Relation entre les charges d`entrainement et les

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Nicolas Rambier
L3 semestre 6
Entrainement et performance
Rapport d'études :
Thème du stage:
Suivi de l'entrainement et prévention au surentrainement
Objets d'étude:
Relation entre les charges d'entrainement et les variations d'humeurs
chez des juniors cyclistes
Tutrice universitaire : Mme Edith Filaire
Année 2010/2011
Université Orléans
Remerciements
Je tiens avant tout à adresser mes sincères remerciements à toutes les personnes qui ont
contribué à la réussite de ce stage :
Edith Filaire pour ces précieux conseils et son expertise
Jacky Tarenne qui m'a accueilli et fait confiance pour faire ce stage.
Nicolas Perrin que j'ai côtoyé tout au long du stage, pour sa bonne humeur, ses explications
et son aide
Ainsi qu'à l'ensemble des coureurs, pour leurs sympathies, leurs implications et leurs sérieux
dans l'étude.
1) Introduction:
a) Définition de l'activité cycliste:
Pour comprendre l'orientation de mon stage, dans un premier temps je présenterais
la discipline concernée : le cyclisme. Je mettrais en évidences les contraintes de l'activité,
et les principaux déterminants de la performance. Ensuite, nous verrons la quantification
des charges d'entrainements en cyclisme et ainsi de la fatigue. Puis j'aborderai
précisément le sujet de mon stage avec les différentes définitions de la fatigue et de son
stade ultime le surentrainement avec sa détection.
Pour définir l'activité cycliste, on pourrait prendre en compte toutes les contraintes qui
s'opposent aux pratiquants durant l'exercice :
équilibre
propulsion
Présence de l'autre
Relation corps/vélo
Espaces variés
conduite
Rythmes différents
Engins adaptés
Puis l'entraineur pour créer la performance cycliste peut jouer sur six axes, d'après la
définition de F.Grappe dans son livre cyclisme et optimisation de la performance :
L'axe biomécanique, il s'intéresse à l'étude du mouvement. En cyclisme, on s'en sert sur la
position du cycliste sur sa machine. En effet pour éviter toutes blessures et avoir le meilleur
rendement mécanique le sportif doit avoir une position très précise.
L'axe physiologique, ce sont les réactions de l'organisme à l'effort, sachant que chaque
individu peut réagir de façon différente. Donc, l'entraineur doit avoir une solide connaissance de son
sportif et des méthodes d'entrainement pour les adapter au mieux à son cycliste.
L'axe psychologique, le sport de haut niveau d'une façon général demandent un
investissement sans faille de tous les instants. La différence entre les coureurs se fait souvent sur de
très courts instants. Le facteur psychologique peut souvent être à la base de la réussite ou de l'échec.
Il existe des méthodes de préparation mentale, il est intéressant de faire un travail psychologique
avec l'athlète pour qu'il soit près aussi bien physiquement que psychologiquement.
L'axe technico tactique, le cyclisme est un sport qui demande une certaine réflexion tactique
et stratégique. On parle d'attaquer au bon moment, c'est-à-dire le moment où cela fera le plus mal à
l'adversaire. Mais l'axe tactique, c'est aussi savoir bien se déplacer et se placer dans un peloton pour
éviter les chutes, savoir manger et boire au bon moment.
L'axe technologique, le sport cycliste fait de plus en plus appel à la technologie. Et plus
particulièrement à l'entrainement avec une utilisation des compteurs, de cardiofréquence-mètres,
des capteurs de puissances. Sur ce dernier point, l'entraineur doit faire avec les moyens soit de la
structure soit du sportif. Sachant toute fois que ce ne sont que des outils et qu'il faut s'en servir à bon
escient et surtout ne pas oublier ce que ressent le coureur sur son vélo.
Et enfin, le dernier axe, le suivi du sportif est un déterminant de la performance. En effet, un
suivi personnalisé permet d'enregistrer les entrainements et de savoir comment réagit son athlète. Il
permet de suivre en temps réel les charges d'entrainement, et l'état de fatigue du coureur, ses
humeurs, ses ressentis. Le suivi permet un retour, une prise de recul pour mieux comprendre ce qui
a marché et ce qui a échoué.
Le suivi du sportif à long terme est pour moi ce qui fait la différence entre les coureurs lambda et
les bons coureurs. Plus ce suivi est long, plus l'entraineur aura une base de donnée importante sur
son coureur et pourra augmenter ses connaissances sur celui-ci. L'entraineur ne fait pas qu'appliquer
une méthode qui a déjà fonctionné. Il y a une sorte de recherche permanente de l'entrainement le
plus efficace et pour cela l'entrainement doit suivre au plus près son coureur et ses ré-actions. Le
suivi du sportif permet d'avoir une mémoire de ce qui a été fait, de ce qui a marché et de ce qui n'a
pas fonctionné. Ainsi, on peut apprendre des erreurs commises, sans rester dans la même
configuration sans jamais se remettre en cause. De plus le changement d'entraineur étant chose
courante en cyclisme entre les différentes structures, équipes et coach individuel, il est important,
une base de données pour tous les entraineurs est indispensable. C'est pourquoi la fédération
française de cyclisme à mis en place une plateforme en ligne appelée FFC performance.
Je consacrerai donc mon stage au suivi du sportif, plus particulièrement à la prévention du
surentrainement. Car prévenir le sur entrainement c'est d'abord bien suivre son sportif
(Basile.Krattinger)
b) Définition de l'entrainement :
Le cyclisme est un sport à forte dominante énergétique. L'entrainement de haut niveau se
base presque uniquement sur cette composante. On considère que tout le travail technique a été fait
avant. L'entrainement moderne du cyclisme se base sur le principe de la sur compensation de
Platonov, Weinek, et Matviev. Ils ce basent sur le fait, que l'organisme à une capacité d'adaptation.
