P2-UE8-Belmonte-Les_streptocoques

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UE8 – De l’agent infectieux à l’hôte
Olivier BELMONTE
Date : 15/02/16
Promo : 2015/2016
Ronéistes : OMARJEE Mohammad
RADJABALY Kayyum
Plage horaire : 14h – 16h
Enseignant : Dr. O. BELMONTE
Les streptocoques
I. Introduction
II. Streptococcus pyogènes
1. Caractéristiques
2. Structure
3. Pouvoir pathogène
A. Infections suppurées non invasives
B. Infections suppurées et invasives
C. Infections non suppuratives
D. Les complications post-streptococciques
4. Données épidémiologiques
5. Diagnostic
6. Traitement
III. Streptococcus agalactiæ
1. Caractéristiques
2. Risque majeur : infection néo-natale
3. Autres infections
4. Diagnostic
5. Traitement
IV. Streptococcus pneumoniae
1. Caractéristiques
2. Habitat
3. Epidémiologie
4. Localisation
5. Importance du terrain pour le
pouvoir pathogène
6. Traitement et prophylaxie
V. Streptocoques non groupables
VI. Les entérocoques
1. Habitat - Epidémiologie
2. Caractéristiques
3. Infection
4. Traitement
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I. Introduction :
La famille de strepococcaceae ou famille des streptocoques est une grande famille de bactéries. Les
streptocoques sont des coccis gram+ en chaînettes (et non plus en amas comme pour le staphylocoque, ce
qui permet de les différencier lors d’un examen direct) et sont catalase -. Ils ont des propriétés
atmosphériques proches des staphylocoques.
Ils sont des aéro-anaérobies, mais on dit plutôt qu’ils sont «anaérobies préférentiels» (aérotolérants). C’est
une famille retrouvée dans beaucoup de territoires et d’organismes. On les retrouve de manière assez
importante dans le tube digestif.
Dans la famille de streptococae on a 2 genres :
 Le genre streptococcus avec les streptocoques sensu stricto (streptocoques au sens strict) et les
pneumocoques (streptococcus pneumoniae).
 Le genre enterococcus qui sont des streptocoques du groupe D, est présent surtout au niveau du tube
digestif, genre qui a une virulence un peu moins importante. On le retrouve notamment dans les
infections nosocomiales.
Coccis gram+ en chaînettes : on observe une sorte de serpentin facilement reconnaissable.
Il existe plusieurs façons de classer les streptocoques :
 D’après leur pouvoir hémolytique (capacité à détruire les globules rouges):
 S’ils font une hémolyse incomplète, on parlera de streptocoques alpha hémolytiques.
 S’ils font une hémolyse complète, on parlera de streptocoques béta hémolytiques.
 S’ils non pas d’hémolyse, on parlera de streptocoques non hémolytiques ou gamma.
Ces données de labo nous permettent une première orientation concernant le type de germe présent. On
visualise le pouvoir hémolytique dans des boites de pétri dans laquelle on ajoute des gouttes de sang. S’il y
a hémolyse autour d’une colonie, cela se voit sous forme d’une zone plus claire.
Culture de streptocoques béta hémolytiques car grande hémolyse visible au niveau des zones claires.
Hémolyse très importante ici.
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Streptocoques alpha hémolytiques avec une hémolyse incomplète représentée par une couleur verdâtre.
On pourra obtenir les résultats de l’hémolyse au bout de 24h de culture, parfois les délais seront un peu
plus importants en fonction de la bactérie, mais on peut déjà dans ce délai orienter les médecins vers tel ou
tel type de bactérie.
 D’après leurs caractéristiques antigéniques (= Classification de Lancefield) :
Classification à partir de la présence et la nature d’un antigène dans la paroi des Streptocoques : le polyoside
C. 19 groupes ont été définis (de A à V). Les groupes principaux sont A, B et D.
 Classification de LANCEFIELD (sérogroupes)  Agglutination par latex.
 Certaines espèces sont non groupables (souvent alpha hémolytiques).
 Les espèces béta hémolytiques appartiennent généralement aux classes A, B, C ou G.
Schéma de la capsule et des polyosides au niveau de la paroi membranaire.
Quand on fait des groupages, on met le prélèvement en contact avec un anticorps, si l’anticorps reconnaît
l’antigène on a apparition de particules (= agglutination). Ces particules sont visibles sur le spot n°4 ici
(image de droite)
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 D’après leurs caractéristiques biochimiques : consommation des sucres, présence de protéines,
enzymes et autres…  Utilisation de galeries Api strep Il s’agit des mêmes galeries qui ont été vues
pour les staphylocoques. On utilise de plus en plus la protémique et la spectrométrie de masse (plus
récent et plus stable).
 D’après leurs caractéristiques génétiques grâce à la biologie moléculaire
 D’après leur sensibilité aux antibiotiques (optochine, C3G).
Leur pouvoir pathogène est variable un peu comme pour le staphylocoque. Certains seront à rechercher à
cause de leur virulence accrue, et pour d’autres, leur présence sera considérée comme « normale » dans
certains milieux du corps. C’est une flore commensale de l’organisme, présente au niveau ORL, digestif,
vaginal...
Les 3 espèces qui vont nous intéresser dans le genre streptoccus et qui ont un rôle clinique très important
 Le streptococcus pyogènes : groupe A, béta hémolytique
 Le streptococcus agalactiae : groupe B, béta hémolytique.
