FIG.
299. — Formation des vents dans les pays déboisés.
ARBRE
90
La tige, encore appelée
tronc,
s
ente certaines particularités intéressantes
:
sur la section transversale, on distingue généralement trois parties
concen-
triques
qui, du dehors au dedans, sont : l'écorce, le bois, la moelle
298),
Entre l'écorce et le bois est une région plus claire, la zone génératrice, qui
détermine la croissance en épaisseur ; chaque année cette zone forme une
couche de
bois
vers l'intérieur
et
une couche de
liber
vers
l'or
.
Sous le rapport de l'utilisation, les arbres se classent en
arbres
fores-
tiers
, arbres d'ornement et arbres fruitiers.
V. tableau ARBRES.
Arbres forestiers.
—
Les arbres forestiers fournissent du bois de
cons-
truction
, du bois de chauffage, du bois d'industrie,
de
l'écorce
1
,
de
l'écorce à liège, de la résine, etc. Les essences forestières se divisent
en
feuillus
(chêne, hêtre, orme, érable, etc.) et en
résineux
(pin,
sa
r
i..,
épicéa,
mélèze, etc.) ; les premières sont le plus souvent à feuilles caduques, les se-
condes à feuilles persistantes.
Selon leur dureté, on distingue les
bois blancs
(peuplier, saule, bouleau, etc.)
et les
bois durs
(chêne, orme, etc.). On distingue encore les arbres à
tempérament robuste
ou de
lumière
(chêne, pin sylvestre, mélèze), qui ne
craignent ni les grands froids ni les coups de chaleur, et les arbres
à tem-
pérament délicat
ou
essences d'ombre,
qui demandent à être protégés par
le couvert d'autres arbres dans leur jeunesse (sapin, hêtre). La coupe de
régénération sera faite
claire
pour les essences de lumière
et sombre,
c'est-
a-dire
ne portant que sur un
petit nombre d'arbres, s'il
s'agit d'essences d'ombre.
Suivant l'aspect du feuillage,
les arbres se différencient par
leur
couvert :
on distingue les
arbres
à couvert épais
(sapin,
épicéa, hêtre), qui intercep-
tent tous les rayons solaires, et
les arbres
à couvert léger (mé-
lèze, bouleau), dont les rayons
solaires traversent aisément
la ramure.
Selon l'enracinement, il y a
les essences
à racines tra-
çantes
(épicéa, peupliers) et
celles
à racines pivotantes
(chêne, sapin).
Au point de vue fertilisant,
les feuillus sont plus
exi
-
Fio
.
298.
—
Coupe transversale d'un
tronc
d'arbre.
geants
que les résineux. Aussi, m. Moelle
;
bp
.
Bois primaire ;
bs
. Assises de bois
eucces-
les
mauvais sols secs (
sill
-
sises;
rm
.
Rayon médullaire;
cg.
Couche génératrice;
ceux et calcaires) doivent être
lib. Liber
;
é
.
Écorce;
tiè
.
Liège
.
•
d'abord plantés en résineux,
qui enrichissent la terre en humus et permettent la végétation des feuillus
ultérieurement. Parmi les feuillus, certaines espèces sont plus exigeantes
que d'autres ; le chêne, le frêne, l'orme, l'érable sont exigeants ; le charme,
le bouleau, l'aune, le hêtre, le tremble sont des espèces plus frugales. Ces
dernières sont sociables ; elles aiment à vivre en
massifs,
tandis que les pre-
mières sont ordinairement
disséminées.
Les diverses essences forestières se plaisent mieux, les unes dans les
sables
(essences
silicoles
),
les autres dans les terrains calcaires
(essences
calcicoles).
Mais telle essence qui est calcicole dans le Nord peut devenir
calcifuge
(fuyant le calcaire) dans le Midi; le climat joue donc ici un rôle
prépondérant
.
L'exposition, l'altitude, la pluviosité, le climat
sont aussi des facteurs
qui interviennent dans la répartition des espèces forestières. Les
essences
Air chaud
FIG. 300. — Influence des arbres sur le régime des vents.
