Assistances cardiaques : Techniques et indications - E

CORDIAM
MAI / JUIN 2015
UNE REVUE
MENSUELLE
DU GROUPE IMPACT MEDICOM
N°6 MAI / JUIN 2015
ISSN 2425-7249
LE POINT SUR...
Durée optimale de la double anti agrégation
plaquettaire ?
Etienne PUYMIRAT
Les graisses cachées dans les aliments
Fabienne DELESTRE
Recommandations de l’ESC
dans les cardiomyopathies hypertrophiques
Olivier DUBOURG
Lipotoxicité et cardiomyopathie
du patient diabétique
Xavier PRIEUR
Assistances cardiaques : techniques et indications
Nadia AISSAOUI
www.e-cordiam.fr
IMAGE DU MOIS
Cas clinique de rythmologie
Claude SEBAG
Vincent ALGALARRONDO
heART
Le chirurgien
Pascal GUERET
SI/DTC 15 PA 5015 IF - 01/15 - Visa n° 15/01/61952527/PM/003
une double
ef cacité
ef cacité
Ivabradine
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Pour une information complète sur Procoralan, consultez le résumé des caractéristiques du produit sur :
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Ce médicament fait l’objet d’une surveillance supplémentaire qui permettra l’identifi cation rapide de nouvelles informations relatives à la sécurité.
L’ivabradine
est indiquée dans le
traitement de l’insuffi sance
cardiaque chronique de classe
NYHA II à IV avec dysfonction systolique,
chez les patients en rythme sinusal et dont la fréquence
cardiaque est supérieure ou égale à 75 bpm, en association au traitement standard comprenant les
bêtabloquants, ou en cas de contre-indication ou d’intolérance aux bêtabloquants (Indication non
remboursable à la date du 01/01/2015 - Demande d’admission à l’étude).
L’ivabradine est indiquée dans le traitement symptomatique de l’angor stable chronique chez l’adulte
coronarien en rythme sinusal et ayant une fréquence cardiaque supérieure ou égale à 70 bpm. L’ivabradine
est indiquée :
- chez les adultes présentant une intolérance ou une contre-indication aux bêtabloquants (Indication
remboursable à 65 %),
- ou en association aux bêtabloquants chez des patients insuffi samment contrôlés par une dose optimale de
bêtabloquants (Indication non remboursable).
MAI / JUIN 2015
CORDIAM
3
Rédacteur en chef
Nicolas Danchin
Rédacteurs en chef adjoints
Michel Farnier
Paul Valensi
Comité éditorial
Nadia Aissaoui
Eric Bonnefoy Cudraz
Serge Boveda
Bertrand Cariou
François Carré
Bernard Charbonnel
Yves Cottin
Sébastien Czernichow
Erwan Donal
Laurent Fauchier
Bruno Guerci
Pascal Gueret
Yves Juillière
Jean-Yves Le Heuzey
Jean-François Leclercq
Pascal Leprince
Eloi Marijon
Nicolas Meneveau
Jean-Luc Monin
Pascal Poncelet
Etienne Puymirat
Alban Redheuil
Philippe Romejko
David Rosenbaum
Coordination médicale
Sarah Cohen
Paule Guimbail
Responsable numérique
Stéphanie Lécolier
Contact commercial
Suzanne Ricard
Tél. : +33 (0)1 40 88 94 48
Direction artistique
Françoise Genton
Imprimerie : Passion Graphic
11 rue Denis Papin
Z.A des 50 Arpents
77680 Roissy en Brie
Tél : 01 64 05 46 88
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N° ISSN 2425 - 7249
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SAS au capital de 30 000
Directeur de la publication
Patricia Lhote
emps de travail médical. L'idéologie ou le pragmatisme ?
La publication du décret n° 2015-225 du 26 février 2015 relatif au temps de travail des
internes est l'occasion de réfléchir à la réglementation qui régit le travail médical. Ce décret
réduit le temps de travail des internes à 10 demi-journées par semaine (précédemment
11 demi-journées), dont deux journées de formation ; le temps de travail hebdomadaire
maximum est fixé à 48 heures, incluant la totalité du temps passé lors des gardes (et
même le temps de transport pour les astreintes). A l'issue immédiate des gardes, l'interne
bénéficie d'un temps de repos de sécurité (11 heures minimum) où il ne peut effectuer
aucune obligation de service (ni en stage, ni hors stage, c’est-à-dire le temps de formation).
