2015-2016 3M270 Alg`ebre Premi`ere partie 1. RELATIONS D

2015-2016
3M270
Alg`ebre
Premi`ere partie
1. RELATIONS D’EQUIVALENCE. PASSAGE AU QUOTIENT
1.1 Relations binaires
Soit Eun ensemble. Une relation binaire Rsur Eest la donn´ee d’un sous-
ensemble Rde E×E. Soit xet ydeux ´el´ements de E. Si le couple (x, y)
appartient `a R, on dira que ”xest en relation avec y”, et on ´ecrira ”xRy”.
De fa¸con ´equivalente, une relation binaire sur Eest la donn´ee d’une appli-
cation ρ:E×E{0,1}. L’application ρest la fonction caract´eristique de
l’ensemble Ret xRy⇐⇒ ρ(x, y) = 1.
Exemple :
Si xet ysont des ´el´ements de R, on d´efinit xRysi x+y= 2. Ceci d´efinit une
relation sur R. L’ensemble Rcorrespondant est la droite d’´equation x+y= 2.
Les relations binaires peuvent poss´eder certaines propri´et´es particuli`eres :
On dira que la relation Rsur Eest eflexive si, pour tout xE, on a
xRx.
On dira que la relation Rsur Eest sym´etrique si, pour tout (x, y)E×E,
xRyentraˆıne yRx.
On dira que la relation Rsur Eest antisym´etrique si, pour tout (x, y)
E×E,xRyet yRxentraˆınent x=y.
On dira que la relation Rsur Eest transitive si, pour tout (x, y, z)
E×E×E,xRyet yRzentraˆınent xRz.
efinition : On dira qu’une relation est une ”relation d’ordre”sielleest
r´eflexive, antisym´etrique et transitive .
efinition : On dira qu’une relation est une ”relation d’´equivalence”si
elle est r´eflexive, sym´etrique et transitive .
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Exemples :
Soit Xun ensemble. L’inclusion est une relation d’ordre sur l’ensemble
E=P(X) des parties de X.
Sur R, la relation ”<” est transitive, mais ce n’est pas une relation d’ordre.
Sur R, la relation ”” est une relation d’ordre (totale : deux ´el´ements sont
toujours comparables).
Sur N:= Z0, la relation de divisibilit´e ” |”: a|b⇔∃nN,b =an est une
relation d’ordre (partielle).
Sur l’ensemble des droites du plan, la relation dRd⇐⇒ dest parall`ele `a d
est une relation d’´equivalence.
Dans la suite, on s’int´eressera plus particuli`erement aux relations d’´equivalence.
1.2 Relations d’´equivalence, classes, ensemble quotient.
efinition :
Soit Eun ensemble. Une partition de Eest un ensemble SP(E)de
parties de Etel que :
1) AS,A=;
2) AS,BS,A=Bou AB=;
3) xE,AStel que xA.
Soit Eun ensemble muni d’une relation d’´equivalence R.
Soit xun ´el´ement de E. On appelle ” classe d’´equivalence de x”lensemble
Cl(x)={yE/xRy}
Exercice :
D´emontrer les propri´et´es suivantes :
1) Cl(x)=Cl(y)⇐⇒ xRy⇐⇒ Cl(x)Cl(y)=;
2) L’ensemble des classes d’´equivalence forme une partition de l’ensemble E.
L’ensemble des classes d’´equivalence est appel´e ”ensemble quotient de Epar
la relation R”. On le note E/R.
On a une application ”canonique”, not´ee Cl :EE/Rqui, `a chaque
xEassocie sa classe d’´equivalence Cl(x). Cette application est ´evidemment
surjective.
Remarque
La classe d’´equivalence Cl(x)dexsera parfois not´ee [x], ou ¯x. Bien que ces
notations ne le signalent pas, il faut garder en tˆete la relation d’´equivalence R
qu’elles sous-entendent.
Soit αE/R. Il existe au moins un ´el´ement xEtel que α=Cl(x). On
dit que xest un ”repr´esentant” de α.
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Soit Eet Fdeux ensembles et f:EFune application. On peut alors
d´efinir sur Eune relation Rfde la fa¸con suivante :
xRfy⇐⇒ f(x)=f(y).
La relation Rfainsi associ´ee `a fest manifestement une relation d’´equivalence.
Th´eor`eme de factorisation :
Soit f:EFune application et Rfla relation d’´equivalence associ´ee.
Alors il existe une application injective unique
f:E/RfF
telle que f=
fCl.
