Cadre Supérieur Infirmier L’ACCUEIL DU PATIENT DRÉPANOCYTAIRE EN CRISE ALCIQUE Avec la participation~des infirmières et des aide-soignantes Mélanie ARAS, Véronique SURON, Monique GUILHEM, Annie PIQUEMAL, Patrick RICHARD,~Josiane SEVERIN Centre de la DrépanocytoSe et des Thalassémies, hôpital Henri Monder AP-HP pour 80 % originaires des Départements d’outre-Mer ou d’Afrique noire et pour 20 % des sujets originaires d’Europe ou d’Afrique du Nord. A côté de l’anémie hémolytique chronique qui gêne peu les patients, les accidents vax>-occlusifs, entraînant des crises douloureuses ostéoarticulaires &OU abdominales, sont les manifestations principales de cette. maladie. Ces crises constituent l’aspect le plus invalidant de la drépanocytose par leur caractère imprévisible, douloureux, leur retentissement multiple sur l’individu, son environnement familial social et professionnet. La drépanocytose a bénéficié d’un grand nombre de progrès diagnostiques et thérapeutiques qui améliorent la prévention de cette maladie mais il n’existe toujours pas de traitement curatif radical (hormis l’éventualité d’une greffe de moelle). INTRODUCTION La drépanocytose ou anémie falciforme, est une maladie héréditaire du sang, due à une anomalie de I’hémoglobine contenue dans les globules rouges assurant le transport de l’oxygène dans les tissus (iconographie, physiologie du globule rouge, Annexe 1). C’est actuellement une maladie rencontrée couramment dans les services hospitaliers de pédiatrie et d’adultes en Ile de France (1 enfant sur 1 500 naît drépanocytaire et le nombre estimé de patients en Ile-de-France dépasse 3 000). Cette maladie est également rec~%~~e par I’OMS comme l’une des plus importantes maladies génétiques dans le monde. Les drépanocytaires sont Le Centre de la Drépanocytose et des Thalassémies de l’hôpital Henri Monder comprend quatre lits d’hospitalisation pouvant accueillir dix à quinze patients par jour et un secteur de consultation. Inauguré en 1994, la spécificité de ce Centre est donc de rassembler dans un même lieu un ensemble de moyens (consultation, hospitalisation, laboratoire) permettant de prendre en charge les patients de façon globale, prise en charge rendue parfois délicate du fait des particularités ethnosocio-culturelles des patients. Ce Centre n’a pas d’équivalent en France Métropolitaine, et son mode d’organisation paramédicale et médicale intègre toutes les facettes de cette maladie chronique émaillée de complications aiguës fréquentes. PROBLÉMATIQUE L’intensité de la douleur dans cette maladie déroute IE soignant, elle est source pour le patient de souffrance extrême et parfois de < désir de mort ». 16 Recherche en soins infirmiers Na 48 -Mars 1’397 L’ACCUEIL DU PATIENT DRÉPANOCYTAIRE EN CRISE ALCIQUE La réflexion engagée par les soignants sur la « crise » algique drépanocytaire a débuté par une recherche de ce que représente la douleur. Si l’on prend la définition du Comité de taxonomie de « L’international Association for the Study of Pain » (IASP) c’est : « Une sensation désagréable et une expérience émotionnelle en réponse à une atteinte tissulaire réelle ou potentielle décrite en ces termes. » La douleur semble donc se composer de différents éléments, un stimulus physique ou mental, une sensation physique de souffrance et la réaction du patient qui subit. Le patient drépanocytaire arrivant en « crise algique b> subit effectivement ces différents éléments. En premier lieu, l’infirmière doit « croire » le malade, car les épisodes algiques sont d’une douleur intense, insuppmtable et sont la hantise du patient et de son entourage. Communiquer sa douleur est impossible et endurer sa douleur est affaire de culture et de personne, alors le moins que le patient puisse nous demander est le crédit mais aussi l’empressement et l’efficacité à le soulager. La « crise algique » va par ailleurs, à plus ou moins long terme, entraîner