Outre les calculs politiciens, non exempts de la démagogie inhérente à cet exercice, l'idée
de la réduction du temps de travail des internes, et plus encore celle du repos de sécurité
(une exigence légale qui nous vient de l'Europe), repose sur le postulat que les patients
seront ainsi mieux soignés, par des docteurs moins fatigués, et que les internes non
exténués pourront aussi être mieux formés.
De fait, certains travaux ont pu montrer que les erreurs médicales étaient plus fréquentes
lorsque l'on travaillait le lendemain d'une garde. Mais le raisonnement qui a permis au
politique d'en conclure que le repos de récupération améliorerait la santé des malades
est évidemment biaisé : lorsqu'il est en repos de sécurité, le médecin est (en principe)
remplacé par un autre, habituellement bien moins au fait de l'histoire clinique de ces
nouveaux patients dont il n'avait pas la charge, et qui doit s'occuper d'eux, en plus de
ceux qu'il suit habituellement ; le risque d'erreur (ou plus encore de procrastination
face aux décisions à prendre) est alors bien réel, et très vraisemblablement plus grand
que celui qui aurait pu exister du fait de la fatigue du praticien au sortir de sa garde.
C'est dans ce contexte qu'il est important de regarder ce qui se passe ailleurs. Deux
études viennent d'être publiées dans le JAMA, s'intéressant à l'impact des dernières
réformes américaines sur le temps de travail des internes1, 2. Depuis 2003, les internes
américains ne doivent pas dépasser 80 (vous avez bien lu : quatre-vingt !) heures de
travail par semaine ; en 2011, la législation a été adaptée, pour diminuer le nombre
d'heures travaillées consécutives de 30 à 16 pour les internes en première année, ou 24
heures pour les internes plus aguerris, avec 4 heures supplémentaires possibles pour
effectuer les transmissions. Les deux études ont analysé la mortalité et les réadmissions
avant et après la réforme de 2011, l'une sur l'ensemble des hospitalisations, l'autre
spécifiquement chez les malades de chirurgie, ce dernier travail ayant de plus cherché
à savoir si la réforme avait permis une meilleure formation théorique des résidents,
attestée par le taux de réussite aux examens de certification. Les conclusions sont claires :
la réforme de 2011 n'a eu absolument aucun impact, pas d'amélioration de la santé
des malades, pas d'amélioration des performances des internes lors de leurs examens…
A l'heure où le temps de travail des internes européens est réduit à 48 heures, avec un repos
de sécurité obligatoire de 11 heures dès un temps de garde de 14 heures, ces résultats
devraient nous conduire à nous interroger sur le bien-fondé de ces récentes mesures.
Surtout, elles devraient inciter à en mesurer l'impact réel (et non purement théorique),
comme l'ont fait nos collègues américains, qui viennent d'ailleurs de mettre en place des
études randomisées sur le sujet.
Comme trop souvent, l'idéologie a pris le pas sur le pragmatisme et personne n'a la
sagesse d'exiger d'évaluer les conséquences de ces réformes : ce serait trop risqué (mais
pas pour les malades !)…
Nicolas Danchin
Rédacteur en chef
SI/DTC 15 PA 5015 IF - 01/15 - Visa n° 15/01/61952527/PM/003
une double
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Ce médicament fait l’objet d’une surveillance supplémentaire qui permettra l’identifi cation rapide de nouvelles informations relatives à la sécurité.
L’ivabradine
est indiquée dans le
traitement de l’insuffi sance
cardiaque chronique de classe
NYHA II à IV avec dysfonction systolique,
chez les patients en rythme sinusal et dont la fréquence
cardiaque est supérieure ou égale à 75 bpm, en association au traitement standard comprenant les
bêtabloquants, ou en cas de contre-indication ou d’intolérance aux bêtabloquants (Indication non
remboursable à la date du 01/01/2015 - Demande d’admission à l’étude).
