C`est le cas en Europe occidental.

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La vie politique en
Europe 1918 - 1939
Bibliographie : Georges Duby, Atlas historique mondial, Paris, Larousse, 1987.
Serge Berstein “La démocratie libérale”, Paris, PUF, 1998
Milza, “Les fascismes”, Paris, Seuil, 2ème édition, 2006.
Payne, “Civil War in Europe, 1905-1949”, Cambridge, Cambridge University.
Wahl, L’Allemagne de 1918 à 1945, Paris, Armand Colin, 3ème édition, 2008.
Collection : Que-Sais-Je.
Introduction
1918 : reconstruction de l’Europe sur des bases de collaborations entre certains Etats.
Grandes tendances montrant une évolution via des normes communes.
Période de nationalismes.
Annonce d’évolutions ultérieures.
Années un peu révolutionnaires avec des innovations (lutter contre la grande crise de 1929).
Dans la nouvelle Europe de 1918, on retrouve de nouveaux Etats comme la Finlande, l’Estonie,
la Lettonie, la Lituanie, la Pologne qui obtient un couloir en direction de la baltique qui va poser
de nombreux problèmes. L’Allemagne conserve la Prusse orientale, frontière de la Lituanie.
Plus au sud de l’Europe, la Tchécoslovaquie ressurgit, la Roumanie récupéré un territoire sur la
Russie et sur la Hongrie. Se constitue également la Yougoslavie.
Le Danemark récupère au sud des territoires, la France l’Alsace et la Lorraine, l’Italie des
territoires de l'ancienne Autriche-Hongrie.
Premier chapitre : Le chaos
apparent des sorties de
guerre (1918-1920)
Marguerite Yourcenar a écrit un magnifique roman historique : Le coût de grâce.
L’intrigue se situe en Livonie avec la création d’un chaos dans cette zone avec tout le
cortège des guerres. Ainsi, le roman montre ce qu’est le chaos. En fait dans toute
l’Europe, il existe des situations de ce cadre là marquée par des guerres civiles.
A l’exception des grands Etat vainqueurs, le vieux continent a beaucoup de peine pour
retrouver son équilibre. Il va falloir dans de nombreux pays attendre la fin de la crise
économique de 1921 pour réellement voir la situation se stabilisée. Les armistices de
l’automne 1918 ne marque pas la fin des combats et des armées ont circulées dans
l’Europe jusqu'en 1920.
On voit se heurter des forces politiques correspondantes à des forces sociales. Ainsi, on
retrouve une impression d’agitation débouchant sur des compromis. On va tenter de
comprendre les causes et la nature de ces violences.
A) L’écroulement des “Anciens Régimes”
Le phénomène est déclenché par la défaite sans appel des Empires Centraux, c’est à dire
l’Autriche-Hongrie, l’Allemagne, la monarchie Bulgare, l’Empire Ottoman.. Cet
écroulement militaire entraîne celui des régimes politiques. En même temps que chute
ces dynasties, chute également les sociétés qui correspondaient à ces régimes. C’est à
dire qu’avant, la grande propriété foncière dominait, l’Allemagne par la grande
bourgeoisie conservatrice. Elle avait des intérêts à défendre au côté de la grande
propriété foncière et vivait de ces régimes.
Surtout, au moment de la crise, se manifeste de manière assez violente, des aspirations
populaires avec un fort engagement des européens. De même, des revendications
immédiates pour augmenter le niveau de vie.
1.La fin des Hohenzollern
Cette dynastie régnait sur la Prusse depuis le début du XVIIème et a étendue son
Empire au fil du temps. En Allemagne, on critiquait très fortement la politique de Berlin
sans pour autant que le régime s’affaiblisse. Il a fallut attendre l’été 1918 pour que le
régime connaisse sa chute.
Cependant des prémices étaient pressentis notamment par la création du parti USPD
en avril 1917 demandant la paix. De même, à la fin de l’été 1917, on retrouve une
coalition politique au parlement Allemand, le Reichstag. Ainsi, on trouve les sociaux
démocrates constituant le SPD, le Censtreu (chercher), un certain nombre de libéraux
qui s’allie. En conséquence, la majorité politique va demander l’ouverture de
négociations, notamment avec les Etats-Unis, récusent certaines annexions guerrières.
De plus, dès 1917, on retrouve de nombreuses grèves, des conseils ouvriers se mettant
en place en Sachsen. Bref, l’ouverture d’une éventuelle contestation.
Cet atmosphère entraine la démission du chancelier (Bethmann Hollbeg) et ainsi une
mise en cause de l’autorité de l’Empereur. En 1918, est votée au Reichstag, une
résolution sur la paix dans laquelle on demande au nouveau gouvernement Allemand
d’explorer les mieux possibles les conditions de paix. En effet, les élus sont conscients de
la méfiance des citoyens. Mais ceux qui gouvernent sont les deux généraux de l’armée
Allemande : Hundeburg et Ludendorff.
Cela ne suffit pas, en janvier 1918, éclate une grande grève politique à Berlin. Mais c’est
surtout la crise de l’été 1918 qui va propulser le changement dans le pays. Le 8 août
1918, l’armée Allemande va subir une défaite décisive reculant les lignes. Cette défait
ne peut plus être cachée par la propagande et septembre l’armistice est demandée par
les Turques et en octobre par l’Autriche.
En outre, l’autorité se montre très affectée, le nombre de déserteurs explose avec 100
000 hommes fin octobre qui traînent dans les dépôts ferroviaires. Ces soldats peuvent
aussi être tentés par d’autres discours politiques.
En fait, la défaite menace et Ludendorff tente un nouveau stratagème. En octobre, la
majorité politique du Reichstag obtient un changement de gouvernement avec à sa tête,
Max de Bade. Dans ce contexte, Ludendorff propose l’armistice. En réponse, le
gouvernement va ouvrir les négociations en particulier avec les Américains. Max de
Bade va endosser les responsabilités des négociations et Wilson se montre plus
autoritaire que prévu demandant une “capitulation” de l’armée Allemande.
Ludendorff comme chef d’armée rétorque l’armistice et rejette la faute du mauvais
armistice sur le gouvernement de Max de Bade. Cette grossière manouvre va entraîner
l’éviction de Ludendorff et l’élection de Groener.
Etant donné que la situation s’empire, certaines forces politiques commencent à
s’impatienter et souhaitent une paix rapide permettant de stopper les combats. Ainsi, le
28 octobre, Max de Bade propose un changement de constitution en établissant un
régime monarchique de type constitutionnel tel qu’en Angleterre. Ainsi, cela donnerait
beaucoup plus de pouvoir au Reichstag et moins à l’Empereur.
De même, des militaires fanatiques vont vouloir tenter un dernier assaut sur mer. Au
tout début novembre, l’amiral en chef conçoit la folie d’ouvrir une bataille navale. Dans
la principale base navale Allemande à Kiel, c’est la révolte. Des émissaires sont envoyés
dans toutes les grandes villes du nord allemand pour appeler au soulèvement.
Hamburg, Brème, la Bavière, la Sach et Berlin le 9 novembre se soulèvent. Max de Bade
est remplacé par un gouvernement composé pour moitié de sociaux-démocrates et pour
moitié de représentantes de l’USPD. Ainsi, périt la dynastie des Hohenzollern.
2. La chute des Habsbourg
C’est une famille qui occupait le trône d’Autriche puis d’Autriche-Hongrie depuis
plusieurs siècles. Dans ces territoires, l’armée était souvent battue par les Russes ou les
Serbes. En 1914, l’Empereur François-Joseph était monté sur le trône depuis 1848 et
meurt en 1916. Dans de nombreuses familles paysannes, il était populaire. Il est
remplacé par Charles Ier. Depuis son avènement, il ne songeait qu’à faire sortir de son
pays indemne de la guerre. Dès le début de 1917, il entame des pourparlers secrets avec
le gouvernement français au travers d’émissaires envoyés en Suisse. Il écrit aussi à
Guillaume II lui proposant une tentative de paix sans réponse favorable. Son beau frère
rencontre directement Point Carrée et le ministre des affaires étrangères est au courant
et va prévenir les Allemands. Ainsi, les négociations sont interrompues. Clemenceau,
président du conseil en 1917 va considérer l’Autriche-Hongrie comme des traitres
puisqu’ils changement souvent de comportements.
Les Allemands souhaitent l’Autriche-Hongrie comme un satellite de l’Allemagne. En
janvier 1918, Wilson ne prévoyait pas un effritement mais se montre influencé au fil du
temps. En septembre 1918, Wilson n’est pas défavorable à la “démantelation” de
l’Autriche-Hongrie. D’autre part, les productions vont également fortement diminuer. A
cette crise économique, s’ajoute une crise sociale et politique. On ne prévient même plus
les familles quand il y’a des morts, on ne retrouve pas d’indemnités de guerres, les
emplois chutent dans les usines et on a un retour des soldats prisonniers de Russie.
Beaucoup de ces prisonniers ont été influencés par les éléments de la Russie et
reviennent avec des idées socialistes révolutionnaires. Ces hommes développent leurs
nouvelles idées et se crée un nouveau climat. De même, dans le monde ouvrier, les
mécontentements explosent avec de nombreuses grèves. A partir de l’automne, se met
en place des gouvernements nationalistes plus ou moins improvisés. C’est le chaos
social, l’Autriche-Hongrie disparaît.
En été 1918, les Allemands pressent l’armée Austro-Hongroise d’attaquer le front Italien
sur la rivière la Piave. Mais, cette offensive échoue lamentablement et l’armée Italienne
riposte. Dans cette période, la Bulgarie échoue en premier. Le 18 octobre, l’armistice est
signée et c’est la victoire des troupes Italiennes. Le 24 octobre, la victoire de Vittorio
Veneto signifie la fin de l’armée Austro-Hongroise. Le 3 novembre, une armistice est
signée et le 12 novembre, l’Empereur Charles 1er est chassé de Vienne et les Habsbourg
sont en fuite.
C’est l’installation à Vienne, d’une république : la République Allemande d’Autriche
où les sociaux démocrates tiennent le front.
3. D’autres trônes chancelants
a) Le Nord de l’Europe
Dès décembre 1917, la Finlande devient indépendante. Mais éclate à la fin janvier 1918,
une guerre civile très dure en rouge et blanc durant 4 mois. Les vainqueurs, les blancs
exercent une des répressions les plus d’atroces d’Europe. Suite à cette victoire mené par
un général Tsariste Mammerheim, les vainqueurs décident de transformer le régime
politique en un régime monarchique. Pour monter sur le trône, les politiciens font appel
à un membre de la famille d’Hohenzollern, prince d’Hess. Mais finalement, les
Finlandais se rendent compte de la situation compliquée en Allemagne et vont rappeler
Mammerheim pour le transformer en régent. Dès octobre 1918, le prince Oskar de Hess
fait savoir qu’il ne viendra pas. Et dès 1919, les Républicains emportent haut la main les
élections.
En Suède, le souverain Gustave V était germanophile pendant la guerre. Bien que le
pays était resté neutre, la Suède avait souffert du blocus maritime imposé par la Grande
Bretagne. A partir de 1917, on commence à avoir des soucis d'approvisionnements en
matière agricole et ce début de disette met en place une paralysie dans certaines
industries. Ainsi, le chômage et la misère augmentent considérablement. On parle même
de créer des conseils d’ouvriers. L’agitation est telle que la souverain va faire appel à un
cabinet alliant les libéraux et les socialistes réformistes suédois. Ce gouvernement va
exiger du roi à une réforme constitutionnelle. Cette nouvelle constitution abaisse les
droits du souverain. Cette réforme ouvre la voie à une démocratisation du système
Suédois où l’on va adopter une réforme électorale donnant quasiment le suffrage
universel à l’ensemble du corps.
Dans les pays Baltes, en Livonie, les conservateurs locaux issus de la noblesse ou de la
grande bourgeoisie urbaine avait le 26 avril 1918 décidé de créer une assemblée intitulé
“conseil de province” composé de 35 allemands, 13 estoniens, 10 lettons. Constitué
essentiellement de nobles, le conseil avait demandé à l’unanimité une union personnelle
entre le “Baltikum” etc.. Ca voulait dire que l’Empereur d’Allemagne allait devenir le
souverain du “Baltikum”. En bref, une sorte d’annexion Allemande. En novembre 1918,
tout est remis en cause et on s’interrogeait sur le devenir du Baltikum. C’est à ce
moment là qu’un très aristocratique comité national germanobalte réfugiait
prudemment à Stockholm décrète une négociation avec les britanniques. Le deal est de
changer d’alliance et de combattre les bolchéviques. Ils voulaient conserver leurs terres
et ils reçoivent un grand soutien d’August Wining, un grand social-démocrate
Allemand.
Wining va défendre la présence militaire des allemands dans cette zone en expliquant
aux anglais, qu’elle provienne de la Finlande. Il négocie également avec les nationalistes
Lettons emmenés par Ulmanis. Ce jeux va permettre d’installer à la tête d’un
gouvernement Letton nationaliste, un pasteur local Niedra. Ce gouvernement est ultra
conservateur dans lequel Ulmanis ne se sent pas très à l’aise puisque c’est l’ami des
grands bourgeois germanophones. Le baltikum reste à l’ordre du jour jusque au début
de l’année 1919.
Globalement, les monarchies sont en échecs.
b) l’Europe central
Tous se liguent contre la monarchie. Elles disparaissent sauf dans les Balkans avec des
desseins très différents. Dans un certain nombre de cas, elle est en grand danger telle
qu’en Bulgarie. Stambolijski défie la monarchie Bulgare dont il demande la suppression.
Elle va s’appuyer essentiellement sur l’armée et sur un futur coup d’état.
Autre régime en difficulté, la Grèce. L’homme fort se nomme Vénizélos. Dans les deux
pays, ce qui est intéressant est que le souverain doit démissionner. C’est le signe d’une
fragilisation. En Bulgarie, le roi démissionne au profit de son fils Boris. En Grèce, le roi
Constantin doit laisser place à son fils Alexandre qui va décéder d’une morsure de
singe. ça se terminera par une terrible guerre civile après 1945.
En Yougoslavie, le roi de la dynastie Alexandre Karagorgevitch, profite de la victoire
sur la Bulgarie. Il est très malin puisqu’il fait semblant d’accepter la nouvelle. Il fait mine
d’accepter une nouvelle constitution pour endormir la méfiance de ses adversaires. En
réalité, il est très autoritaires et très hostile à la démocratie.
D’autre part, en Roumanie, le roi Ferdinand est Allemand mais il a pour lui d’avoir
choisi en 1916, l’alliance avec la Russie et les alliés et se retrouve battu par les allemands
mais il reçoit un gros morceau qui est la Transylvanie. Cette annexion lui donne un
territoire à gérer beaucoup plus important et il fait également mine d’accepter la
démocratie.
En Albanie, la République semble être choisie et provisoirement, ils ont un régime
plutôt démocratique.
On voit bien que les difficultés des monarchies européennes correspondent bien à ce
qu’évoquait l’historien américain Arnauld Mayer à la fin de l’ancien régime. Derrière les
souverains, c’est l’aristocratie et sa domination millénaire sur la vie politique qui sont
mises en cause et la conquête de droits nouveaux est considéré comme un but après les
épreuves redoutables de la guerre.
