Ecole du Sportif blessé- Ecole du genou
Identification du besoin particulier :
La place du sport et de l’activité physique sur les paramètres de santé n’est plus à démontrer. La
France sportive c’est 34 millions de Français âgés de 15 à 75 ans qui font du sport au moins une fois
par semaine. C’est 15 millions de licenciés, dont plus de la moitié participe à des compétitions. C’est
un noyau encore plus restreint mais très bien identifié, les sportifs de haut niveau, qui représente
prés de 6000 athlètes.
Avec 382000 accidents par an, le sport représente 44% des accidents de la vie courante des 10-24ans
(source CNAM). Les disciplines les plus à risque sont les sports collectifs (football, rugby, volley,
basket) avec 54% des accidents. Ces traumatismes sportifs nécessitent dans 8 cas sur 10
l’intervention d’un médecin et l’hospitalisation intervient dans 13,1% des cas et une rééducation
dans 20,2% des cas.
Dans son argumentaire de Juin 2008 sur les recommandations professionnelles dans la prise en
charge des lésions méniscales et des lésions isolées du ligament croisé du genou chez l’adulte, l’HAS
reprenant les données du PMSI MCO de 2006 évalue le nombre des interventions sur les croisés à
37144 et le nombre de méniscectomies à 129204. La population concernée par cette chirurgie est en
majorité jeune et sportive. Miyasaka , dans une étude rétrospective portant sur 2 547 ruptures du
croisé antérieur a montré qu’au moins 65 % des ruptures du LCA sont directement imputables au
sport. La fréquence des ruptures du LCA dépend du type d’activité sportive et du niveau d’activité
Roos , a rapporté une incidence de rupture du LCA 3,3 fois plus importante pour les joueurs
professionnels de football que pour les amateurs. Le CERS de Capbreton accueille chaque année
environ 2000 sportifs de haut niveau d’un âge moyen de 26 ans dont 75% (1500) sont admis dans les
suites d’une lésion du genou. Cette fréquence d’atteinte du genou dans la population sportive justifie
une prise en charge spécifique s’appuyant sur une éducation thérapeutique du sportif blessé. Cette
parenthèse que représente la blessure dans la carrière d’un sportif doit être mise à profit pour lui
donner un enseignement sur sa pathologie, mais également sur dérives du sport(le dopage, les
addictions) et sur certains risques spécifiques comme la mort subite du sportif, le surentrainement, la
fatigue.
Les objectifs du programme :
Dr P.L.PUIG, J.HARCOT, CERS-CAPBRETON
Atelier 12 : L’éducation : bénéfice/risque du
patient et éducation thérapeutique
Le but du programme est d’optimiser la prise en charge chirurgicale en fonction des objectifs sportifs
des patients. Il s’agit d’une participation active des patients à leur propre état de santé, grâce à un
transfert de compétence soignant-soigné par un processus permanent intégré aux soins.
Le programme pluridisciplinaire est personnalisé à partir du diagnostic et planifié dans le temps. Il est
basé sur une participation active des sportifs à des séances d’éducation thérapeutique individuelles
ou collectives. Deux volets sont abordés : l’école du genou qui traite de la pathologie spécifique de
cette articulation et plus particulièrement des ruptures des ligaments croisés (ligamentoplastie) et
une éducation globale sur les risques liés à la pratique sportive.
A l’entrée du sportif dans le programme un dossier éducation thérapeutique est crée sur un support
informatique. A partir de l’interrogatoire d’entrée réalisé par l’infirmière un diagnostic d’éducation
thérapeutique est posé. Il permet une prescription adaptée aux connaissances du patient dans
différents domaines : notion sur l’intervention chirurgicale, sur les complications, sur les traitements,
sur la rééducation, sur les activités physiques. Les prescriptions font appel aux différents
professionnels : kinésithérapeute, infirmière, préparateur physique, diététicienne, psychologue.
Une prise en charge individuelle est réalisée à partir des connaissances du sportif sur la pathologie
ligamentaire, sur le traitement chirurgical, sur les délais de maturation du transplant, sur les
complications, sur la rééducation, sur la reprise sportive.
Des cours collectifs sont organisés sur la mort subite, les médicaments, le dopage, le tabac, le
surentrainement et la récupération.
Les outils pédagogiques font appel à des supports écrits, des diaporamas, des vidéos, des quizz.
La coordination des différents intervenants est assurée. Des prescriptions sont faites par le médecin
prenant en charge le patient. Chaque intervenant trace dans le dossier d’éducation thérapeutique
ses interventions et ses éventuels commentaires. En fin de séjour un questionnaire d’auto-évaluation
est remis au patient pour vérifier la compréhension de sa pathologie et la progression dans son
comportement. Lors de la visite de sortie le médecin vérifie les connaissances du patient. Il donne si
nécessaire des conseils supplémentaires. Il aborde les questions qui seront posées dans le suivi
médico-social. Des documents complémentaires sont remis au sportif le guidant dans son processus
de soins.
Un suivi médico-social annuel est réalisé. Chaque sportif est contacté individuellement un an après
son séjour, soit par téléphone soit par courrier soit par courriel. Il doit répondre à un questionnaire
sur son état de santé actuel, sur les délais de reprise du travail, sur les délais de reprise de
l’entrainement sportif, sur son niveau sportif actuel. Ces données sont analysées et transmises à la
communauté médicale.
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