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MORT SUBITE DU SPORTIF
DEFINITION
La mort subite du sportif est un décès imprévisible qui survient pendant la pratique sportive.
Cette mort a quatre caractéristiques : NATURELLE – INATTENDUE - DANS L’HEURE
SUIVANT LE SYMPTÔME INITIAL - AU COURS ET JUSQU'A UNE HEURE APRES
L’ENTRAÎNEMENT.
1.
Naturelle : l’origine n’est ni traumatique, ni iatrogène. En effet, les morts violentes par
causes extérieures survenant lors d’une activité physique (vélo percuté par une voiture,
perte de contrôle accident de la voie publique…) ne sont pas attribuables à la mort subite
du sportif comme nous l’entendons.
2. Inattendue : l’individu est en bonne santé apparente, et son cœur est supposé normal.
Aucun signe particulier n’a été décelé lors d’examens cardiaques nécessaires et
obligatoires avant une compétition.
3. Dans l’heure suivant le symptôme initial : cette mort est brusque et rapide mais il existe
souvent un ou plusieurs signaux d’alarmes tels qu’un épisode de perte de connaissance
brève (syncope), un malaise, des troubles respiratoires, des palpitations exagérées, un
essoufflement anormal à l’effort…
4. Au cours et jusqu’à une heure après l’entraînement : la survenue de ce phénomène est
liée à l’activité physique intense et donc apparaît pendant ou peu de temps après l’effort.
Généralement, on distingue la mort subite du jeune sportif, âgé de moins de 35 ans et du
sportif vétéran âgé de plus de 35 ans.
CAUSES
Les principales causes identifiées chez le jeune (moins de 35ans) sont les anomalies
cardiaques.
90% des cas : causes cardiovasculaires : Trouble du rythme cardiaque, anomalie de la
structure du muscle cardiaque (cardiomyopathie hypertrophique, myocardite …), anomalies
coronariennes (artères qui irriguent le cœur)
5% des cas : causes circulatoires (chocs hypovolémies : coup de chaleur, déshydratation ;
rupture d’anévrysme), causes non cardiovasculaire (asthme, dopage, hémorragie digestive)
5% des cas : causes indéterminées.
Chez les vétérans (> 35 ans), la cause est quasiment unique : l’athérome coronarien.
L’athérosclérose est une perte d’élasticité due à des remaniements de la paroi des artères,
avec accumulation des lipides entre autres qui constitue la plaque d’athérome.
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La paroi des artères est donc épaissie, et la lumière vasculaire est rétrécie et le sang n’arrive
plus suffisamment au niveau du cœur d’abord à l’effort puis à une phase avancée au repos
: c’est la cardiopathie ischémique.
Cet état est favorisé par la présence de facteurs de risque cardio-vasculaire tels que :
l’Hypertension artérielle, le diabète, le tabagisme, les dyslipidémies, l’obésité…
DIAGNOSTIC
Le diagnostic de la mort subite est un examen post-mortem.
Cependant certains signes qui surviennent pendant ou dans l’heure qui suit l’effort doivent
amener le sportif à consulter un médecin. Il s’agit : des douleurs thoraciques, difficulté
respiratoire inhabituelle, vertiges, perte de connaissance, Palpitations exagérées…
Des examens complémentaires doivent être réalisés pour des sportifs de haut niveau et un
avis médical est nécessaire après 40 ans avant la pratique d’une activité sportive.
Lorsqu’un arrêt cardiaque se produit, il convient d’agir le plus vite possible. Il faut
commencer le massage cardiaque immédiatement, et ne pas s'arrêter avant l’intervention
des secours.
Chaque minute qui s'écoule augmente le risque de décès de 10%. Le massage cardiaque
permet de maintenir la circulation du sang, et l’irrigation du cerveau.
Une intervention rapide peut donc sauver une vie.
Chaque personne devrait être formée aux gestes de premier secours, notamment les
coachs sportifs, les sportifs eux-mêmes. Les espaces de compétition devraient être
équipés de défibrillateur automatique externe avec un personnel formé à leur utilisation.
PREVENTION
Elle passe par le respect des recommandations édictées par le Club des cardiologues du
sport ainsi que le respect des règles hygiéno-diététiques et la réalisation d’un bilan médical
régulier.