B) Les poussées révolutionnaires : une
forte poussée
A partir de la révolution Russe de 1917, un certain nombre de mouvements sociaux vont
se dessiner en Europe. En effet, on retrouve une lassitude de plus en plus grande par
rapport à la guerre et aux contraintes très forte qu’elle fait peser sur la vie quotidienne. Il
va s’ensuivre des mouvements sociaux, des grèves, des manifestations qui ne
débouchent pas forcément sur un changement politique mais qui ont néanmoins un
impact important sur les débats politiques et sur la vie politique. Les révolutions se
manifestent par des tentatives de prises de pouvoirs. On peut dire que les années 19171920 ressemblent par l’ampleur des mouvements à ce qui avait été au XIXème siècle, les
mouvements de 1848.
1. Des mouvements sociaux virulents
Ils sont particulièrement fort en Europe occidental.
 En France tout d’abord, en particulier en 1919 et 1920
. Ce qui va déclencher la colère d’un certain nombre de citoyen français, c’est en avril
1919, l’acquittement de l’assassin de Jean Jaures, Raul Villain. Il connaît un procès
clément et toutes ces lacunes vont entraîner de très importantes manifestations
d’hostilités qui sont organisées à la fois par le parti socialiste français et la CGT. C’est
surtout le premier mai 1919 qui va être l’occasion de grèves massives dans tous les
grands centres du pays.
Elles entrainent d’immenses cortège, en particulier à Paris. Pendant les six semaines qui
vont suivre ce premier mai 1919, un énorme mouvement de grèves démarre. La plus
spectaculaire est celle des métallurgistes parisiens durant de nombreuses semaines.
Officiellement, les grèves souhaitent l’amélioration des ravitaillements. Il y’a aussi la
question des salaires, les conditions de travail.. L’année 1919 ne voit pas le retour de
tous les soldats à la maison car la France intervenait dans les combats en Russie. De
même, des éléments plus politisés que la troupe considérant que le régime bolchéviques
ne sont pas si bien que ça.
C’est une période marquée par une énorme vague de syndicalisation. C’est ainsi que la
CGT va quadrupler ses effectifs en quelques mois. Surtout, d’autres syndicats vont se
créer, en particulier de syndicats chrétiens qui vont se regrouper, la CFTC.
Ce premier mouvement se heurter à l’intransigeance du gouvernement. Clémenceau se
nommant le premier policier de France.
Par ailleurs, la déception très forte des résultats des élections générales de l’automne 19
avec la victoire des partis gouvernementaux qui vont de la droite dure aux radicaux de
gouvernement. Le PS ne subit pas une défaite, au contraire, il progresse. Mais, les
socialistes espéraient recueillir beaucoup plus suite au grand mouvement social.
La chambre bleu horizon est satisfaite, l’année 1920 commence dans l’euphorie pour les
conservateurs.
Mais dès février-mars, un mouvement social plus radical reprend. En avril mai, le
nombre de grèves repart à la hausse et il y’a une profession qui entre dans une grève
extrêmement dure, c’est celle des chemineaux. L’idée d’une grève générale pour
soutenir les chemineaux est lancée. Elle se termine par une cuisante défaite et surtout
déçu par la direction syndicale, de nombreuses personnes vont partir.
 Ainsi, après le printemps 1920, les choses se calment mais surtout l’amertume est
grande.
En Grande-Bretagne, les mouvements sociaux sont même plus importants qu’en
France.
Entre 1917 et 1920, les effectifs passent de 4 à 8 millions de syndiqués. En 1917, la classe
ouvrière anglais a connue un très vif de sympathie pour la révolution Russe et pour les
deux révolutions Russes. Lorsqu’en 1919, la grande Bretagne s’est engagée dans une
croisade anti bolchévique, de nombreuses personnes ont refusées de prendre parti.
Surtout, ce sont crées des syndicats très radicaux appelés les Shop Stewards. Très actif
dans les principaux syndicats, vont créer des mouvements quelquefois
prérévolutionnaires, une chose populaire est la nationalisation des mines et des chemins
de fer.
Le premier ministre Britannique Lloyd Georges est très gêné par ce mouvement, il se
rend compte qu’il ne s’agit pas d’une petite manipulation. Il va faire mine de céder
pendant l’année 1919. Durant l’année 1920, le mouvement semble reprendre davantage
dirigé par les éléments les plus radicaux des TUC, des Shop Stewards. C’est aussi
pendant l’été 1920, qu’est créé un parti communiste de Grande-Bretagne et les leadeurs
ne sont pas intellectuels mais des syndicalistes de base, des ouvriers. A ce moment là,
Lloyd Georges est en pleine difficulté politique avec du mal à obtenir une majorité.
Ainsi, il est obligé de lâcher du lest et il choisit une politique de répression
accompagnée d’une campagne de propagande sur les communistes.
Ce mouvement social est un des plus virulents que la Grande Bretagne est connue.
Mais c’est sans doute en Italie que le mouvement social va être le plus spectaculaire.
Contrairement à la France et à l’Agl, en Italie, ce sont surtout les campagnes. En effet, à
partir de 1919, de nombreux paysans rentrent chez eux et veulent être payés de leurs
sacrifices et avoir une exploitation agricole digne de ce nom. Ainsi, on va trouver
d’importants mouvements paysans, d’occupation des terres.
Ces occupations sont encouragées par les sections locales du PSI et par un parti
démocrate chrétien s’appelant le PPI. Ce PPI est dirigé par Don Sturzo. Il va lui aussi
préconiser l’occupation des terres.
Le gouvernement italien dirigé par des libéraux de centre droit va défendre la
propriété privée. En tout cas, ce gouvernement va souvent légaliser certaines de ces
occupations à condition que les terres ne soient pas cultivées. Les paysans italiens sont
particulièrement motivés car la situation leur semble mauvaise. Des milices privées
vont être recrutés et on va retrouver parmi eux, des fascistes. L’Etat Italien va apparaître
comme impuissant alors que les fascistes vont apparaître comme des personnes très
dynamiques. Cette intrusion va servir le plan politique mais en ville la situation est tout
à fait explosive en particulier dans les grands centres industriels du nord Italien. Ce sont
des mouvements originaux contre la vie chère. Durant l’année 1919, se trouve aussi de
vastes mouvements prérévolutionnaires où les ouvriers s’emparent d’un certain nombre
de lieux de production pour y établir des sortes de conseils qui vont avoir comme
vocation de remettre en train la production. On est dans la contestation radicale d’un
modèle de société et ainsi, dans une phase beaucoup plus radicale.
Le mouvement en 1919 est très for et reprend de plus belle début 1920 et certaines
professions sont en pointes dans le mouvement en particulier les métallurgistes italiens.
En juillet et aout, ils vont se retrouver en grève avec occupation d’usines. A Turin, on
voit apparaître des gardes rouges qui ont décidé de suivre l’exemple de l’Europe de
l’est. En septembre 1920, éclate une grève générale mais la direction réformiste des
syndicats italien va signer le plus vite possible un accord au rabais sur la base d’un
chantage. Mais surtout, les fascistes vont devenir pour le patronnât italien et pour le
gouvernement italien des supplétifs utile dans la lutte contre les rouges. Les fascistes
vont peu à peu s’implanter dans le paysage politique.
On pourrait ajouter des mouvements du même type en Espagne même si l’économie à
moins souffert de la guerre. Ce mouvement est plus à chercher de profiter d’une bonne
conjoncture.
En Europe du nord, on va retrouver en Suède une situation tout à fait comparable
puisqu’elle est secouée par de très importants mouvements sociaux contre la vie chère
pour un ravitaillement de plus en plus insuffisant. Surtout, il existe une radicalisation
très nette d’une partie de sociaux-démocrates. On observe la création d’un parti
socialiste de gauche dirigé par des personnalités importantes du parti SAP. On est à la
fin de l’année 1917, on est au bord de la création de soviets et de gardes rouges. Ces
chefs syndicalistes essayent de saper la mouvement social en y réussissant tant bien que
mal.
La Norvège est entre 1917 et 1921, la théâtre d’une radicalisation intense du mouvement
ouvrier s’observant sur le plan politique. Le parti Norvégien s’appelant le DNA se
radicalisant de plus en plus. Il va éliminer des chefs réformistes. Dans toutes ces années,
se développent des grèves et des manifestations surtout en 1921 quand le patronat crée
lui même ses propres milices.
 Mais le pays qui va aller jusqu’à la révolution est la Finlande.
Entre 1809 et 1917, elle faisait partie de l’Empire Russe. En 1917, le désir
d’indépendance est très fort en particulier à gauche.
Le parti social démocrate radicalise sa position par rapport au gouvernement provisoire
Russe demandant officiellement l’indépendance pour toutes les questions intérieures.
Cela crée un conflit très important avec le gouvernement provisoire Russe dirigé par
l’essentiel par Karinsky refusant tout élargissement de l’autonomie Finlandaise.
Intervient un phénomène curieux qu’est la droite nationaliste finlandaise s’allie avec le
gouvernement provisoire Russe contre les socialistes. Se crée contre une garde rouge et
on se dirige vers l’affrontement. Ce qui va sonner le déclic est la prise de pouvoir des
bolchéviques en Russie. Ils soutenaient l’idée d’une indépendance Finlandaise. Par
ailleurs, ils se disaient que la droite Finlandaise serait canalisée.
C’est à ce moment là que les nationalistes de droite vont vouloir réclamer
l’indépendance dans les 3 jours. Ce retournement antibolchévique vient de la crainte de
voir se dessiner une Finlande rouge dirigée par les rouges. Cette grève débouche sur des
violences et elle n’est pas poursuivie au bout de 10 jours. Début décembre, les partis
politiques se mettent d’accord pour demander l’indépendance reconnue par la France,
l’Agl et l’All. Le problème est que les blancs ne veulent pas en rester là. En octobre,
l’organisation d’élections est issue d’une volonté de mettre en cause la majorité socialiste
aboutissant à une courte victoire de la droite. Du côté des rouges, on estime que ces
élections sont en faites une atteinte à la volonté démocratique. On considère que ces
élections n’ont pas de valeur. Surtout, ce qui va aussi déclencher le drame est que
désormais les blancs sont décider de créer une armée nationale formée des milices
constituées du côté blanc.
En décembre et janvier, se crée un mouvement qui éclate dans deux provinces
finlandaises. Les affrontements directs se font et les blancs attaquent les rouges, les
garnisons russes qui sont en train de se retirer progressivement du pays. Ces garnisons
défendent plus ou moins mollement et ils vont limiter les contacts avec les rouges et les
blancs Finlandais. A la fin du mois de janvier, face à une situation de plus en plus
incontrôlable, les rouges décident de prendre le pouvoir à Helsinki. Les blancs vont fuir
au nord et là bas, ils vont installés une sorte de contre pouvoir. Une guerre civile éclate
jusqu’à la mi mai 1918 marqué par des combats très vifs où vont tomber près de dix mils
combattants. Au début avril, les blancs font appel à l’armée Allemande débarquant en
Finlande, créant un déséquilibre et faisant gagner les blancs.
Aussitôt, ils déclenchent une sauvagerie d’une très grande cruauté avec près de 25 000
victimes supplémentaires. Cette erreur blanche se double d’un emprisonnement massif
dans des camps de concentration avec 80 000 personnes. Avec la défaite Allemande en
1919, le gouvernement Finlandais se trouve dans une situation dramatique et par
conséquent, on va rappeler le maréchal Mannerheim.
On retrouve des mouvements dans le sud de l’Europe, dans les Balkans, en Yougoslavie.
Cette poussée des votes d’extrême gauche montre un potentiel d’agitation. On le
retrouve en Hongrie, en Tchécoslovaquie, en Autriche.
2. La floraison des conseils
 Quand on pense à l’après guerre, on pense au mot au Conseil.
Le terme de conseil regroupe des réalités très diverses. Une erreur fondamentale serait
de les assimiler à des organismes bolchéviques ultra radicaux. E
En réalité, ce sont des organismes élus pour des périodes très courtes censés représenter à l’échelle
locale, un certain nombre d’organisations qui peuvent être syndicales, politiques ou représenter
des régiments de soldats.
Les délégués sont élus le plus souvent sur la base de réunions faites soit dans les
entreprises, soit dans les régiments et ces élus ne représentent souvent l’opinion des
entreprises à un moment donné. C’est une sorte de démocratie participative liée à des
luttes sociales particulière. Souvent, les conseils sont dominés par des éléments
modérés, réformistes y compris en Russie.
Les conseils ont surtout pour fonction de faire connaître des revendications immédiates,
des gens qui les élisent. Des revendications de soldats, d’ouvriers. On s’aperçoit qu’elles
sont plutôt structurées, convergentes et démontrant un grand désir de démocratie et
surtout une grande méfiance vis à vis des pouvoirs traditionnels. On essaie d’inventer
de nouvelles formes.
Ce sont les lieux de conflits perpétuels entre ceux qui veulent des réformes et ceux qui
veulent réellement changer le fonctionnement de la société. Et puis, ces luttes ont pour
but de contrôler le conseil. On a souvent vu la main des bolchéviques ou des
communistes à l’extérieur en oubliant une force totalement négligée, les anarchistes.
Ils sont très puissants partout et les bolchéviques se sont appuyés sur eux pour
prendre le pouvoir. Surtout, on trouve de nombreuses personnes qui ne sont pas
politisés comme des officiers. Ces organes de démocratie directs sont plutôt fluctuants
dans leurs décisions, se contredisant d’un jour à l’autre. Ces organismes de luttent
disparaissaient de même quand ils sentaient qu’ils n’avaient plus d’utilité. Ces conseils
peuvent être manipulés, trahis.
Peu d’entre eux parmi la France, évitait de recourir à cette forme d’action. On va
considérer deux exemples de l’activités des conseils : l’Allemagne et la Hongrie.
1. L’Allemagne : Ces conseils ont donné lieux à pas mal de travaux.
Pour Flechtheim, les conseils n’étaient pas une création partisane. On ne peut pas parler
des conseils en Allemagne comme dépendant de partis politiques particuliers. Pour lui,
c’était représentatif des masses décidées à passer à l’action directe contre les autorités
traditionnelles.
Elles voulaient du combat. On retrouve trois étapes : la révolte des marins de 1917, les
premiers conseils ouvriers de Berlin et la phase postrévolutionnaire. Dans cette
troisième phase, l’apparition des conseils se fait simultanément à Kiel, Berlin et à
Munich. On a souvent mis en avant la personnalité de Kurt Eisner faisant parti de ceux
qui considèrent que la guerre a un prix trop élevé par rapport à ses avantages. En 1917,
ce réformiste va adhérer à l’USPD. Quand il apprend qu’Kiel, des conseils vont être
créés, il organise avec l’USPD une gigantesque manifestation. Se met en place des
conseils d’ouvriers et de soldats demandant une paix immédiate et surtout le départ de
la dynastie locale. A Berlin, le mouvement intervient 5 jours après se manifestant par de
grandes manifestations antimonarchiques mais aussi une amélioration des conditions de
vie. La structure des conseils n’imite pas les soviets Russes.
Très vite, ces conseils vont avoir une réalité très différente. Dans certains cas, ce ne
sont que le reflet des rapports de force. Dans les ¾ des cas, le gouvernement reconnaît
une certaine légitimité à ces conseils. Le but du parti social démocrate n’est pas de
pérenniser les conseils mais comptaient de les utiliser pendant un temps très court
pour asseoir leur pouvoir en Allemagne, fidéliser une clientèle et s’en débarrasser
rapidement.
