plus élevé de dépression et de suicide, souvent associé à un taux plus important d'abus de
substances, par rapport à celles nées avant. Le sexe féminin est le plus important facteur de risque
démographique de dépression ; le niveau social, la culture et la race n'ont pas montré d'association
significative avec la dépression. Cependant, le trouble bipolaire est un peu plus fréquent dans les
classes socio-économiques élevées. Les facteurs culturels semblent modifier les manifestations
cliniques des troubles de l'humeur. Par exemple, les plaintes physiques, la préoccupation, la tension
et l'irritabilité sont des manifestations habituelles dans les classes socio-économiques plus basses ;
les ruminations de culpabilité et l'auto-accusation sont plus caractéristiques de la dépression dans les
cultures anglosaxonnes ; et la manie tend à se manifester de manière plus floride dans certaines
régions méditerranéennes et africaines et chez les noirs américains. Les facteurs économiques,
comme le chômage et les imprévus financiers, ont été associés à un plus haut taux de suicide chez
les hommes.
Les troubles de l'humeur sont les troubles psychiatriques les plus fréquents, puisqu'on compte 25 %
de patients dans les services publics de santé mentale, 65 % de patients psychiatriques ambulatoires,
et au moins 10 % de tous les patients vus dans des structures médicales non psychiatriques.
Etiologie
Troubles primitifs de l'humeur : l'interaction de nombreux facteurs contribue à ces troubles. L'hérédité est le
facteur prédisposant le plus important. Le mode précis de transmission est incertain, mais des gènes
dominants peuvent être impliqués dans certaines formes de trouble bipolaire (liés au chromosome X
ou autosomiques). La transmission polygénique, comme un substrat génétique commun au trouble
bipolaire et unipolaire récurrent, est une hypothèse plus populaire. Ce qui est transmis est inconnu.
Mais on considère que la voie finale commune des troubles de l'humeur est une détérioration de la
fonction limbique-diencéphalique ; des études récentes de neuro-imagerie impliquent en outre les
structures extrapyramidales sous-corticales et leurs connections préfrontales. La neurotransmission
cholinergique, catécholaminergique (noradrénergique ou dopaminergique) et sérotoninergique (5-HT)
semble déréglée. L'hérédité peut aussi augmenter la probabilité d'une dépression par l'exposition des
enfants aux effets négatifs des troubles de l'humeur de leurs parents (p. ex. rupture de liens affectifs).
La perte d'un parent pendant l'enfance n'augmente pas le risque de développer un trouble de l'humeur.
Cependant, si cette personne développe un trouble de l'humeur, la dépression tend à se développer à
un âge plus précoce et suit une évolution chronique intermittente, qui mène à une perturbation
marquée de la personnalité et à des tentatives de suicide.
Les stress qui provoquent les épisodes thymiques peuvent être psychologiques ou biologiques. Les
événements existentiels traumatiques, particulièrement les séparations, précèdent souvent des
épisodes dépressifs ou maniaques ; cependant, ces événements apparaissent parfois plus comme les
prodromes d'un trouble thymique que comme sa cause (p. ex. ces malades ont tendance à s'aliéner
les personnes qu'ils affectionnent). Le passage de la dépression à la manie est souvent annoncé par
un sommeil raccourci pendant 1 à 3 j et peut être expérimentalement provoqué par la privation de
sommeil ou de sommeil paradoxal (REM). Généralement, de tels passages sont observés à la suite
d'un tt par les antidépresseurs. L'utilisation de stimulants, de sédatifs, d'hypnotiques, l'état de manque,
les voyages intercontinentaux et les changements de lumière saisonniers peuvent aussi induire la
manie.
Bien que n'importe quel type de personnalité puisse faire une dépression clinique, elle est plus
fréquente chez les personnes présentant des tempéraments enclins à la dysthymie et la cyclothymie.
Les formes unipolaires apparaîtront plus probablement chez les personnes introverties, ayant des
tendances anxieusesnévrotiques. Ces individus manquent souvent des compétences sociales
requises pour s'adapter aux aléas importants de la vie, et ils ont des difficultés à guérir d'un épisode
dépressif. Les personnes souffrant de troubles bipolaires tendent à être extraverties et orientées vers
la réussite ; elles utilisent souvent l'activité pour combattre la dépression.
Le sexe féminin comme facteur de risque de dépression est habituellement expliqué par la nature
présumée plus dépendante des femmes, et l'impossibilité de contrôler leur destin dans les sociétés à
prédominance masculine. Cependant, les facteurs de vulnérabilité biologique sont aussi significatifs.
Avoir 2 chromosomes X est un facteur important dans les troubles bipolaires, si un linkage X dominant