"Les images fournies par l'IRM, 10 minutes après le début de
l'examen sont les plus discriminantes, ajoute ce spécialiste,
il est donc particulièrement important de respecter ce temps.
En cas de myocardite, on ne voit en effet qu'un ou plusieurs
nodules diffus ne correspondant pas à une distribution
vasculaire, alors que l'on observe dans l'infarctus l'aspect
classique de rehaussement tardif en bande dans un territoire
coronaire qui correspond à une anomalie de fixation du
gadolinium, secondaire à la nécrose cardiaque".
Une perfusion normale à l'IRM en cas de myocardite
"Les images précoces vues en IRM ont aussi une bonne
valeur diagnostique mais peut-être un peu moindres". Dans
cette étude, les images de perfusion de premier passage étaient ainsi normales chez 96 % (23
sur 24) des patients avec une myocardite alors que 100 % des malades avec un infarctus
présentaient, avec le produit de contraste, un retard de perfusion circulatoire sous-
endocardique de distribution segmentaire.
Dans les deux types d'affections, l'IRM pouvait déceler des anomalies de contraction du
ventricule gauche mais leur localisation était différente dans les deux maladies et toujours
située en cas d'infarctus dans la zone de rehaussement tardif, ce qui témoignait de l'existence
d'une atteinte segmentaire. "Dans les myocardites, les altérations contractiles ne sont pas
toujours vues aux endroits des granulomes inflammatoires, complète le Pr Laissy. Pour des
raisons inexpliquées, ces granulomes s'observent d'ailleurs davantage dans les zones latérales
du coeur, peut-être parce que la vascularisation épicardique y est plus développée".
Myocardite
Un moyen d'éviter la coronarographie ou la biopsie ?
Interrogé par heartwire sur la possibilité de se passer d'examens invasifs, il répond : "la bonne
valeur diagnostique de l'IRM dans les myocardites a été soulignée par d'autres auteurs depuis
quelques années. L'équipe allemande de H. Mahrholdt a ainsi montré en 2004 que le succès
des biopsies myocardiques est de l'ordre 90 %, lorsqu'elles sont faites dans une zone
pathologique en IRM alors que l'on obtient moins de 10 % de résultats quand les biopsies sont
effectuées dans une zone sans lésions IRM apparentes [2].
Compte tenu de ces résultats, il est désormais légitime
d'adresser directement en IRM, dès l'hospitalisation en
urgence, certains patients souffrant de douleur thoracique
aiguë chez lesquels ce diagnostic semble plausible : jeune,
sans antécédent de maladie cardiovasculaire ou de facteurs
de risque, notion d'infection ou de syndrome fébrile dans les
semaines précédentes, ECG normal (ou avec de petites
anomalies de repolarisation), échocardiographie normale (ou
quelques altérations cinétiques mais pas dans un territoire
compatible avec un infarctus), élévation modérée des
enzymes musculaires. Un aspect typique de myocardite en IRM rend, pour ce spécialiste, inutile
« Dans la myocardite qui
résulte d'un processus
inflammatoire, les lésions
sont spécifiques en IRM :
plutôt superficielles et sous-
épicardiques » Pr Jean-
Paris)
« Un aspect typique de
myocardite en IRM peut
rendre inutile la pratique
d'une coronarographie » Pr
J.P Laissy.