Cette traçabilité doit être garantie pour tous les actes de soins dont le patient a été l’objet. Il permet de
suivre et de comprendre le parcours hospitalier du patient et est donc essentiel pour assurer la
continuité des soins.
Les informations que contient le dossier doivent pouvoir être partagées avec les
professionnels qui prendront le relais au retour à domicile du patient ou lors de son transfert dans un
autre établissement de soins. Il appartient donc à chaque personne qui consigne des informations
dans le dossier de le faire de manière compréhensible pour tous et de noter des éléments primordiaux
pour le patient. Le dossier est le support privilégié de l’évaluation de la qualité des soins.
Sans une bonne tenue du dossier, cette évaluation objective est impossible
DOSSIER DU PATIENT ET DOSSIER DES SOINS INFIRMIERS
Le dossier de soins est une composante essentielle du dossier patient. La responsabilité de
réaliser un dossier des soins infirmiers relève du rôle propre de l’infirmière. Il doit contenir toutes les
informations pertinentes sur les problèmes de santé, les diagnostics infirmiers, les observations
pendant le séjour, les feuilles de transmissions infirmières, les interventions de soins, les fiches de
liaison interservices, la fiche de synthèse élaborée à la sortie du patient et la fiche de liaison pour les
modalités de suivi du patient.
Toutes les informations de dossier de soins doivent être identifiées (signées et datées), le
responsable des écrits et des actes devant être clairement identifié (nom et fonction).
Selon l’arrêté du 22 juillet 1994 et la circulaire 93-31 du 19 janvier 1996, les aides-soignantes et les
auxiliaires de puériculture consignent leurs observations et leurs actions dans le dossier de soins.
Il est mentionné dans les recommandations publiées par l’Agence Nationale d’Accréditation et
d’Evaluation en Santé que « l’infirmière, tout au long du séjour de la personne soignée, renseigne le
dossier de soins infirmiers. Elle veille à l’exactitude et au respect de la confidentialité des informations
notées par elle-même, par les aides-soignants, les auxiliaires de puériculture, les aides médico-
psychologiques et les stagiaires du service infirmier »
DOSSIER ET SECRET PROFESSIONNEL
D’autre part, il est précisé que « l’infirmière, quel que soit son mode d’exercice, doit veiller à la
protection contre toute indiscrétion de ses fiches de soins et des documents qu’elle peut détenir
concernant les patients qu’elle prend en charge »
Le dossier du patient est un document qui relève à la fois du secret professionnel et du droit à
la communication des informations qu’il contient. Le dossier de soins infirmiers, étant une partie
intégrante du dossier du patient, obéit aux mêmes règles.
L’article L1110-4 du code de santé précise : « toute personne prise en charge par un professionnel,
un établissement, un réseau de santé ou tout organisme participant à la prévention et aux soins a
droit au respect de sa vie privée et au secret des informations la concernant. »
Cependant, le secret médical n’est pas opposable au patient lui-même.
Depuis la loi du 4 mars 2002, la communication du dossier peut se faire soit :
- Au médecin, désigné par le patient, qui a ou non prescrit l’hospitalisation mais qui assurera la
continuité des soins
- Au patient lui-même s’il est majeur et, de son vivant, uniquement à lui, à l’exclusion de tout autre
La loi précise les différentes règlementations qui permettent l’accès au dossier par le patient mais
aussi éventuellement par son représentant légal, ses ayants droits, certains médecins et la justice.
La loi règlemente aussi les conditions de conservation du dossier du patient.
L’archivage du dossier du patient a plusieurs finalités :
- La traçabilité des actes médicaux et des soins prescrits, pour assurer la continuité des soins au
patient, et une communication entre les différents professionnels de santé
- Un intérêt médico-légal en conservant les documents au regard de la règlementation. Ces
documents peuvent constituer une preuve utilisable dans le cas d’une action en justice.
Le dossier du patient doit permettre le partage des informations entre les différents acteurs de soins.
C’est un élément essentiel de la qualité de la continuité et de la coordination des soins.
La loi précise son contenu, les droits d’accès et les conditions de sa conservation.
L’accréditation a placé l’organisation du dossier du patient, son accès, sa tenue et son archivage au
centre des préoccupations des professionnels de santé.