Introduction : la petite histoire des hormones
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Dans le monde de la recherche, des nuages apparaissaient
cependant à l’horizon, mais peu de médecins y portaient at-
tention. Les unes après les autres, les études montraient que
l’œstrogène oral était probablement associé à une augmenta-
tion faible mais certaine du cancer du sein, et que l’addition
du MPA au cocktail d’hormones augmentait ce risque. Qui
plus est, des études sur les primates indiquaient que même si
l’œstrogène avait des effets positifs sur le système cardio-
vasculaire, le MPA contrecarrait ces bienfaits chez les fem-
mes qui le prenaient. Les études ont également montré que
le MPA, administré seul comme contraceptif, avait un im-
pact négatif sur la densité osseuse. Les nuages à l’horizon
s’amoncelaient et laissaient présager un orage !
À la fin des années 80, de nombreuses études avaient été
menées sur les effets des hormones sur les animaux, les cel-
lules humaines et le corps humain. Les rapports de recherche
ainsi rédigés pourraient facilement remplir votre salle fami-
liale. Il y avait de plus en plus d’évidence que la THS aug-
mentait les risques de cancer du sein et de maladies cardio-
vasculaires, mais il y avait en même temps suffisamment de
données indiquant que l’œstrogène était bénéfique pour les
os, le cerveau, le système urogénital et la peau. Donc, per-
sonne ne s’inquiétait outre mesure.
Éventuellement, pour résoudre les contradictions appa-
rentes dans les données émanant des recherches, on a entre-
pris des études à vaste échelle avec des milliers de
participantes et on a analysé avec soin les divers résultats
pour déterminer si les bienfaits de la THS l’emportaient sur
les risques. Pendant l’été 2002, l’orage a finalement éclaté.
L’étude « Women’s Health Initiative », portant sur 16 000
femmes, a examiné la THS combinée et a constaté que les
bienfaits escomptés de la prise d’œstrogène équin et de
MPA ne justifiaient tout simplement pas les risques. Une