Lee arbres exercent une action physique sur les vents; ils agissent alors comme
réfrigérants.
d'ombre
(sapin, hêtre) viennent bien aux expositions fraîches du nord, du
nord-est et du nord-ouest, tandis que les
essences de lumière
(chêne, pins)
se plaisent sur les versants exposés au midi. Dans la zone méditerranéenne,
le pin
pinier
ou pin parasol, le pin d'Alep, le chêne-liège, le chêne vert et
le chêne tauzin réussissent admirablement. Dans la région des plaines et
coteaux peu élevés, on trouve les chênes pédonculé et rouvre, le hêtre, le
charme et le pin sylvestre ; de 700 à 1 500 mètres, on trouve, étagés, les
arbres suivants : le chêne, le pin sylvestre, le sain, l'épicéa ; de
1 500 à
1
800 mètres, le sapin et le pin a crochets et, jusqu'a
2 500 mètres, le mélèze
et le pin cembro
.
Les arbres forestiers et d'ornement, en massifs plus ou moins épais et
étendus, ont une influence incontestable sur le climat d'une région : le
régime des vents et le régime des eaux sont intimement liés à la présence
des arbres. Non seulement les arbres opposent aux vents d'été dévastateurs
ou desséchants une barrière qui modifie leur direction et leur vitesse et,
partant, brise leur fureur, mais encore ils jouent un rôle physique dont il
est facile de démontrer le mécanisme
(
fie.
299). Sur un terrain nu, les rayons
solaires surchauffent la couche d'air en contact avec le sol ; cet air chaud,
plus léger, s'élève et provoque, de
ce fait,
un appel d'air frais ; celui-ci
arrive d'autant plus violent que l'ascension de l'air chaud a été plus rapide.
Au contraire, si les rayons solaires sont interceptés par le feuillage, l'é-
chauffement de l'air en contact avec le sol est considérablement retardé : le
courant d'air chaud ascendant est plus régulier, et, par suite, l'appel d'air
horizontal moins violent
(
fig.
300).
Non moins importante est l'influence des arbres sur le régime des eaux
:
les pluies s'abattant sur une région nue y provoquent des érosions, des
ravinements ; elles s'écoulent en ruisseaux, vite grossis, qui, devenus torrents,
portent la dévastation devant eux. Mais si les eaux pluviales tombent sur
une région boisée, elles sont retenues en partie par le
feuillage
; le reste,
pompé au fur et à mesure de la chute, est absorbé par la couche de débris
végétaux (couverture) qui recouvre le sol, puis par celui-ci : le ruissellement
avec les dangers des crues est enrayé. Même si les eaux de pluie arrivent
sur le sol en trop grande abondance pour être immédiatement absorbées
par lui, les arbres leur opposent encore des barrières qui en brisent l'élan.
L'eau absorbée par le sol est rendue peu à peu à l'atmosphère par la
transpiration des arbres, et ce phénomène contribue encore à établir une
certaine régularité dans le régime fluvial, à supprimer en tout cas dans une
large mesure les précipitations torrentielles.
Les déboisements, dus à la négligence ou à l'avidité de l'homme, ont en-
traîné de telles calamités (inondations
notamment)ue
le reboisement s'est
imposé comme une nécessité.
V. DÉBOISEMENT, FO
R
T
,
REBOISEMENT.
Arbres d'ornement.
—
Les arbres d'ornement sont ceux qui sont culti-
vés dans un but d'esthétique et d'agrément.
On distingue les arbres et arbustes des
parcs et jardins
et les arbres
d'avenues.
Les premiers sont cultivés soit pour leur ombrage, soit pour l'élé-
gance ou le pittoresque de leurs formes, les teintes de leur feuillage, le
coloris de leurs fleurs ou de leurs fruits, les parfums qu'ils répandent.
Parmi les espèces ou variétés généralement préférées dans les parcs et les
jardins, on peut citer :
le marronnier d'Inde,
pour l'opacité de son feuil-
lage et la beauté de ses fleurs blanches ou roses ; le
tilleul,
pour le parfum
qu'il répand au moment de sa floraison; les
lilas, acacia, cytise, aubé-
pine,
pour la beauté et le parfum de leurs fleurs ; les
sorbier, alisier, arbou-
sier,
etc., pour la couleur éclatante de leurs baies. Les arbres ou arbustes à
feuilles persistantes sont recherchés pour former à l'entour des habitations
ou des bosquets une ceinture toujours verte;
le tilleul, le marronnier, le
charme,
pour la formation des
charmilles.