En effet, s’il est soumis à une charge, celui-ci comblera la fatigue et se donnera une capacité
supérieure.
C'est ce que l'on appelle le principe de surcompensation :
Donc l'entraineur cherchera à provoquer une fatigue la plus importante fatigue avant un
objectif, mais une fatigue suffisante pour permettre à son sportif de récupérer et d'être le plus
performant possible.
Voici un exemple de planification de charge d'entrainement dans le cadre d'une préparation à un
objectif :
Dans l'entrainement il est sans doute aussi important de prévoir les phases d'exercices et les
phases de repos.
c) Quantification des charges:
Pour quantifier les charges d'entrainements, j'utiliserai l'échelle d'Estimation
subjective de l'Intensité de l'Exercice, ESIE, mise en place par Alain Groslambert et
Frédérique Grappe. Cette échelle permet de quantifier les charges de travail par rapport au
temps passé dans chaque intensité.
Pour résumer, on retrouve sept intensités:
1. Intensité légère (I1), régénération:
FC < 75% Fc max, et 40-50% PMA, on peut tenir plusieurs heures à cette
intensité.
Sensation: pédalage en décontraction, aucune douleur musculaire, conversation
aisée, épuisement au bout de plusieurs heures.
2. Intensité moyenne (I2), endurance de base
FC 75%-85% Fac max, 50-60% PMA, temps limite de 2-6h.
Sensations, aucune douleur musculaire, maintient de l'intensité aisée, conversation
facile.
3. Intensité soutenue (I3), rythme
FC 85-92% Fc max, 65-75% PMA, temps limite 1-2heures.
Sensations: début de légères douleurs musculaires, conversation pénible à tenir,
augmentation de la ventilation, mais stable et contrôlable.
4. Intensité seuil (I4), seuil anaérobie
FC 92-96% Fc max, 75-80% PMA, temps limite entre 20' et 60'.
Sensations: augmentation progressive de la douleur musculaire et de la ventilation,
conversation difficile, équilibre des lactates.
5. Intensité sur-critique (I5), puissance maximale anaérobie
FC: 96-100% Fc max, 80-100% PMA, temps limite 5-10'.
Sensations: augmentation rapide de la douleur musculaire et de la ventilation,
conversation très difficile.
6. Intensité sous maximale (I6), sprint long, anaérobie lactique
Fc non significative, 150% PMA, temps limite 30''.
Sensations: douleurs musculaire maximal durant l'effort, souffrance extrême,
hyper ventilation en fin d'exercice, conversation impossible.
7. Intensité maximale (I7), sprint, anaérobie alactique
Fc non significative, 250%PMA, temps limite 7''.
Sensations : pas de douleur pendant l'effort, impression d'exercice en apnée,
hyperventilation en fin d'exercice et picotement musculaire, fatigue centrale.
Ensuite, pour quantifier l'entrainement ils ont associé chacune des intensités à un
coefficient:
intensité
% Fc max
%PMA
Puissance arbitraire (PA)
I1
<75%
40-50
2
I2
75-85
50-60
2,5
I3
85-92
60-70
3
I4
92-96
70-80
3,5
I5
96-100
80-100
4,5
I6
Non significatif
150
7
I7
Non significatif
250
11
Pour calculer la charge arbitraire d'un entrainement, il suffit de répertorier toutes
les intensités dans lesquelles le coureur a roulé et le temps qu'il y est resté.
W= PA* temps
Le résultat sera donné en Joules arbitraires.
Par exemple, pour une sortie 2h de vélo, avec 20' en I2, 10' en I3, 5' I4, 1' en I5.
Le calcul est le suivant:
(20*2,5)+(10*3)+(5*3,5)+(1*4,5)+(84*2)= 270 joules arbitraires
Pour avoir les charges totales sur une période donnée, il suffit d'additionner les charges
des différentes sorties.
d) Définition de la fatigue :
Le sportif de haut niveau est amené par ses entrainements à la limite de ses capacités de
récupération. Le but de l'entraineur étant
d'augmenter sa capacité à être performant.
L'entrainement est un jeu d'équilibriste entre la fatigue d'un côté et la récupération de l'autre.
L'entraineur doit gérer la fatigue en fonction des capacités de récupérations de son coureur.
La fatigue est un signal d'alarme, système de protection de l'organisme, pour lever le pied et
récupérer, afin d'éviter les dommages.
La fatigue serait l'addition des différentes charges interne et externe que le coureur subit
durant son entrainement, mais aussi en dehors dans sa vie de tous les jours.
Les charges externes sont tout ce qui est extérieur à l'athlète. Ce sont par exemple les charges
d'entrainement.
Les charges internes sont tous les besoins physiologiques et psychologiques ( météo, entourage du
sportif, etc..)
On peut définir trois types de fatigue:
•
centrale,
•
périphérique
•
endocrinienne.
La Fatigue centrale agira sur trois secteurs: le cerveau (conductions nerveuses), la moelle
épinière (réflexes) et les nerfs (transmissions nerveuses). Cette fatigue se traduira par notamment un
changement comportemental, d'humeur, anxiété, irritabilité, agressivité, indifférence, trouble du
sommeil. On peut noter que ses changements sont dû à la perturbation des systèmes
monoaminergiques qui permettent l'adaptation de corps au monde extérieur. Ils régulent
comportement, l'état de vigilance, la maitrise de soi, stabilité émotionnelle.
Ces systèmes sont situés au niveau du tronc cérébral.
On peut en dénombrer trois :
La fatigue périphérique est une fatigue dite musculaire. Cette fatigue,
est dû à la
dégradation des substrats énergétiques, accumulations des lactates, déshydratation (perte d'eau et de
sels minéraux).