En fait, le PSD, souhaitait dès le départ désarmais ces conseils et organiser rapidement
des élections politiques en négociant ceci avec l’armée. Le 8 décembre, on a déjà des
prémisses des futures luttes (lettre de Hindenburg à Ebert). Ebert négocie avec l’armée
pour rendre impossible l’action des évolutionnaires et organiser des élections
législatives. Les commissaires du peuple sociaux-démocrates souhaitent liquider
rapidement les conseils. Le grand jeu toutefois, est à l’intérieur des conseils, faire le
maximum pour éviter tout débordement.
Par ailleurs, ils visent à désarmais les marins et les troupes de Berlin dans le but des les
remplacer par des troupes fidèle du général Grener. Il est clair que cette tactique ne peut
aboutir qu’avec violence. Il ne reste plus qu’à porter l’estocade par une série de
provocations que le gouvernement d’Ebert va mettre en œuvre comme renvoyer le
préfet de police de Berlin. Suite à la démission forcée d’Eichhorn, se met en place des
séries d’actions et des éléments du conseil pensent qu’il faut réagir violemment et
décide de s’armer. Erbert va envoyer sur place son ami Noske qui va monter une armée
propre. Noske fait la répression et dans la foulée. Dans les élections de février, les
sociaux démocrates obtiennent 38% des voix. Le résultat est que cette victoire aboutit
avec forces politiques centristes. Au mois de mars, Ebert envoie nettoyer Brème et
Hambourg et puis il y’a l’exemple Bavarois. En Bavière, les sociaux démocrates
participent au mouvement Kurt Eisner mais des élections vont avoir lieu. Ces élections
sont une défaite pour Kurt Eisner, très largement doublé par les sociaux-démocrates.
Puis, en Bavière, la situation se tend. Le mouvement des conseils apparaît comme
minoritaire et le parti social démocrate commence à prendre ses distances. Ils réclament
la tête du nouveau parlement bavarois pour mettre fin à la dictature des conseils. Se crée
un conflit entre les conseils et les sociaux-démocrates. Hoffmann se saisit de ces
éléments pour se retirer hors de Munich, à Wamberg et il va créer là bas, une sorte de
gouvernement concurrent de celui de Munich. Sur le modèle de Noske et assez
habilement Hoffmann va monter des corps francs.
Vont participer toute une série de personnes plutôt conservatrices considérant que les
conseils doivent se retirer. Hoffmann va se lancer dans une répression anti rouge. Les
troupes des conseils vont peu à peu être battus par les corps francs. La République des
conseils de Bavière prend fin et c’est plutôt le PSD qui a joué un rôle actif dans ce cadre
là. C’est ce qui a amené le journaliste et historien de S Haffner à écrire un livre très
intéressant.
2. La Hongrie : Les premiers conseils naissent en 1917 et vont à Budapest préparer
la grande grève de janvier 1918 débouchant sur la revendication de la paix
immédiate.
Cela rappelle la grande manifestation de 1905 pour réclamer la démocratie politique. Au
printemps 1918, ces conseils vont se multiplier par le retour des soldats prisonniers en
Russie au contact de la révolution Russe avec l’idée de faire quelque chose semblable à
cette révolution.
Ce qui alimente le mécontentement, c’est la situation alimentaire et matérielle des
Hongrois, encore plus dramatique que l’All. En début octobre, c’est la démission de
Charles 1er, le 31 octobre 1918 se met en place, un nouveau gouvernement, nationaliste
de coalition dans lequel on retrouve des élus de centre droit mais où participe quelques
élus syndicalistes proches des sociaux-démocrates dirigés par Károlyi.
Il prend le pouvoir sur une base nationaliste et sur une base d’agrandissement
territorial. Sur le plan politique, il est d’accord avec l’idée d’un système parlementaire. Il
est éventuellement d’accord sur des quelques progrès sociaux. Mais ce gouvernement
est soumis aux nationalismes voisins tels que les Roumains. Donc, c’est un
gouvernement dans un pays ruiné à la guerre, soumis à la fin et en conflit avec les
voisins. Surtout face à lui, une opposition radicale, bolchévisée autour de Bela Kun. Il se
trouve qu’il est en alliance avec le parti gauche du PS Hongrois. Cette opposition
s’appuie sur les conseils et naturellement jette le discrédit sur le gouvernement Károlyi.
Ce qui porte le coup de grâce n’est pas un soulèvement révolutionnaire.
Ce qui va tuer Károlyi est le traité de Paris. Il sent l’hostilité à son égard, il réagit en
emprisonnant Bela Kun et en mars 1919, il démissionne.
Ainsi, la Hongrie se retrouve sans gouvernement. C’est alors que les chefs sociauxdémocrates vont offrir une alliance politique au communiste pour une raison purement
nationaliste. Ils espèrent obtenir l’appui de la Russie rouge contre les Roumains et les
Tchécoslovaques. Ce gouvernement s’appelle conseil de la république. I
l va s’appuyer sur les conseils d’ouvriers et de soldats toujours existant pour
gouvernement et d’imposer des réformes en particulier une vaste réforma agraire. Le
grand drame est le fait d’avoir voulu mener la guerre jusqu’au bout. De nombreux
nationalistes Hongrois vont se rallier car la République des conseils a crée une armée
luttant contre les Tchèques et les Roumains remportant certains succès. De même, les
puissances étrangères telles que la France et l’Alg sont prêtes à faire un compromis. Et
fin avril 1919, la Fr et l’Alg proposent par la bouche d’un négociateur un redécoupage
des frontières Hongroises plutôt favorable. La sagesse eu été d’accepter ce compromis ce
qui aurait laisser de côté l’invasion étrangère.
Mais, les troupes refusèrent cette offre par rapport aux rapports de forces. Très
rapidement, les succès vont s’enchaîner en défaite et d’énormes distensions
apparaissent. En effet, des forces un coût de la Révolution brutale et anticléricale. On
trouve une troupe les gars de Lénine se spécialisant dans des raids contre des paysans à
la campagne leur confisquant le peu de nourriture. Le gouvernement n’approuve pas
mais n’a pas tellement moyen de réprimer. Cette république des conseils va en fait,
sombrer d’elle même et Budapest va être occupé en particulier par des troupes
Roumaines qui vont occuper dans la ville. Sur la fin, ils vont être rejoints par une armée
blanche Hongroie. L’amiral Hortky se nomme chef de l’armée blanche.
Cette expérience se marque aussi par les brutalités de l’armée blanche et 100 000
personnes vont quitter la Hongrie. Le régent Hortky va réapparaître courant Novembre
pour se mettre à la tête de l’Etat et tenir sans fameux discours qui revient à Budapest.
3. La division du mouvement ouvrier
Avant 1914, le mouvement tendait à regrouper les forces de contestations sociales et les
partis intitulés ouvriers, socialistes..
Ce mouvement vers l’unité s’est construit à l’échelle nationale et internationale. Il
n’existait qu’une internationale ouvrière sous le nom de IIème internationale car
Lénine avait trouvé bon de donner des numéros.
 Elle s’est unifiée vers 1900 et avait fait de son existence, un véritable combat.
Ce combat avait mobilisé des foules considérables et certains étaient allés jusqu’au
martyr (PS Serbe). Un certain nombre de chefs socialistes influencés par des idées
nationalistes ont cédés. Cette union sacrée a forcément donné des résultats désastreux
puisque nombreux de ces partis ont connus des doutes. Dès 1917, on a commencé à
assister à toute une série de scission à l’image de l’USPD en Allemagne. Cette scission
fut motivée par des expulsions des personnes n’acceptant pas l’union sacrée.
 Surtout, un débat est né dans l’immense majorité des pays européens sur la
nécessité ou non de pouvoir se réunir après la guerre.
Ces scissions n’ont fait que s’accélérer à partir de 1918 sous l’effet en partie des
évènements Russes. En effet, a eu lieu une première révolution qui a abouti à la mise en
place d’un carnet de ministère dominé par un parti centriste les KD. Mais ce
gouvernement souhaitait poursuivre la guerre et était en décalage avec l’opinion
publique.
A ce moment là, un fort mécontentement est né et le parti bolchevik sous Lénine a lutté
pour un changement radical dans la société. Surtout Lénine, depuis le début de la
guerre, luttait pour la création d’une nouvelle unité nationale avec une forte
insistance sur la dictature du prolétariat.
Au départ, ils étaient confrontés à une guerre civile dans leur propre pays. Néanmoins,
dans une dizaine de pays (All, Hongrie, Finl, Aut), commence à apparaître dans l’été
1918, des partis prenant le nom de communiste.
C’est la création des partis communistes.
Le mouvement se poursuit pendant plusieurs années et l’essentiel des pays européens
vont en disposer. Les plus importants vont surtout être crées fin 1920. En France, c’est le
congrès de Tour en décembre 1920, en Allemagne en octobre (le KPD).
 En face, les personnes ayant soutenu la ligne de l’Union sacrée vont continuer à
s’intituler socialistes ou sociaux-démocrates restant majoritaires.
Toutefois, on trouve la naissance de la IIIème internationale. Au départ, les
scissionaires bolcheviks voulaient créer une internationale mais n’avaient pas les
moyens d’organiser un congrès.
Toutefois, en mars 1919, Lénine décide de forcer le destin et on va réunir à Moscou une
sorte de mini congrès. Au départ, les délègues allemands avaient comme mission de ne
pas accepter la création d’une IIIème internationale mais de la différer. Lénine souhaitait
contrer l’offensive anti-bolchevik qui s’était réuni à Bern en février 1919.
Un certain nombre de leadeurs présentent un programme d’action plutôt libéral et ce
discours est extrêmement dur contre les communistes.
Cela va entraîner l’IOS, l’internationale ouvrière socialiste mais de nombreuses
personnes vont décider de boycotter cette internationale. Ils vont fonder une
internationale intermédiaire que Lénine appellera II et demi. Elle aura son congrès
fondateur à Vienne.
Donc trois internationales :
1. L’internationale de Vienne pour les socialistes
2. L’internationale communiste le Kominterm
3. L’international de Bern ou adhère essentiellement les partis d’Europe du nord
plutôt libéral.
Entre les trois internationales, on trouvera des reclassements et la tarification
s’effectuera en 1923.
Celle de Vienne va décider de se saboter et de rejoindre celle de Bern.
Ainsi, au milieu des années, plus que deux internationales en relation avec un déclin des
grands mouvements sociaux. Les partis socialistes qui étaient avant 1914 des partis de
contestation radicale vont peu à peu rentrer dans le jeu politique participant même à des
gouvernements bourgeois. Quant aux communistes, ils vont se retrouver face à de
nombreux conflits internes qui vont les paralysés.
Cette division du mouvement ouvrier est tout à fait importante pour comprendre la
recomposition politique de l’entre deux guerres.
C) Le surgissement de nouvelles droites
On a vu que la guerre a dopé les revendications sociales mais aussi pour les nationalités.
De nombreux pays s’étaient engagés dans la guerre pour recueillir des fruits territoriaux
ou économique supplémentaires. De plus, de nouveaux pays vont surgir et aimeraient
bien se développer.
Dans cette cacophonie de la conquête et de la haine mutuelle, des formations politiques
vont pouvoir en profiter et ainsi, des extrémistes vont surgir.
1. Le surgissement de nationalismes exacerbés
Tout commence avec la conférence de Paris avec les vainqueurs et chacun veut sa part
du gâteau. Chaque pays vaincu a droit à son traité particulier. Evidemment, ces traités
n’enchantent pas les vaincus et le fameux Traité de Versailles est considéré comme un
diktat.
En effet, aucune discussion n’est posée et elle se trouve amputée de territoires. Ce Traité
va donner lieu à l’extrême droite et dans la droite monarchiste à une surenchère
politique sur le thème de la trahison. Le gouvernement de la République de Weimar est
mis en accusation par un coup de poignard dans le dos.
 Les socialistes et leurs alliés auraient été les causes essentielles de la défaite. Le
comble réside dans le fait que les plaignants sont les militaires allemands défaits.
De nombreuses personnes cherchent des armes idéologiques et de nombreux anciens
combattants déçus vont être recrutés et vont radicaliser leurs attitudes politiques.
Autour de cette idéologie, on va retrouver des partis classiques mais aussi des
formations politiques davantage radicales et en particulier en 1919 va naître en Bavière
le parti nazi.
 En Autriche, c’est le Traité de Trianon qui va décider de son sort.
Une revendication nationaliste surgit par la création d’Etats indépendants sur le dos
de l’Autriche-Hongrie. Les germanophones set magyars se sentent lésés et les premiers
sont pour l’essentiel favorable à un rattachement à l’Allemagne.
Avec cette unité, les minorités germanophones pouvaient retrouver un ensemble
économique justifiant Vienne. En Hongrie, on est mécontent puisqu’on laisse en dehors
des frontières nationales plusieurs millions de Hongrois. En effet, de nombreux se
retrouvent de nationalités Roumaines, Yougoslaves.. Ce terrain est extrêmement
favorable à l’agitation nationaliste. Ces partis sont historiquement chrétiens,
conservateurs et antidémocrates.
Là aussi, on voit surgir très vite toute une série de mouvement ultra nationaliste dont
certains rappellent les fascistes Italiens ou les nazi allemands. Surtout, la droite dure et
l’extrême droite vont se rejoindre autour de milices armées particulièrement motivé.
Cette vague nationaliste touche les pays vaincus. Mais il existe chez les vainqueurs,
un climat favorable à l’expression d’idées pouvant éventuellement favoriser le
nationalisme.
En 1919, tant en France qu’en Angleterre, les responsables gouvernementaux n’arrêtent
pas de chanter la gloire des armées, la grandeur coloniale et un discours patriotique
permettant en France le surgissement de la chambre bleu horizon (vague nationaliste).
En résumé, on agit en même temps la peur du rouge (l’ouvrier), en attisant la
grandeur nationale.
Concernant l’Italie, ce sont de faux vainqueurs recueillant moins que promis. L’ultra
droite va mettre en cause la droite libérale sur le thème de la trahison. Sur cette
argumentation, les fascistes italiens vont commencer à se développer à partir de 1919.
Ainsi, dès la fin de la guerre, Gabriele D’Ammunzio va se muer en chef ultra nationaliste
et aller avec plusieurs volontaires s’emparer de la ville de Fiume. Le gouvernement
Italien proteste mais de nombreuses personnes estiment que face à la marée rouge
inquiétante, l’alternative est intéressante.
D’autre part, dans les nouveaux petits pays, les nationalistes considèrent qu’ils sont
installés au pouvoir et ce n’est pas paisible (Tchécoslovaquie, Roumanie guerre)
2. Corps francs et armées blanches
C’est une réalité nouvelle de l’Europe de l’entre deux guerre, c’est la création d’une sorte
de milices qui ne soient pas privées dans le but est de maintenir la grandeur nationale et l’ordre
public. En réalité, ces bandes armées sont une réalité politique de toute l’entre deux
guerres.
Définition du corps francs : C’est une unité de volontaire levée avec l’autorisation des
autorités pour combattre un danger intérieur. Ce danger est souvent désigné comme rouge et
marxiste.
Le premier pays connaissant ceci est l’Allemagne pour écraser les rouges à Berlin et
dans les zones bientôt soumises à plébiscites. Le premier est créé par le général Mäcke.
