
L’ACCUEIL DU PATIENT DRÉPANOCYTAIRE EN CRISE ALCIQUE
La réflexion engagée par les soignants sur la
«
crise
»
algique drépanocytaire a débuté par une recherche de
ce que représente la douleur. Si l’on prend la définition
du Comité de taxonomie de
«
L’international Associa-
tion for the Study of Pain
»
(IASP)
c’est :
«
Une sensation désagréable et une expérience émo-
tionnelle en réponse à une atteinte tissulaire réelle ou
potentielle décrite en ces termes.
»
La douleur semble donc se composer de différents
éléments, un stimulus physique ou mental, une sensa-
tion physique de souffrance et la réaction du patient qui
subit.
Le patient drépanocytaire arrivant en
«
crise algique
b>
subit effectivement ces différents éléments. En premier
lieu, l’infirmière doit
«
croire
»
le malade, car les épi-
sodes algiques sont d’une douleur intense, insuppmta-
ble et sont la hantise du patient et de son entourage.
Communiquer sa douleur est impossible et endurer sa
douleur est affaire de culture et de personne, alors le
moins que le patient puisse nous demander est le crédit
mais aussi l’empressement et l’efficacité à le soulager.
La
«
crise algique
»
va par ailleurs, à plus ou moins long
terme, entraîner une dégradation physique incompré-
hensible et
mutilante
pour le patient Wcrose de han-
che, atteintes
neuro-sensorielles,
ulcères de jambe,
priapisme).
Le drépanocytaire est conscient de cette
dégradation et peut parfois considérer sa maladie
comme un mauvais sort ou une punition. Cependant
souvent, il vit cette crise comme porteuse d’un risque
de
mort
prochaine. Pour toutes ces raisons, la relation
soignant/soigné
est au premier plan. L’élaboration
d’une stratégie en soins infirmiers est donc primordiale.
Cette réflexion engagée par les soignants sur
«
la crise
algique
»
drépanocytaire et sa prévention doit donc
permettre d’améliorer les connaissances dans tous,ses
aspects, avec comme bénéfices attendus l’instauration
d’une relation de confiance avec le patient et une
intervention plus active de celui-ci dans sa propre prise
en charge.
Les questions posées en pratique par cette étude sont
de deux ordres :
1)
L’évaluation de la crise algique comprenant :
-
l’évolution sous traitement
;
-
l’évaluation par le personnel de la douleur des
patients : l’extériorisation fréquente des signes de dou-
leur gêne-t-elle l’appréciation de la douleur par le
personnel
!
2)
Les particularités culturelles
et/ou
sociales de cette
maladie comprenant :
-
le positionnement du patient face à cette maladie
héréditaire chronique avec paroxysmes ;
-
la connaissance de la maladie et
«
l’autogestion
»
de cette maladie par le patient et/ou les proches.
MÉTHODOLOGIE
1. Cadre du travail
L’étude a été réalisée dans le Centre de Drépanocytose
et des Thalassémies de l’hôpital Henri Monder. Cette
structure prend en charge les patients arrivant en
«
crise
algique
»
drépanocytaire. Un bilan fait par un médecin
à l’arrivée du patient permet de choisir entre une ad-
mission ambulatoire dans ce Centre ou une hospitali-
sation aux Urgences de l’hôpital si la
«
crise
»
paraît
nécessiter des éléments thérapeutiques et de sur-
veillance autres que ceux de la douleur (fièvre, difficul-
té respiratoire, grossesse, déshydratation importante).
Les infirmières (4) et aides-soignants (2) présents actuel-
lement ont tous participé à l’ouverture de ce Centre en
1994. Ils ont suivi des cours sur cette pathologie. Ces
cours ayant été donnés par des médecins du Centre de
Drépanocytose ou des médecins du Centre de Transfu-
sion Sanguine rattachés à l’hôpital Henri Monder.
Les patients étudiés sont des patients en crise algique
non compliquée c’est-à-dire ne présentant ni fièvre ni
douleur thoracique ou abdominale pouvant évoquer
une complication chirurgicale
et/ou
médicale. En d’au-
tres termes, les patients étudiés dans ce travail sont a
priori en situation ambulatoire, c’est-à-diredevantquit-
ter l’hôpital avant la fin de la journée.
Le protocole de traitement de la douleur était systéma-
tisé et comportait :
-
Prodafalgan
intraveineux, 2
g
en 30 minutes.
-
Profénid IV, 100 mg dans 100 ml en 30 minutes.
-
Perfusion C5,50
ml/kg
+
NaCI
4g/l; KCI
2gIL.
-
Avec Vichy ou Bicarbonate, 14
%dperiusion).
-
02 si
Sa02
<
95
%.
2. Outils de recueil
Les soignants ont travaillé sur deux types de question-:
naires.