Elle se manifeste par des douleurs musculaires, articulaires, crampes, courbatures, contractures.
La fatigue endocrinienne serait une variation de la sécrétion d'hormones. On pourrait définir
le système endocrinien en quatre axes :
La variation de la sécrétion d'une hormone provoquera un dé équilibres de l'homéostasie.
La cortisone est une hormone qui sert à mobiliser les substrats énergétiques. Mais elle est
dite catabolisante. C'est-à-dire qu'elle à des effets néfastes, elle est à l'origine de la destruction des
tissus. En cas de fatigue on remarque une augmentation de sa sécrétion.
Voici un aperçu de quelques hormones qui pourraient servir de marqueur à la fatigue.
La testostérone est une hormone dite anabolisante. Elle permet la construction, ou
reconstruction des tissus. En cas de fatigue on pourra remarquer une diminution de sa sécrétion.
Avec la testostérone et la cortisone, on peut calculer la balance métabolique. C'est-à-dire si
l'organisme se détruit ou se reconstruit. Grâce à un ratio, on peut déterminer l'état de fatigue:
Anabolique / Catabolique,
=
Testostérone/Cortisone,
En cas de fatigue, on peut observer une diminution de ce ratio. C'est-à-dire une augmentation des
destructions cellulaires dans l'organisme.
Les catécholamines, adrénalines et noradrénalines, sont des hormones qui permettent l'adaptation du
système cardio-vasculaire à l'organisme et la mobilisation des substrats énergétiques.
Donc comme on la vu précédemment la fatigue est recherchée par l'entraineur. Celle-ci peut
se décliner en plusieurs étapes, celle-ci ont été mise en évidence par Gézennec
Le Surmenage musculaire = Muscular overtraining, dû épuisement énergétique,
accumulation métabolique (déchets), déperdition hydrique (thermorégulation). Il faut compter 48H
de repos. C'est une fatigue dite fonctionnelle. Elle est recherchée et permet la surcompensation.
Surpassement = Overreaching, il apparait sur un organisme mal adapté ou mal préparé
(syndrome du muté en foot). On peut remarquer une baisse des performances, élévation des
pulsations au repos et à l'exercice, des douleurs musculaires et des troubles du sommeil. Il faut
compter une dizaine de jours de repos.
Surentrainement = Overtraining, la fatigue s'installe, les moyens de récupération sont
débordés et la performance devient aléatoire. C'est un véritable état de fatigue, avec une
prédominance catabolique (destruction de tissus) il faut compter une vingtaine de jours de repos.
Syndrome du surentrainement, « Overtraining syndrome » : Persistance de la fatigue
malgré la récupération, dû à trop d'entrainement, de compétition. Ce qui marque le syndrome c'est
qu'il y a une grosse composante psychologique. C'est-à-dire en plus des symptômes physiologiques,
il y a des symptômes psychologiques (fatigue mentale, changement d'humeur, etc...
e) Définition sur entrainement ou « Overtraining syndrome »:
La prise en compte du surentrainement est assez récente, mais connue depuis de longues dates.
Avant faire du sport c'était être heureux. Donc plus on pratiquait plus on était (ou devait être)
heureux. On ne pouvait concevoir que trop d'entrainement pouvait être néfaste à la performance, et
surtout au sportif.
Un des premiers à avoir définis le sur entrainement est Israël en 1976 par :
« Incapacité de l'organisme à maintenir stable la balance entre fatigue et récupération »
Plus récemment on pourrait reprendre la définition de Mc Kinnon en 2000, qui prend en compte les
désordres physiologiques :
« Désordre neuroendocrinien caractérisé par une réduction de la performance en compétition,
inaptitude à maintenir une charge d'entrainement, fatigue persistante, réduction de la sécrétion des
catécholamines, problèmes de santé fréquente, perturbations du sommeil et de l'humeur ».
Le sur entrainement, serai le stade ultime de la fatigue. Le surentrainement ou over training
syndrome, serait une fatigue chronique malgré les périodes de récupération. Cet état peut avoir
plusieurs sources, mais la principale étant trop d'entrainement, de compétition et un décrochage au
niveau psychologique.
Avant ce dernier stade, l'athlète pourra passer par d'autres phases. La première, le surmenage
musculaire, c'est un épuisement des ressources énergétiques. C'est une fatigue fonctionnelle qui a
pour but de provoquer un phénomène de surcompensation.
Mal gérer cette période peut dériver dans un sur entrainement, overtraining, c'est un épuisement
total, avec une destruction des tissus. Le seul moyen de récupérer est une coupure totale.
Et ensuite vient le syndrome du sur entrainement, là le facteur psychologique est touché et cela
demandera beaucoup plus de temps pour récupérer la totalité de ces capacités.
Voici une schématisation du sur entrainement par Matveiv :
Sur la courbe du dessus, on a une charge d'entrainement en adéquation avec les capacités de
récupérations de l'athlète. Alors que la seconde courbe montre une accumulation des charges
d'entrainement, mais pas de récupération suffisante. On a une accumulation de fatigue qui devient
néfaste pour la performance de l'athlète.
f) Détection du sur entrainement :
Le syndrome du sur entrainement est relativement difficile à diagnostiqué et surtout à voir
venir. Cela demande un suivi très pointu.
La détection du surentrainement se fait par le diagnostic de suppression d'autres pathologies (Xavier
Bigard).
Voici quelques signes avant-coureurs, mis en évidence par Göran Kenttä et Peter Hassmén:
Signes généraux de reconnaissance d'un syndrome de surentrainement
1.
Diminution de l'efficacité et de la capacité de mobilisation
2.
Répétition des erreurs précédentes
3.
Diminution de la capacité à corriger les défauts technique
4.