C’est ce corps franc que utilise Noske. Ce sont des militants politiques qui y participent,
des soldats démobilisés encadrés par des officiers refusant la défaite.
De plus, ils se disent que s’ils combattent les rouges, ils montreront que l’armée
Allemande est puissante et les alliés ne leurs en voudront pas. (Ennemi commun).
On va retrouver les corps francs dans les pays Baltes. Frei Kops. Les ein
wohnerwehren.En Finlande, on trouve les gardes civiques.
Ces corps francs vont participer pendant toute l’année 1919 au nettoyage des zones
rouges et dès très nombreuses rebellions dans toute l’Allemagne. De même, dans les
coups d’Etats de Kapp.
On les retrouve également en Lettonie actuelle, combattant dans l’ancienne province de
Livonie souhaitant créer un Etat vassal de l’Allemagne. De même, en haute Silésie, des
tentatives en Prusse orientale mais chassée rapidement. En fait, on peut comparer ces
corps francs à ce que va naître en Italie les faci. Ce mouvement avait une connotation
militaire.
Définition des armées blanches : Ce sont des armées levées dans le cadre d’une guerre civile
pour faire face à une armée rouge de divers horizons.
Elles ont une légitimité plus forte car les gouvernements se jugent eux mêmes
légitimes. Les officiers sont des hommes de droites et durs. L’encadrement se situe à la
droite de l’échiquier politique. Ces armées blanches sont structurées sur un mode
classique, en régiment avec des officiers qui les encadrent avec une discipline militaire.
Dans le cœur de l’armée blanche, on trouve des militants politiques mais on retrouve
beaucoup de personnes levées de force.
Exemple : l’armée blanche Estonienne lance un immense appel. On trouve 400 volontaires alors à
ce moment là, le chef a décidé de rendre la participation obligatoire. Donc usage de la force.
Toutefois, la différence entre les armées blanche et les armées officielles se situe au
niveau de l’effort de propagande.
Dans les armées blanches, à côté de l’officier technique on a des commissaires politiques
devant motiver la troupe. Cet encadrement idéologique contribue à créer une mentalité
d’anciens combattants qui adoptent les thèmes nationalistes.
Elles sont généralement dissoutes après les guerres civiles. Mais, il ne faut pas oublier
que le corps des officiers est récupéré au service d’armées officielles et la plupart des
officiers sont récupérés à la tête des armées officielles et vont constituer l’essentiel de
l’encadrement militaires dans les pays où les blancs ont gagnés.
Par ailleurs, pour ne pas laisser retomber le soufflet des commissaires politiques, on va
tenter de les organiser en milices permanentes. C’est un moyen de conforter l’esprit
national dans les pays nouvellement indépendants.
Par exemple dans un pays comme en Autriche, va être mis en place, les Heimwehren.
Il ne s’agit pas d’un phénomène passager mais de durable caractérisant la vie
politique européenne pendant tout l’entre deux guerres.
Il existait avant 1914 des idéologies ou des mouvements de près fascistes ou de
typiquement fasciste. Cela existait en Autriche-Hongrie avec un mouvement
pangermaniste particulier, celui de Von Schonerer. Il existait des courants minoritaires.
Les fascismes n’arrivent pas comme une idéologie coupée du passée.
Souvent, on a émit l’idée que les fascismes sont d’abord nés dans les pays vaincus. En
observant les choses de plus près, ils touchent tout à fait les fameuses démocraties
libérales occidentales.
Les idéologies ultra nationalistes n’ont pas de frontières. Ce qui est intéressant dans le
fascisme est qu’une partie de ses théoriciens viennent de l’extrême gauche.
Exemple : Mussolini en Italie, de Georges Valoy et Sorel en France.
Ce sont des personnes venant du syndicalisme révolutionnaire. Dans des recherches
récentes faites par Thomas Weber, il signale des chances qu’Hitler était proche de
l’extrême gauche en 1919 en Bavière.
En fait, l’essentiel des premières troupes du fascisme viennent de personnes se sentant
proche de l’extrême droite. En Allemagne, les premiers nazis sont des catholiques
bavarois conservateurs autour du mouvement Völkisch. C’est un mélange d’idéologie
emprunté à l’anti libéralisme d’extrême gauche et d’extrême droite.
En fait, ce qui va souder les premiers groupes fascistes :
1. C’est à la fois la haine de la révolution et les mouvements sociaux
2. Mais également le sentiment que l’idée nationale est galvaudée par les autorités
et qu’un nettoyage est nécessaire.
Dans l’après guerre, on a eu une très forte demande populaire pour d’importantes
réforme sociales. Pour contrer l’ennemi, il faut puiser dans l’électorat et ainsi faire des
propositions sociales. Le congrès fasciste de 1921 est centré sur le thème sur la banalité
d’un parti politique.
Au départ, ces formations sont groupusculaires, les fascistes ce sont quelques milliers
d’homme dispersés dans toute l’Italie et ayant peu de contacts entre eux. Ils sont
commandés par des ras. Il faudra attendre l’année 1921.
On peut retenir de ces groupes qu’ils sont avant tout antidémocrates,
antiparlementaires, méprisent le syndicalisme et le socialisme et ont comme
fondement le pouvoir fort, le chef charismatique.
 Attention Mussolini n’a pas développé de thème antisémite en Italie.
 Par contre Hitler est armée d’une théorie raciste.
Anton Drexler avait fondé le parti nazi en Bavière. Hitler ne s’est emparé de la direction
du parti qu’à partir de la fin de l’année 1920 et il a joué un important rôle pour prendre
contact avec les groupes extérieurs à la Bavière et à la base de la création de la milice de
parti.
Ces SA vont devenir le fer de lance et il représente un moyen d’échapper à la misère.
Elle impressionne par la façon dont elle défile mais le parti reste essentiellement
Bavarois et on trouvera un putsch raté en novembre 1923.
 Ce qui distingue les partis fascistes d’autres partis d’extrêmes droites n’est pas
l’idéologie mais l’organisation. En effet, on a un chef et un seul.
Avec les fascistes, les milices jouent un rôle particulier puisqu’elles sont utilisée
systématiquement dans deux buts :
1. Tenir la rue terrorisant l’adversaire -> Recherche de la violence pour attirer
l’attention.
2. La parade. Ils adoptent une tenue règlementaire (chemise noire des Italiens). Le
but est de mettre en lumière et de fasciner les masses, le défilé comme un
symbole d’un bon pays.
Ces partis se veulent interclassisques, puisant dans toutes les couches de la population.
Etant donné que le public est différent, le discours s’adapte devenant démagogique. Peu
importe, l’essentiel est de mettre en avant les idées fortes du mouvement. Les
manifestations publiques font l’objet d’une intense préparation.
Surtout, la formation des militants, c’est à dire former des orateurs qui doivent tenir
des discours cohérents par rapport à la doctrine du mouvement. Aussi une thématique
autour de l’héroïsme du parti et des SA.
 Ces nouvelles droites jouent un rôle clé dans la vie politique de l’entre deux
guerres puisque les nazis vont devenir des forces importantes. D’autre part, les
gardes civiques, les anciens combattants vont vouloir jouer un rôle politique.
D) Les Etats vainqueurs dans la mêlée
Les grands Etats vainqueurs auraient du être en mesure de réorganiser l’Europe sur des
bases favorables et empêchant le chaos. En réalité, ils vont contribuer à entretenir le
chaos.
A l’origine, les fameux traités de paix vont devenir des éléments de déstabilisation.
1. Les traités de paix, éléments de déstabilisation
Le président Wilson en janvier 1918, a établi 14 points créant une paix de plusieurs
décennies sans guerre. On retrouve des points généraux mais plus concrets comme la
création de la SDN. D’autres idées pouvaient être des éléments de déstabilisation
comme la recréation de la Pologne, qu’au détriment de l’Allemagne ou de la Russie. Par
ailleurs, il préconisait de droits supplémentaires pour l’Autriche-Hongrie. Surtout, il
prenait le contrepied en ce qui concerne le développement de l’Italie.
En été 1918, Wilson change d’option et il annonce la dislocation de l’Autriche-Hongrie.
Quand s’ouvrent les négociations pour le Traité de Paris, les Anglo-Saxons ont des
divergences
 les Français sont favorable à châtier l’Allemagne
 Les Britanniques ne sont pas favorable. Ils veulent utiliser l’Allemagne comme
base économique.
Finalement, on va trouver un mauvais compromis acceptant plutôt vaguement la
position Française.
Surtout la conférence de Paris voit les slaves arriver à toute vitesse pour faire monter les
enchères territoriales et des revendications tchèques, roumaines ou hongroises. Les
grandes puissances ne peuvent se mêler à toutes ces guerres. D’où une déstabilisation
intense du centre de l’Europe.
En résumé, mal traité l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Italie.
2. Les effets à double tranchant de la lutte anti
soviétique
En fait cette lutte et d’après Arnaud Mayer est l’obsession à la fois de la diplomatie
Américaine (Wilson) est des franco-britanniques dans le fait qu’ils vont mourir d’eux
mêmes.
1. Les Russes n’aiment pas que les étrangers se mêlent de leurs affaires.
2. Les Bolcheviks s’organisent beaucoup plus vite que prévu dur le plan militaire.
Dans les pays Baltes et en Finlande, les grandes puissances veulent soutenir les Russes
blancs contre les Bolcheviks. Mais ces Russes ne veulent pas entendre parler
d’indépendance, ce sont des territoires appartenant à la Russie historique. Cette
politique contradictoire va créer un chaos dans la zone. Surtout, les puissances
occidentales vont se lancer en 1918-1918 dans des interventions militaire sur place
utilisant même des troupes Allemandes dans les pays Baltes.
Ces interventions en Sibérie ou en Ukraine se heurtent à un fait de base : le refus des
soldats de participer à ces aventures. Ainsi, au printemps 1919, les grandes puissances
laissent filer.
Conclusion
Le chaos des 18 mois qui suivirent l’armistice avait de causes multiples :
 La principale est l’écroulement des empires centraux créant une situation
d‘instabilité au cœur du continent.
Les forces favorables aux changements inspirés par la révolution Russe croient que
l’heure est arrivée. Mais les grandes puissances veillent et ils existent en face de
nouvelles droites disposées à combattre les mouvements révolutionnaires.
D’autre part, la montée de rancœurs diverses. Surtout, les vainqueurs se révèlent
absolument incapable de trouver des solutions et au contraire, ils multiplient des
traités et en intervenant un peu partout sans jouer au plus fin.
Paradoxe des grandes puissances : Ecraser l’Allemagne mais prisonnier d’intérêts
locaux et nationaux.
Mais de ces turbulences, va s’enchaîner des reconstructions de la vie politique et sociale.
Dans les années d’après guerre, toute une série de réformes qui vont transformer la vie
des gens et qui sont à mettre au crédit d’une époque intéressante.
Deuxième chapitre : Les
progrès fragiles de la
démocratie dans les années
d’après guerre
Après la guerre, on a une volonté de paix et chez de nombreux citoyens, un désir de
participer à la vie civique et politique et d’organiser la société sur des bases plus justes.
Prise de conscience que la guerre a aussi été causée par une organisation hiérarchique et
des systèmes politiques bloquées.
 L’idée démocratique semble émerger, élire des représentants à l’image de la
diversité de la population.
Comme les monarchies autoritaires ont été vaincues, on considère qu’elles ont fait
preuve de leur inadaptation au monde moderne.
Les démocraties libérales et parlementaires pensent être solides et capables de vaincre
les régimes totalitaires.
Rappelons aussi, qu’au début des années 20, Wilson est populaire et dans ses 14 points,
il avait fait de l’établissement de la démocratie un point fort d’un monde nouveau. Ce
qui va faciliter cette envie, c’est le fait qu’une partie de la sociale démocratie a
abandonné l’idée de la révolution.
 Constitutions d’allure démocratique et libérale sont adoptées.
 Des gouvernements de coalitions sont mis en place.
 Exception Hongrie : nostalgie du temps passé.
Mais tous les puissants ne se sont pas convertis à cette idée. On trouve des
réactionnaires, des conservateurs, le spectre d’un fascisme de gouvernement (Italie avec
la haine de la démocratie).
Les réformes démocratiques sont-elles illusoires ou pas ? Qui va l’emporter ? Jusque où
va ce renouvellement démocratique ?
A) Les éléments d’une démocratisation
politique
Les populations souhaitent une extension de leur droit politique à l’intérieur d’Etats
construit selon le principe des nationalités. Les dirigeants nationalistes comprennent
qu’il faut satisfaire ces exigences sous peine d’une contestation.
 Ainsi, ils vont établir des Constitutions.
Même dans les pays vainqueurs, des droits nouveaux vont être reconnus.
1. Le développement de la démocratie
parlementaire
Les nouveaux Etats européens adoptent de plus en plus des Constitutions inspirée du
parlementarisme occidental.
Exemple : La Finlande, la Lituanie, l’Estonie et la Lettonie.
En Europe orientale, on voit la démocratie s’installer en Pologne, en Roumanie et en
Bulgarie. Le Royaume Yougoslave, la Hongrie, l’Albanie et la Grèce.
Le régime Italien dès l’année 1919 paraît évolué vers une vraie reconnaissance du
suffrage universel.
L’Espagne et le Portugal sont dirigés par des régimes libéraux.
En Allemagne, la République de Weimar repose sur une Constitution garantissant des
droits nettement élargis pour les citoyens.
Cette vague d’adhésion est analysée comme une grande victoire politique de l’entente
et des valeurs qu’ils ont prétendues défendre.
Mais l’adoption ne signifie pas l’application des règles !
Exemple : En Hongrie, après le départ des troupes étrangères, le régent Horthy va pratiquer la
terreur contre la gauche et développe un antisémitisme violent par l’adoption d’une loi
interdisant l’inscription d’étudiant juif au delà d’un certain quota.
En 1921, arrive au pouvoir le comte Bethlen et va essayer de rétablir une situation permettant à
la gauche réformiste de revenir dans la vie politique.
Mais ce régime appuyé sur la grande noblesse Hongroise instaurant le vote public.
 La Hongrie n’a donc que pour nom la démocratie parlementaire
En Finlande, en 1919, on trouve une tentative de renouer avec les démocraties occidentales et la
gauche à une minorité. Suite aux élections, Stahlberg va faire adopter une Constitution
d’apparence démocratique. Mais, l’extrême gauche est traquée et l’armée blanche conserve une
influence bien au delà de la Constitution.
Au niveau constitutionnel, il faut distinguer les régimes en deux catégories :
1. L’exécutif détient de très forts pouvoirs.
Exemple : La Hongrie, la Finlande, les Royaumes de Yougoslavie, en Bulgarie, dans la
République de Weimar.
2. Les Parlements sont prépondérants.
Exemple : Les Etats Baltes, la Tchécoslovaquie, l’Autriche, la Pologne, le Portugal.
Les mentalités n’évoluent pas aussi rapidement et certains peuples n’ont pas
l’expérience de ces nouveautés.
2. L’élargissement du droit de suffrage
Dans l’Empire Allemand, on a accordé ce droit de suffrage en 1871 et en Italie, ce n’est
qu’avant la guerre de 1914 que 80% des Italiens ont pu voter.
Après la guerre, ce droit de suffrage va exploser concernant les hommes. Il est adopté
dans chaque pays d’Europe dans le principe. Il est même très élargi en Allemagne
dans toutes les élections provoquant de grands changements. De même, élargi en
Suède, toute la façade orientale et balte.
