Les éléments de patrimoine recensés au titre de l`article L123-1

Annexes du rapport de présentation
Fiches patrimoine
Plan Local d'Urbanisme de Fort de France. ADUAM / juin 2008 – page 5
Les éléments de patrimoine recensés au titre de l’article
L123-1-7° du Code de l’Urbanisme : fiches d’identification
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L’objet du présent document est d’identifier les éléments de patrimoine recensés et localisés sur le plan de
zonage du PLU, conformément à l’article L123.1.7° du Code de l’Urbanisme.
Deux catégories de patrimoine ont été distinguées :
- le patrimoine bâti
- le patrimoine végétal
Le recensement n’est pas figé. En effet la notion de patrimoine ici usitée n’est pas celle des Monuments
Historiques, bâtiments remarquables et souvent rares. Il peut s’agir de bâtiments, parfois plus « communs »,
qu’il est important de préserver car ils symbolisent une époque, une culture, ont une valeur de mémoire, de
repère ou encore d’identité culturelle et sociale.
L’objectif de la Ville de Fort-de-France est également de permettre une mise à jour régulière de ce
recensement, en fonction de l’évolution même de ces valeurs.
Eléments de patrimoine bâti recensés au titre de l’article
L123-1-7° d Code de l’Urbanisme
Trois principaux types d’architecture ont été distingués :
- l’architecture moderniste
- l’architecture des maisons de ville du centre
- les maisons pavillonnaires et villas (route de Didier, ancienne route de Schoelcher, avenue Condorcet,
Clairière, rue Marthin Luther King, Evéché, Bellevue)
L’architecture moderniste
L’architecture moderniste correspond aux premiers bâtiments réalisés en béton s’inspirant de manière plus ou
moins libre des principes de l’architecture du Mouvement Moderniste. Ce mouvement architectural date de
l’entre deux guerres et a marqué fortement l’architecture, en créant de nouvelles formes architecturales et en
introduisant un matériau nouveau jusqu’à présent : le béton armé. Promue largement par le Corbusier
notamment grâce au CIAM (Conférences Internationales pour l’Architecture Moderne), elle s’est diffusée dans
les « pays neufs », notamment au Brésil. La production dans les pays des régions intertropicales, en Afrique,
Amérique Latine, en Extrême Orient ou dans la Caraïbe a été marquée par une production originale et des
premières réalisations de qualité.
En Martinique, ces constructions datent de l’essentiel des années 1930 à 1960. Plusieurs sont remarquables
comme la Maison Montplaisir à Tartenson, très bien entretenue ou la Maison des Syndicats (Bd du général de
gaulle), qui vient d’être réhabilitée. On peut citer également un certain nombre de maisons individuelles,
réalisées par des architectes ou propriétaires moins connus, qui ne sont pas des chefs d’œuvre mais qui par
leurs détails, des éléments constructifs, se rapportent à l’héritage moderniste.
Le présent recensement a été réalisé grâce aux travaux de M. Doucet, de l’ADAM et de la DRAC Martinique.
Les photos et les textes des fiches ont été fournies par l’ADAM.
«Aujourd’hui que ce patrimoine a presque un siècle, il est en passe d’entrer dans la grande Histoire. Cet aspect
revêt, une importance particulière dans un pays où l’échelle du temps historique est spécialement « courte ».
Au delà de l’intérêt architectural des réalisations qui sont ici présentées, ces constructions illustrent,
commentent et expliquent la vie des hommes et de la société martiniquaise du 20ème siècle. »
ADAM Martinique (Association pour le Défense et la Promotion de l’Architecture Moderniste en Martinique)
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Maison à Bellevue dite Maison de la DDE
Cette maison sur la falaise de Bellevue, peu visible de la route, domine remarquablement la baie de Fort-de-
France.
Elle est l’oeuvre de Marcel SALASC, l'architecte de la Maison des Syndicats.
C'est le logement de fonction du directeur du Service des Travaux Publics (aujourd'hui l'Equipement).
Sa construction date vraisemblablement des années quarante (Salasc travaillera aux Services des Travaux
Publics de 1945 à 1948).
L'entrée de la maison et la cage de l'escalier principal.
Ces deux éléments fonctionnels sont des thèmes d’élection de l'architecture moderniste
Deux grandes terrasses donnent sur la baie de Fort-de-France.
On notera les bacs à fleurs inclus dans le bâti.
Les brises soleil jouent également le rôle d'aérateurs, témoignant du soin apporté à leur réalisation.
L’escalier aux formes courbes fait appel au granito pour les marches et à des pavés de verres.
La banquette en béton et son bac à fleur associée à des rangements intégrés dans le mur, est tout à fait typique
d'une architecture qui se veut totale.
On notera le soin apporté aux plinthes ouvragées en ciment.
Enfin un remarquable carrelage en noir et blanc joue de motifs géométriques minimalistes.
Maison DIDIER, rue Martin-Luther-King
porte en fer forgée
La maison familiale de M. DIDIER date de 1935. Elle est due à Louis CAILLAT et construite par Yvon SAINT-
YVES.
CAILLAT a réalisé une façade sur rue imposante. Un escalier majestueux, le patio circulaire, la symétrie de la
composition en dégradé, les courbes et les lignes de l’étage dessinent un bâtiment de très belle allure.