Augmentation de la différence entre la fréquence cardiaque en position couchée et debout
5.
Tracé atypique de l'électrocardiogramme
6.
Sensation de malaise cardiaque lors d'effort léger
7.
Modification de la tension sanguine
8.
Modification de la fréquence cardiaque, au repos, à l'effort, récupération
9.
élévation de la fréquence respiratoire
10. respiration superficielle
11. Diminution de la graisse corporelle
12 Augmentation de la consommation d'oxygène au cours du travail submaximal
13 Augmentation de la fréquence respiratoire et de la fréquence cardiaque lors d'un travail de
repos
14 Augmentation du métabolisme de base
15 Modification de l'augmentation des lactates
16 Accumulation d'acide lactique lors de niveaux d'activité plus bas qu'habituellement
17 Diminution du poids corporel après un entrainement
18 Fatigue chronique
19 Difficulté d'endormissement
20 Augmentation de la soif (qui continu même après un apport)
21 Anorexie/boulimie
22 Perte d'appétit
23 Déficit en fer
24 Maux de tête
25 Vertiges
26 Augmentation des élancements douloureux provenant des muscles et des articulations
27 Trouble de la digestion
28
Douleur et sensibilité douloureuse des muscles
29
Blessure musculaire
Symptôme psychologique
1
Dépression
2
Apathie
3
Perte de confiance en-soi
4
Diminution du sentiment de soi même
5
Instabilité émotionnelle
6
Difficulté de concentration
7
Augmentation de la sensibilité aux stress interne et externe
8
Peur des situations compétitives
9
Modification de la personnalité
10
Augmentation de la colère et de l'angoisse
11
Diminution de la capacité de concentration
12
Augmentation de la sensibilité aux perturbations interne et externe
13
Diminution de la capacité à tirer parti de grandes quantités d'informations
14
Plus grande tendance à abandonner dans l'adversité
15
Augmentation de la nervosité et de l'angoisse
16
Diminution de la libido
17
Augmentation du besoin de sommeil
18
Baisse générale du bien-être
19
Augmentation de la sensation d'effort, bien que l'intensité objective demeure inchangée
20
Diminution de la motivation de s'entrainer
Symptôme immunologique
1
Augmentation de la sensibilité aux infections, celle-ci frappant aussi plus durement que
d'habitude
2
Augmentation des symptômes type Influenza (infections)
3
Guérison moins rapide des plaies et petites blessures
4
Problème de gonflement des ganglions lymphatiques
5
Refroidissement passager
6
Diminution de la quantité des globules blancs sanguins
7
Augmentation du risque d'infections dues à des bactéries
8
Réactivation du virus herpétique en sommeil
Symptôme biochimique :
1
Moins bon fonctionnement de l'hypothalamus
2
Moins bon réglage du niveau du glucose sanguin
3
Diminution de la teneur musculaire en glycogène
4
Diminution de la densité osseuse avec risque de fractures de fatigue décalcification du
squelette)
5
Retard de menstruation (voir disparition dans les cas les plus graves)
6
Diminution de la teneur en fer du sérum sanguin
7
Diminution de la teneur en sang en différents minéraux
8
Baisse du quotient testostérone/cortisol
9
Augmentation de la production d'urine
2) Méthodologie
a) Population :
Le groupe de coureurs que j'ai étudié sont tous dans un lycée d'éducation
professionnelle de Château Renault, le LEP de Beauregard. Ils sont regroupés au sein de
la section sportive et tous entrainé par le conseillé Technique Département, titulaire d'un
Brevet d'état premier degré, d'un BTS MUC, et futur diplômé brevet d'état second degré.
Les coureurs suivent soit des études dans le commerce (secrétariat/comptabilité) soit dans
la maintenance industrielle. Ils s'entrainent trois fois par semaine avec la section pendant
l'année scolaire (lundi 2h, mercredi 4h, jeudi 2h). Le week-end ils s'entrainent avec leur
club pendant la période hivernale (janvier-février) et ont des courses le reste de la saison
(mars-octobre) soit avec leur club soit avec leur sélection départementale respective. Car
la section regroupe des coureurs venant de différents comités : Indre-et-Loire, Loir-etCher, Eure-et-Loir.
Il y a quatorze sportifs, qui sont regroupés dans trois catégories d'âges : cadet (15,38 %),
junior (69,23 %), espoir (15,38 %).
Caractéristiques moyennes de la population :
âge
Taille
Poids
IMC
% masse Grasse
17,5
179,21
67,04
20,88
16,72
b) Entrainements :
En janvier, les charges étaient relativement légères, donc cette période pourra
servir de référence.
Ensuite tout au long du mois Mars les charges d'entrainements ont progressivement
augmenté. Avec un travail de qualité dans des intensités de plus en plus élevées, jusqu'en
troisièmes semaines où un stage d'équipe avait lieu dans la Nièvre (58), qui marque une
des semaines la plus chargées.
Semaine traditionnelle :
semaine
lundi
mercredi
Jeudi
Charges
hebdomadaires
7/03/2011
Décontraction
55minutes
Endurance fondamentale
5*10' (max I3)
PMA
5*2'(I4) / 2' (I2)
1260
14/03/2011 Décontraction
1h
Endurance fondamentale
3*10' (max I3)
PMA
5* 2'15'' (I4)/2' (I2)
1320
Semaine de stage dans la Nièvre :
semaine
lundi
21/03/2011 1h30
décontraction
mardi
mercredi
jeudi
Charges
hebdomadaires
Matin:
Après-midi
2 h 5 bosses :
PMA
2
h
décontracti
on
Endurance
Décontraction: 2138
fondamentale
2h
4h45, 2*20' monté
col
Semaine de récupération :
Semaine
Lundi
Mercredi
28/03/2011
1h décontraction
3h30
endurance Endurance critique haute
fondamentale,
(2'PMA/2'I3)*2
3) Outils:
Jeudi
Charges
hebdomadaires
1170
a) REST Q test
Le Recovery stress questionnaire, est un questionnaire mis en place par Kallus et
Kellmann, il permet de mesurer les différents stress que subit la personne, mais aussi son
niveau de récupération.