Enfin les grands arbres rési-
neux
(épicéa, sapin, cèdre,
wellingtonia, pin, araucaria),
aux feuilles
sombres, sont utilisés pour constituer, avec des essences à feuilles caduques
(
chéne
,
hétre
, érable, peuplier, thuya), à
coloration plus claire, des bos-
quets, rideaux, massifs aux teintes variées.
On accentue encore les différences et oppositions de teintes des massifs en
y introduisant des espèces ou variétés spéciales :
peuplier blanc, saule
blanc,
variétés pourpres de
hétre
, orme, coudrier, érable
negundo
aux
feuilles lamées de blanc,
bouleau au tronc argenté,
etc.
Dans les anciens jardins à la française, on recherchait volontiers et l'on
recherche encore les formes régulières, taillant les ifs, les buis, les cyprès
en pyramides, colonnes, etc.
Les
arbres d'avenues
ou
d'alignement
fournissent au passant l'om-
brage et un abri temporaire contre le vent ou la pluie. De plus, ils
donnent une certaine fraîcheur et entretiennent dans leur voisinage une
humidité relative qui rend les routes moins poussiéreuses. Dans les pays
où la neige tombe en abondance, le voyageur n'a souvent pour
se
uider
dans la campagne que les alignements d'arbres qui tranchent seuls sur
l'uniformité du paysage. Dans les villes, les arbres des boulevards, des
avenues, des promenades publiques, assainissent l'atmosphère et contri-
buent largement à l'esthétique. Ceux qui bordent les avenues conduisant
à des habitations isolées (château, villa, etc.) jouent également un rôle dé-
coratif ; on les taille souvent en voûte de verdure d'un bel effet.
Les essences les plus utilisées pour les alignements sont : le peuplier, le
platane, le tilleul, le marronnier d'Inde, l'orme champêtre, l'érable, le syco-
more, l'acacia, le frêne,
l'ailante
, etc. En certains pays on utilise même les
arbres fruitiers. Mais, dans tous les cas, le choix des essences est subordonné
aux conditions de sol et de climat.
Les arbres plantés au bord des routes doivent dans leur jeune âge être
assujettis solidement au sol par des tuteurs et, dès leur plantation, protégés
contre les causes extérieures de déprédation au moyen d'armures.
V. ARMURE.
DIMENSIONS QU'ATTEIGNENT CERTAINS ARBRES
ESPÈCES
HAUTEUR
(en
mètres).
DIAMÈTRE
(en mètres).
ESPÈCES
HAUTEUR
(en
mètres).
DIAMÈTRE
(en mètres).
Eucalyptus
..............
140
12
Cèdre du Liban
...
'
40
00
00
VI
VI
na
•■
NV'N
Oe.-iO
nN
Wellingtonia
géant
(ou
Peuplier
argenté.
40
arbre mammouth)
....
80 à 140
11
Chêne rouvre
......
35
Sapin pectiné.
..........
75
3
Frêne
....
30
Sapin élevé.
..............
60
N
Baobab
.................
N
N
Épicéa
........................
60
2
Pin
cembro
..........
22
Pin
laricio
................
50
1
Ailante
...............
2
2
Cyprès
......................
50
3
Chêne
.................
20
Pin sylvestre
............
50
.
1
Bouleau
..............
20
Hêtre .........................
50
2
Le déplacement et le transport des arbres d'avenues s'effectuent au
moyen d'un chariot spécial très puissant (fig. 301). Lorsque, par le creuse-
ment d'un fossé circulaire, on a dégagé le pied de l'arbre, le chariot soulève
celui-ci avec ses racines et la motte de terre adhérente ; ainsi la végétation
de l'arbre ne souffre nullement.
Les arbres d'ornement n'exigent pas en général des soins aussi assidus
que les arbres fruitiers. Il est nécessaire pourtant de donner au sol une
préparation, une culture suffisante et, au besoin, quelques engrais pour
assurer aux plantations un développement rapide et un bon état de végéta-
tion. Des tailles, des élagages sont souvent indispensables pour faire dispa-
raître les branches mortes, assurer la beauté ou la régularité du port des
arbres, .ménager des perspectives, etc. V.
AMÉNAGEMENT,
BOIS,
BOISEMENT,
ÉMONDAGE, FORÊT,
PÉPINIERE
, TAILLE,
SYLVICULTURE, et le nom
particu-
lier des différentes essences.
Arbres fruitiers.
—
Les arbres fruitiers sont étudiés en détail au nom
de chacun d'eux :
abricotier, pécher, prunier, poirier, pommier, etc.