 Le streptococcus pneumoniae : ou pneumocoque, non groupable, alpha hémolytique.
II. Streptococcus pyogènes (« strepto A ») :
1. Caractéristiques :
Bactérie très virulente, proche de ce que l’on a décrit dans le staphylocoque doré. Elle va provoquer des
infections suppuratives ou toxiniques, pouvant créer parfois des chocs septiques.
C’est une bactérie strictement humaine. Elle se transmet d’un patient saint (porteur) à un second patient,
essentiellement par voie aérienne (expectorations) et cutanée. On voit ça souvent chez les enfants qui ont
une pharyngite.
Le streptococcus pyogenes est du groupe A car il y a présence de l’antigène polyoside C de type A. Il est
béta hémolytique.
Son facteur de virulence majeur lié à des invasines qu’on appelle protéine M. Ce sont des protéines qui
augmentent la virulence et la résistance face aux cellules de l’immunité (adhésion, inhibition de la
phagocytose…). Elles vont développer dans l’organisme des facteurs virulents (streptolysines,
hyalurnidase…) qui permettent à la bactérie, après s’être fixée d’être diffusée et d’entrainer des lésions au
niveau
de
son
site
de
fixation.
Colonies avec une grande zone d’hémolyse autour ce qui permet déjà, d’un point de vue
macroscopique, d’imaginer qu’il s’agit d’un strepto A.
2. Structure :
Production de toxines (comme le staphylocoque doré)
Elles vont produire des toxines capables d’agir à distance et entrainer des syndromes streptococciques (choc
toxique streptococcique). Lors de chocs toxiques streptococciques le strepto n’est pas forcément dans la
lésion mais bien souvent au niveau du point de portage qui est ORL et la toxine a diffusé dans l’organisme
ensuite.
Certaines toxines sont dites érythrogènes ou pyrogènes (4 différentes = A, B, C, D)  Choc toxique
streptococcique et scarlatine.
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Le streptococcus pyogènes peut aussi produire une capsule qui est un facteur majeur de virulence car inhibe
la phagocytose permet de mieux résister aux anticorps produits
3. Pouvoir pathogène :
Ces infections peuvent être :
 Suppurées :
 Non invasives (80% des cas) : superficielles (furoncles, impetigo…)
 Invasives (20% des cas dont 10 à 16% de mortalité)
Certaines de ces infections arrivent sur des terrains fragilisés aussi, donc ça participe au taux élevé de
mortalité mais ce n’est pas toujours le cas.
Il faut éviter que les infections non invasives s’étendent, pour éviter d’avoir des infections plus graves.
 Non suppurées :
 Toxiniques le plus souvent
 Pouvant entrainer des complications auto-immunes (post-streptococciques), ce qui justifie de
traiter certaines infections parfois bénignes pour éviter ce type de complication.
A. Infections suppurées non invasives :
Atteintes des muqueuses ou téguments : on a beaucoup d’infections ORL. Elles sont facilement prises en
charge (pas d’hospitalisation en principe) :
o pharyngite
o angines (érythémateuses, érythémato-pultacées) : enfants < 4 ans=> cf complications...
Il existe en fait des angines virales ou bactériennes. Les angines bactériennes sont essentiellement
dues au Streptococcus pyogènes
o impétigo (avec ou sans Staph. Aureus), infection cutanée
o scarlatine = angine accompagnée d’une éruption cutanée due à la sécrétion d’une toxine (au final
c’est plus toxinique que suppuratif du coup, mais on la retrouve dans les deux classes)
o Surinfections des plaies et des brûlures... Impétigo.
L’angine
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Pourquoi traiter l’angine ?
Le but, lorsqu’il y a une angine à Strepto A, c’est d’éviter les autres complications suppuratives et non
suppuratives (parfois toxiniques, parfois auto immunes). C’est aussi pour éviter que le patient ait des signes
cliniques trop longtemps (malgré le fait qu’elle se guérit d’elle même : personne ne fait d’angine de manière
chronique). L’autre raison c’est d’éviter de disperser vers d’autres personnes (Rappel : la transmission se fait
surtout par voie aérienne, donc un enfant qui fait des angines va avoir tendance à transmettre par ses
éternuements, par la salive, dans les écoles).
Donc globalement : prévenir les complications et retour rapide à la collectivité.
Prise en charge :
Comment on fait un diagnostic ? Il repose sur un test de diagnostic rapide (TDR) qui se fait à partir d’un
prélèvement de gorge.
Pour un enfant qui a des signes évocateurs, on fait directement le TDR. Pour un adulte, on calcule un score
(Score de Mac Isaas : en fonction de la fièvre, de la gangliopathie associée, de l’expectoration, de la
toux…). Si le score est supérieur ou égal à deux, on fait un TDR.
Le TDR se fait au cabinet médical : On fait un prélèvement de gorge, qu’on immerge dans un mélange de
réactif préparé au préalable. On place ensuite une bandelette de chromatographie dans le mélange. On aura
deux traits: un servant de témoin de réaction (prouvant que le test est interprétable), et le deuxième positif
s’il y a des streptocoques. En 10 minutes on a le résultat.
Le test permet de dire si l’angine est virale ou bactérienne. Si le test est positif, on fait de l’antibiothérapie.
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L’important quand on a une angine c’est de savoir si elle est bactérienne ou virale. .Les antibiotiques se
justifient uniquement lorsqu’il s’agit d’une angine bactérienne.