D'autres questionnaires auraient pu être utilisés comme le « Profil of Mood States »
(POMS), mis en place par McNair. Ce questionnaire mesure précisément la personnalité
des personnes. Et aussi les fluctuations de cette personnalité en fonction des exercices.
Mais il ne mesure pas toutes les charges notamment sociales.
On pourrait aussi citer l'échelle de « Borg, Rating of Perceived Exertion » (RPE). C'est
une échelle qui permet aux athlètes de noter leurs perceptions de l'exercice fait. Cela peut
être un très bon indicateur de l'adaptation du coureur à l'entrainement. C'est d'ailleurs ce
questionnaire qui est utilisé par la fédération française de cyclisme. Il est très subjectif et
s'intéresse uniquement à l'exercice ou entrainement en question. Il ne mesure pas toutes
les contraintes subies par l'athlète.
Le REST Q serait le meilleur outil pour mesurer les effets de l'entrainement, et de
l'augmentation des charges d'entrainement sur les coureurs. De plus, ce questionnaire est
assez large et prend en compte beaucoup d'aspects notamment ceux de la vie extra
sportive.
Il existe deux types de REST Q, un qui comporte 77 questions et l'autre qui n'est que de
52. J'ai choisi le second, car il semblait plus court donc plus adapté à un public jeune.
On retrouve 19 items sept sur le stress général :
•
Stress général
•
Stress émotionnel stress social
•
La pression
•
La fatigue
•
Manque d'énergie
•
Douleurs musculaires
Puis cinq items sur la récupération:
•
Succès
•
Reconnaissance sociale
•
Récupérations
•
Bien-être général
•
Qualité du sommeil
Trois sur le stress généré par le sport en particulier :
•
Trouble de l'humeur
•
épuisement émotionnel
•
Blessure
Et enfin quatre sur la récupération du sportif :
•
être en forme
•
Accomplissement personnel
•
Auto efficacité
•
Auto régulation
Chacun de ses items est traduit en plusieurs questions (deux ou quatre). Voici un exemple de
question pour un item manque d'énergie: « lors de ses trois derniers jours, j'ai eu des difficultés de
concentration ». L'athlète doit mettre une note entre zéro et six, en fonction de cette échelle :
0
Jamais
1
Très rarement
2
Assez rarement
3
De temps en temps
4
Assez souvent
5
Très souvent
6
Toujours
C'est un test qui donne une photographie de l'état d'esprit de l'athlète à un instant précis.
Kallus a montré en 1995 qu'en 24h l'échelle fluctuait. Ce qui est logique, car les contraintes, le
stress et la récupération varient très rapidement sur l'athlète.
b) FFC performance:
Logiciel:
La fédération française de cyclisme a mis en place une plateforme d'échange sur internet
entre entraineur et coureur. Ceci pour permettre une meilleure lisibilité des données, mais aussi qu'il
y est un suivi à long terme. On permet ainsi le transfert des données entre entraineurs au fil des
saisons. Ainsi chaque entraineur à un historique de l'athlète et permet ainsi de mieux l'appréhender.
De voir quel travail a été fait et comment a réagi le coureur.
Après avoir créé leurs propres comptes respectifs, le coureur remplit son carnet au fur et à mesure
des entrainements. Il peut y transférer les données de son cardio fréquence métre ou capteur de
puissance. L'entraineur peut visualiser les entrainements réalisés, et voir s’il y a des corrections à
faire. Il peut aussi, programmer l'entrainement du coureur.
Cahier type :
Données générales :
Recueil des sensations, avec notamment l'échelle de Borg :
Données objectives de l'entrainement :
Ici on a le temps passé dans chacune des zones. Le coureur à ses informations, grâce à
l'enregistrement de son cardio ou capteur de puissance. Grâce à ce tableau, la charge d'entrainement
sera automatiquement calculé.
Données sur la météo, permettant de mieux comprendre la difficulté perçue par le
coureur :
Données sur la santé du coureur :
c) Protocole expérimental :
L'étude portera sur toute la préparation hivernale des cyclistes ainsi que de
l'enchainement des premières courses au mois de mars. Ce premier mois est important,
car c'est durant cette transition qu'il y a beaucoup de risque qu'il y soit un état de fatigue
prononcé. De plus, c'est à la fin du mois de mars et tout le mois d'avril, de grandes
compétitions nationales ont lieu. Il faut donc que l'entrainement soit justement dosé pour
permettre au coureur d'arriver dans de bonnes dispositions le Jour J. Un stage de
préparation est d'ailleurs prévu dans la Nièvre (58). Il a pour but d'augmenter la charge
d'entrainement au maximum. Pour que les coureurs puissent aborder les grandes
compétitions du mois d'avril dans les meilleures dispositions.
Les données de l'entrainement seront recueillies au jour le jour via le site FFC
performance. C'est à dire la fréquence cardiaque de repos, l'échelle de sensations et
d'humeur.
Un premier passage du REST Q test aura lieu début janvier, juste avant la reprise de
l'entrainement pour avoir une valeur de base.
Puis il circulera première semaine de mars. Cette semaine, est juste après une semaine de
repos (vacances d'hiver).
Ensuite, il circulera de nouveau, quinze jours après un stage de quatre jours dans Nièvre,
où les charges d'entrainement seront maximums.
