continuité, à la coordination et à la qualité des soins offerts aux
assurés, ainsi qu'à la répartition territoriale homogène de cette
offre. »
Faut-il vous rappeler que l’indépendance de vos médecins et leur
liberté de pratique sont garantes de la protection des droits les
plus élémentaires de vos concitoyens à bénéficier de la médecine
et des soins dont leur état relève ?
Assujettir le médecin, prescripteur en acte comme en traitement,
au financeur, au sein du tiers payant généralisé ouvre grand la
porte aux dérives les plus dangereuses, dans un contexte
économique difficile et au sein d’une enveloppe contrainte assortie
d’un ONDAM prévu régulièrement dégressif.
Donner priorité à l’intérêt économique sur l’intérêt sanitaire, c’est
construire une médecine où l’intérêt collectif prime sur l’intérêt
individuel, alors même que tout doit être fait pour que l’intérêt de
chacun prime sur l’intérêt collectif.
Le projet de loi de santé fait pourtant ce choix, et lie l’art médical
aux décisions politiques du moment.
Le secret médical, pilier de l’éthique médicale, se voit effondré par
la création d’un Dossier médical national partagé aux données
médicales et administratives sous contrôle de l’assurance maladie.
Le patient n’est plus propriétaire de son histoire au sein d’un
modèle où son accord est seul présent au départ du transfert de
ses données et jamais plus à chaque étape de leur utilisation par
telle ou telle équipe.
À la menace d’une médecine assujettie à d’autres intérêts que le
soin, s’ajoute donc celle de la fin du secret médical dans son
modèle hippocratique que l’accès de sociétés financières privées
aux données du Système national d'information inter-régimes de
l'Assurance maladie (SNIIRAM) renforce de manière dramatique.
Le projet de loi santé modifie le modèle hospitalier Français. Il lie
les établissements public ou privé aux décisions des ARS en
matière d’implantation, de fermeture, de regroupement,
d’organisation des services et des équipes hospitalières.
Il crée un service public hospitalier auquel peuvent prétendre les
seuls établissements hospitaliers dont tous les médecins exercent
en Secteur 1, et de fait, menace l’existence même de pans entiers
de la pratique médicale qui participent à l’excellence de la
médecine française du fait de l’existence d’honoraires
complémentaires, face au déremboursement organisé par des
années de blocage tarifaire.
Le projet de loi santé change définitivement le modèle hospitalier