une dégradation physique incompréhensible et mutilante pour le patient Wcrose de hanche, atteintes neuro-sensorielles, ulcères de jambe, priapisme). Le drépanocytaire est conscient de cette dégradation et peut parfois considérer sa maladie comme un mauvais sort ou une punition. Cependant souvent, il vit cette crise comme porteuse d’un risque de mort prochaine. Pour toutes ces raisons, la relation soignant/soigné est au premier plan. L’élaboration d’une stratégie en soins infirmiers est donc primordiale. Cette réflexion engagée par les soignants sur « la crise algique » drépanocytaire et sa prévention doit donc permettre d’améliorer les connaissances dans tous,ses aspects, avec comme bénéfices attendus l’instauration d’une relation de confiance avec le patient et une intervention plus active de celui-ci dans sa propre prise en charge. Les questions posées en pratique par cette étude sont de deux ordres : 1) L’évaluation de la crise algique comprenant : - l’évolution sous traitement ; - l’évaluation par le personnel de la douleur des patients : l’extériorisation fréquente des signes de douleur gêne-t-elle l’appréciation de la douleur par le personnel ! 2) Les particularités culturelles et/ou sociales de cette maladie comprenant : - le positionnement du patient face à cette maladie héréditaire chronique avec paroxysmes ; - la connaissance de la maladie et « l’autogestion » de cette maladie par le patient et/ou les proches. MÉTHODOLOGIE 1. Cadre du travail L’étude a été réalisée dans le Centre de Drépanocytose et des Thalassémies de l’hôpital Henri Monder. Cette structure prend en charge les patients arrivant en « crise algique » drépanocytaire. Un bilan fait par un médecin à l’arrivée du patient permet de choisir entre une admission ambulatoire dans ce Centre ou une hospitalisation aux Urgences de l’hôpital si la « crise » paraît nécessiter des éléments thérapeutiques et de surveillance autres que ceux de la douleur (fièvre, difficulté respiratoire, grossesse, déshydratation importante). Les infirmières (4) et aides-soignants (2) présents actuellement ont tous participé à l’ouverture de ce Centre en 1994. Ils ont suivi des cours sur cette pathologie. Ces cours ayant été donnés par des médecins du Centre de Drépanocytose ou des médecins du Centre de Transfusion Sanguine rattachés à l’hôpital Henri Monder. Les patients étudiés sont des patients en crise algique non compliquée c’est-à-dire ne présentant ni fièvre ni douleur thoracique ou abdominale pouvant évoquer une complication chirurgicale et/ou médicale. En d’autres termes, les patients étudiés dans ce travail sont a priori en situation ambulatoire, c’est-à-diredevantquitter l’hôpital avant la fin de la journée. Le protocole de traitement de la douleur était systématisé et comportait : - Prodafalgan intraveineux, 2 g en 30 minutes. - Profénid IV, 100 mg dans 100 ml en 30 minutes. - Perfusion C5,50 ml/kg + NaCI 4g/l; KCI 2gIL. - Avec Vichy ou Bicarbonate, 14 %dperiusion). - 02 si Sa02 < 95 %. 2. Outils de recueil Les soignants ont travaillé sur deux types de question-: naires. 2.A. Questionnaire 1 (Annexe 2) Analyse de la « crise douloureuse » drépanocytaire traitée à l’hôpital de jour du centre, ses caractéristiques (analyse par le soignant et le patient). Les paramètres ont été mesurés à l’arrivée, à 30 minutes, 1 h, 2 h, 4 h après l’arrivée du patient. CeS mesures ont été réalisées de façon systématique, sauf si le patient s’endormait, dans ce cas l’évaluation était faite à la période suivante. Nous avons essayé de faire apparaître différents axes : Données médicales, permettant une survei//ance de /‘état physique du patient. Ces donnéés ont été analysées à partir des questions N” 5 (pouls, pression artérielle, saturation capillaire en oxygène sans apport d’Oz, fiéquence respiratoire, diurèse) no 9 - n” 10 - no Il (sédatien) - No14 (la nécessité d’un arrêt de travail). l - Données sur /‘appréciation de /‘évolution de /a douleur et de son traitement. Ces données ont été atialysées suivant l’appréciation de l’infirmière prenant en charge le patient à partir des questions : N” 1, score de la douleur : - 1 : pas de douleur - 2 : douleur mineure - 3 : douleur modérée - 4 : douleur intense. N” i3, le devenir du patient vers une hospitalisation est toujours secondaire à une persistance de la douleur, EVA supérieur à 5. l Données par rapport au rôle propre infirmier. Ces questions ont été analysées à partir des questions No 6, installation du patient algique : -- 1 : sans aide - 2 : avec aide + besoin de chaleur - 3 : avec aide + cerceau - 4 : avec aide + chaleur + cerceau. N” 12, massages. Données psychologiques pouvant avoir une répercussion sur la douleur ressentie par le patient. Ces données ont été analysées à partir des questions N” 7 évaluation du stress : l - 1~ :-ne paraît pas stressé - 2 : paraît peu stressé - 3 : angoissé découragé A 4 : agité. N” 8, rôle de la famille : - 1’ Tenvironnement familial ‘non stressant - 2 : environnement familial stressant. 2.8. Q,uestionnaire N” 2, localisation prédominante de la douleur : - 1 : membres supérieurs - 2 :.membres inférieurs - 3 : thorax - 4 : abdomen - 5 : dos - 6 : tête. N” 3, notation en mm de l’échelle visu$lle analogique donnée au patient. L’échelle visuelle analogiqw (EVA) est une échelle unidimensionnelle continue graduée de 0 à 100 mm. Elle se présente sous la forme d’une réglette à deux faces. Une face concernant le patient ; sur cette face se trouve un curseur, celui-ci peut être déplacé du point « pas de douleur. au point « douleur maximale ». Le patient se positionne en fonction du niveau de sa douleur. Une face destinée à l’infirmière; cette face comporte une échelle numérotée de 0 (absente de douleur) à 10 (douleur maximale) et permet à l’infirmière de chiffrer la douleur du patient. N” 4, score de sédation : - 1 : éveillé - 2 : somnolent, mais facile à réveiller - 3 : somnolent difficile à réveiller - 4 : coma. 2 (Ame!~? 3) L’objectif de ce questionnaire, rempli en totalité par le patient, aidé si nécessaire par une infirmière du Centre lors d’une consultation variant entre 10 et 20 jours après l’hospitalisation du patient; permettait alors de déterminer deux axes : - une évaluation rétrospective de /a crise par le patient. Ces donn+s ont été analysées à partir des questions ; a-b-c -d sowenir de I’EVA, délai d’arrivée, facteurs déclenchants, nature du soulagement à I’arrivée ; - une évaluation post-critique, orientée sur la situation psychologique en rapport avec la pathologie et l’éducation &I patient. Cgs données ont été analysées à partir’des questions ; e f ‘g - h - i j - évaluation comportementale de LINTON, connaissances de la prophylaxie des crises algiques, désirs d’information. 2.C. Analyse statistique Les résultats de ces deux questionnaires ont été analysés au plan statistique par les tests appropriés (Chi-2, corrélation linéaire, ANOVA), après saisie des données daris le logiciel Statview 4.5 (Macintosh). Les résultats ont été exprimés soit en moyenne * écart type, soit par une distribution en fréquence selon le cas, 18 Recherche en soins infirmiers N” 48 -Mars 1937 L’ACCUEIL DU PATIENT DRÉPANOCYTAIRE EN CRISE ALGIQUE soit en médiane et écarts extérieurs. Les différences ont été considérées comme significatives pour un p inférieur à 0,05. Figure 1 E VA (mm) 10(l- RÉSULTATS 8C )1. Caractéristiques générales de la population Cinquante et un patients ont été évalu& a chacune des deux parties de cette enquête. En raison d’une distribution bimodale de l’âge des patients, les résultats sont présentés en médiane et valeur minimum-maximum. La médiane de l’âge de la population est de 32 ans avec des valeurs extrêmes de 16 et 48 ans. Les patients sont de sexe féminin dans 75 % des cas .La drépanocytose est une forme SS dans 90% des cas (46/51), SI3 dans 4 % des cas (2/51) et SC dans 6 % des cas (3/51). La forme SS était significativement plus fréquente chez les femmes (95 % versus 77 %, p = 0,04). Le délai entre le début de la douleur et l’arrivée au Centre varie entre 1 et 4 heures (pour 1 patient450 heures). Cependant 57 % (28/51 patients) se présentent moins de 12 heures apr&s les premiers symptômes. Le délai d’arrivée n’est pas significativement différent selon le sexe des patients (20,5 f: 25/5 heures versus 18,4 f 24,7 heures, p = OJO). 