Et enfin il circulera une dernière en fin de semaine suivante, qui sera une semaine de
repos relatifs, de surcompensation. Ainsi, nous pourrons voir l'évolution de la fatigue, et
l'augmentation du stress chez le groupe de coureurs. Et voir si la semaine de régénération
est suffisante pour les coureurs.
d) Traitement des résultats :
Pour traiter les résultats statistiques du REST-Q,
j'utiliserai le logiciel open
Office. J'inclurai dans les items du REST Q, la charge de travail correspondant au
moment où le questionnaire est passé. Cette charge sera rapportée sur six. Six
correspondant à la charge la plus élevée durant toute la période. Donc, toutes les autres
charges seront notées par rapport à celle-ci.
4) Résultats bruts :
a) Charges de travail :
Le mois de janvier fût un mois relativement léger en charge d'entrainement, car les jours
sont cours et les conditions climatiques ne sont pas forcement favorable à beaucoup de
sorties. Donc c'est le mois qui servira de référence pour l'étude.
La semaine du 14/03 fût une semaine de reprise progressive sur un cycle de trois
semaines. Lors de ce cycle, le travail portera sur l'intensité et le travail en PMA. Donc la
première semaine les exercices étaient des séries de 10' à I2-I3, et des séries de 2' à I4.
Lors de la seconde semaine, avec l'augmentation de la distance, les séries d'intensité
passeront à 2'15''.
Puis la dernière semaine de travail, un stage dans la Nièvre, fût consacrée à un travail en
côte. Une série de bosses de 2'-4' à gravir à une intensité soutenue, proche du maximum.
Puis une grosse sortie accompagnée de l'ascension d'un col, en trois parties de 10-15'.
Et enfin la quatrième semaine, sera une semaine de repos relatif, avec une décharge.
2500
2000
1500
J.A
1000
500
0
27/01/11
14/03/11
21/03/11
28/03/11
b) Résultats du REST-Q :
7
27/01/11
14/03/11
21/03/11
28/03/11
6
5
4
3
2
1
0
charge
stress général
stress social
stress émotionnel
pression
fatigue
douleur musculaire
reconnaissance social
bien être général
trouble humeur
blessure
accomplissement personnel auto régulation
manque d'énergie
succès
récupération
qualité du sommeil épuisement émotionnel
être en forme
auto efficacité
Charge d'entrainement corrélé aux résultats du REST-Q :
5) Interprétation :
a) Entre 27/01 et 14/03 : préparation hivernale
On remarque une légère différence entre ces deux passations. La semaine du 14/03
représente la reprise des compétitions. Sur les marqueurs du stress, il y a une diminution
générale. Cela s'explique par le fait que durant la période de préparation hivernale, les
coureurs se posent beaucoup de questions notamment celle d'être au niveau des autres
coureurs. Mais par leurs résultats généraux ( deux victoires pour tout le groupe le weekend du 13), ils se sont rassurés.
b) Semaine du 21/03: stage d'entrainement
Durant la semaine du 28/03, les coureurs sont partis pour un stage de préparation
dans la Nièvre (58). La charge a été très importante, 2000 joules arbitraires.
D'une façon général, nous pouvons noter qu'il y a une détérioration générale. Elle est
recherchée.
La fatigue (+1,1), les douleurs musculaires (+3,90) et le manque d'énergie (+2,1) ont très
largement augmenté. C'est parfaitement normal par rapport à l'augmentation des charges
d'entrainements.
Cette
fatigue
physiologique
est
accompagnée
d'une
fatigue
psychologique. On remarque une nette augmentation des troubles de l'humeur (+2,5) et de
l'épuisement émotionnel (+3).
L'augmentation des charges à aussi provoquer l'accroissement dut différents stress :
général, émotionnel, et social. Cette augmentation peut s'expliquer, car l'organisme est
poussé à ses limites. Et donc pour s'adapter, il se met dans un état de stress pour sécréter
plus d'hormones et rétablir l'homéostasie.
On remarque aussi une diminution de la qualité du sommeil. Celle-ci peut avoir deux
origines, dans un premier temps l'augmentation de la charge d'entrainement, provoque un
dé-équilibre que l'organisme tente de rétablir, il y a une augmentation des sécrétions
d'hormones durant le sommeil ce qui le perturbe. La seconde hypothèse serait que les
perturbations du sommeil viennent du changement d'environnement : de nouveaux
compagnons de chambres, et le changement de lit...
c) semaine du 21/03 : récupération
La récupération est presque immédiate. Dans l'ensemble le groupe à bien récupéré.
En effet dans les items, fatigue, manque d'énergie et douleurs musculaires, les valeurs
sont revenues au niveau de départ. Ce qui indique une bonne récupération physiologique.
Néanmoins, il faut prendre ses résultats avec des pincettes, puisque les coureurs gardent
encore en eux les traces de ce stage. En effet, dans les items récupération et bien-être
générale les valeurs restent nettement en dessous des valeurs de base. Même si celle si on
tendance à remonter.
Autre marqueur de cette semaine, l'item état de forme et accomplissement personnel sont
en dessous de toutes les valeurs. L'état de forme aurait baissé de 0,5point par rapport à la
semaine du stage et d'un point par rapport aux valeurs de bases. Cela peut s'expliquer par
le fait que les coureurs prennent pure référence leurs courses pour jauger de leur état de
forme. Étant donné que le dimanche n'a pas été pour le mieux, cela pourrait expliquer
cette baisse.
Il en est de même pour l'accomplissement personnel (-0,4), la reconnaissance sociale
(+1,1) et le succès (+0,5) qui sont aussi très lié aux résultats sur les courses.
D'une façon générale, la tendance va vers un retour aux valeurs initiales.
6) Discussion :
Cette étude sur les variations de l'humeur en fonction des charges d'entrainement
montre l'importance de bien programmer l'entrainement et surtout les phases de
récupération.