La modénature de la façade comporte de nombreux motifs art déco notamment aux deux fenêtres en cintre.
A l’arrière du bâtiment, un immense espace libre, largement ouvert, donne sur la verdure des hauteurs de Fort-
de-France et sur la baie, au dessus de la ville basse.
Le bâtiment n’est plus utilisé depuis de nombreuses années, dans un quartier qui s’est considérablement
paupérisé. Sa sauvegarde passera par une réaffectation d’usage probablement.
On note une belle envolée de béton pour l’avancée au dessus de l’escalier qui allie étonnamment massivité et
légèreté. Sa forme arrondie est typique du modernisme. (photo ci-dessus au milieu)
© ADAM – M. Doucet
© ADAM – M. Doucet
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Résidence Sainte Catherine dit Immeuble des fonctionnaires, Cluny
L’origine de cet immeuble est une donation de la Congrégation des soeurs de Saint Joseph de Cluny pour
servir à « l'édification de logements de fonctionnaires de l'Etat en service à la Martinique ».
Construit en 1959 par l'architecte Maurice De LAVIGNE SAINTE SUZANNE (1917 1992), ce bel immeuble
forme un "S" harmonieux.
Destiné, à l’origine, aux fonctionnaires, il est réalisé par la SIAG, Société Immobilière des Antilles-Guyane
(devenue plus tard SIMAR). L’entreprise était celle de Roger Dantin, le bureau d’étude Adolphe LARROUY.
Les pilotis en « V » et les cages d’escaliers garnies de claustras en bois sont à noter particulièrement.
Réalisé juste avant les grands ensembles, cet immeuble démontre la capacité de l’architecture moderniste de
composer avec l'échelle humaine
Villa Chanteclerc, Didier
La villa Chanteclerc est une des plus belles réalisations de Raoul de Jaham, architecte né en 1866. Le bâtiment
est inséré dans un espace bien dégagé et verdoyant qui concourt à sa mise en valeur.
Le style de ce bâtiment relève de l’art déco. L’ensemble démontre la belle maîtrise d’un style personnel réalisé
par un architecte autodidacte. L’équilibre des volumes, notamment, est tout à fait réussi.
La fameuse arcade flanquée de colonnes est la marque de l’architecte. On notera la symétrie de la composition,
le rythme parfaitement maîtrisé des colonnes et les motifs géométriques élégants, en béton, des balustrades.
Le toit à pente, d’origine, est la marque d’un modernisme hybride.
Cette construction date de 1934. C’est une reconstruction d’un bâtiment préexistant en bois. Une partie des
murs (ceux de l’étage) est en bois ainsi que le corps de bâtiment du fonds, de construction antérieure. Cette
dernière partie est d’un style « début de siècle ».
Réalisée par Louis Meyer, rhumier, la villa Chanteclerc était la maison familiale.
Le bâtiment fut réquisitionné pendant la guerre et l’amiral Robert y établi son bureau et son logement.
Il fut acquis, ensuite, par le Conseil Général qui réalisa une terrasse en extension à l’arrière pour les réceptions.
© ADAM – M. Doucet
© ADAM – M. Doucet
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Fort Desaix, Villas des officiers
Sept villas destinées aux officiers ont été réalisées en 1946 par Louis Caillat, architecte et Yvon Saint-Yves,
entrepreneur.
Il s’agit d’une commande exceptionnelle de par son importance, à une époque les commandes sont
particulièrement rares.
Elles sont réalisées sur la même thématique.
La villa du général et celle du médecin chef sont plus imposantes mais peut-être moins élégantes que celles
des officiers intégrées dans un cadre naturel très privilégié.
CAILLAT reprend le principe des larges pare soleil qu’il vient de réaliser pour M. MONPLAISIR.
Il utilise pour soutenir les larges balcons des pilotis en forme en champignon qui rappelle beaucoup ceux de
Franck Loyd Wright.
Dans le plafond de la salle de séjour, CAILLAT a conçu des ouvertures pour aider à la convection de l’air.
L’ensemble construit au Fort Desaix constitue un ensemble tout à fait unique dans le patrimoine militaire
français
Ex-Immeuble d'habitation La Nationale, bd Général de Gaulle
Cet immeuble d'habitation est construit en 1938 par Edouard BOULLANGER. Il a été construit comme
immeuble collectif d'habitation. C’est vraisemblablement le premier de style moderniste en Martinique. Les
bureaux de La Nationale, compagnie d'assurance dirigée par M. Boullanger, occupaient le rez-de-chaussée..
L'architecte est M. RENDU, de métropole, l'entreprise KALFON.
Le long du boulevard Général de Gaulle, c’est un des bâtiments majeurs de Fort-de-France.
L’immeuble n’a subit aucune transformation. L’influence de l’art déco dans la façade apparaît dans les arrondis,
le fronton, les colonnes ainsi que les œil-de-bœuf.
Les courbes sensuelles sont devenues une des caractéristiques de l'architecture moderniste tropicale.
Des traits de couleur (à l’origine c’était le bleu, couleur de la Nationale, qui était utilisée) souligne l’architecture.
La cour intérieure forme un patio frais et concentre les circulations, escaliers et coursives comme dans les
architectures ibériques. Les motifs des grilles des coursives et de l'escalier sont très élégants, délicatement art-
déco.
© ADAM – M. Doucet
© ADAM – M. Doucet
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