Quand elle est bactérienne elle est en gros liée à du strepto A.
Problématique en France de l’utilisation très large et à tort des ATB : développement de résistances
bactériennes.
Les angines à strepto A doivent être traitées de manière correcte car elles peuvent entrainer des
complications importantes : infections suppuratives profondes, complications toxiniques. L’antibiothérapie
va améliorer la symptomatologie clinique, va les soulager et d’autre part elle va diminuer le risque de
contagion.
Protocole des tests rapides chromatographique.
B. Infections suppurées et invasives :
 L’érysipèle : Atteinte du derme et de l’hypoderme non nécrosante
L’érysipèle apparait surtout chez les sujets âgés avec des atteintes de la circulation veineuse et/ou des
insuffisances lymphatiques.
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C’est une dermo- hypodermite non nécrosante : territoires cutanés rouges, chauds, douloureux et limités
par un «bourrelet» ( réaction inflammatoire). Cela touche dans 85% des cas les membres inférieurs et est
secondaire à une infection ou un portage.
Il y des risques de septicémies, d’infections invasives et de récidives.
Photos d’érysipèle : on voit un terrain inflammatoire, rouge, chaud et très souvent douloureux. L’érysipèle
est souvent lié à un portage de strepto A au niveau du pied. Ce type de tableau est souvent associé à un
terrain déficient veineux et lymphatique (favorise la récidive).
La cellulite extensive ou fasciite nécrosante :
Il s’agit dans ce cas de dermo-hypodermite aigue nécrosante. Ce sont des lésions profondes, extensives
rapides, et fortement invalidantes. Il n’y a pas de facteurs prédisposant, donc cette infection peut se déclarer
à tout âge. Elle est parfois même plus fréquente chez les jeunes que chez les plus âgés.
On parlera de «bactéries mangeuses de chairs», il y a une vraie nécrose cutanée avec un territoire rouge,
chaud, douloureux et mal délimité. On a hyperthermie, prostration, hypotension voire choc septique. Ces
infections peuvent disséminer à partir de points de départ plutôt bénins.
Le traitement consiste d’abord en une chirurgie pour retirer les parties nécrosées et éviter la propagation. Le
traitement par antibiothérapie sera souvent secondaire (antitoxiniques pour éviter le choc toxique).
Risques : Extension nécrotique liée à l’amputation, localisations septiques secondaires, choc toxique
streptococcique.
On observe une mortalité de 20 à 45%.
Cellulite extensive ou fascciite nécrosante.
Voici de quoi compenser devant tant de violence visuelle :
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L’endométrite streptococcique :
Cette infection concerne les fièvres puerpérales après un accouchement ou un avortement septique.
Elle était fréquente au 19°siècle, est a été mise en évidence par Semmelweis qui avait constaté que les
femmes mourraient plus souvent dans les dispensaires où les accouchements se faisaient à la chaîne que
lorsqu’elles accouchaient chez elles. Il avait suspecté que quelque chose pouvait passer de femme en femme
et causer des fièvres puerpérales, et la bactérie responsable de tout ça, c’est le strepto A.
Il provoque des atteintes de l’endomètre. Il faut rechercher le mode d’acquisition (endogène, personnel
hospitalier, surveillance des voisines de chambre) + surveillance du nouveau né pour voir s’il ne développe
pas de maladies lui aussi.
Les septicémies :
A partir des foyers initiaux, l’infection superficielle peut devenir invasive en diffusant vers d’autres tissus
(cardiaque, pulmonaire, cutané, génital (=septicémie puerpérale)). Ce sont des foyers septiques secondaires.
Autres infections profondes (rares mais graves) :
Endocardites, pneumopathies, arthrites, méningites, péritonites plus rarement mais ça peut arriver.
C. Infections non suppuratives : production de toxines
La scarlatine :
C’est une fièvre éruptive secondaire qui apparaît souvent après un portage ORL. Elle est liée à une
infection par une souche de streptococcus pyogènes productrice d’exotoxine à tropisme cutané
(érythrogène). La production de cette toxine aboutit à différents symptômes cutanés tels qu’une éruption
qui débute à la partie supérieure du tronc puis qui diffuse (sauf au niveau de la paume des mains et de la
plante des pieds). Cette éruption est évolutive : on aura une poussée dans les 48h qui régressera dans les
7jours (présence d’une desquamation).
L’évolution est en général plutôt favorable.
La porte d’entrée est souvent l’angine, mais ça peut aussi être des plaies, des sepsis…
Scarlatine : éruption cutanée
Le syndrome du choc toxique streptococcique (toxic shock syndrome streptococcique = TSSS) :
On est dans le même cas que pour le choc toxique staphylotoxique : défaillance multiviscérale, hypotension
et parfois éruptions cutanées…
Il implique le plus souvent le streptococcus pyogènes sérotype M1.
Il est dû à la présence de toxines A ou C (depuis une localisation tissulaire ou une septicémie) qui ont un
rôle de super antigène avec la capacité de stimuler un très grand nombre de lymphocytes polyclonaux, ce
qui active la production de cytokines et de médiateurs de l’inflammation. On aura une hyperréactivité
inflammatoire de l’organisme qui est dépassé par la surexpression de ses défenses immunitaires.
La mortalité est très importante et représente 35 à 75% des cas.