2. Douleur et thérapeutique La douleur à l’arrivée est intense (EVA. 59 k 24 mm) et diminue progressivement au cours des deux premières heures pour se stabiliser autour de 25-30 mm. La réduction de la douleur est significative dès la première heure (p = < 0,001) (figure 1). La comparaison des scores douloureux et de leur évolution montre une différence significative entre les deux sexes (p < 0,001). En effet, la douleur est significativement plus intense chez les femmes. D’une façon générale, il existe une corrélation négative entre l’intensité de la douleur et le délai d’arrivée. En d’autres termes, plus la douleur est intense, plis le patient se présente tôt au centre. Cependant, cette relation n’est pas très importante (r = 0,09 ; p = 0,52). II semble exister une relation entre l’importance de la douleur initiale et le devenir du patient, en d’autres termes, une crise douloureuse intense est plus souvent 60 40 20 0 Arrivée 1 h-ure 2 h e u r e s 4 heures s o u-.v e n. i r suivie d’une hospitalisation qu’une crise douloureuse mineure. Cinq patients ont du être hospitalisés (5/51) soit 10 %. L’analyse statistique révèle que les femmes sont moins hospitalisées que les hommes (55 versus 90 %, p = 0,Ol) (figure 2). Nous n’avons pas retrouvé de liaison significative la forme génétique de drépanocytose et l’intensité douleur (p = 0,06). Cependant en raison du effectif des groupes SR ,SC, cette conclusion vérifier. entre de la faible est à Les infirmières ont évalué à chaque temps la douleur des patients selon une description en quatre catégories : absence de douleur, douleur mineure, douleur modérée et douleur intense. D’une façon générale et à chaque temps, il existe une relation précise entre I’intensité de la douleur évaluée par le patient et par l’infirmière (figure 3). Les distorsions enregistrées surviennent pour les douleurs intenses et modérées pour lesquelles l’écart est toujours dans le sens d’une sous-estimation. 3. Evaluation rétrospective de l’intensité de la Figure 2 100 crise algique EVA(mm) Lors du questionnaire réalisé à distance de la crise, la valeur d’EVA donnée rétrospectivement par les patients pour leur douleur à l’arrivée lors de la crise était de 65 2 24 mm. Cette valeur moyenne était non significativement différente de la valeur moyenne obtenue le jour de la crise (59 k 24 mm). Cependant, la corrélation linéaire entre ces deux valeurs montre une corrélation modeste (r = 0,42 ; p = 0,031 avec une sous-estimation de la douleur forte et une surestimation de la douleur faible lors de l’évaluation rétrospective (figure 4). 60 0 EtO”r au domicile hospitalisation à domicile hospitalisation La qualité du souvenir n’est donc pas excelleme, ou peut-être faut-il chercher les composantes du souvenir, autres que la seule intensité douloureuse. Figure 4 Figure 3. Evaluation de la douleur par l’infirmière 100 0 o o ooa x C 0 20 0 0: 0 0 0 I 20 40 60 80 100 Souvenir EVA (mm) EVA aride (mm) = 28 + 0.5 x Souvenir EVA, r = 0.42 4) Données médicales au cours de la crise algique Parmi les facteurs ayant permis le soulagement de la douleur de la crise, les patients perçoivent l’efficacité des médicaments administrés comme l’élément principal. En effet, 24/48 patients (50 %) considèrent que le facteur de soulagement principal est l’administration des antalgiques. La fréquence cardiaque a diminué significativement une