LES SYNDICATS CATHOLIQUES CANADIENS
du patriotisme, et qui, devant la vague montante des
unions internationales, veulent garder à nos classes ou-
vrières leur autonomie, à ceux qui veulent, sur ce sol
canadien, arrosé par le sang des martyrs et fécondé par
les sueurs de nos premiers colons, rester fidèles à nos
traditions nationales et religieuses; qui, en face du dan-
ger grandissant des unions neutres, désirent conserver à
nos populations laborieuses une foi intangible, nous
demandons de fonder des syndicats franchement catho-
liques. »
Ce sont là les principes essentiels du syndicat catho-
lique. Les faits tels que constatés par le Père Maltais
attestent que nos syndicats catholiques n'ont pas tous été
fondés sur des lignes uniformes ni d'après les mêmes
méthodes. Les premières organisations ouvrières catho-
liques établies dans notre pays sont nées d'influence
locale
;
leur organisation reposa parfois sur la volonté
d'un seul homme. Cette particularité conduisit le Père
Maltais à faire l'historique de chacun de ces groupe-
ments. N'était-ce pas la meilleure façon de montrer
dans leurs cadres réels l'action des principes et des
méthodes qui ont présidé à leur naissance et mettre en
pleine lumière les résultats obtenus?
C 'est en 1907, à Chieoutimi, que fut établi le premier
groupement ouvrier catholique au Canada. A ce sujet
l'auteur rappelle les précieux services rendus à cette
cause par Mgr Eugène Lapointe. Sentant dès sa jeu-
nesse la vocation sociale, formé à cette discipline par des
études faites chez nous et en Europe, vivant dans un
milieu ouvrier, Mgr Lapointe voulut de bonne heure
mettre en pratique ses résolutions de s'occuper des ques-
tions sociales. Dès 1903, il commença la série des oeu-