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D. Les complications post-streptococciques :
Les complications post streptococciques sont des complications auto-immunes (elles constituent une
particularité des strepto A). Elles sont liées à une proximité antigénique entre la paroi du strepto A et
certains antigènes constitutifs de certains tissus humains. Ainsi, lors d’une infection à strepto A, les
anticorps produits vont agir contre ces bactéries, mais aussi contre certains tissus comme le tissu cardiaque
ou rénal qui seront lésés.
On a deux atteintes principalement (basées sur ce mécanisme auto immun) :
 Le rhumatisme articulaire aigu (RAA) qui entraîne des atteintes articulaires, cutanées et parfois
cardiaques avec un risque de séquelles. Ce RAA arrive plusieurs semaines après une infection à
strepto normalement.
 La glomérulo néphrite aigue (GNA) qui présente en général un pronostic favorable mais qui peut
évoluer vers une insuffisance rénale chronique (IRC).
C’est souvent la résultante d’infection mal traitée. L’infection aura duré longtemps, ce qui va entrainer une
grande production d’anticorps contre le streptocoque, qui vont se retourner contre soit même.
Diapo non commentée
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4. Données épidémiologiques :
Les données ne sont pas à connaître par cœur, c’est pour « imager » le cours
Les bactériémies à strepto A sont en
recrudescence : Ces dernières années
on a une augmentation des infections
invasives à Strepto A (infections qui
sont souvent mortelles : jusqu’à 30 à
80% de mortalité)
L’infection invasive : Les infections à
strepto A arrivent a des âges extremes de la
vie : terrains fragilisés. Il s’agit donc
souvent d’infections graves qu’il faut
traiter très rapidement. Mais même à 40
ans ce n’est pas négligeable.
Bactériémie isolée : Représente un décès
sur 5 !
Dermo-hypodermite nécrosante : = 16%
des cas avec une mortalité autour des
20%.
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Les facteurs de risque : plaies cutanées,
le fait d’être diabétique, tout ça facilite
l’infection à strepto A.
L’érysipèle : est plus fréquent chez la
personne âgée car ce sont des terrains
veineux et lymphatiques un peu
« fatigués ».
La fasciite nécrosante : (courbe en
bleu) n’arrive pas toujours aux âges
extrêmes et présente plutôt un pic entre
20 et 40ans.
5. Diagnostic :
 Diagnostic direct :
C’est ce qu’on fait majoritairement. On va chercher la bactérie au niveau de la lésion. Si on a un syndrome
toxinique, on ne va pas sur la lésion mais on recherche la bactérie au point de portage (surtout ORL). Les
cultures sont faciles, c’est une bactérie qui croît bien dans les milieux consensuels.
Au labo, il se fait à partir de prélèvement de gorge, de prélèvement vaginal, d’hémoculture ou des lésions
cutanées (pus, sérosités). Puis on fait des cultures (faciles et rapides) sur milieu avec sérum ou sang frais (cf.
visibilité de l’hémolyse béta), on cherche du coccis gram+ en chaînettes. (Examen direct)
 Diagnostic indirect : = diagnostic sérologique
Contrairement aux staphylocoques, le diagnostic sérologique est possible. Cependant il est rarement fait :
Surtout utilisé dans les cas de complications auto immunes. Les cas de figure où il apporte quelque chose
sont vraiment très rares donc c’est plutôt délaissé (manque de sensibilité et de spécificité).
Anticorps très fréquents dans la population: Interprétation en fonction du titre (> 200 UI)k intérêt du suivi de
l’ascension du titre, élévation dans les 10j suivants l’infection [Texte de la diapo, non commenté]
6. Traitement :
Il s’agit d’un germe encore très sensible aux antibiotiques (peu de résistances acquises). Le traitement de
choix est la pénicilline (G, A), ou β-lactamine. Si le patient est allergique à la pénicilline, ce sont alors des
macrolides que l’on donne.
Une des caractéristiques des Streptocoques et leur résistance aux aminosides (en fait, ils sont inefficace sur
les bactéries aéro-anaérobies). Mais en cas de tableau clinique grave, ils peuvent être efficaces s’ils sont
associés à des β-lactamines (en fait, leur cible est intracellulaire, et seuls, ils sont inefficaces. Mais la βlactamine leur fait franchir les barrières qui les bloquent et ils deviennent efficaces).
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III. Streptococcus agalactiae (strepto B) :
Le contexte clinique qui nous intéresse le plus avec le strepto B est surtout l’infection néo-natale. Il s’agit
d’un germe très important pour les sages femmes
1. Caractéristiques :
Streptocoque du groupe B (polyoside C), béta hémolytique
Germe commensale :
 du tube digestif +++
 des voies génitales féminines (Colonisation périnéale à partir du tube digestif)
 Des voies aériennes supérieures
2. Risque majeur : infections néo-natales
C’est le premier germe impliqué dans les infections néonatales
Epidémiologie :
 Infection : 0,3 à 5 / 1000 naissances vivantes (Colonisation NN : 10-20%)
 Mortalité : 5-20% des infectés
 Enfant prématuré = facteur de risque pour l’infection : 25-30% pour 37 semaines d’aménorrhées (vs
2-8% à terme)
Dans les infections à strepto B il faut faire la distinction entre :
 La forme précoce (EOD avec early pour le E) : qui apparaît dans les 5premiers jours après la
naissance. Elle est liée à une infection avant ou au cours de l’accouchement. Le syndrome infectieux
est généralisé et toujours sévère voire mortel : on est face à une infection grave avec détresse
respiratoire, syndrome méningé, avec ou sans septicémie (fréquente).