heure après l’admission (p < 0,OOOl) puis est restée stable jusqu’à la sortie. Les variations de pression artérielle n’ont pas été significatives au cours du traitement (p=O,12). La saturation artérielle en oxygène (Sa021 a augmenté significativement (p = 0,Ol) dès la première heure de traitement puis est restée élevée et stable jusqu’à la sortie (figure 5). Recherche en soins infirmiers No48 - Mars 1997 L’ACCUEIL DU PATIENT DRÉPANOCYTAIRE EN CRISE ALGIQUE Figure 5. Saturation artérielle en oxygène 160 + F. cardiaque (n/min) ---W--- P. art. syst. (mmHg) - A - “ “ - - sao, c%) Figure 6. Fréquence respiratoire 32 Fr&quence respiratoire (nhin) 30 140 28 . <. . . . . . . . . . . . , . 120 26 : 100 ~ 24 *q ,,,_,,,_ ,.l,,_.,,_.. ++ _...... “..+ 22 l 80 20 18 w 60 arrivde 1 heure 2 heures * ‘\( arrivde 1 heure 2 heures 4 heures 4 heures * p < 0.05 “erS”S 2dm-3 mesures La fréquence respiratoire a diminué significativement dès la première heure du traitement (figure 6). 5) Facteurs déclenchants de la crise Dans 27 % des cas (13/48), aucun facteur déclenchant net n’est retrouvé Un effort, le froid ou une pathologie intercurrente, sont à l’origine de 56 % des crises. Les autres facteurs déclenchants sont plus rarement en cause. 6) Positionnement psychologique du patient vis à vis de sa maladie et éducation A distance de la crise, 68 % des patients n’éprouvent soit aucune douleur soit une douleur mineure. Inverse- ment, 16 % d’entre eux éprouvent une douleur très invalidante. Nous n’avons retrouvé aucune corrélation significative entre la douleur post-critique (évaluée par l’échelle de LINTON) et I’EVA d’arrivée en crise d’une part et I’EVA de fin de crise d’autre part. La douleur résiduelle à distance de la crise n’est corréIée ni au sexe du patient ni à la présence d’un (des) sentiment(s) évalués. Parmi les sentiments exprimés, c’est plus souvent l’anxiété qui domine (15/49 patients soit 31 %). Les sentiments prédominants à distance de la crise ne sont pas corrélés à l’importance de la douleur lors de la crise ni au délai d’arrivée au Centre. Tous les moyens proposés pour éviter une nouvelle crise, ont été trouvés efficaces par la grande majorité des patients (tableau 1). Cependant 51 % des patients connaissent mal les traitements médicaux kmtalgiques et autres) et souhaitent dans une grande majorité des cas avoir une information précise sur leur maladie. d’&iter !a survenue d’une crise. Ceci suggère que la connaissance de la maladie n’est que partielle, ignorée ou inadaptée par rapport aux conditions de vie ou aux prkxcu~ations immédiates du patient. Tableau 1 Moyens pouvant éviter une nouvelle crise douloureuse . MOYENS / Eviter le froid ou les grandes 1 EFFICACE 1 chaleurs I 88% Boire de l’eau 92 % Eviter les efforts qui essouflent ,94 % Respecter une dur& suffisante de sommeil 73% 1 Plusieurs réflexions engagées par le personnel paramédical et médical prennent alors toutes leurs dimensi06 : l Le ri3le propre de l’infirmière orienté sur l’éducation et la prévention personnalisée lors de consultation/conseil en soins infirmiers. 1 96% l Le raie d’un psychologue au sein du Centre de drépanocytose. Venir en consultation régulièrement Le développement d’une coordination entre médecins hospitaliers et médecins traitants. Prise régulière des médicaments l Etre bien informés de la maladie La formation des soignants extérieurs (urgences, HAD, hospitalisation) par l’élaboration d’un guide. l CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE La crise drépanocytaire est caractérisée par une douleur intense, le traitement proposé en hôpital de jour apporte une amélioration efficace, mais il persiste souvent une douleur résiduelle. Il serait intkressant d’envisager une prise en charge encore plus active de cette douleur permettant d’espérer ainsi que les patients retournent au domicile avec une récupkation d’autonomie maximale et sans douleur résiduelle. Il] CALACTEROS CF.). - Drépanocytose et culture. L’enfant malade et le monde médical. Centre Intemational de /‘Enfance. Syros 1993. [21 GALACTEROS CF.). - Dimensions sociales et culturelles de la prise en charge des patients atteints de drépanocytose. Flammarion Médecine-Sciences. Jour- L’intensité de la douleur à l’arrivée semble,avoir une valeur pronostique : une douleur intense exposerait à un risque accru d’hospitalisation. nées Parisiennes de Pédiatrie, 1994 : 257-264. 