
Forum Med Suisse 2012;12(1–2):11–12 11
HigHligHts 2011: Médecine nucléaire
TEP/IRM: l’imagerie hybride de l’avenir
Felix P. Kuhn
Klinik für Nuklearmedizin, UniversitätsSpital Zürich
Résumé
Compte du succès que connaît l’utilisation clinique des
appareils de TEP/TDM et des grands progrès réalisés
dans le développement de détecteurs TEP, des systèmes
TEP/IRM sont depuis peu évalués dans plusieurs grandes
cliniques universitaires. L’ unité d’imagerie médicale de
l’Hôpital universitaire de Zurich utilise depuis l’au-
tomne 2010 un système de TEP/TDM-IRM, qui allie la
TEP/TDM et l’IRM grâce à une table de transfert spécia-
lement développée. L’ acquisition séquentielle des don-
nées TEP, TDM et IRM et la fusion informatique des
images qui s’en suit permettent de comparer directe-
ment les images TEP/IRM avec les images TEP/TDM cor-
respondantes.
TEP/TDM: succès mondial
de l’imagerie hydride
Le succès de l’imagerie hybride, depuis la mise en s ervice
du premier appareil de TEP/TDM mondial à l’Hôpital
universitaire de Zurich en 2001, réside dans l’inté-
gration à la fois de l’anatomie et de la fonction. En per-
mettant un bon repérage anatomique des zones d’hy-
perxation du radiotraceur, la TEP/TDM est devenue
un outil précieux dans de nombreux domaines de la
médecine, particulièrement pour évaluer le stade pa-
thologique et la réponse thérapeutique dans les mala-
dies tumorales [1]. Sur le plan technique, la TDM per-
met une correction rapide et précise des données TEP,
car l’atténuation du rayonnement gamma utilisé par
l’absorption dans le patient peut être calculée à partir
des données TDM. Cette correction est absolument
n écessaire pour l’évaluation quantitative des zones
d’hyperxation du radiotraceur [2].
TEP/IRM: l’imagerie hybride de l’avenir?
Par rapport aux images TDM, les images IRM présentent
un bien meilleur contraste des tissus mous, ce qui est par-
ticulièrement utile lors de l’exploration du cerveau et du
foie. En plus de l’anatomie macroscopique, l’IRM offre
également la possibilité d’obtenir des informations sur
les processus au niveau moléculaire. Ainsi, il est par ex.
possible de mesurer la diffusion des molécules d’eau, ce
qui est utile pour détecter des infarctus cérébraux, des
abcès ou des tissus tumoraux. En utilisant des fréquences
de résonance légèrement différentes, l’IRM peut per-
mettre de mesurer la concentration de différentes molé-
cules an d’obtenir des informations plus précises sur la
composition des tissus (spectrométrie par résonance
magnétique). Dans le cas des tumeurs cérébrales, il
est par ex. possible d’acquérir des informations sur
l’ampleur de la prolifération cellulaire (choline), sur le
m étabolisme énergétique (créatine), sur l’hypoxie et la
nécrose (lactate), ainsi que sur l’intégrité des cellules
nerveuses (N-acétylaspartate). Par ailleurs, l’IRM per-
met de visualiser les vaisseaux sanguins et d’étudier le
ux sanguin sans employer de produit de contraste.
La particularité dans la TEP est que des produits de
contraste en quelque sorte «intelligents» (radiotraceurs)
permettent de visualiser des processus métaboliques
spéciques ou des récepteurs à la surface des cellules.
Ainsi, les tissus tumoraux peuvent être visualisés au
moyen de molécules d’acides aminés ou de glucose
marquées, le remodelage osseux peut être visualisé au
moyen de uorure, les troubles moteurs comme en cas
de maladie de Parkinson peuvent être mis en évidence
par des neurotransmetteurs et la perfusion cardiaque
peut être objectivée au moyen d’ammonium. La TEP et
l’IRM sont complémentaires à bien des égards. D’une
part, les altérations structurelles à l’IRM peuvent être
mieux caractérisées par la TEP et d’autre part, les alté-
rations à la TEP peuvent être détectées avant qu’elles
ne donnent lieu à des altérations morphologiques à
l’IRM. Ainsi, il est par ex. possible de détecter les dépôts
conduisant à la maladie d’Alzheimer au moyen d’un tra-
ceur TEP spécique avant que la dégénérescence des
t issus cérébraux ne débute. Etant donné que les altéra-
tions au niveau moléculaire surviennent avant les altéra-
tions morphologiques, l’effet de médicaments ou d’agents
chimiothérapeutiques peut souvent déjà être évalué peu
après le début du traitement. De cette manière, il est pos-
sible d’arrêter rapidement les traitements inefcaces et
d’administrer un autre traitement au patient.
Néanmoins, le couplage de la TEP et de l’IRM est assorti
d’un certain nombre de dés techniques considérables.
La correction de l’atténuation des données TEP, qui a été
mentionnée ci-dessus, ne peut pas directement se faire à
partir des données IRM. Par conséquent, les images IRM
doivent être converties en images pseudo-TDM par le
biais de processus de transformation innovants. Les tech-
niques d’acquisition IRM conventionnelles ne permettent
pas de visualiser les os et actuellement, la représentation
des tissus pulmonaires est elle aussi nettement plus mau-
Abréviations
IRM: imagerie par résonance magnétique
TDM: tomodensitométrie
TEP: tomographie par émission de positons
Felix P. Kuhn
L’ auteur ne déclare
aucun soutien
nancier ni d’autre
conit d’intérêt en
relation avec cet
article.