 Les formes tardives (LOD) : avec colonisation des enfants dès la naissance. Mais la dégradation
apparaît après le retour à domicile souvent le premiers mois (après la 1°semaine et jusqu’au 3°mois).
Elles sont plus fréquentes que la forme précoce dans les pays avec dépistage et prophylaxie lors de
l’accouchement. On retrouve un syndrome méningé avec ou sans septicémie, et une mortalité
importante (supérieure à celle de la forme précoce).
Globalement on retrouve des troubles respiratoires, une certaine apathie, un manque de tonicité, un
syndrome méningé, des signes sceptiques. La mortalité est moins importante sous la forme précoce que sous
la forme tardive. Une des raisons est peut-être le retard pour le diagnostic (le temps que mettent les parents
pour réaliser qu’il y a un problème). Les symptômes sont à peu près les mêmes, voire un peu diminués chez
les enfants plus âgés.
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On voit ici les fréquences des infections materno-fœtales. Le streptocoque B est le premier que l’on
surveille. Il y a 2 choses qui sont faites :
 Dépistage systématique chez la femme enceinte au 8e mois
 A la naissance, si on a une suspicion (premiers symptômes…), on fait une aspiration des liquides
gastriques (= liquide amniotique) pour voir ce qui ne va pas.
Les autres germes importantes pour l’infection néo-natale : E. Coli K1, d’autres streptocoques, ou encore le
Listeria, mais qui est très rare heureusement.
[Texte de la diapo]
La contamination hématogène du fœtus, telle qu’elle est schématisée à gauche de la figure, qu’elle ait lieu
directement au cours d’un épisode bactériémique ou à partir d’un abcès sous-chorial, est rare.
Dans la très grande majorité des cas, la contamination se fait à partir du «réservoir bactérien» vaginourinaire, comme indiqué par les 2 figures de droite. La voie ascendante est possible «à membranes
intactes», souvent au prix d’une fragilisation de celles-ci qui peuvent se rompre secondairement, le
phénomène de rupture prématurée des membranes apparaissant alors comme un signe d’infection maternofœtale. Evidemment, l’ouverture prématurée de l’œuf pour toute autre raison reste un facteur facilitateur de
contamination, soit ascendant soit «au passage» lors de l’accouchement.
Il y a plusieurs façons d’être exposé. Le plus fréquent c’est au moment de la naissance. Le bébé se fait
coloniser lors du passage au niveau des voies génitales (le strepto est dans le vagin). C’est là que l’infection
est un peu plus tardive car le contact se fait juste à la naissance.
L’autre possibilité c’est par rupture prématurée de la membrane : la flore vaginale qui vient au contact de
l’enfant, dû à une fissure/ fragilité de la membrane.
Ou plus rarement c’est par voie hématogène. La maman a fait une septicémie et par le placenta il y a
contamination. C’est ce qui se passe parfois avec la Listeria.
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Donc en cas de critères d’infection néo natale, plusieurs prélèvements sont possibles chez le bébé :
 Aspiration de liquide gastrique (liquide amniotique) : avec une sonde, quelques minutes après la
naissance, on aspire le liquide amniotique qu’il vient d’expirer.
 Prélèvements plus superficiels chez le bébé́ (oreille, ombilic...)  écouvillonnage, pour chercher les
bactéries qu’il va rencontrer dès la naissance, au moment de l’accouchement
 Hémocultures
 LCR...
Recherche systématique du Strepto B au 8ème mois de grossesse (portage 5%-35%). S’il est positif 
prophylaxie au moment de l’accouchement (Amoxicilline pour prévenir la transmission). On applique aussi
cette prophylaxie si le statut de la maman n’est pas déterminé à l’accouchement.
Parmi les mamans porteuses au 8e mois, il y a une partie qui ne l’est plus à l’accouchement. Inversement,
une partie qui n’était pas porteuse l’est à l’accouchement.
3. Autres infections :
Le strepto B est responsable de diverses infections suppurées invasives ou non :
 Infections cutanées (moins fréquent, superficiel et bénin)
 Infections urinaires exemple : cystite (dues au portage périnéal)
 Infections génitales : endométrite, après accouchement il y a une possibilité de suppuration de la
plaie de césarienne.
 Septicémies.
 Chez l’immunodéprimé : infections atypiques (opportunisme) comme les pneumopathies, les
arthrites, la méningite, la cellulite, l’endocardite…
Cette bactérie reste toutefois nettement moins virulente que le strepto A.
Implications du strepto B chez l’adulte : infections de la
peau et des tissus mous (partie la plus importante chez
l’adulte), pneumonies, endocardites, infections
articulaires et osseuses.
4. Diagnostic :
Au labo : on retrouve un peu la même prise en charge que pour le strepto A : examen direct, culture,
hémolyse ou groupage en regardant le polyoside C.
Il se fait par examen direct par reconnaissance des coccis gram + en chaînettes. Au niveau des cultures sur
milieux au sang, on a une hémolyse béta.
Il peut aussi se faire avec des tests d’agglutination (polyoside C) ou encore grâce aux caractéristiques
biochimiques et protéomiques.
On ne fait pas de diagnostic indirect pour le strepto B, ca n’existe pas.
