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▪ La chimiothérapie :
Elle correspond à l’élément essentiel du traitement en l’absence de chirurgie possible (après
mise en place d’une prothèse en cas de jaunisse). Dans une telle situation, elle ne permet pas
d’espérer une disparition complète de la maladie ni une guérison mais elle a pour objectif de
faire diminuer le volume de la tumeur ou de bloquer son évolution, au moins transitoirement.
Différentes molécules de chimiothérapie, administrées seules ou en association, ont une
efficacité démontrée dans le traitement du cancer du pancréas. Il s’agit en particulier de la
gemcitabine ou de l’association de 5-fluorouracile, d’oxaliplatine et d’irinotécan. Elles sont
administrées par voie intra-veineuse à travers un petit réservoir connecté à une veine de gros
calibre appelé « port-a-cath », mis en place au préalable sous anesthésie locale. Leurs effets
indésirables potentiels sont variables et doivent être explicités. Des mesures spécifiques sont
parfois indiquées pour les prévenir ou les atténuer. Ils justifient la mise en place d’une
surveillance étroite, clinique et par prise de sang. Ils peuvent conduire à modifier le schéma
d’administration en cas de mauvaise tolérance : diminution des doses, espacement des cures
…. L’évolution de la situation clinique, les résultats de la prise de sang et les données du
scanner sont les principaux éléments permettant de juger de l’efficacité de la chimiothérapie.
Les examens sont en général renouvelés tous les 2 à 3 mois. Lorsque la chimiothérapie est
efficace et correctement tolérée, sa prescription est renouvelée. Au contraire en cas d’échec
et/ou d’intolérance, la chimiothérapie est interrompue et éventuellement remplacée par une
autre lorsque l’état général est compatible et que d’autres agents de chimiothérapie
d’efficacité démontrée restent disponibles.
L’administration d’une chimiothérapie est également recommandée après exérèse complète
d’un cancer du pancréas. On parle alors de chimiothérapie « adjuvante » qui permet de
diminuer le risque de récidive. Le produit utilisé correspond généralement à la gemcitabine
(GEMZAR®). Il est administré sous la forme d’une perfusion intraveineuse hebdomadaire
d’une demi-heure trois semaines sur 4 pendant 6 mois. La tolérance est généralement
satisfaisante.
▪ La radiothérapie :
La radiothérapie a peu de place dans le traitement du cancer du pancréas. Elle peut être
discutée dans le traitement des formes étendues sur le plan locorégional et non opérables (soit
d’emblée soit récidivant après une chirurgie), généralement après une séquence de
chimiothérapie et éventuellement en association avec celle-ci. Cette indication n’est pas
consensuelle. Elle doit donc être discutée au cas par cas, à l’occasion d’une réunion de
concertation pluri-disciplinaire. Par ailleurs, la radiothérapie est parfois utile pour le contrôle
de certains symptômes douloureux.
▪ Le traitement des symptômes :
Le traitement de la jaunisse a déjà été abordé. En ce qui concerne la douleur, de nombreux
moyens médicamenteux ou non sont actuellement disponibles pour la soulager. Enfin, une
aide nutritionnelle peut être proposée si nécessaire, de même qu’un soutien psychologique au
malade et à sa famille. Les soins de confort peuvent être prodigués, soit à l’hôpital ou dans
une autre institution, soit à domicile grâce à l’intervention du médecin référent, d’une
infirmière et éventuellement d’autres professionnels (psychologues ; kinésithérapeutes …) et
à la livraison du matériel nécessaire.
▪ Recherche et essais thérapeutiques :
La recherche relative au traitement du cancer du pancréas est très active et de nombreux essais
thérapeutiques sont en cours qui visent à évaluer l’efficacité de nouvelles molécules ou de
nouvelles stratégies. Ces essais sont très « encadrés » et la participation n’est envisageable
que pour les malades dûment informés et volontaires dont le consentement écrit a été obtenu.