L’ivabradine est indiquée dans le traitement symptomatique de l’angor stable chronique chez l’adulte
coronarien en rythme sinusal et ayant une fréquence cardiaque supérieure ou égale à 70 bpm. L’ivabradine
est indiquée :
- chez les adultes présentant une intolérance ou une contre-indication aux bêtabloquants (Indication
remboursable à 65 %),
- ou en association aux bêtabloquants chez des patients insuffi samment contrôlés par une dose optimale de
bêtabloquants (Indication non remboursable).
T
1. Patel MS et al. JAMA 2014; 312: 2364-2373
2. Rajaram R et al. JAMA 2014; 312: 2374-2384
CORDIAM
MAI / JUIN 2015
ÉDITORIAL
03 ................................................................................................. Nicolas Danchin
LE POINT SUR...
05 Durée optimale de la double anti agrégation plaquettaire ?........... Etienne Puymirat
9 Les graisses cachées dans les aliments ...................................... Fabienne Delestre
12 Recommandations de l’ESC dans les cardiomyopathies hypertrophiques Olivier Dubourg
18 Lipotoxicité et cardiomyopathie du patient diabétique .................... Xavier Prieur
23 Assistances cardiaques : techniques et indications ......................... Nadia Aissaoui
COMMENT FAIT-ON ?
28 Comment je fais le diagnostic d’une hypercholestérolémie familiale ?....... Michel Farnier
heART
30 Le chirurgien ................................................................................. Pascal Gueret
IMAGE DU MOIS
32 Cas clinique de rythmologie ............................. Claude Sebag/Vincent Algalarrondo
34 ACTUALITÉ THÉRAPEUTIQUE
4
S
OMMAIRE
Nous avons proposé aux membres du Comité éditorial de nous communiquer les références de la publication qui leur
a paru la plus intéressante dans leur domaine pour l’année 2014.
L’ARTICLE DU MOIS : le choix de Jean-François Leclercq
Approaches to Catheter Ablation for Persistent Atrial Fibrillation
Verma A et al. N Engl J Med. 2015 May 7;372(19):1812-22. doi: 10.1056/NEJMoa1408288.
Cette étude randomisée de 589 patients atteints de fibrillation auriculaire persistante compare 3 groupes de
patients et de traitement différent :
- isolation des veines pulmonaires seule (67 patients)
- isolation des veines pulmonaires seule associée à la technique des ablations ponctuelles dans les zones frag-
mentées (263 patients)
- isolation des veines pulmonaires seule associée à l'encerclement de l'oreillette gauche par des lignes supplé-
mentaires sur le toit de l'oreillette gauche et de l'isthme de la valve mitrale (259 patients).
Le temps de procédure était significativement plus court pour l’isolation des veines pulmonaires seule que pour
les deux autres procédures (P <0,001).
Après une durée de suivi de 18 mois : 59% des patients assignés à l'isolement des veines pulmonaires seule
n’avaient pas récidivé de fibrillation auriculaire, comparativement à 49% des patients assignés à l'isolement
pulmonaire veineuse + technique des ablations ponctuelles dans les zones fragmentées et 46% des patients du
groupe isolement des veines pulmonaires + encerclement de l'oreillette gauche par des lignes (P = 0,15).
Commentaire Dr Jean-François Leclercq :
Cette étude randomisée montre un résultat négatif, mais c'est aussi important que les résultats positifs : dans
les FA persistantes, les deux techniques habituellement proposées (l'encerclement de l'oreillette gauche par des
lignes, ou la technique des ablations ponctuelles dans les zones fragmentées) n'apportent rien de significatif par
rapport à l'ablation des ostia des veines pulmonaires qui doit donc rester la technique de première intention.
Donc il faut traiter ces FA persistantes comme les paroxystiques, mais en s'y prenant le plus tôt possible car
lorsque la FA devient persistante, l'OG grossit; et plus elle grossira plus les résultats seront aléatoires. A signaler
que ce sont souvent de bonnes indications, car c'est le passage de la FA à sa forme persistante qui est le plus
souvent responsable de sa mauvaise tolérance, notamment du développement de l'insuffisance cardiaque.