5. Traitement :
Ce germe est habituellement sensible aux Béta-lactamines (macrolides si allergie).
Infections néonatales  pénicillines + aminosides.
Pas de problème de résistance aux béta lactamines. Concernant les alternatives (macrolides) proposées en
cas d’allergie, il existe des résistances acquises.
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IV. Streptococcus pneumoniae :
1. Caractéristiques
Ce germe présente une virulence importante, est très présent en communautaire. L’agent numéro 1 de la
méningite bactérienne chez l’adulte.
Ces bactéries sont des coccis GRAM+ qui se mettent en chainette. C’est un
diplocoque, il prend un aspect assez caractéristique. Il s’agit d’une petite
paire de coccis qui possède une capsule, qui est un facteur de virulence, sur
laquelle il y a des Ag qui peuvent permettre comme nous le verrons plus tard
de les quantifier. Ces éléments caractéristiques nous orientent à l’ED vers un
pneumocoque.
La très grande virulence du pneumocoque est liée notamment à la présence de
cette capsule. Ce germe est -hémolytique et n’est pas groupable. (voir
explication plus loin)
-hémolytique + diplocoque  il faut penser à un pneumocoque.
Pour ce qui est des caractéristiques de croissance on va parler
d’-hémolytique puisqu’on n’a plus de grandes plages de lyse,
mais des petites taches verdâtres.
Il existe beaucoup de streptocoques-hémolytiques. C’est le seul
streptocoque a-hémolytique qui est sensible à l’optochine, sur
l’image ci-contre on voit bien le halo d’inhibition autour du
disque d’optochine.
On met ce disque d’optochine sur le milieu de culture comme pour les antibiogramme on a un gradient de
diffusion c’est à dire qu’il y a énormément de molécules sur ce disque celles-ci vont diffuser dans la gélose ,
plus on s’éloigne de la gélose moins il y a d’optochine , on va mesurer la distance entre les premiers
colonies qui poussent et le disque ,plus la bactérie se développeras loin du disque plus elle seras sensible a
la molécules puisqu’elle pousseras sur de faible concentration et plus elle se rapproche du disque et plus
elle est capable de supporter de forte concentration et seras donc plus résistante a la molécule . S’il est
sensible, c’est à dire que le germe n’arrive pas à pousser autour du disque, c’est probablement du
pneumocoque.
2. Habitat
C’est une bactérie très virulente qui peut être à l’origine d’infections graves et invasives. Cela s’explique
car elle possède plusieurs éléments qui renforcent cette virulence.
Une grande partie de la population est porteur asymptomatique de ce pneumocoque, qui rediffusent autour
d’eux la bactérie. A un moment donné chez un individu lambda il y a une synergie entre la virulence et la
capacité de l’individu à résister à la virulence qui va permettre l’infection qui peut être bénigne, une simple
infection ORL, et des fois plus grave chez les ID.
Un des importants facteurs de virulence c’est la pneumo-lysine, qui est une enzyme, qui va permettre
l’extension du foyer d’infection. Etant très virulente, son pouvoir pathogène est large. Le portage chez
l’homme se fait au niveau du nasopharynx, encore une fois on a un certain nombre de porteurs sains qui
cohabitent très bien avec ces bactéries sans tomber malades. La transmission est essentiellement
interhumaine, elle est rarement en rapport avec l’environnement puisqu’elle n’y est pas résistante.
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3. Epidémiologie
Il s’agit ici de données OMS qui montrent
les ravages causés par ce germe sur la
planète.
On observe ici le taux de mortalité des
enfants de moins de 5 ans, on voit bien que
le taux de mortalité est important, surtout
dans les pays du monde ou on a un accès
difficile aux ATB. De ce fait on a une
circulation importante dans la communauté.
Les enfants ayant un système immunitaire
pas encore totalement développé ils seront
plus à même de développer l’infection et d’y
succomber. Ces enfants vont faire des
pneumopathies, infections ORL, des
méningites et surtout des septicémies à
pneumocoque.
Les chiffres ne sont pas à retenir, ils sont là pour
illustrer le cours. On a ici le nombre de cas d’infections
invasives, septicémies et méningites essentiellement, qui
augmente avec l’âge. Effectivement à partir de 60 ans
on peut voir que le taux d’infection augmente en raison
d’une baisse de l’immunité. On a une tendance au
cours du temps à avoir ces dernières années, même en
France, le nombre d’infection qui ne diminue pas.
Comme nous l’avons vu précédemment il y a des
bactéries qui permettent de mettre en place des mesures
préventives qui ont permettre une diminution de
l’infection dans la population de manière nette.
Pour les pneumocoques malgré des mesures
préventives et les traitements nécessaires, le taux
d’infection garde la même fréquence que les années
précédentes.
Il faut noter qu’au cours de la vie le nombre d’infections augmente. La vulnérabilité augmente également
avec l’âge. On note ces dernières années, comme pour le strepto A, une augmentation de l’incidence des
infections invasives. On sait traiter le pneumocoque, mais on ne constate pas de diminution du nombre
d’infections.
4. Localisations
Le portage se faisant au niveau du rhinopharynx c’est surtout au niveau de la sphère ORL et respiratoires
que vont s’installer les infections. Le pneumocoque est surtout responsable d’infections ORL, chez l’enfant
le plus souvent, et respiratoires, chez l’adulte le plus souvent.