Tout les conservateurs et les réactionnaires considéraient que voter jeune n’était pas
sérieux et c’était un vrai enjeu. La gauche voulait au contraire un droit dès 20 ans avec la
reconnaissance des jeunes notamment dans leur rôle dans la guerre.
Concernant les femmes, des vastes campagnes ont eu lieux avant 1914 notamment au
Royaume-Uni par « Pankurt ». C’est aussi une vieille revendication du mouvement
ouvrier, de l’extrême gauche mais en Italie par exemple, le libéral de droite Salandra le
met au programme en juin 1919.
Même en France, le vote des femmes est mis sur la chambre des députés par les
socialistes et les communistes. Mais les radicaux et les conservateurs vont bloquer
l’opération.
Finalement, le droit de vote va être accordé aux pas protestants du nord de l’Europe :
Allemagne, Scandinavie, Pays Baltes, Royaume-Uni (1928).
Enfin, un suffrage qui est proposé dans de nombreux pays : la représentation
proportionnelle. En France, la chambre adopte une loi électorale introduisant de la
proportionnelle simplement pour les sièges qui ne sont pas attribués à la majorité
absolue. La République de Weimar, la Pologne, les Etats Baltes, la Pologne accordent
également la proportionnelle.
3. Les droits nouveaux pour les minorités
Les 14 points de Wilson posaient le problème du renforcement des droits des minorités
dans la nouvelle Europe.
 De nombreux Etats sont constitués de populations différentes.
Exemple : En Finlande, dans les pays Baltes, en Tchécoslovaquie.
Généralement, les libéraux démocrates et les gauches politiques sont favorables à la
garanti des droits des minorités. En revanche les nationalistes, les conservateurs sont
réticents voir hostiles à reconnaître ces droits considérant que la population majoritaire
doit pouvoir imposer sa loi aux autres.
De là, des luttes politiques et tout va dépendre des rapports de forces. A la sortie de la
guerre ce sont plutôt les gauches et libéraux qui sont en position de force. Ainsi,
l’Estonie et la Lettonie accordent en 1920 des droits culturels et politiques à leurs
minorités en particulier les Germano baltes.
En Tchécoslovaquie, la Constitution reconnaît à chaque citoyen des droits.
En Finlande, les guerriers blancs les plus farouches étaient embêtés car des minorités les
avaient aidées. Néanmoins, le président Stalberg va imposer un compromis dans une loi
de 1922 l’égalité linguistique et scolaire de manière absolue. A partir de là, les tensions
vont s’apaiser.
En Roumanie, la grosse minorité Magyar et la petite minorité bulgare restent
considérées comme un danger et on va tout faire pour les empêcher d’exercer des droits
constitutionnels.
En Pologne, un compromis est trouvé en mars 1921 favorable au parti national
démocrate qui va accepter des droits pour les minorités en garantissant une série de
préalable permettant une contestation de ces droits. Des plaintes vont se multiplier et
des accidents vont se créer.
Au Royaume de Yougoslavie, les rapports entre les communautés vont s’envenimer. A
plusieurs reprises, des députés serbes vont abattre un croate ou un Slovène.
Ainsi de vrais progrès entrainant de vrais problèmes.
4. La démocratisation du personnel politique
Avant 1914, il fallait être aristocrate ou bon bourgeois suffisamment fortuné.
 Vie politique dominée par les élites sociales.
Le fait que les sociaux-démocrates réformistes vont accepter de collaborer avec les
gouvernements issus des élections de 1919. Ces personnes ont une origine modeste
notamment en Allemagne et on voit donc arriver au pouvoir des petits fonctionnaires,
des ouvriers..
 Ainsi, le premier président de la République de Weimar, Friedrich Ebert est un
ancien ouvrier. Un ouvrier remplaçant l’Empereur, c’est fort.
En Grande Bretagne, le fils d’un épicier va devenir premier ministre en 1924 et en
Finlande, le fils de chemineaux va aussi devenir président. Lloyd Georges est né dans
une pauvre famille, un paysan gallois. Dans les pays Baltes, les hommes forts sont des
fils de paysans.
Tout ceci est nouveau et certains conservateurs parlent de l’avant 1914 comme la belle
époque.
B) Une vocation économique et sociale
mieux affirmée
Le modèle de la démocratie libérale renaît et l’historien Roussellier le montre bien. Elle
va souligner davantage de répondre aux impulsions sociaux-démocratiques mais ils
sont prêts à établir des compromis. Ils vont chercher à obtenir une meilleure
intégration des massages.
Les régimes les moins frileux sont les nouveaux régimes démocratiques ;
Exemple : l’Allemagne avec la République de Weimar a besoin des ouvriers et des classes
moyennes pour consolider son assise face à l’extrême gauche et aux nostalgiques de l’ancien
régimes.
En revanche, des pays comme la France ou le Royaume-Uni, on se préoccupe de revenir à l’âge
d’or plutôt que d’établir des réformes libérales.
On retrouve 4 réformes principales :
1. Les réformes agraires
2. La reconnaissance de droit nouveau pour les salariés
3. Redéfinition de l’impôt
4. Législation familiale.
De même, des progrès dans le domaine scolaire et sur la question du logement.
1. Les réformes agraires
Le niveau de vie des paysans est devenu une question bouillante avant guerre. Les
mouvements des paysans pauvres avaient pris une tournure révolutionnaire dans de
nombreux pays. Les aristocraties possédant un % de terre élevé. De plus, on avait le
souvenir de la répression atroce de 1905.
De là, arrive la guerre civile entre les blancs et les rouges. Les vainqueurs, la gauche
politique va décider de mesures. Et c’est dans les pays baltes que les mesures les plus
radicales vont être prises.
 Ainsi, des dizaines de milliers de personnes vont accéder à la petite propriété.
En Finlande, la droite a eu peur et a dû concéder des prêts et des terres aux ouvriers. En
Bulgarie, le régime fait d’importants efforts pour redistribuer la terre. De nombreux
paysans Bulgares vont accéder à la terre.
Des pays moins touchés mais intéressant comme en Pologne. En Hongrie, on va
essayer de réunir les personnes. En Italie, les paysans n’avaient pas attendus
d’autorisations officielles et les gouvernements vont s’efforcer d’intégrer les syndicats
paysans pour mieux les encadrer. Une loi de septembre 1919 autorisant les coopératives
paysannes à utiliser les champs récupérés pendant 4 années sur des terres non cultivées. Loi
d’octobre 1920 rendant l’occupation durable.
 Ainsi en Italie, en 1921, deux fois plus de paysans qu’en 1911.
Ces réformes vont être perturbées par un effondrement des prix.
Mais, a l’est de l’Elbe en Europe, la grande propriété reste majoritaire dans toute
l’Allemagne de l’est. En Hongrie, en Roumanie, elle reste absolument dominante, à la
tête de l’Etat. En Espagne, la réforme agraire est envisagée par les libéraux entre 1919 et
1923 mais on ne voit pas le jour en raison de l’opposition d’un grand propriétaire
terrien.
2. Les droits des salariés
Une des revendications les plus populaires avant 1914, c’était la limitation de la
journée de travail avec le mythique chiffre de 8 heures.
Ainsi, de nombreux Etats s’engagent à agir dans ce sens tels que la France, la
République de Weimar, l’Espagne. Mais la pression patronale est très forte et on revient
vite sur la loi des 8 heures.
 Le seul acquis important : une semaine de 54 heures -> 50 heures.
De même, l’espoir qu’avait formé de nombreux socialistes sur la création de conseils
d’entreprises où les syndicats pourraient préciser leurs revendications dans le cadre
d’accords négociés.
En Allemagne, des accords vont créer un premier organisme chargé de mettre en œuvre
des négociations collectives devenant la norme dans l’industrie. Les réformistes du SPD
renoncent aux nationalisations au nom de la création de la communauté de travail. De
même des conseils d’entreprises de plus de 50 ouvriers.
En Italie, les accords de 1920 établissent des conseils d’entreprises mais tout dépend de
la bonne volonté de négociation du patronat qui n’existe pas.
De fait que les textes législatifs restent le plus souvent vagues, partiels, les esprits ne
sont pas murs pour la négociation et les années 1920-1923 vont être marquées par des
conflits car l’idée même de négociation n’est pas acceptée par les deux parties.
 Un texte législatif fonctionne si les esprits sont murs.
Une avancée est la création au sein de la SDN, d’un bureau international du travail : le
BIT dirigé par un français : Albert Thomas. Il va multiplier les enquêtes sur la condition
ouvrière..
En revanche, ce qui progresse est la reconnaissance du fait syndical. De nombreux
pays reconnaissent juridiquement le droit de grève ce qui n’était pas le cas avant 1914.
Même, le droit de vote aux fonctionnaires.
Exemple : l’Allemagne 1919 et la Belgique en 1921.
De même, la syndicalisation de salariés autre qu’ouvriers. A partir de 1919, on voit
d’autres couches sociales entrer dans la syndicalisation comme des employés, des
ingénieurs et se féminisent davantage. Surtout, la disparition du syndicalisme jaune en
faveur des patrons.
Apparaissent des syndicats modérés, les syndicats chrétiens. Cela dit, dans la plupart
des pays européens, l’exercice reste difficile :
1. Le patronat est hostile à la présence de syndicat,
2. Chasse au syndicalisme dans une lutte anti rouge.
Enfin, l’immédiate après guerre est marquée par des progrès dans assurances sociales.
Bien qu’étant faible, elles se généralisent et la protection des femmes et des enfants
augmente. De même, on commence à parler d’indemnité chômage.
 La Constitution de Weimar exige une existence digne d’un être humain assuré à
chacun.
Face à ces évolutions, les conservateurs vont commencer à utiliser des formules
alambiquées.
3. D’autres avancées
Nous pouvons traiter le domaine du logement. C’est l’un des effets les plus désastreux
du malaise d’avant guerre. Pendant le conflit, l’Etat avait décrété la limitation des loyers
afin de lutter contre la vie chère et de permettre aux réfugiés de trouver un toit.
Quand la paix était retrouvée, Les libéraux et les conservateurs prônent pour
augmenter le prix du marché.
Pourtant, certains gouvernements sont conscients que le retard nécessite des mesures
sur le long terme et en Angleterre, des mesures sont prises pour financer la
construction de logement neuf. Ainsi, on va construire 930 000 logements nouveaux. En
France, des fonds importants sont investis dans des communes au bout de 3-4 ans. En
1928, une loi Loucheur va créer les HDM.
Autre effort, sur la législation familiale. En France, les allocations familiales sont
attendues à tous les fonctionnaires puis à tout les Français. On observe que les lois sur le
divorce ou l’héritage font que les femmes ont des conditions plus favorables. L’accès des
femmes à certains métiers se libéralise comme professeur d’université ou médecins.
Surtout, un gros effort sur la scolarisation des filles.
Au Royaume-Uni, la loi Fisher impose un enseignement obligatoire pour tous jusqu’à 14
ans. De même, on développe un système minimal de bourses. La loi de 1924 fait que les
filles vont suivre les mêmes programmes que les garçons. Et dans tous les pays
d’Europe, les universités s’ouvrent à la présence féminine.
Néanmoins, une énorme barrière de classe entre l’école primaire et le lycée restant
réservé par peu de gens. De même, des pays où l’analphabétisme reste présent comme
en Espagne ou au Portugal.
4) La question de la redistribution sociale
 La redistribution sociale a été condamnée par la masse des libéraux jusqu’en 1914.
A la vieille de la 1ère guerre mondiale, des tentatives ont eu lieu pour établir l’impôt sur
le revenu. Pendant la guerre, les entreprises ont réalisées des profits dans l’armement et
avaient indignés les citoyens. De plus, les Etats ont de nouvelles charges comme les
veuves, les orphelins, les estropiés, les handicapés, la reconstruction de territoires.
 Ainsi, il faut trouver des ressources supplémentaires.
Ces charges vont amener à poser la question de l’impôt sur le revenu appliqué dès
1916.
La République de Weimar va développer le principe de l’impôt progressif restant
modéré. Dans les pays du nord de l’Europe, cet impôt est aussi adopté en raison de la
poussée des sociales démocraties.
L’impôt sur le capital s’est développé pendant la guerre et va devenir une des
ressources des Etats européens.
Une partie de cette imposition doit aller à la redistribution sociale mais reste modeste.
Mais le principe est considéré comme une idée à creuser. En fait, les Etats vont préférer
fabriquer des billets pour résoudre leurs problèmes et le plus souvent, les
gouvernements vont hésiter devant les augmentations d’impôts. En 1924, Pointcarré va
augmenter les impôts de 20% et il va perdre les élections générales.
Les Etats restent finalement très frileux ne voulant pas créer un Etat social.
C) Des épées de Damoclès suspendues audessus du berceau
Une partie des européens sont hostiles à ce type de progrès soit atteignant leur intérêt,
soit par des profiteurs etc..
Le conservatisme assimile l’aide social au financement de la paresse. Pour certains,
c’est un projet démoniaque. De même, la peur à un Etat tentaculaire qui empêcherait les
citoyens d’être libre.
 Puis, dans la droite dure, une haine de la démocratie et de l’égalité.
Cette résistance va devenir de plus en plus forte avec l’incapacité ou l’inaction de la
gauche. Elle va fragiliser les réformes à la fois sur le plan politique en utilisant les
défauts du système parlementaire et à la fois sur le plan économique par les tensions.
1) La sourde résistance des conservateurs
Dans l’immense majorité des pays européens, les droits conservateurs ne sont pas
disposées à poursuivre les réformes. La sociale démocratie reste un ennemi, même la
droite républicaine est un ennemi.
De même, les libéraux sont dangereux, les considérant comme des sans-dieux. Ces
droites conservatrices sont liées à une vision de la religion.
 Cette idée que les parties faisant les réformes sont des sans-dieux est un argument
toujours utilisé.
Egalement, ces droites se méfient de la ville, où les rouges sont nombreux, où les
libéraux sont forts bien représentés.
 Ils se représentent comme idéal est un citoyen paysan, petit propriétaire, droit
allant à la messe le dimanche..
Dans les pays de vieilles démocratie libérale (France, R-U), ces droites ne sont pas tant
caricaturales. Elles savent accepter des évolutions sous la pression des évènements.
Exemple : En R-U, acceptation de réformes. En France, Raymond Pointcarré en accepte.
Cependant, ce qui rapproche ces droites des vieux pays libérales est la nostalgie de
l’exécutif fort, nostalgie du patriarque.
Exemple : En France, un ancien chef socialiste, Mr Millerand ministre de la guerre avait voulu
interdire le Parlement en France pendant 1 an au nom de l’ordre et du secret. Le mépris qu’il
cultivait pour le Parlement l’a converti en campagne politique sur le thème de changer la
Constitution de la IIIème République.
En Grande-Bretagne, le parti la plus à droite admire Mussolini. Winston Churchill était un fan
mais il n’a jamais dérapé.
En Allemagne, on a une droite sous forme de deux parties. Le DNVP et le DVP. Leurs journaux
caricatures de manière haineuse le président de la République, la social-démocratie, dénoncent
leurs actions. Ils vont monter une milice armée. Ils sont très influents dans toutes les
administrations, l’armée et la justice. L’immense majorité des juges, des policiers de haut rang,
des militaires sont des amis du DNVP ou du DVP.