131 BACHIR CD.), BEAUVAIS (PJ. - Prise en charge des patients drépanocytaires. La revue du praticien (Paris), 1992 ; 42 : 1900-l 906. Par ailleurs les paramètres tels que fréquence respiratoire, fréquence cardiaque, qui diminuent parallèlement à I’EVA, sont probablement importants a considérer. I41 BACHER (D.), CALACTEROS CF.). - Prise en charge des maladies drépanocytaires. Dans de bonnes conditions, L’espérance de vie des drépanocytaires dépasse 40 ans. La Revue du Praticien. Médecine Générale, no 71 du 9 octobre 1989 ; 53-60. Les infirmières apprécient globalement correctement l’intensité de la douleur mais ont tendance à la sous-estimer pour les douleurs modérées et intenses et surtout après traitement de celle-ci. Les patients n’ont pas un souvenir très précis de la douleur de la crise etont tendance à la surestimer ou sous-estimer.. D’autres facteurs (psychologiques et/ou sociaux) doivent certainement intervenir dans ce souvenir. Une cause déclenchante est retrouvk dans plus de la moitié des cas et les patients connaissent les risques associés à ces facteurs déclenchants dans 90 % des cas. Cependant cette connaissance ne leur ~a pas permis 151 ZOHOUN (I.S.), MERAULT (G.), REINETTE (PJ, ROSA 0.). - Politique de santé et drépanocytose. La Revue du Praticien (Paris), 1992 ; 42 : 1873-l 877. [61 GOLDCHER (A.). -Conseil Génétique et Drépanocytose. La Revue du Praticien (Paris), 1992 ; 42 : 1896-l 897. [71 BOUREAU (F.),,MA ALLA, LUU CM.). - Evaluation de la douleur par l’infirmière. Dossier du Centre d’évaluation et de traitement de la douleur. Hôpital SaintAntoine. Paris. 22 Recherche en soins infirmiers N-48 -Mars 1997 L’ACCUEIL DU PATIENT DRÉPANOCYTAIRE EN CRISE ALGIQUE 181 BOUREAU CF.), DOUBRÈRE (J.F.), LUU CM.). Conduite à tenir vis-à-vis d’une douleur chronique. Editions techniques. Fncyd. Med. Chir. (Paris, France) Anesthésie-Réanimation 36.551 AGIO, 9P. [14] REDELMEIER (D.A.), Da. KAHNEMAN. - Patients’memories of painful medical treatments : realtime and retrospective evaluation of two minimally invasive procedures. Pain, 1996 ; 66 : 3-8. 191 BOURREAU CF.), LUU CM.), HERICORD (P)., Evaluation de l’intensité de la douleur au Service d’Accueil et des Urgences. Intérêt des échelles d’évaluation. Réanimation Urgence, 1993 ; 2 : 331-335. [151 MORLEY (S.J.J. - Reliability and accuracy memory for acute pain. Pain, 1994 ; 57 : 131-I 32. 1101 BRUXELLE (J.), MARQUEZ CC.), VALADE CD.). L’effet placebo dans le traitement de la douleur. Douleur et analgésie. l-l 9-25 ; 1988 : 19-25. [l 11 BRUXELLE (J.).- Pharmacologie des antalgiques. Impact Médecin, les dossiers du praticien $201. Douleurs aiguës, les antalgiques. VII. [121 WATERS (J.). - Pain From sickle-cell sing times, crisis. Nur- 1995 ; 91. [131 ERSKINE (A.), MORLEY (S.I.), PEARCE (5). Memory for pain : a review Pain, 1990 ; 41 : 225.265. ,ANNEXE Recherche en soins infirmiers of [161 SAMUELS-REID (J.H.1, MD. Common Problems in Sickle Cell disease. American Family Physician, May 1, 1994. [171 C H O I N I È R E CM.), MELZACK (R.), GIRARD (NJ, RONDEAU u.) and PAQUIN (M.J.). - Pain, 1990 ; 40 : 143-I 52. [le] LAVIES (N.), HART CL.), ROUNSEFELL (B.), RUNCIMAN (W.). - Identification of patient, medical and nursing staff attitudes to postoperative opivid analgesia : Stage 1 of a longitudinal Study of postopérative analgesia. Pain, 1992 ; 48 : 313-319. [19] WARD (S.J.). - Sickle cell pain crisis. The Lancet, 1996 ; 347 : 261-262. 