agit sur les matériaux,
mais en retour, ceux-ci influencent la direction du travail, les choix, et le plasticien doit gérer
l’imprévu, et l’aléatoire…
Tout comme le plasticien, l’auteur d’écrits, ( quels qu’ils soient) quand il produit avec
ses propres matériaux que sont les mots, agit en terme de dynamique de réécriture,
d’ajustements successifs, avant d’arriver à une Production écrite.
Dans les deux cas, le sens et la pertinence des réponses sont d’autant plus significatifs et
remarquables que les Productions sont originales, et transgressent les normes ( cf « les Ecrits
Dada »).
.
« La peinture est une poésie qui se voit au lieu de se sentir et la poésie est une peinture qui
se sent au lieu de se voir. Ce sont deux sortes de peintures qui sont des modes différents
pour arriver à l’intelligence »
Léonard de VINCI
« Aussi, que proposer , par le biais des arts plastiques, pour illustrer une poésie, ou un
texte quelconque, sans avoir recours à la paraphrase ? »
et par extension,
« En quoi l’écriture peut-elle être inductrice d’activités créatives en Arts
Plastiques ? ».
L’illustration à certaines propositions peuvent se trouver
o dans l’ouvrage réalisé par Nicole MORIN « Artémot Ecrit » . CRDP PoitouCharente.
o dans la revue Dada N° 53 « Art et écriture ».
§
Le calligramme ( comme l’a pratiqué souvent Guillaume APOLLINAIRE)
§
Le collage en référence aux surréalistes, et au mouvement de l’OULIPO ( Ouvroir de
Littérature Potentiel, fondé par R.QUENEAU et G.PEREC) :
Humour et hasard sont les deux ressorts de cette forme de création, au travers de
transformation, de la subtstitution, de la décontextualisation du mot, de l’invention de mots,
de collages de mots (mots-valises), collage de groupes de mots (cadavres-exquis).
§
Isoler un élément ( un mot, un groupe de mots, une phrase…), le traduire le sens
d’une manière agrandie, et pourquoi pas sous différents angles de vue dans des
vignettes ( référence à la BD ).
§
Traduire plastiquement des éléments textuels ( les plus significatifs) pour les
assembler ensuite en une production homogène (cases, lignes horizontales ou
verticales)
§
Faire des traces gestuelles à l’aide de médiums divers ( peinture, encres,
fusains,…),ou des frottages, ou des empreintes diverses, sans avoir connaissance du
texte mis en écho, puis, à l’aide d’une fenêtre, choisir , isoler des parties qui vont le
mieux illustrer le texte ( sens général ou petites parties).
§
Au contraire, faire des traces, des taches colorées avec des effets de dilution, de
moirage, de matières ( cf TAPIES) , des effets de mouvement , de perspective,
d’accumulations, etc … en rapport au sens global du texte ( ou petites parties).
§
Faire des gravures ,des ombres chinoises, travailler la matière, faire des volumes, des
installations , les photographier pour illustrer ; ou photographier des mots sur des
stèles, etc…
§
Choisir des photos d’objets ou d’éléments quelconques rappelant, évoquant le texte et
non illustrant mot à mot( citation implicite).
§
Accumuler des dessins destructurés, en une composition aléatoire.
§
Création de signes, d’une écriture personnelle ; ou traduire le texte à l’aide de signes
codifiés concensuellement avec tous les enfants de la classe.
§
Traduction du texte référence sous la forme de vignettes de style BD.
§
Dessiner, peindre un élément textuel très agrandi, de manière à obtenir une définition
de l’image confinant à l’abstraction, et des petits dessins très synthétisés en la
périphérie de ce dernier ( cf ALECHINSKY)
§
Extrapôler le texte ( en rajoutant beaucoup , en répétant, etc…)
§
Faire l’accumulation de la représentation d’un élément en diverses échelles, dans des
directions variées.
§
« Musicaliser » le texte par la réécriture partielle des mots au moyen de signes
personnels.( la lettre, le mot ou le fragment de mot devient icône).
§
Traduction du texte sous une forme très synthétique avec les moyens les plus
appropriés ( pastels, peinture, collages, etc…) ou sous une forme vague ( écriture
dégoulinante), ou sous une forme suggestive (écriture très nerveuse) etc…
§
Travail sur le fond ( suggestion et mise en écho, en abîme du sens général).
§
Illustration d’un texte contemporain par des lettrines, des enluminures de style
médiéval.
§
Faire une composition, en écho au texte, à l’aide de caractères typographiques ayant
un rapport au sens global du texte.
§
Synthétiser le texte à un mot qui sera écrit en gros ( peinture , encre ou papier journal
découpé).
§
Synthétiser le texte à quelques mots qui seront agencés et reliés , voire complétés par
des graphismes divers, des aplats colorés ,des concentricités colorées des mots , des
collages photographiques…
§
Ecrire le texte ( ou partie) plusieurs fois superposées ou juxtaposées finement et de
différents couleurs. Photocopier le texte en superposant et en décalant légèrement à
chaque impression, de manière à obtenir une écriture illisible.
§
Réaliser des monogrammes
§
Traduire le texte, sa disposition typographique, au moyen d’aplats de couleurs.
§
Réécriture du texte sous la forme typographique de tags contemporains.
Mathilde CM1 école du Centre GOLBEY 1997
Papiers découpés et déchirés (illustrant une poésie créée par les élèves de la classe)
Sébastien CE1 école de Darnieulles 1997
Traces diverses illustrant une phrase de conte.
Mario ZANCHETTA
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