Dans les Républiques de la Baltique, les droites dirigent l’Etat. Mais dès le départ, elles sont
fâchées contre les nouvelles Constitutions, également, elles visent à développer des politiques
extérieures agressives. Ils se défient énormément des minorités nationales présentes sur leur sol.
Ce sont aussi des partis qui à de nombreuses reprises, vont proposer des modèles
Constitutionnelles davantage présidentielles ou sinon, vont recourir au coup d’Etat (1926
Lituanie).
En Finlande, ces partis regrettent l’armistice politique de 1918. Ils considèrent que la seule
Finlande qui puisse avoir valeur est une Finlande blanche où les rouges sont réduits à
l’impuissance. Mais ils sont battus par les urnes.
En Hongrie, Roumanie et dans l’ensemble des Balkans, l’ensemble des droites est
monarchiste, hostiles à la démocratie parlementaire. Elles n’en jouent le jeu par contrainte.
Certaines sont ouvertement antisémites, prêtes à la dictature royale. On retrouve des traits
analogues en Espagne et au Portugal.
En Autriche, les conservateurs sont nostalgiques de l’ancienne monarchie, anti social-démocrate
car elle est très à gauche. Ces conservateurs représentent les paysanneries conservatrices des
montagnes, attachées à l’ordre, à l’église.
Enfin en Italie, les conservateurs ne sont pas très puissants. La droite Italienne est un centre
droit. Il se dit libéral mais en fait, il est libériste car sur le plan économique, il est un partisan de
la liberté d’entreprise. Mais, ce sont aussi des personnes mal à l’aise avec le suffrage universel
(1918). Leur faiblesse est d’avoir en face d’eux, une église ayant formée sa propre formation, la
démocratie chrétienne. Ajoutons que certains chefs de la droite, sont vraiment nationalistes de
types agressifs. Donc, la prose et Mussolini vont les fasciner.
Ainsi, les réformes réalisées dans l’ensemble des pays européens prêtes à vider dans
leurs substances toutes les réformes engagées. Dès 1922, elles vont se révéler à la
population et vont lancer un vaste travail de sape.
2) L’instabilité parlementaire et ses
conséquences
Dans de nombreux Etats du centre, du sud et de l’est, les régimes parlementaires ont du
mal à fonctionner. Ils sont neufs, une difficulté pour s’habituer.
 Puis surtout, ils sont instables en raison des règles dépassant les possibilités du
moment avec la dispersion des voix nationales ou régionales.
Tout ceci amène une dispersion, rendant difficile une majorité parlementaire.
Exemple : La Pologne. Dans le pays, on trouve 3 grandes forces électorales. A gauche, le parti
socialiste Polonais, un parti populiste paysan dirigé par Vitos et un parti ultra nationaliste dirigé
par Dmowski : l’union populiste nationale. Ces trois grands partis ne sont que des coalitions
fragiles.
De plus, on retrouve d’autres partis, des partis Allemands, Ukrainiens, Biélorusses, Lituaniens.
Ces petits partis nationaux sont une poussière s’alignant aux grands partis selon les projets. Au
départ, ce sont plutôt des coalitions de droite.
Dans ce chaos, il est difficile de s’y retrouver pour l’électorat Polonais. On retrouve de nombreux
assassinat et c’est dans cette ambiance, que le vieux maréchal « Pizuwski » veut revenir. Il est
persuadé qu’une coalition forte pourrait tout surmonter.
Mais à partir des milieux des années 20, il n’hésitera pas le coup de force comme en Lituanie.
Ainsi, l’exercice même de la majorité parlementaire crée des tensions.
En Estonie, la vie politique s’organise autour d’une Constituions ultra démocratique avec une
représentation proportionnelle intégrale et un gouvernement aux fonctions exécutives minimales.
Les formations politiques fleurissent avec des dimensions locales et régionales très forte. Dans le
sud du pays, on a un fort particularisme politique alors que dans le nord, c’est plus des
formations progressistes qui semblent fort.
Au Parlement, le Riigikogu, les projets ont du mal à trouver des majorité. Souvent, le Parlement
tombe face à un projet rejeté et la vie politique est instable. Entre 1919 et 1934, il y’aura 21
gouvernements. Cela entraîne une désaffection de l’électorat.
La Pologne et l’Estonie sont deux exemples caractéristiques des difficultés du régime
parlementaires.
3) Exclusions, interdictions et ségrégations
 L’idée démocratique suppose qu’on ne stigmatise pas une population donnée
dans un pays donné.
La tentation des exclusions, interdictions et ségrégation est continue. Sous le masque de
la démocratie libérale, de nombreux pays européens ont une vie politique marquée par
des formes d’autoritarisme. Certaines fractions de la population sont victimes de
marginalisation.
On retrouve l’extrême gauche, dans l’incapacité de participer à la vie politique. Le
prétexte est qu’elle refuse le système. En fait, c’est plutôt la crainte de la répression
ouvrière et une conception mythique de l’unité nationale.
Dans de nombreux pays d’Europe, les résultats électoraux peuvent être annulés
(Yougoslavie, 23% et annulation).
De même, les locaux sont soumis à des contrôles policiers. L’intimidation est la norme,
notamment dans les syndicats, chez les électeurs.
Exemple : En Finlande, l’extrême gauche sera dissoute trois fois. En Hongrie, en automne 1919,
l’extrême gauche sera interdit. En 1921, en Yougoslavie..
En comparaison, l’extrême droite sera davantage tranquille.
Exemple : En Allemagne, Hitler après son coup d’Etat a eu 9 mois de prison et fut libéré
tranquillement.
 Par ailleurs, lors d’affrontements politiques, le tarif est plus élevé pour les uns que
pour les autres.
Autre point, les syndicalistes. La répression patronale est très importante, des risques
d’emprisonnements, d’attaques ciblés et dans de nombreux Etats, la police surveille
toute activité syndicale.
Exemple : Dans le nouveau Royaume de Yougoslavie, les Croates sont obligés de boycotter le
Parlement, la Skupstina car leur voix ne sont jamais entendues.
De même, en Roumanie, la minorité Magyar est surveillée de très près. En Bulgarie, la
minorité Truque est traquée.
En Europe centrale et orientale, les démagogues dénoncent les juifs et les communistes.
On n’hésite pas à dire tout et son contraire.
4) Le tournant de 1922-1923
 La crise fut courte mais très violente.
Aujourd’hui oubliée, elle a poussé des inquiétudes. Les réformes suivant la guerre
s’étaient faites avec une reprise économique et le contexte était bon.
En Italie, la crise va prendre une particulière tournure. Tout démarre avec la grève
générale de septembre 1920. Elle va entraîner une division du mouvement ouvrier mais
ce qui est important, c’est le rôle des fascistes dans la répression.
C’est à ce moment là, que Mussolini entame une lutte sans merci contre les maisons du
peuple. L’Etat Italien est ennuyé, le centre droit accepte la répression par l’arrêt des
mouvements sociaux.
 En 1921, Mussolini va rendre le pouvoir absolu dans le parti fasciste.
Les méthodes des fascistes commencent à indigner les citoyens, la classe politique.
Ainsi, Mussolini va devoir justifier la violence et il essaie de rassurer les partis de
centre droit en expliquant que les débordements sont dus à des faisceaux
incontrôlables. Surtout, Mussolini va jouer un jeu dans lequel, il va essayer de donner à
son parti une image rassurante.
 En novembre 1921, on a un grand congrès du parti avec un programme rassurant.
Ainsi, il va construire un grand parti discipliné.
Sur ces entrefaites, arrive l’année 1922, une année cruciale car les gauches Italiennes
cherchent à réagir aux attaques fascistes en fondant les ardents du peuple. Surtout, la
crise de 1921, continue de sévir en Italie, la situation économique et sociale est mauvaise
est une partie de la population.
De là, Mussolini arrive comme un recours et certains se disent, pourquoi pas lui..
En octobre 1922, c’est la fameuse marche sur Rome. Mussolini n’était pas réellement
sur de lui et il était prévu de fuir en Suisse si ça ne marchait pas. Le cortège principal
partait de Milan à Rome. En tout cas, il faut frapper un grand et faire peur.
Dans le nouveau gouvernement de Mussolini, les fascistes sont légitimités par le
souverain, avec la droite acceptant de travailler et surtout Mussolini, va se servir de son
nouveau poste pour réfléchir à la meilleure façon de gagner les élections.
Simplement, au départ, il n’a pas tous les moyens pour le faire. La dictature fasciste
n’interviendra qu’en 1925.
Mais à la fin de l’année 1922, l’Italie est entrée dans une nouvelle phase.
Mais en Allemagne, la situation est terrible. C’est l’année de la grande crise monétaire
favorisée par l’occupation Franco-Belge de la Ruhr. L’Allemagne ne payait pas ses
réparations et Pointcarré voulait forcer les allemands en occupant la Ruhr avec 130 000
hommes de troupe.
L’Etat Allemand a financé la grande grève patriotique. Il fallait une brouette de billets
pour acheter un œuf et les commerçants changeaient constamment leurs prix. Cette
situation dramatique entraîne des contestations notamment à Hambourg et Brème mais
aussi, des coups d’Etats d’extrême droit en Bavière. Le plus connu est le putsch de la
Brasserie en novembre 1923.
Hitler fut arrêté par la police qui est venu l’arrêter au milieu de ses partisans. Du coup,
Hitler est allé en prison, 9 mois et a eu le temps de rédiger son ouvrage.
Mais c’est en Bulgarie que le putsch le plus violent va intervenir. En 1923, on a des
élections générales et le grand triomphateur est le parti orange de Stambolijski
remportant 60% des voix. Le deuxième parti communiste, dépasse 20% des suffrages.
De là, la panique car la contestation paysanne sera très présente. Et le professeur
Alexandr Tzankov va exercer un coup d’état militaire d’une violence extrême.
Stambolijski est arrêté et sera enterré vivant.
A la fin de l’été 1923, Tzankov établit une dictature et a comme modèle Mussolini.
En Espagne, le marquis d’Estrela plus connu sous le nom de Primo de Rivera va établir
une dictature moins féroce que Tzankov. La presse et la propagande seront mises à son
service et il interviendra sur tous les sujets en imposant son idéologie.
Le prétexte de la dictature est que les libéraux au pouvoir et ayant la majorité au
Parlement préparent des réformes politiques et sociales. Surtout, l’Espagne a connu
entre 1917 et 1923, des mouvements sociaux dans les campagnes où l’accès à la terre.
Primo de Rivera sera le chef de la catalogne et l’extrême gauche est anarchiste. Dans
l’ensemble du pays Primo est plutôt bien accepté mais sera démis 7 ans plus tard.
En résumé, nous voici dans une Europe où on a déjà 3 pays de dictatures (Italie,
Bulgarie, Espagne). La conjonction de ces faits n’est pas un hasard. Les forces les plus
conservatrices retrouvent de la vigueur et l’alliance entre les libéraux de gauche et la
social-démocratie est en danger. C’est l’indice d’une fragilité en Europe.
Concluions générale :
Les progrès de la démocratie ne sont pas une vue de l’esprit. Ils ont eu lieux tant sur le
plan des droits politiques que sur le plan des droits sociaux.
Ces avancées ont permis de stabiliser la situation troublée de l’après guerre en
rassurant les citoyens sur les intention des nouveaux gouvernements.
De même, une réponse plus ou moins timide à l’hypothèque révolutionnaire que les
Bolcheviks pesaient sur l’Europe.
Toutefois, il apparaît clairement que la démocratie parlementaire n’est pas acceptée par
une partie importante de la population et par des élites regrettant un système
autoritaire.
En fait, cette démocratie n’a des racines solides qu’à l’ouest et au nord du continent.
Ailleurs, c’est un idéal trahi, correspondant mal aux habitudes mentales et aux
comportements politiques.
Troisième chapitre : Les ambiguïtés
de la vie politique européennes
dans les années vingt
Les années vingt sont marquées par des mouvements contradictoires.
1. D’un côté, certains signes sont plutôt positifs comme la pacification de la vie
politique en Allemagne, l’apaisement de tensions internationales telles qu’en
France et en Allemagne, une croyance régler les problèmes internationaux par la
SDN.
2. De l’autre côté, des signes négatifs comme en Italie, le développement croissant
des régimes autoritaires. Aussi, la faible capacité de rassemblement des
adversaires de ces régimes où les socialistes et les communistes passent
davantage de temps à se combattre en temps.
Est-ce qu’il faut déjà parler de vrai crise politique dans les années 20 ? Ou est-ce qu’il
convient de souligner les progrès dans certains domaines ?
A) Des gauches impuissantes ?
Le terme de gauche est difficile à saisir.
Originellement, la gauche désignait dans la première Assemblée de la Révolution
Française, les députés qui s’asseyaient à la gauche de l’hémicycle vu depuis la
présidente. Cette gauche incarnait le mouvement de la Révolution.
Au XIXème siècle, le terme a évolué et ça été un terme tout les groupements politiques
favorables à un élargissement du droit de suffrage. Surtout, les groupes politiques
hostiles à la main mise de l’Eglise sur la vie politique, désireuse d’une certaine justice
sociale et croyant dans le progrès humain.
Ainsi, retenons quatre critères de la gauche au XIXème siècle :
1. Croyance dans le progrès humain
2. Volonté d’introduire de la justice sociale
3. L’hostilité à la main mise des Eglise (pas forcément anticléricaux).
4. L’élargissement du droit de suffrage.
Au début du XXIème siècle, la définition évolue davantage. Sont considérés comme
appartenant à la gauche, des formations politiques allant des communistes jusqu’aux
radicaux ou des bourgeois.
 Ainsi, on retrouve les communistes, la social-démocratie, les radicaux, les
démocrates bourgeois.
Ce qui caractérise d’abord la gauche, ce sont les divisions profondes.
1) Les divisions profondes
On a d’abord les divisions des formations politiques entre elles et ces divisions sont
graves.
Exemple : Les sociaux-démocrates et les communistes ont longtemps fréquentés les mêmes partis.
Dans les pays du nord de l’Europe, les chefs socialistes réformistes refusent dès le départ toute
alliance avec l’extrême gauche. En Finlande, le grand chef des sociaux-démocrates Tanner
condamne violemment les gardes rouges résistantes. C’est le 8 avril 1918 qu’il attaque les chefs
du soulèvement. Ceci est vécu comme une forme de trahison par les militants. De même en
Suède, Branting a une relation détestable avec la gauche socialiste.
En France, en Italie, en Autriche et en Hongrie, l’alliance est possible.
Mais ces rapprochements sont devenus difficile en raison des deux internationales :
l’IOS et la communiste. La coupure intervient en aout 1920, lors du deuxième congrès
de l’internationale communiste. A ce moment là, les bolcheviks venant de gagner la
guerre civile sont en train de battre les troupes Polonaises. Lénine est inquiet car de
nombreux chefs voudront se rallier à l’internationale dont il ne veut pas. Ainsi, il va
durcir les conditions d’adhésion.
 Evidemment, ces personnes vont se rapprocher des réformistes créant une
coupure.
En mars 1921, Lénine se montre plutôt pour un rattachement contre les droites
nationalistes mais son changement d’avis est mal perçu.
Mais attention, des textes de congrès, des désistements, des flottements peuvent
montrer une alliance. Seulement, les manifestations publiques sont rares.
En revanche, les réformistes vont plutôt s’allier avec les libéraux.
