Monsieur l’Ambassadeur, Monsieur le Doyen, Mesdames et Messieurs, Veuillez d’abord m’excuser d’être un peu intimidée. Je n’ai pas l’habitude de parler dans un lieu aussi beau, face à une assemblée aussi prestigieuse. Mes condisciples ont insisté pour que je sois leur porte-parole. Je vais donc tenter de m’acquitter de cette lourde tâche le mieux possible. Nos remerciements s’adressent en premier lieu à vous, Monsieur l’Ambassadeur, pour nous avoir fait l’honneur de nous recevoir et de nos remettre nos diplômes. Je pense que ce moment restera un souvenir très fort pour nous tous. En secod lieu, nous voudrions remercier nos professeurs de français, et tout particulièrement madame Priesolova et monsieur Brouland qui nous ont préparés tout au long du semestre à cet examen. Sans eux, sans leur patience, sans leur dévouement, sans leur compétence, nous n’aurions sans doute pas réussi aussi aisément à obtenir ce diplôme. L’obtention de ce diplôme, justement, vient couronner pour nous des années d’études du français. Apprendre le français n’a pas toujours été pourtant une sinécure. Qu’est-ce que nous avons souffert avec les conjugaisons des verbes du troisième groupe, avec la concordance des temps, avec les étranges règles d’orthographe, avec l’accord du participe passé avec le verbe avoir, etc., etc. Je crois que le président Pompidou avait un jour déclaré que on n'apprend pas le grec sans larmes. Et bien, je pense que l’on pourrait facilement retourner ce compliment au français. Malgré tout, apprendre le français a été pour nous tous une aventure très riche. Un proverbe tchèque prétend qu’apprendre une langue étrangère, c’est vivre une seconde vie. J’aurais tendance à dire qu’avec le français nous avons vécu plusieurs vies, tant la culture française – et au-delà celles des pays francophones – présentent des facettes qui apparaissent souvent séduisantes, qui parfois se montrent dérangeantes, mais qui restent dans tous les cas passionnants. Pour terminer, comme nous sommes des étudiants en économie, j’aimerais dire un mot sur ce que nous apporte le français sur le plan professionnel, car nous entendons souvent dire autour de nous, que seul l’anglais est désormais utile, et qu'étudier aujourd’hui le français, c’est un peu comme faire du latin ou du grec : c’est bon pour l’intellect, c’est très chic dans les salons, mais fondamentalement, cela ne sert à rien. Je voudrais m’inscrire, au nom de tous mes condisciples, en faux contre ce discours. Parler français, c’est d’abord pour nous l’opportunité de pouvoir étudier en France, ou l’enseignement de l’économie, du commerce et de la gestion ont atteint un niveau d’excellence reconnue dans le monde entier. C’est aussi l’occasion de travailler pour une entreprise française. Comme nous le savons tous ici, les investissements français sont très importants dans notre pays. Bien sur, on m’objectera que la plupart des entreprises françaises actives en République tchèque ont choisi l’anglais comme langue de travail. On ne m’enlèvera cependant pas de la tête que maîtriser le français représente un plus dans une entreprise française. Enfin, en tant que jeunes diplômés, nous voulons aussi nous mettre au service du développement de l’économie de notre pays. Or, dans ce cas aussi, la maîtrise du français est représente un atout. Les PME tchèques sont encore peu nombreuses à être présentes sur le marché français. La connaissance du français demeure aussi indispensable pour accéder aux marchés très prometteurs des pays du Maghreb et de l’Afrique occidentale. Pour tous ces motifs, nous pensons qu’en consacrant de longues heures a l’étude du français, nous avons fait le bon choix sur le plan professionnel. Monsieur l’Ambassadeur, Monsieur le Doyen, Mesdames et Messieurs, je vous remercie pour votre attention et pour votre patience.