Il ne faut donc pas hésiter à faire l'ablation des ostia des veines pulmonaires en plus de la cardioversion.
En revanche, les autres techniques d'ablation ont des progrès à faire avant de nous convaincre de leur utilité.
MAI / JUIN 2015
CORDIAM
Quelle est la durée optimale de la double
anti agrégation plaquettaire après angioplastie
coronaire en 2015 ?
Etienne Puymirat, Hôpital Européen Georges Pompidou - Paris
etienne.puymir[email protected]
LE POINT SUR...
a durée optimale de la double anti
agrégation plaquettaire (DAP) après une
angioplastie coronaire fait aujourd’hui
débat. La tendance actuelle en Europe
est de raccourcir la durée de la DAP
(y compris avec l’utilisation des stents
actifs de dernière génération, moins pourvoyeurs de throm-
boses de stents tardives) alors qu’en Amérique du Nord la
tendance est au contraire de la prolonger afin de prévenir la
survenue d’événements cardiovasculaires majeurs (récidive
d’infarctus, thrombose de stent, accident vasculaire cérébral…).
Plusieurs études comparant des durées courtes à des durées
prolongées de double agrégation plaquettaire après angioplas-
tie ont déjà été publiées ; d’autres sont en cours… Lors du
congrès de l’American Heart Association (AHA), les résultats
de trois essais randomisés portant sur la durée de la double
agrégation plaquettaire (DAPT, ITALIC, ISAR-SAFE)
ont été présentées et rapportent des informations contra-
dictoires. Quelle durée de DAP faut-il retenir en pratique ?
Recommandations actuelles
de la double anti agrégation
plaquettaire après angioplastie
coronaire.
Les dernières recommandations sur la revascularisation
myocardique ont été présentées lors du congrès de la Société
Européenne de Cardiologie en septembre dernier (1).
A cette occasion, la durée de la DAP a été actualisée en
prenant en compte les dernières données. Cette durée
dépend à la fois de la situation clinique (maladie coronaire
stable ou non) et du type d’endoprothèse utilisé (Tableau 1).
MOLÉCULES ET DURÉES RECOMMANDÉES DE LA DOUBLE ANTI AGRÉGATION PLAQUETTAIRE
SELON LA SITUATION CLINIQUE ET LE TYPE D’ENDOPROTHÈSE UTILISÉ
Situation clinique Molécules recommandées Durée de la DAP recommandée
Maladie coronaire stable - Aspirine (IB)
- Clopidogrel (IA)
- Prasugrel (IIb-C)
- Ticagrelor (IIb-C)
Stent nu :
• 1 mois (IA)
Stent actif :
• 6 mois (IB)
• si risque hémorragique élevé: < 6 mois (IIb-A)
• si risque ischémique élevé : > 6mois (IIb-C)
Syndrome Coronarien Aigu - Aspirine (IA)
- Prasugrel (IB)
- Ticagrelor (IB)
- Clopidogrel (IB)*
12 mois quel que soit le type de stent (IA)
Si nécessité : cf maladie coronaire stable
Quelle durée de double
agrégation antiplaquettaire
prescrire après angioplastie
coronaire ?
Plusieurs études ont déjà comparé une durée courte à
une durée prolongée de DAP après angioplastie coronaire
avec pour la quasi-totalité des stents actifs. D’autres sont
également en cours (Figure 1). La plupart de ces études
ont été réalisées afin de démontrer la non-infériorité
d’une DAP courte (par rapport à une prolongée) afin
de ne pas « pénaliser » l’utilisation des stents actifs pour
lesquels une DAP prolongée est recommandée et donc
potentiellement associée à davantage de complications
hémorragiques.
PRINCIPALES ÉTUDES COMPARANT
DES DURÉES COURTE ET PROLONGÉE
APRÈS UNE ANGIOPLASTIE CORONAIRE.
Figure 1
Tableau 1 * si contre-indication au prasugrel et au ticagrelor
5
1 / 36 100%

Assistances cardiaques : Techniques et indications - E

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