Exemple : La République de Weimar ou la social-démocratie s’allie avec la droite chrétienne.
Entre ces formations progressistes et les formations sociales-démocrates, la difficulté est
double. On n’a pas la même conception de la société, des lois sociales.
Autre problème, l’attitude par rapport à la politique extérieure. Les bourgeois
progressistes sont plutôt nationalistes et elle doit être ferme et de défense des intérêts
nationaux. Au contraire, les socialistes sont plutôt favorable à une politique
internationale régulée par la SDN.
2) Les divisions internes aux partis
Ce ne sont pas des partis homogènes.
Exemple : en 1923, l’internationale de Vienne et de Bern fusionne. L’internationale ouvrière
socialiste va prendre comme ligne de conduite deux présidents.
Les divisions sont souvent très dur et on le voit dans la presse. Les gauches socialistes
critiquent les droites. Ces groupes parlementaires sont montrés du doigt par les
militants de bases car ils les représentent mal.
Ces divisions peuvent être très graves.
Exemple : En France, en 1926, la SFIO va se regrouper autour de Bracke dans la bataille
socialiste. L’expérience des cartels de gauche fut un échec et la bataille montre la détermination.
Elle va durcir la lutte et précise des alliances plus fréquentes avec les communistes.
En tout cas, la droite du parti socialiste est de plus en plus attiré par le radicalisme. Cette
branche recherche toujours l’alliance au nom de l’efficacité.
Autre parti divisé, ce sont les partis communistes. En théorie, ils se doivent disciplinés.
Jusqu’au congrès de la bolchévisation, on avait de nombreux courants de pensés. A
partir de 1924, on cherche l’alignement sous forme de crises et d’expulsions.
Exemple : Le parti communiste allemand le KDP à l’extrême fin de 1918. Ce rassemblement est
hétéroclite et difficilement gouvernable. Dès 1920, une partie des communistes fait scission pour
former le KAPD (parti communiste allemand des travailleurs). En 1921, Levi fait une scission de
droite. Bref, de nombreuses divisions. En octobre 1920, le KAPD est rejoint par un gros parti : les
indépendants de l’USPD.
En Pologne, le parti paysan de Vitos a une aile proche des socialistes. Par contre, ils ont une aile
droite aux thèses ultra nationalistes.
En Italie, à l’intérieur du PPI (paysans), il est divisé par l’aile droite et l’aile gauche.
3) Des social-démocraties en panne de projets
 Avant 1914, les partis sociaux-démocrates étaient Marxistes et partisans de la lutte
de classe.
Le projet était de changer la société avec le passage d’une propriété individuelle des
moyens de production à une propriété collective. Mais la guerre entérine des modes
d’actions au niveau de la défense de la patrie.
En fait, les social-démocraties essayent de conserver une partie de leur programme.
On parle beaucoup de classes ouvrières, des revendications sociales concrètes sur le
chômage, les retraies, la concertation patronat et syndicat, l’élargissement du droit de
vote, l’anticléricalisme.
Le problème est qu’ils sont en alliance avec d’autres forces politiques. Ainsi, de
nombreux projets vont être modifiés. Dans les années 20, il va arriver d’entrer dans des
gouvernements qui vont agir au coup par coup.
Ces gouvernements minoritaires ne sont pas commodes pour les chefs socialistes car
s’ils présentent de vrais réformes en matières de retraites ou de chômages, ils sont sur de
perdre. Ainsi, ils vont se caractériser par l’immobilisme.
Exemple : En 1921, Branting devient ministre d’un gouvernement minoritaire en Suède. Faute
d’alliance avec les libéraux Suédois, il n’a pas de programme économique cohérent. Ainsi, il va
proposer des réformes du système politique mais il va échouer pour imposer des réformes sociales.
Les socialistes retrouvent le pouvoir en 1925 avec son successeur : Richard Sandler. Il ne fera pas
mieux et chutera sur un projet de retraite.
Au Danemark, Stauning va rester au pouvoir jusqu’en 1942. Il arrive au pouvoir en 1924
avec des représentants des sociaux-démocrates depuis 1913 en alliance avec des radicaux et
libéraux progressiste. Quand il arrive au pouvoir, il veut montrer au danois une politique
d’austérité. Alors, cette politique ne lui profite pas mais quand il revient en 1929, il est allié aux
libéraux les Venstre. Là aussi, il va surtout chercher à lutter au jour le jour contre la crise.
En Finlande, « Kalner » arrive au pouvoir en 1927. Il fait une mesure de gauche sous la
pression, il proclame l’amnistie définitive pour les prisonniers de la guerre civile. Mais sur le
plan social, pas un seul projet de réforme qui tienne la route et surtout, en mai 1927, il participe
au défilé traditionnel des gardes civiques de l’armée blanche pour fêter la victoire sur les rouges.
De là, un scandale sur le parti et en décembre, il est chassé par une nouvelle majorité.
Le souci de ces social-démocraties est qu’elles ne peuvent pas mettre en œuvre un
programme car elles répugnent à mettre en mouvement « leurs masses ». Avant 1914,
elles n’hésitaient pas à mobiliser en dehors du Parlement.
 De plus en plus, elles ne jouent plus que le jeu parlementaire.
Concernant la SFIO, c’est un parti se réclamant de la tradition marxiste et se situant à gauche
des partis socialistes. La scission de décembre 1920 ne s’est pas faite entre la droite du parti
emmené par Blum et la gauche. Elle s’est faite plus à gauche car une partie des pacifistes de 19151916 reste en dehors de l’adhésion à la IIIème internationale. Cette gauche est emmenée par Paul
Faure. La SFIO est affaiblie sur le plan électoral car les communistes sont un sérieux concurrent
et une division à la gauche et à l’extrême gauche.
Ainsi, dans un Parlement dominé entre 1919 et 1924 par une très large majorité nationaliste, la
SFIO n’a qu’un rôle d’opposant modeste. De même, elle ne propose pas de programme différent
de ce qui existait avant 1914. D’une certaine manière, elle reste en panne d’organisation possible.
Autre problème, si la direction au moins dans le discours reste assez à gauche, la pratique
parlementaire est différente. Son groupe est emmené par des personnalités indépendantes et
situées très à droite du parti. Ainsi, ce sont des personnes privilégiant l’alliance avec le Parti
Radical.
Dès lors, la SFIO se trouve écartelait entre un discours et une pratique réformiste.
En 1924, elle va essayer de profiter de l’échec de Poincaré. Il est battu par une coalition :
le cartel des gauches. La droite se retrouve dans l’opposition, l’extrême gauche crée le
bloc ouvrier se distinguant du cartel. Ainsi, la gauche de la SFIO est tentée par une
tactique réticente à une alliance.
Le cartel est dirigé par un radical : Edouard Herriot. Dans le programme, il promet de
nombreuses choses comme l’amnistie pour les chemineaux, de revenir à la laïcité en
Alsace Lorraine, il est disposé à avoir surtout une politique étrangère qui ne soit pas de
confrontation mais plutôt d’entente, de main tendu. Sur ce point, il rencontrera du
succès. Sur le plan social, on aura une relative gratuité des études secondaires.
Au même moment en Angleterre, les conservateurs et les libéraux qui avaient accepter
de s’allier subissent un relatif recul électorale arrive au pouvoir : Mac Donald.
 Edouard Herriot va se servir de la scène internationale pour développer une
stratégie pacifique à l’intérieur de la SDN.
Mais sur le plan intérieur, le gouvernement radical se retrouve devant d’énormes
difficultés budgétaires. Surtout, les riches spéculateurs vont jouer massivement contre le
franc et on va trouver à la banque de France, une opposition à Herriot et lui opposer
des avances. C’est ce que Herriot a appelé le mur d’argent.
Tout de même, on a une social-démocratie qui sur le plan étatique n’est pas en position
d’imposer ses vues mais sur le plan local est intéressante : c’est la social-démocratie
autrichienne.
Si la social-démocratie est écartée du pouvoir à partir des années 20, elle garde une
capacité de mobilisation et surtout, une capacité de création de théoriciens comme Otto
Bauer.
 Ainsi, c’est une sorte de troisième voix avec le Bolchévique à côté et la social-
démocratie qu’elle considère embourgeoisait.
Sur le plan du bilan, elle a des réalisations. Entre 1918 et 1920, elle va imposer la
journée de 8 heures, les allocations chômages, les journées payées, les conseils
d’entreprises, des systèmes d’assurances. Ces réformes sont imposées dans un climat
d’hostilité avec une droite très dure et dans une conjoncture politique extrêmement
tendue. En dépit de cela, la social-démocratie réussie à imposer quelque chose que la
droite ne pourra pas défaire.
Très intéressant la ville de Vienne, les sociaux-démocrates la tiennent. Ils mettent en place
une politique d’aide sociale et de logement très poussés avec la création d’HLM luxueux équipés
d’une salle de bain, de wc, de cuisines collectives, des crèches. On vient de toute l’Europe pour
observer ces réalisations.
4) Le zigzag du Kominterm
Nous avons vu au travers de l’exemple du KDP que les divisions internes du parti
communiste étaient très fortes. On s’est aperçu qu’en 4 ou 5 ans, on a changé beaucoup
de directions.
Après une phase de développement importante entre 1919 et 1921, le mouvement
communiste marque le pas et paradoxalement au moment où les bolcheviks s’installent
durablement en Russie.
 Le symbole de cette implantation est la création en décembre 1922 de l’Union des
Républiques Socialistes.
A partir de 1922, Lénine se retrouve extrêmement malade et dans la mi 1922, il est hors
de combat. Dès lors, des luttes fratricides pour le pouvoir. C’est dans le cadre de ces
luttes que des fractions vont tenter de s’emparer du Kominterm
A côté de ces divisions, il existe aussi depuis 1921, une intense vague de répression
d’anti communiste en Europe.
Ainsi, les résultats électoraux vont s’en ressentir fortement et de fait, rare sont les pays
où les scores vont dépasser 10%. Ce n’est que localement, voir régionalement que les
communistes vont être en mesure de faire œuvre original.
En revanche, au niveau national et international, les difficultés sont beaucoup plus
grandes. La ligne du Kominterm subit des zigzags qui désorientent les militants, créant
des conflits artificiels et finissent par les paralyser.
1. Le deuxième congrès de l’international avait surtout insisté sur la nécessité
d’écarter les personnalités les plus ambiguës. Donc, des divisions avec des socialdémocraties.
2 Le troisième congrès appelle au front unique avec les socialistes. Attirer vers soi des
militants socialistes.
Les discussions sont intéressantes et vont échouer en avril 1922.
3. Le quatrième congrès en décembre 1922 va être dominé par Zinoviev. Grande
campagne de bolchévisation des partis communistes. On a des difficultés car on est pas
assez bolchévisées.
Ainsi, se met en place des directions fanatiques. Ces initiatives malheureuses vont
couter très cher au Parti Communiste. Toutefois, ils vont trouver des combats positifs,
lançant de vastes offensives conter le colonialisme.
En tout cas Zinoviev perd en 1925 et 1926 et il est remplacé à la tête de l’international
par un militant : Boukharine jusqu’en 1928. C’est le retour à une ligne plus ouverte et
on va essayer de mettre fin au coup de force.
Cela dit, Boukharine va se confronter à deux difficultés :
1. En 1927, l’échec de l’alliance entre le parti communiste Chinois et le parti
dominant.
2. En 1928, le tournant impulsé par Staline de la collectivisation forcée. Cela va
entraîner des drames dans les campagnes soviétiques et aboutir à une vaste
pagaille.
Mais, ce tournant de 1928 se marque sur le plan international par une nouvelle ligne du
Kominterm, sectaire, social-fasciste. C’est Staline qui a inventé cette appellation selon
sa théorie que l’ennemi principal se trouve au pied de la muraille.
 Cette théorie aboutit à une ligne d’action : classe contre classe.
 Dans de nombreux cas, cette ligne va aboutir à l’affaiblissement des communistes.
Staline a faillit tuer complètement le communisme en Europe.
Ainsi, ces changements de lignes perpétuels ne peuvent que rendre impuissant les
communistes. Surtout, en dépit de certaines compagnes intéressantes, ce qui va les
maintenir en vie, ce sont leurs actions sur le terrain au plan local ou syndical.
5) Les palinodies des centres-gauches
Les centres-gauches se marquent par une incapacité à choisir leur alliance. Que ce soit
les libéraux scandinaves, les radicaux à la française.
Ils hésitent toujours entre une alliance avec les libéraux de centre-droit et la gauche
proprement dites.
Tant que la gauche est forte, ces partis pensent qu’il est de bonne guerre de la rechercher
(sauf en France). Ils vont rechercher d’autres alliances (en France, le cartel des gauches).
Surtout, ce sont des personnes qui ont peur du mouvement social. Leur électorat est de
petite bourgeoisie craignant les milieux populaires car le risque de s’appauvrir. Cet
électoral, lors d’alliance avec la gauche réformiste, on a toujours la tentation de critiquer.
Dans l’exemple du Royaume-Uni avec Lloyd Georges, il est par tempérament un radical
libéral connaissant plutôt bien les difficultés. Il a même soutenu la politique sociale de son
prédécesseur libéral. En 1922, il a abandonne cette politique avec la conviction de la défense de la
livre et de la citie. Ainsi, d’une politique ouverte, on arrive à une politique inverse car sa nouvelle
politique suppose de l’austérité.
En France, les alliés du cartel des gauches éclatent à la chute d’Herriot. Il tombe car le directeur
de la banque de France lui refuse une avance de trésorerie et Herriot démissionnera. Il va
renégocier avec la minorité de centre droit et de droite pour un gouvernement où Poincaré
reprend la tête en 1926 sur le thème de la défense du franc. Apparaît dans le gouvernement,
Aristide Briand qui a gardé des convictions pacifistes. Il va accepter de prendre en charge la
politique extérieure de la France sur bases plus proche d’Herriot.
De là, une alliance entre le centre gauche radical et le centre droit sur la base d’un compromis
permettant de développer une politique de rapprochement franco-allemand acté dès 1925 avec la
conférence de Locarno. L’Allemagne reconnaît sa frontière occidentale.
En 1928, on trouve le pacte Briand-Kellog qui est un américain. Le fait d’associer Kellog à
l’initiative de Briand est intéressant mais cela ne produira pas tant d’effet.
Sur le plan intérieur, entre 1926 et 1932, vont se mettre en place des mesures en faveur des
logements sociaux, la gratuité du système secondaire. Poincaré mettra « le mur d’argent » dans
sa poche et réussir à stabiliser le franc avec l’aide des marchés internationaux à un 1/6ème de sa
valeur d’avant guerre. Il s’agit d’un coup politique à entériner un fait.
En Allemagne, les centres-gauches concernent les DVP. Ce parti né à la fin de la guerre avait
accepté la fondation de la République de Weimar. En 1919, ce parti reçoit 18% des voix,
signifiant qu’on accepte de jouer le jeu d’une République ouverte.
Mais, très rapidement le DVP va se diviser entre ceux qui souhaitent pérenniser l’alliance avec la
social-démocratie et ceux qui souhaitent la défense de l’ordre social. De là, le DVP s’écroule
électoralement, une parti de son électoral rejoignant el SPD.
Ceux restant fidèle au DVP, vont s’orienter avec une politique d’alliance avec les partis de droite
hostiles à la République de Weimar.