Si de plus fest surjective, alors
fest une bijection.
D´emonstration :
Soit αE/Rf. Supposons que αcontient deux ´el´ements xet y, de sorte
que Cl(x)=Cl(y). Par cons´equent xRfyou encore f(x)=f(y). L’´el´ement
f(x) est donc ind´ependant du choix du repr´esentant xde la classe α. En posant
f(α)=f(x), o`u xest un ´el´ement quelconque de α, on obtient une application
fbien d´efinie de E/Rfdans F.
Supposons que
f(α)=
f(β) et soit xαet yβ. On a alors f(x)=f(y)
d’o`u xRfyet α=β. L’application
fest donc injective.
Enfin,
fest l’unique application ayant la propri´et´e annonc´ee. Soit en eet
g:E/RFtelle que f=gCl. Soit αE/Ret soit xun repr´esentant de
α:
g(α)=gCl(x)=f(x)=
f(α).
Remarque : inversement, soient Rune relation d’´equivalence sur E,etf:
EFune application telle que x, y E, xRyf(x)=f(y). Alors, il existe
une unique application (pas n´ecessairement injective) ¯
f:E/RFtelle que
f=¯
fCl.Onditquefest compatible `a R,etque ¯
fest d´eduite de fpar
passage au quotient par la relation R.
Exemples :
1) Soit El’ensemble des droites du plan ane (muni d’un rep`ere). A la
droite dd’´equation ax +by +c= 0, on associe
p(d)=a
bsi b=0
si b=0
Ceci d´efinit une application p:ER{}et on a p(d)=p(d)⇐⇒ les
droites d et d’ sont parall`eles. Les classes d’´equivalence pour la relation Rp
associ´ee `a psont les directions (non orienees).
L’application p:E/RpR{}associe `a chaque direction sa pente.
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2) Soit nN\{0}. Rappelons que, pour tout entier xZ, il existe un
unique couple d’entiers (q, r) tels que x=qn +ret 0 rn1. Les nombres
qet rsont respectivement le quotient et le reste dans la division euclidienne de
xpar n.
On dit que deux entiers xet ysont ”congrus modulo n” s’ils ont le mˆeme
reste dans la division par n. La relation de congruence modulo nest ´evidemment
une relation d’´equivalence. Il y a nclasses d’´equivalence (autant que de restes
possibles dans la division par n) et l’ensemble quotient est habituellement not´e
Z/nZ(nous verrons bienot pourquoi).
Soit U={zC/|z|=1}et soit f:ZUl’application d´efinie par
f(x)=e
2ixπ
n
On voit que f(x)=f(y) si et seulement si xet ysont congrus modulo n.
On a donc une application injective
f:Z/nZUtelle que f=
fCl.
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2. GROUPES
2.1 D´efinitions. en´eralit´es.
efinition :
Un groupe est la donn´ee d’un couple (G, )o`u G est un ensemble et
:G×GG
est une loi de composition qui v´erifie les propri´et´es suivantes :
1) Il existe un ´el´ement ede Gtel que, pour tout xG,
xe=ex=x
(on dit que e est un ´el´ement neutre)
2) Quels que soient les ´el´ements x, y, z de G,
(xy)z=x(yz)
(on dit que la loi de composition est associative)
3) Pour tout ´el´ement x de G, il existe un ´el´ement xde G tel que
xx
=xx=e.
(On dit que xest un inverse pour x)
On dit que deux ´el´ements x et y de G, commutent si xy=yx. On dit que
le groupe G est ab´elien (ou commutatif) si tous les ´el´ements de G commutent
deux `a deux.
Remarque : Si (G, ) est un groupe, alors l’ensemble Gn’est pas vide
puisqu’il doit contenir un ´el´ement neutre.
Proposition :
Soit (G, )un groupe. Alors :
1) L’´el´ement neutre est unique .
2) Tout ´el´ement de G poss`ede un unique inverse.
D´emonstration :
1) Soit e et εdes ´el´ements neutres. Alors ε=e�ε=e.
2) Soit xet x�� des inverses de x. Alors x=xe=x(xx
��)=
(xx)x
�� =ex
�� =x��.
Notations :
Lorsqu’aucune ambig¨uit´e n’est possible sur la d´efinition de la loi de compo-
sition, on se contentera en g´en´eral de dire “soit Gun groupe ” .
Par la suite, on adoptera souvent la notation “multiplicative” c’est-`a-dire
que l’on notera x·you mˆeme simplement xy au lien de xy. L’inverse de
l’´el´ement xsera not´e x1.
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