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CŒUR ET SPORT, ABSOLUMENT, PAS N’IMPORTE COMMENT
Recommandations édictées par le Club des Cardiologues du Sport
1/ Je signale à mon médecin toute douleur dans la
poitrine ou essoufflement anormal survenant à
l’effort *
7/ Je ne fume pas, en tout cas jamais dans les 2
heures qui précédent ou suivent ma pratique
sportive
2/ Je signale à mon médecin toute palpitation
cardiaque survenant à l’effort ou juste après
l’effort *
8/ Je ne consomme jamais de substance dopante
et
j'évite
l'automédication
en
général
3/ Je signale à mon médecin tout malaise
survenant à l’effort ou juste après l’effort *
9/ Je ne fais pas de sport intense si j’ai de la fièvre,
ni dans les 8 jours qui suivent un épisode grippal
(fièvre + courbatures)
4/ Je respecte toujours un échauffement et une
récupération de 10 min lors de mes activités
sportives
5/ Je bois 3 à 4 gorgées d’eau toutes les 30 min
d’exercice à l’entraînement comme en
compétition
6/ J’évite les activités intenses par des
températures extérieures < – 5° ou > +30° et lors
des pics de pollution
10/ Je pratique un bilan médical avant de
reprendre une activité sportive intense si j’ai plus
de 35 ans pour les hommes et 45 ans pour les
femmes
* Quels que soient mon âge, mes niveaux
d’entraînement et de performance, ou les résultats
d’un
précédent
bilan
cardiologique.
La pratique d’un sport implique le respect des règles hygiéno-diététiques.
Le sportif doit donc avoir une alimentation équilibrée, une bonne hydratation, éviter l’apport
de produits toxiques ou néfastes pour l’organisme (alcool, tabac et drogues…), et avoir des
règles de vie adéquates pour une bonne récupération et se prémunir contre les blessures.
1.
L’alimentation :
Tout comme pour les personnes les plus sédentaires, l’alimentation des sportifs doit
être équilibrée pour prévenir le risque de problèmes cardiovasculaires. Le corps d’un
athlète doit recevoir en quantité suffisante des protéines qui font la structure du
muscle, des glucides qui servent de carburant pour l’effort, et des lipides qui servent
de carburants pour les efforts longs et qui sont source de certaines vitamines que
l’on ne trouve pas ailleurs.
Une journée nutritionnelle du sportif respecte la règle « 5, 4, 3, 2, 1 » ; cette règle de
base rejoint celle recommandée pour tout individu. Mais chez un sportif, quelques
variations sont nécessaires en fonction du type d’activité, du climat et des objectifs :
- 5 portions issues du groupe fruits et légumes
- 4 portions issues du groupe des céréales, pains et féculentes : plantain, riz, pâtes,
…
- 3 portions du groupe des laitages ou des fromages
- 2 portions du groupe viande, œuf ou poisson
- 1 apport hydrique important tout au long de la journée
Il est aussi important de limiter la consommation de matières grasses ajoutées :
acides gras saturés (graisse d’origine animale : beurre, charcuterie, fromage…) ; au
profit d’acides gras mono insaturés (huile d’olive et de colza) ou polyinsaturés (huile
de tournesol, maïs, et margarines préparées avec ces huiles). Il est aussi déconseillé
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de consommer des produits composés de sucre simple (bonbons), et des boissons
qui contiennent de la caféine en grande quantité (café, thé et coca…) qui créent des
dépendances et déséquilibrent l’assimilation des nutriments.
2. L’Hydratation :
Au cours de la pratique sportive, une bonne hydratation permet le maintien de
l’organisme de l’individu tout en sachant que les pertes en sueur sont très
importantes.
La meilleure hydratation repose sur l’eau minéralisée, prise en petites quantités
répétées, pendant l’effort pour ne pas gêner la vidange gastrique : l’absorption d’une
trop grande quantité d’eau en une fois, gonflera l’estomac et gênera la respiration et
le confort du sportif. De plus, la consommation d’eau va permettre au rein d’éliminer
les « déchets » de l’organisme, dont la production est importante pendant l’effort
physique intense.
3.
Le Tabac
Le tabac augmente le risque cardio-vasculaire, surtout lors d’une activité physique ;
et il diminue les performances de l’athlète. A éviter absolument !!!
CONCLUSION
L’activité physique ne crée pas une pathologie cardiovasculaire mais la révèle.
Un sportif qui meurt sur le terrain d’une pathologie cardiovasculaire est un cardiaque ignoré.
Le sport présente de nombreuses vertus et protège des maladies cardio-vasculaires.
La notion de mort subite du sportif ne doit pas décourager à la pratique sportive mais plutôt
inviter au dépistage des facteurs de risque de mort subite.
Dr
Marie
EBONGUE
Solange
NDOM-
Cardiologue
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