Au niveau des Venstre, ce sont des partis libéraux de gauche au Danemark et en Suède.
A partir du milieu des années 1920, ils vont se retrouver en alliance avec les libéraux de
droite apparaissant comme des partis flottants.
B) Les libéraux de gouvernement sur la
sellette
 Les libéraux dominent la vie politique au début des années 1920.
Ils peuplent de leur zone les Parlements et les gouvernements. Mais assez
paradoxalement, quand s’installent des régimes de démocratie parlementaire, ils vont
s’apercevoir qu’ils ont beaucoup perdus de leur influence.
Dans le monde paysan, on va rendre responsable les gouvernements en place de la
situation difficile des campagnes à partir de 1925.
Ainsi, c’est dans ce cadre particulier que les libéraux vont perdre une partie de leur
force.
1) Une perte d’élan
En effet, leur prépondérance est menacée dans les années 1920. En effet, ce ne sont que
des partis minoritaires dans les gouvernements.
En Tchécoslovaquie, un parti libéral de Rasin sera dans toutes les combinaisons mais se
retrouvera dans l’ombre des agrariens beaucoup plus puissant. Le parti libéral s’appelle le parti
national démocrate.
En Pologne, les trois grandes forces ne sont pas libérales. Les nationaux démocrates de
Dmowski ne sont pas des libéraux mais un parti nationalise autoritaire.
En Hongrie, les libéraux sont en minorité et lorsqu’ils existent par Bethlen.
Dans les Etats Baltes, le courant est influent en Estonie par Tonnisond. Il n’est pas seulement
un libéral au plan politique, il représente le sud du pays. Son électorat est un paysan.
En Grèce, les libéraux sont représentes par Venizélos. Ce sont eux qui vont gouverner le pays
entre 1928 et 1933 mais Venizélos n’est pas apprécié en Grèce car c’est un nationaliste farouche.
En Albanie, l’évêque Noli va monter un parti pour défendre en Albanie, le système
parlementaire. C’est sur cette base qu’en 1924, il va gagner les élections et mettre en place une
réflexion pour démocratiser la vie politique. Mais six mois plus tard, il est chassé par un coup
d’état. Cela mettra en place un régime musclé appuyé sur une force armée brutale.
En Italie, même s’ils conservent avec Mussolini quelques ministres jusqu’en en 1925, ils sont
chassés du pouvoir dans l’esprit dès la marche sur Rome (octobre 1922). Ils vont se faire manger
par Mussolini et vont commettre l’erreur de le soutenir.
Au Portugal et en Espagne, les libéraux tiennent le pouvoir. En Espagne jusqu’en 1923 et au
Portugal jusqu’en 1926. Pour l’Espagne, la situation politique est agitée et au Portugal,
l’économie est catastrophique et surtout, des coups d’états sont permanents.
Au Royaume-Uni, Lloyd Georges et son parti déclinent dès lors qu’ils choisissent la citie à
l’industrie. Toute alliance devient impossible avec les travaillistes et impossible avec les
conservateurs.
En Belgique, les libéraux sont beaucoup plus souvent au pouvoir mais face à deux menaces. A
droite, des conservateurs hargneux, agressifs, hostiles à la démocratie politique. A gauche, un
parti ouvrier Belge rendant les combinaisons libérales fragiles.
En Allemagne, les véritables libéraux sont ceux du DVP. Il y’a un courant libéral par
Erzberger qui sera assassiné par les corps francs. Ce courant se remettra assez mal de ce fait.
En France, c’est surtout la personnalité de Poincaré qui est à l’origine du succès du centre-droit
libéral. Mais attention, Poincaré est adulé par un électorat conservateur lui faisant confiance en
tant que personne. On oublie assez vite sa misérable expédition de la Ruhr mais c’est sur la base
du chauvinisme nationale qu’il est populaire.
En résumé, le libéralisme est en perte d’élan. Et s’il demeure, c’est sur des bases
ambiguës.
2) Des solutions impopulaires
 En fait, le gros handicap des libéraux est d’avoir emmené des mesures
impopulaires liées à la défense de la monnaie.
 Et cela va couter relativement cher.
C’est le cas en Europe occidental.
Quand Llyod Georges décide de défendre la livre, il va perdre une grande partie du soutien
populaire de son propre parti. Et lui même, va être balayé de son siège dès 1922 sans aucune
autre forme de procès.
En Allemagne, les libéraux vont être victime essentiellement de la deuxième vague de crise en
Allemagne : l’hyper inflation de 1923. Cela provoque un séisme politique et économique. Ce sont
les libéraux Marx et Luther qui seront chargés en alliance avec le directeur de la banque
d’Allemagne d’établir une politique de redressement financier.
Ces mesures ne se manifestent pas seulement par un échange de billets mais par toute une série
de mesures d’accompagnement, d’austérité sociale, surtout pour les communes. Dans l’année
1924, Marx est obligé de dissoudre le Reichstag et cette dissolution est une catastrophe pour lui
car son propre parti a des scores médiocres. D’ailleurs, l’année suivante, c’est le parti populiste
suite à la mort du président Ebert, qui va gagner par le maréchal Hindenburg. En face, les partis
de la coalition de Weimar ont tenté de s’unir autour d’un candidat libéral qui va être balayé.
Ainsi, on a une configuration politique extrêmement grave car la sanction imposée par
le corps électoral est de droite monarchiste.
Ce tournant conservateur sera mis en cause dans les élections de 1928 mais le retour des sociauxdémocrates au gouvernement n’impliquera pas de changement important d’orientation.
En France, quand Poincaré perd les élections en 1924, c’est du au faite de son expédition de la
Ruhr. Cette perte de pouvoir va l’amener à un compromis avec les radicaux quand il revient en
1926.
En Europe orientale, la situation de ces partis n’est pas confortable y compris dans les
pays où ils sont historiquement fort.
En Roumanie, dans les années 20, les libéraux sont emmenés par Jon Bratianu. Il profite du
discrédit de la monarchie, de la faiblesse de la gauche pour imposer sa patte. Ce sont ses partisans
qui vont dominer la vie politique jusqu’en 1928. Mais, il a une manière d’exercer le pouvoir peu
libéra. Il va placer sa famille aux postes, subir de la corruption et va pratiquer une politique
centralisatrice et surtout, une politique antisociale.
Ainsi, Bratianu va se trouver contesté dans le domaine de sa politique des nationalités et surtout,
à une opposition paysanne de plus en plus résolue de type sociale. Le grand rival s’appelle
Mihalace. Un autre agrarien plus conservateur Manu.
Ces deux partis vont finalement faire tomber le régime Manu. A la mort de Bratianu en 1927,
son parti va finir par s’effacer au profit de Manu.
3) De beaux restes
 Les libéraux ne sont pas enterrés sous prétexte qu’ils sont affaiblis.
La période 1923-1930 est toutefois, plus favorable aux libéraux que dans les années 30.
Surtout, dans les années 20, l’économie va connaître une certaine embellie entre 24 et
28 et même des progrès en matière de productions.
Les monnaies se stabilisent et les libéraux sont en position d’argumenter en évoquant
qu’ils sont à la base de ce redressement monétaire, leur conférant le soutien du grand
patronat.
Surtout, les libéraux se rendent indispensable aux coalitions politiques.
En Suède ou en Finlande, les libéraux ne quittent jamais le pouvoir.
En Suède, ils sont dirigés par Eden. Il garde le pouvoir jusqu’en 1920, ensuite ça sera Branting
mais il ne chassera pas les libéraux. Après la mort de Branting en 1925, les libéraux se sentent
assez fort pour chasser les sociaux-démocrates. Ils reprennent une main qui ne quittera plus entre
1926 et 1932.
Au Danemark, le parti libéral est dirigé par Neergard entre 1924 et 1929. Ce sont eux qui vont
faire chuter Stauning. Ils vont pratiquer une politique de super austérité avec des baisses
d’impôts pour les plus favorisés. En 1929, leur chute est inévitable et les partisans de Stauning
reviennent.
En Norvège, les libéraux alliés aux conservateurs sont au pouvoir face à une gauche combative
mais sont hésitants face à la tactique à suivre.
En France, Poincaré sera à l’origine de la création d’une caisse d’amortissement destinée à gérer
la dette flottante. Cette caisse est alimentée par une série de taxes indirectes. C’est aussi une
personne qui va augmenter les impôts tout en faisant croire qu’il est modéré dans ce domaine.
Le libéralisme est donc une assise solide jusqu’aux élections de 1932 et la crise de 1931.
En Allemagne, les libéraux ont perdu la présidentielle de 1925. Mais, ils se rattrapent aux
élections de 1928 et surtout, participent à toutes les équipes gouvernementales de 1920 à 1932.
C) Le regain d’énergie des ultra
conservateurs et des fascistes
Si les gauches et les libéraux sont en difficultés, cela va faire profiter à la droite. De fait,
sous l’apparence trompeuse de la stabilisation économique d’après 1924, se profile la
revanche de ceux qui n’ont jamais acceptés les réformes d’après guerre.
 On va assister à la consolidation de ces positions.
Dans de nombreux pays, on n’a pas l’impression que les extrêmes droites progressent
électoralement.
Exemple : La droite dur allemande connaît des progrès mais ne bouleverse pas l’échiquier
politique.
En fait, dans des pays où la démocratie est faible, la solution est le coup de force. Ils
vont réussir dans la péninsule Ibérique, dans les Balkans et en Pologne.
1) Un travail dans l’ombre
 La grande habileté de ces droites est de travailler discrètement et de prévoir ses
actions.
Les historiens privilégient souvent le début des années 30 pour essayer de montrer le
lien entre la crise et le début de l’autoritarisme. C’est une erreur car le mal est profond,
culturel, une partie importante des Européens refusent de fait la démocratie et l’égalité
allant avec.
En fait, cette démarche sous estime des évolutions antérieures et vient montrer que la
crise ne fait qu’accentuer un phénomène existant déjà.
C’est surtout un moyen d’éviter une réflexion sur la faiblesse des démocraties
libérales.
D’ailleurs, il est naïf de penser que battu en 1918, les forces de réaction se seraient
résignées ainsi car la démocratie c’est un bel idéal. Jamais, ces formations ont renoncées
à devenir les forces majeures de la vie politique en Europe.
Selon elles, elles sont persuadées que le retour à un régime fort et la meilleure solution
même si dans le contexte ce n’est pas possible.
Pour eux, l’Etat fort est conforme à la religion et à la moral. Ils se montrent assez vite
comme en Bulgarie et en Espagne, prêt au coup dur et au coup de gorge. Dans des pays
comme la Finlande ou le Portugal, des forces considérables rêvent d’arriver à cela.
Quant aux fascismes, ils annoncent ouvertement qu’ils sont contre la démocratie,
contre le droit des minorités et la loi du plus fort doit régner. Le problème rencontré
est la résistance des citoyens et d’autres forces et surtout, l’attachement de certains
européens à la démocratie.
En Allemagne, le DNVP est un parti nostalgique du régime impérial, de démocratie surveillé.
Cette droite allemande nie toute légitimité à la République de Weimar. Surtout, ce sont des
personnes très puissantes par leur moyen de propagande. A l’époque, le grand moyen était la
presse dirigée par Hugenberg. Elle critique violemment le président Ebert, les leadeurs libéraux.
De même, la presse présente l’opposition démocratique comme le faible et l’incapable. Puis
l’assassinat politique n’est pas un hasard, deux grands libéraux allemands seront tués.
Au moment de la campagne de Hindenburg en 1925, la presse se déchaîne. Il est déjà populaire,
joue de son image d’homme sage. En réalité, toute la campagne est menée sur le thème qu’il faut
en finir avec les dérives de la démocratie. Ce qui est frappant est la lâcheté de la socialdémocratie se dérobant choisissant pour lui faire face, un libéral. Egalement, un excellent jeu
d’Hitler le différenciant d’Hindenburg.
Hindenburg est élu triomphalement en 1925, symbolisant pour les Allemands, une
rassurance. De même, épouser la revendication comme quoi la République est allée trop loin dans
les lois sociales. Cette droite va faire converger cette hostilité permettant d’abattre la
République.
Les nazis tirent toutes les conclusions des années 24 et 25. Désormais, le chef est décidé à ne pas
trop jouer sur la fibre populiste du programme de 1919. Il a vu qu’il avait fait peur, que son score
n’était pas exceptionnel et il va essayer d’attribuer à son parti une présentation plus alléchante.
Tout en continuant la haine du rouge et le racisme, Hitler va d’abord personnalité son
pouvoir à l’intérieur du parti créant la SS.
Surtout, il installe tout un système avec le découpage de l’Allemagne en plusieurs dizaines de
circonscriptions. A l’intérieur de chaque, il va s’empresser dans son programme de mettre une
sourdine à tout ce qui peut apparaître comme trop effrayant pour un électorat modéré. Le grand
combat social va être mené en direction des couches rurales.
C’est le seul parti défendant la petite propriété paysanne en essayant d’empêcher les
expulsions. Darré défend les idées nazis mais au delà de ça, un programme de défense de la
petite propriété paysanne.
De même, il peaufine tout son réseau d’organisation du parti nazi. De nombreux étudiants sont
antisémites avant guerre et sont souvent d’esprit racistes. Aussi, des associations de femmes.
En fait, il cherche à se banaliser sur la vie politique.
Ce type de dissimulation n’est pas propre à l’Allemagne.
En Finlande, la droite nationaliste activiste s’empresse de ne pas créer de parti après guerre. Elle
préfère se couler pour ne pas paraître trop radical. Cette coalition nationale s’est ralliée à la
République.
Cette droite noyaute les gardes civiques, la police d’Etat, le mouvement sportif. La droite dur
nationaliste utilise beaucoup le vecteur sportif montrant l’excellente et la présence de la Finlande
sur le plan international.
Cette façon de procéder par noyautage permet de tenir. Ils diffusent leur thème favoris : la
haine du rouge, la grande Finlande, l’exigence d’un régime fort, la fascination pour l’ordre et le
conformisme religieux. Et ce sont ces personnes qui préparent la tentative de prise de pouvoir
en 1929.
En Pologne, Piwulski sait attendre sagement son heure. En 1923, il annonce son retrait de la
vie politique. Mais l’air de rien, il surveille tout ce qui se passe et reçoit dans son manoir. Il
entretient par personne interposée une série de réseaux qu’il compte réactiver au bon moment.
Il a la conviction qu’il est l’homme indispensable à la Pologne car avec une forte
popularité tant à droite qu’à gauche.
Mais en 1926, suite à une situation confuse au Parlement, il revient au pouvoir en s’appuyant
sur une fraction de l’armée et il va entre 1926 et 1930, installer son importante personne à
Varsovie.
Au départ, il laisse le pouvoir civil gouverné. Surtout, il laisse entendre qu’on aura une remise en
ordre. Habilement, il va trahir une de ses promesses en laissant une large autonomie aux
nationalités. Alors qu’il était plutôt un partisan de l’équilibre avec les autres nationalités, il va se
transformer en père centralisateur de la nation dénonçant les excès des nationalités
(Ukrainiens, Lituanies) .
En fait, c’est par renoncement à l’idée d’une Pologne multi ethnique que Piwulski
installe son pouvoir.
En Roumanie, une grande inquiétude chez les conservateurs.
Quatrième chapitre : L’inquiétant
tournant du début des années 19301934
Cinquième chapitre : 1935-13939 : les
prodromes d’un désastre
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