6-7 Actualite - LE NOUVEAU PRATICIEN vétérinaire canine

R U M I N A N T S
De nombreux facteurs (statut infectieux,
conduite d’élevage dont facteurs de
stress, alimentation) sont susceptibles
de modifier la réponse immunitaire des
bovins, mais le poids respectif de chaque
facteur et leurs interactions restent plus ou
moins bien définis.
Beaucoup d’études s’intéressent à la relation
entre facteur de risque et maladie, ou à celle
entre facteur de risque et modification des
fonctions immunitaires, mais peu d’entre elles
font le lien entre ces deux types de relation ;
Le lien est alors souvent extrapolé par
construction intellectuelle.
Les facteurs qui modifient les fonctions
immunitaires (statut infectieux, conduite d’é-
levage dont facteurs de stress, alimentation)
diffèrent de manière importante entre les
fonctions immunitaires, et entre les types de
cellules immunitaires.
Il est donc nécessaire de s’intéresser indé-
pendamment à chacune de ces différentes
fonctions, qui peuvent être modulées par
des facteurs externes (encadré 1)*[11, 34].
Les associations entre déficit énergétique
et immunité sont d’abord présentées de
manière synthétique, puis l’impact immuni-
taire des déséquilibres azotés est détaillé
dans l’encadré 2.
Évaluer ces fonctions nécessite des outils et
des méthodes particulres, détailes dans le
tableau 1.
BILAN ÉNERGÉTIQUE
ET IMMUNITÉ
L’effet délétère d’un bilan énergétique
négatif sur l’immunité est consensuel, mal-
gré quelques essais discordants, et même si
les mécanismes incriminés restent flous.
Bilan énergétique
et fonctions lymphocytaires
Le bilan énergétique négatif est associé
à une baisse de la prolifération des lympho-
cytes et de la production d’Ig.
Dans un essai ex vivo chez des ovins, la
lympho-prolifération (après stimulation par
un agent mitogène comme la phytohémag-
glutinine (PHA)) et la production d’IgG anti-
KLH (immunisation préalable) sont plus
faibles chez les brebis en cétose subcli-
nique (BOHB > 0,86 mmol/L) par rapport
Didier Raboisson
Loïc De Marchi
Allain Millet
Samuel Gannac
Jean-Marie Ferraton
François Schelcher
Gilles Foucras
1Université de Toulouse, Institut National
Polytechnique de Toulouse (INPT), École
Nationale Vétérinaire de Toulouse (ENVT),
Pathologie des ruminants
31076 Toulouse, France
2Institut National de la Recherche
Agronomique (INRA), Unité Mixte de
Recherche 1225, Interactions Hôtes-
Agents Pathogènes (IHAP)
31076 Toulouse, France
alimentaires, énergétiques et azotés
sur les fonctions immunitaires
Essentiel
L’effet délétère d’un bilan
énergétique négatif sur
l’immunité est consensuel.
L’immunité innée
est mobilisée contre
les infections bactériennes,
notamment mammaires
pour la vache laitière,
et peut “cibler” la réponse
immunitaire vers un tissu,
via
les mécanismes
d’inflammation.
L’immunité acquise
nécessite un temps
de réponse plus long
lors du premier contact.
Selon les maladies
et les agents pathogènes,
l’un ou l’autre type de ces
réponses est dominant.
des bovins
Cet article décrit les associations
entre déséquilibres alimentaires
énergétique et azoté,
et fonctions immunitaires,
en distinguant les différentes
fonctions lymphocytaires
et neutrophiliques,
à partir de données publiées
et de données originales.
Il existe deux grandes catégories de cellules
immunitaires. Elles correspondent aux deux
types d’immunité, innée et acquise.
1. L’immunité innée repose sur des mécanis-
mes de défense chimiques et cellulaires pré-
existants et à vitesse de réponse rapide.
- Elle implique principalement les macropha-
ges, les cellules dendritiques, les neutrophiles
(ou GNN pour granulocytes neutrophiles) et les
cellules Natural Killer (NK).
- L’immunité innée est mobilisée contre les
infections bactériennes, notamment mammai-
res pour la vache laitière, et peut “cibler” la
réponse immunitaire vers un tissu, via les méca-
nismes d’inflammation.
2. L’immunité acquise repose sur les lymphocy-
tes B et T (LB, LT).
- Elle permet une réponse plus spécifique que
l’immunité innée, mais nécessite un temps de
réponse plus long lors du premier contact.
- Sa caractéristique principale est la mémoire
immunitaire [38].
Selon les maladies et les agents pathogè-
nes, lun ou l’autre type de ces réponses est
dominant.
Encadré 1 - Les catégories de cellules
immunitaires correspondant
aux types d’immunité, innée ou acquise
NOTE
*Deux articles récents décrivent les liens
entre fonction immunitaire et certains facteurs
de risque nutritionnels, à travers l’exemple
de la non délivrance (Olivier Salat et coll.,
’La non délivrance chez les bovins est-elle une maladie
du stress oxydatif ?’, LE NOUVEAU PRATICIEN
térinaire élevages et san2012;20(5):8-15.) [11],
ainsi que les liens entre les facteurs de variation d
e la réponse inflammatoire chez les ruminants
(Gilles Foucras, ‘’Les facteurs de variation de la ponse
inflammatoire chez les ruminants’,
LE NOUVEAU PRATICIEN Vétérinaire élevages et santé,
2013;22(5):171-6.) [34].
Crédit Formation Continue :
0,05 CFC par article
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE
élevages et santé vol 7 / n°28
OCTOBRE 2014 - 171
19
Synthèse
et données originales
l’impact des déséquilibres
1er Prix
éditorial
2014
Objectif pédagogique
Connaître les associations
entre déquilibres alimentaires
énergétique et azoté,
et fonctions immunitaires.
19-27 Impact desequilibre alimentaires BAT_Gabarit dossier ruminants 23/02/2015 16:59 Page19
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