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 Bien  avant  le  cinéma  on  retrouve  le  placement  de  produit  dans  les 
spectacles  au  cabaret  où  les  comédiens  etaient  utilisés  comme  porte  parole 
publicitaires. L’art n’y a pas échappé non plus, dans la célèbre œuvre d’Edouard 
Manet, Un bar aux Folies Bergères (1881-1882), se trouve une bouteille bière 
dont les caractéristiques permettent de reconnaître la bière Bass Au cinéma, la 
pratique  du  placement  de  produit  fait  son  apparition  dans  les  films  muets.  Au 
départ cette technique était basée sur la relation gagnant gagnant. L’industriel se 
contentait  de  prêter  son  matériel  au  producteur  qui  en  échange  lui  offrait  une 
visibilité dans son oeuvre cinématographique.  
Ainsi, dès 1910 on retrouve des voitures de marque Ford en générique des 
comédies de Mack Sennett, en 1916 un film muet était intitulé « She Wanted a 
Ford ».  
 
Pour Lehu
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, l’industrie automobile est la première à percevoir l’intérêt de la 
démarche dès le début du XXe siècle. 
L'agent 007 en est bien conscient puisqu’il passera au volant d'une Aston 
Martin pour Goldfinger en 1964 à celui d'une Citroën, puis d'une Bentley, d'une 
Audi, et d'une BMW pour retrouver enfin la marque de ses débuts avec l' Aston 
Martin dans Die Another Day en 2002. 
Même si le placement de produit fait son apparition très tôt dans l’industrie 
du cinéma, il n'est que très peu organisé et connaît une croissance quasi-nulle 
jusqu’à la fin des années 1970. Il était considéré alors comme une simple dérive, 
l’annonceur faisant jouer ses relations afin de profiter du potentiel commercial d’un 
film.  
C’est  dans  les  années  1980  que  cette  technique  prend  son  essor. 
Aujourd’hui le placement de produit n’est plus qu’un simple échange de service 
puisque les annonceurs ne se contentent pas seulement de prêter du matériel, ils 
paient également les producteurs de films pour voir leur marque apparaître. 
Le financement permet d’exercer d’avantages de contrôle sur  la manière de 
placer le produit. Ainsi le scénario de Rocky III s'est vu modifié afin d'inclure une 
scène  ou  Sylvester  Stalone,  déguste  des  céréales  de  la  marque  Wheaties  en 
expliquant que c'est le « petit-déjeuner des champions » (Maslin 1982). 
  
 
 
 
                                            
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 In Le placement de produit au cinéma