La pneumopathie aussi appelée franche lobaire aigue, infections qui se développent vite et les premiers
symptômes arrivent en quelques jours pouvant être à l’origine d’une pleurésie. Les infections ORL sont
généralement moins graves avec des otites, des sinusites, et beaucoup plus rarement des pharyngites
externes. ON peut aussi avoir à partir des foyers respiratoires et ORL, des septicémies, et parfois des
méningites avec des taux de mortalité importante. Il faut savoir que c’est l’agent bactérien le plus souvent
responsable de méningites chez l’homme.
De manière plus anecdotique on peut avoir aussi des péricardites, péritonites, synovites, arthrites, …
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Petite diapo pour bien faire la distinction Adulte /
Enfant
Chez l’enfant on a surtout des infections de type ORL,
alors que chez l’adulte on a un peu plus d’infections de
type respiratoire (en proportion).
Schéma : Taux de mortalité dans les infections invasives.
On voit bien ici que le taux de mortalité est important
notamment lorsqu’on est fragilisé, et progresse avec
l’Age. Globalement on est sur une infection grave qui
peut être fatale si elle n’est pas prise en charge.
5. Importance du terrain pour le pouvoir pathogène
Qu’est ce qui peut favoriser et prédisposer à une infection invasive à pneumocoque ?
 Différents types d’insuffisance d’organe (respiratoire, rénale, cardiaque, hépatique,..)
 Le diabète
 La splénectomie, facteur important au niveau du système immunitaire
 Infections : VIH
 La drépanocytose
 Les âges extrêmes de la vie
 Le tabagisme : par altération des défenses immunitaires locales
Ce schéma reprend tout ce que l’on vient
de dire à l’instant. Tout ce qui peut
diminuer le système immunitaire peut
favoriser les infections à pneumocoque. Là
encore le taux progresse avec l’âge et pour
certaines pathologies la mortalité
augmente à un âge donné en cas
d’infection.
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6. Traitement et prophylaxie
En terme de prise en charge, les ATB bactéricides ont important pour la guérison des infections invasives.
On a donc les  -lactamines : pénicillines ou des cyclosporines. On a des résistances qui fluctuent au cours
du temps qui est en train de régresser parce qu’on utilise aujourd’hui un peu mieux les ATB. On utilise
souvent de l’amoxicilline, mais aussi parfois les céphalosporines de 3e génération associés à des aminosides
notamment dans les cas de méningites.
Ceci est une étude de résistance, c’est la barre bleue ciel qu’il faut regarder. On classe les ATB pour une
souche selon 3 niveaux de résistance : résistant, intermédiaire (délivrés avec des conseils d’utilisation), et
sensible. Le niveau de résistance aux  -lactamines étant à environ 50% sur les souches testées il y a une
15aine d’année et grâce à l’utilisation plus raisonnée des ATB on est aujourd’hui à 20 / 25% de résistance.
Ceci est une publicité pour inciter la population à se faire vacciner contre les pneumocoques.
Aujourd’hui on ne fait encore une fois pas de diagnostic indirect.
Pourquoi … ? Parce qu’il existe différent sous-types de pneumocoques
Mais on est capable de produire des anticorps contre ces pneumocoques grâce à une vaccination.
Il y a une campagne de vaccination des petits et des plus vieux (personnes à risque) donc la vaccination est
proposée soit en fonction de l’âge soit en fonction de co-infections (type VIH), de diminution des défenses
immunitaires, ou chez les splénectomisés par exemple.
(Il faut retenir tous types d’individus à risque qu’il est nécessaire de vacciner systématiquement) .
Il y a deux types de vaccin : un pour l’enfant et un pour l’adulte. En fait, on ne parle pas d’un pneumocoque
mais de plusieurs pneumocoques avec de petites variations antigéniques, on a certains sérotypes. On va
prendre les sérotypes les plus fréquents dans la population pour faire le vaccin. Dans le cas du Prevnar 13
chez l’enfant, ce sont les 13 sérotypes les plus fréquents.
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Le détail du schéma vaccinal n’est pas
à connaître, il est plus là pour notre
culture.
But de la vaccination : diminuer les infections, et ça marche puisque depuis la mise en place de la
vaccination, on note 10 fois moins d’infections à pneumocoque.
Sur ce schéma, on observe une différence de mortalité après
l’apparition des ATB et de la vaccination. On dit qu’il y a
une résistance qui se développe et qu’on n’arrive pas encore
à traiter tout le monde cependant par rapport à ce qui se
passait il y a une dizaine d’années le taux de mortalité à tout
de même bien baissé.
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Par contre on constate que la vaccination a
« fait apparaître » d’autres sérotypes de
pneumocoques. Depuis la vaccination, dans
les années 2000, on a vu une chute du
nombre d’infections invasives, puis petit à
petit une recrudescence des infections sans
pour autant qu’on atteigne à nouveau les
taux d’avant la vaccination, mais ça
augmente.
Ce sont les stéréotypes non vaccinaux (barres
bleues) qui font augmenter à nouveau les cas
d’infections en « prenant la place » des
stéréotypes vaccinaux (barres rouges).
Ces données épidémiologiques sont à surveiller, les vaccins peuvent être reconstitués suivant ces données de
manière assez fréquente. C’est pour cela qu’il y a régulièrement des réactualisations, voir des changements
de vaccins si nécessaire. On a cependant une nette diminution des barres et ensuite une stabilisation.