1 No 48 -Mars 1997 ANNEXE 2 ~,’ &estionnair~ 1 -. Date : Heure d’aniv& : -1 ., Poids habituel : Poids du jour : Traitement en cours : Forme de Drépanoîytose .ouil() : SS (1) non2( ) Sfi (2) kqtel : SC (3) GRILLE D’EVALUATION DE LA DOULEUR I I T E M f HEURE lh ULocalisation p&minante de la douleur par le patient 41 Score de S&ati~n * PLS Constantes FR 1 SA02 TRAITEMENT 91 Antalgique prescrit Posologie 101 Posologie P C A Bolus accord& r>^l..^ A^_^.. AL ^^_I^..^.i^... UVIUJ “CIIIIuI”G> pal 1c puwr 1 Il Apport hydrique cumuk (ml) ,121 Massage (fl-) 1U Devenir du patient 24 Recherche en soins infirmiers N” 48 - Mars 1997 2h 4h Sortie sx I i-e L’ACCUEIL DU PATIENT DRÉPANOCYTAIRE EN CRISE ALCIQUE GRILLE D’ÉVALUATION DE LA DOULEUR 1 : sans aide 2 : avec aide + besoin de chaleur 3 : avec aide + cerceau 4 : avec aide + chaleur + cerceau 1. score de douleur 1 : pas de douleur 2 : douleur mineure 3 : douleur modérée 4 : douleur intense I.Evaluation du stress 2. Localisation prédominante 1 2 3 4 5 6 : : : : : : 1: 2: 3 : 4 : membres supérieurs membres inférieurs thorax abdomen dos tête ne Daraît oas stressé parkt pe; stressé angoissé, découragé agité 8. Rôle de la prkence de la famille pendant le séjour à I+~DI 4. Score de sédation 1 : environnement familial non stressant 2 : environnement familial stressant 1 : éveillé 2 : somnolent. mais facile à réveiller 13. Devenir du patient 3 : somnolent; difficile à réveiller 4 : coma 1 2 3 6. Installation dans le lit et à l’arrivée domicile HAD hospitalisation ANNEXE 3 Questionnaire 2 Date : b) Intensité de la douleur lors de la crise * Arrêt de travail ou Interruption scolaire : EVA... 1 Respecté 2 - Non respecté 3 - Demande de prolon@ion 4 Ne travaille pas c) Délai entre le début de la crise et l’arrivée à I’Hôpital (heures) 1. Evaluation rétrospective de la crise par le patient a) Facteur ayant déclenché la crise d) Qu’est-ce qui vous a le plus soulagé à l’arrivée à I’Hôpital de jour klasser le principal) 1 : pas de facteur évident 2 : effort 3 : froid 4 : alcool 5 : maladie associée kx : grippe) 6 : écart de température extérieure 7 : grossesse 2 3 4 5 6 7 1 accueil alitement présence du personnel hospitalier les massages la chaleur (couverture...) le cerceau les médicaments 25 Recherche en soins infirmiers NO48 Mars 1997 : II. Evaluation post-critique, du patient orientée sur l’éducation 1 EFFICACE 1 NON 1 e) Laquelle, parmi ces propositions, correspond le mieux à votre situation ce jour : (Evaluation comportement& de LINTON) 1 : Pas de douleur 2 : Douleur présente mais peut être ignorée 3 : Douleur présente, ne peut être ignorée mais n’interfère pas avec les activités quotidiennes 4 : Douleur présente, ne peut être ignorée et interfère avec la concentration 5 : Douleur présente, ne peut être ignorée, interfère avec toutes les tâches sauf celles concernant les besoins fondamentaux tels que toilette et alimentation 6 : Douleur présente, ne peut être ignorée. Le repos ou l’alitement sont nécessaires 5) Ne pas consommer d’alcool I 6) Faire des bilans de santé ( l 0 Depuis votre hospitalisation, votre état de santé a-t-il suscité chez vous les sentiments ou les sensatiotis suivantes (citer celui ou celle qui correspond le mieux à votre analyse) (1 seule réponse) : 1 : de la tristesse 2 : de l’anxiété 3 : des préoccupations par rapport à l’image que vous donnez aux autres 4 : de la colère 5 : de la culpabilité 6 : de la solitude 7 : de la perte de confiance en soi h) Quand vous êtes en crise, quels médicaments prenez-vous et à quelle dose ? g) Pouvez-vous me dire si vous pensez que l’un des moyens suivants pourrait vous éviter une nouvelle crise douloureuse. jleqésireriez-vous plus d’informations sur votre mala- oui 1 2 i) Connaissez-vous les effets bénéfiques et secondaires de ces médicaments ? oui 1 non 2 (à vérifier par l’infirmière lors de l’interrogatoire) non Pourquoi ?