Elle est relativement similaire sur le plan des résultats à celle menée par Kellmann
(2010). En effet, dans une étude sur la prévention du surentrainement, ils avaient mis en
relation les marqueurs du stress et ceux du la récupération chez l'équipe nationale junior
allemande, en 2000. Il a montré que le REST-Q, était un outil relativement sensible pour
mettre en évidence le stress perçu par les athlètes.
Il a sélectionné et porter son étude sur quatre items en particulier du REST-Q : la fatigue,
être en forme, la pression, et l'auto efficacité.
4,5
f atigue
pression
être en forme
4
auto régulation
3,5
3
2,5
2
1,5
1
0,5
0
1
2
3
Grâce à ce centrage sur ces quatre items, on pourrait décrypter l'état de forme de
l'athlète. Ils pourraient prévenir, de toute sur dose d'entrainement, ou de non-récupération.
Les points communs avec l'étude de Kellmann, les items de la fatigue et de l'état de forme
évoluent de la même façon. Cela peut montrer une bonne gestion des phases
d'entrainements, de charges et des phases de récupérations.
La principale différence avec l'étude de Kellmann vient de la diminution de la pression.
En effet on remarque qu'aux files des différentes passations que la pression diminue. Cela
pourrait venir du faite que dans l'étude de Kellmann, les juniors de l'équipe nationale
d'Allemagne avaient sans doute un objectif de résultat, et étaient en pleine préparation
pour les championnats du monde.
Dans la structure dans laquelle évoluaient les coureurs, il n'y avait pas d'objectifs précis,
c'est-à-dire de résultats. Le but est de permettre à chaque cycliste de suivre un
4
entrainement, pour progresser aussi bien au niveau physique (gagner en puissance, force,
etc...) qu'au niveau stratégique ( attitude de course) et psychologique ( permettre à chacun
de réussir ses études).
Certains marqueurs psychologiques sont le reflet d'un changement d'homéostasie.
Par exemple, on peut expliquer l'augmentation de la fatigue, le manque d'énergie
et l'accroissement des douleurs musculaires par la charge d'entrainement. Ces marqueurs
de l'état d'humeur sont le reflet de changement de l'homéostasie.
En effet d'après une étude de M.Bouget, M.Rouvex, O.Michaux, JM.Péquignot et
E.Filaire sur des cyclistes, la sécrétion de la cortisone, provoquerait ces changements
d'humeur (2005). Et notamment, une diminution du stress social et une augmentation du
manque d'énergie.
Rappelons que la cortisone est une hormone catabolisante, qui provoque la destruction
des tissus de l'organisme, mais qui permet la mobilisation des substrats énergétiques.
L'organisme sécrète plus de cortisone en période d'entrainement, pour permettre à
l'organisme reconstitué ces stocks énergétiques.
D'après une autre étude, C.E Wade, K.I. Stanford, T.P Stein, et J.E Greenleaf
(2005), qui portait sur la diminution de la sécrétion de testostérone durant la nuit, après un
exercice intensif. D'après cette étude, ce désordre se mettra en évidence par une qualité de
sommeil altéré.
Or lors de la passation du REST-Q, on a pu remarquer une forte diminution de la qualité
du sommeil lors de la semaine intensive.
La testostérone est une hormone dite anabolisante. C'est-à-dire qu'elle permet notamment
la construction des tissus de l'organisme.
L'étude de M.Bouget, et cie sur des cyclistes à également mis en évidence la variation du
ratio Testostérone/cortisone. En effet cette étude à montrer que le ratio avait tendance à
diminuer.
Lors d'une passation du REST-Q, des items suivants ( fatigue, le manque d'énergie,
l'accroissement des douleurs musculaires, le stress social, la qualité du sommeil ) seraient
des marqueurs intéressants dans le suivi de la fatigue physique. Et signalerait tout
désordre d'ordre hormonal et plus précisément (anaboliques et catabolique).
Une autre étude menée par I.Shrier et M.Hallé sur les facteurs psychologiques
prédicateurs de blessure sur des artistes de cirque (2010). On voulut montrer grâce au
REST-Q, que les blessures physiques pouvaient être décelées en se centrant sur certains
items. Elle a mis en évidence que l'augmentation de la fatigue, du stress social et de
l'épuisement émotionnel, ainsi qu'une diminution de l'accomplissement personnel et de
l'auto-efficacité avaient pour conséquence une augmentation du risque de blessure.
5
stress social
fatigue
4,5
épuisement émotionnel
blessure
accomplissement personnel
4
auto ef ficacité
3,5
3
2,5
2
1,5
1
0,5
0
1
2
3
On remarque donc que l'étude de I.Shrier et M.Hallé, est aussi vérifiée ici. Même
si l'augmentation des blessures est très légère. Ceci peut s'expliquer, car le cyclisme n'est
pas un sport aussi contraignant sur le plan musculaire, que les arts du cirque. Les
blessures les plus fréquentes en cyclisme sont souvent dues, à une mauvaise ou une
variation position sur le vélo (changement matériel, casse, usure...) soit aux chutes qui
peuvent avoir des conséquences à long terme.
4
7) Limites/biais :
Cette étude manque peut-être de données sur les hormones. Il aurait été intéressant
d'avoir par exemple les taux de cortisone et de testostérone avant et après le stage dans la
Nièvre. Elles auraient permis de confirmer les observations faites grâce aux REST-Q.
Car l'étude est essentiellement tournée vers la fatigue psychologique et le stress causé par
l'entrainement. Alors que l'Homme est un tout, on ne peut espérer le comprendre
uniquement en se centrant uniquement sur la sphère psychologique.