A bien retenir : Dans les infections à streptocoques les plus dangereuses, il y a les streptocoques A et B dans
les infections particulières, et il y a le pneumocoque qui est très fréquent dans la population générale.
V. Streptocoques non groupables
Il existe aussi des streptocoques non groupables, non hémolytiques ou alpha hémolytique. Ces bactéries se
retrouvent dans la flore ORL. On les retrouve en fait tout le temps dans les expectorations. L’idée c’est de
vérifier qu’il n’y a pas de pneumocoque parmi ces alphas hémolytiques. Ils sont aussi commensaux du tube
digestif et de la voie ORL ainsi que parfois au niveau vaginal.
Ces bactéries sont très peu pathogènes : elles sont essentiellement opportunistes, et elles donnent des
infections dans des cas très faibles (patients immunodéprimés).
Parfois on rencontre ces bactéries dans la bouche (problèmes dentaires) : il y a des petites septicémies se
font. On les voit aussi sur des malformations cardiaques qui les permettent de se fixer au niveau du cœur (
endocardite infectieuse).
Au niveau du traitement, c’est pareil, il n’y a pas trop de problèmes d’antibiotiques (parfois résistances aux
béta lactamines). Elles se rapprochent plus du pneumocoque.
Il existe d’autres streptocoques, notamment ce que l’on appelle C, F et G, qui sont béta hémolytiques. Ils
sont proches du pyogènes (atteintes cutanées, angines et pharyngites). Il a été décrit des cas d’infections
cutanées plus graves que superficielles avec ces espèces. On les identifie selon leurs caractéristiques
biochimiques, et sont sensibles aux antibiotiques.
VI. Les entérocoques
C’est un genre différent. On est dans le genre entérococcus. Notamment ils sont moins sensibles à certains
antibiotiques
1. Habitat - Epidémiologie
Ces germes, bien que commensaux de l’appareil digestif de l’Homme
(entérocoque = coccis du tube
digestif) et des muqueuses génito-urinaires sont au 3è rang des agents responsables d’infections
nosocomiales. C’est dû au caractère opportuniste de leurs infections.
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Elles ont une capacité à résister aux antibiotiques, aux antiseptiques, et aux conditions environnementales
plus importantes que d’autres. On les retrouve notamment dans l’environnement hospitalier.
2. Caractéristiques
27 espèces dont 2 plus fréquemment impliquées dans des infections chez l’Homme
 Enterococcus faecalis (80%)
 Enterococcus faecium (>10%)
Elles sont alpha hémolytiques voire non hémolytiques. On les retrouve beaucoup dans l’environnement.
Agglutination = D (Ac teichoïque)
3. Infections
On les retrouve dans les infections :
 Urinaires
 Abdominales (lésions digestives) angiocloliques, péritonites cholécystites…
 Endocardite moins fréquemment
 Septicémie souvent point de départ digestif
 Surinfection de lésions cutanées (plaie, brulure, ulcère, escarre...) c’est en fait plus une colonisation
qu’une surinfection, sur plaie chronique: elles sont présentes sans rôle pathogène. Parfois on peut
même en avoir besoin pour entrainer une maturation des lésions et une reconstruction tissulaire
 Plus rarement : otite, sinusite, infections dentaires... 4. Traitement
Ils sont moins sensibles aux antibiotiques (c’est lié à leur membrane) que les autres streptocoques :
Pénicillines, carbapénèmes  CMI 10 à 100 fois supérieures aux Streptocoques.
CMI= Concentration minimale inhibitrice. C’est la plus petite concentration qui inhibe (visuellement en
labo) la croissance bactérienne. Cette mesure est souvent plus élevée chez les entérocoques que chez les
streptocoques.
Ils présentent une résistance naturelle aux céphalosporines, classe de Béta lactamine utilisée en première
intention dans les infections hospitalières (spectre large). Mais elles ne marchent pas sur les entérocoques
Le danger de cette classe de bactérie, c’est l’acquisition de résistance. Notamment l’acquisition de résistance
aux glycopeptides, classe thérapeutique qui est d’un intérêt majeur pour la médecine humaine. C’est la
dernière chance contre les GRAM +, le traitement pour lequel on a le moins de résistance décrite (utilisé
pour les staphylocoques dorés que l’on n’arrive pas à identifier, ou résistants… c’est l’artillerie lourde, le
Chuck Norris des antibiotiques).
La problématique est qu’a émergé une résistance à cette classe thérapeutique en Amérique du Nord dû à un
usage massif d’antibiotiques par un élevage vétérinaire. Donc des entérocoques résistants à cette classe ont
émergé. Le danger est que la résistance migre vers le staphylocoque. Tous ces entérocoques sont très
surveillés, et dès qu’on trouve un patient porteur de cette résistance, on gère de manière beaucoup plus
lourde (plus lourde que pour le staphylocoque doré) : isolement très lourd autour du patient pour éviter que
la résistance ne diffuse vers un autre patient.
Cette résistance, qui est exceptionnelle (sur 10 ans, 3 cas à la Réunion), c’est 60% des entérocoques isolés
en médecine humaine. En Europe ils ont eu tendance à beaucoup augmenter dans les années 2000 (Grande
Bretagne avec 80% des souches). Il y a une surveillance qui est faite en France, pour l’instant l’apparition
est encore anecdotique. Mais dès qu’on le détecte, ça met le bazar dans l’hôpital.
/This is it !\
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Annales :
2011 :
2012 :
2014 :
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