Les questionnaires ont été donnés à des jeunes en pleine période de l'adolescence, il se
peut qu'ils aient eu une certaine volonté de bien paraître. Même si je pense, que pour la
plupart, ils étaient assez mûrs pour leurs âges et investis par leur entrainement, et avaient
la volonté de bien faire les choses.
Certaines questions ont pu être faussé, par exemple : « dur ant ces trois derniers jours,
j'ai regardé la télévision... » Hors la plupart des coureurs étaient à l'internat, et donc
n'avaient pas accès à la télévision.
Pour une étude plus complète, il aurait été intéressant pendant la semaine du 4 avril. En
effet, nous avons pu observer une tendance au retour aux valeurs de base. Pour confirmer
cette tendance, ou même observer, ce retour aux valeurs de bases, une dernière mesure en
cinquièmes semaines de préparation, aurait été intéressant. Elle aurait déterminé le degré
de récupération des coureurs. De plus cette dernière mesure faite en première semaine de
nouveau cycle nous aurait montré l'acceptation des coureurs à repartir sur un nouveau
cycle.
8) Conclusion :
Cette étude sur l'influence de l'entrainement sur le stress et la fatigue chez des
coureurs cyclistes ma permis de faire le lien entre la théorie et le terrain. J'ai pu mettre en
place une étude sur tout un groupe. Mais aussi de voir pour chaque coureur l'évolution de
leur profil en fonction de l'entrainement. Ainsi, chacun réagit de façon différente et
perçoit l'entrainement de façon très variée. Même si en généralisant ils réagissent tous
dans le même sens. C'est un travail intéressant qui permet de mieux se rendre compte, de
chiffrer les tensions psychologiques que subissent les coureurs.
Maintenant ils évoluent tous dans le même groupe, donc d'un point de sociologique ils ont
tendance à répondre tous de la même façon. De plus, étant tous juniors, donc en pleine
période de l'adolescence, il se peut que certains aient répondu aux question avec la
volonté de bien paraître. Même si d'une façon générale, ils m'ont parût assez mature, et
investi par la volonté de bien faire dans leur entrainement.
Ce stage, ma vraiment conforté dans ma volonté de devenir entraineur. Tout au
long de ce mois de Mars, j'ai vécu une véritable aventure humaine. C'est un lien assez
particulier qui se tisse avec les sportifs. C'est un métier extra ordinaire, passionnant et qui
demande beaucoup de passion.
L'année prochaine, je poursuivrai donc mon cursus universitaire en préparant un
Master SPAPAS sur Besançon. Je vais sur Besançon, car c'est là-bas que tout et que tout
ce passe en cyclisme. Frédérique Grappe, enseignent chercheur au sein de cette université
est connu et reconnu par la fédération. C'est d'ailleurs lui qui a placé beaucoup
d'entraineurs dans les équipes professionnelles et au cœur de la fédération.
En parallèle, je souhaite passer un diplôme d'état. Normalement Besançon était un centre
de formation des brevets d'état. Mais avec la refonte des formations d'état, cette année, il
est assez difficile de s'y retrouver.
Je souhaite aussi continuer à passer des brevets fédéraux, notamment hors de ma
discipline de prédilection pour élargir mon champ de compétences.
Enfin, j'aimerai l'an prochain pouvoir prendre en charge un groupe dans un club
par exemple.
III.
Bibliographie :
Livres :
•
Les Fondamentaux du cyclisme, Christian VAAST
•
Le cyclisme moderne, Docteur Mallet
•
Cyclisme optimisation de la performance, F.Grappe
•
Cyclisme comprendre et améliorer la technique, fédération française de cyclisme, 2004
•
Psychologie du sport, R.H.Cox
•
Prévention du surentrainement, évaluation et technique de récupération, G.Kenttä et
P.Hassmén
•
Physiologie du sport : bases physiologiques,es de l'activité physique et sportive, H.Monod et
R.Flandrois, chez Masson, Paris, 1997
•
Comprendre la physiologie cardiovasculaire, E.P d'Alché chez Flammarion, Paris
•
Physiologie du sport et de l'exercice, J.H.Wilmore et D.L.Costill chez De Boek, Paris, 2006
•
Biologie du sport, J.Weineck; chez Vigot, Paris, 1992
Articles :
•
Le sentiment d'incomplétude de l'entraineur, André Menaut
•
Syndrome de surentraînement, Pascal Prévost, MCU, Université Paris XII
•
Le Syndrome de Surentraînement, Réalité & Fiction, Prof Dr Romain MEEUSEN
•
Biochemical and immunological markers of overtraining, Michael Gleeson
•
Monitoring training in athlète with référence to over training syndrome, C.Foster,
Médecin and science in sport and exercice, 1998
•
Cours L3, prévention et intégrité du sportif, Édith Filaire et Marc Levêque
in
•
Le sur entrainement: définition, prévention détection, traitement, Basil Krattinger
•
Le sur entrainement de l'enfant et de l'adolescent, Bruno Sesboüé
•
Psychological predictors of injuries in circus artists : an exploratory study, Ian Shrier,
Madeleine Hallé
•
Preventing overtraining in athletes in high-intensity sport and stress/recovery monitoring,
M.Kellmann
•
Time course of performance changes and fatigue markers during intensified training in
trained cyclists, S.L.Halson, M.W.Bridge, R.Meeusen, B.Bbusschaert, M.Gleeson,
D.A.Jones, A.E.Jeukendrup
•
Intensive exercice training suppresses testosterone during bed rest, C.E.Wade, K.I.Stanford,
T.P.Stein, J.E.Greenleaf
•
Relationships among training stress, mood and dehydroepiandrosterone sulphate/cortisol
ratio in female cyclists, M.Bouget, M.Rouveix, O.Michaux, J-M Pequinot, E.Filaire
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