
MAPAR 2016
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mode de prescription le plus fréquent utilisé une fois sur 3 (35,1%). Cette morphine
sous cutanée est rarement systématique (33,7%) avec un critère d’administration
très variable (plus de 50% de critère non chiffré). La morphine sous cutanée est
souvent sous dosée en fréquence (toutes les 4heures, 28,2%) et en dose (10mgr
en dose unitaire, 44,9%). De plus la prescription de morphine est souvent mal
appliquée par l’IDE avec un non-respect de la dose ou de l’intervalle dans 36,3%
des cas. A 24heures postopératoires, la morphine orale est prescrite seulement
dans 5,6% des cas.
Le tramadol est le deuxième opioïde utilisé en fréquence (15,2 %) surtout
par voie IV (82,2%) avec un bon respect des prescriptions (75,9%). Les doses
(140±133mg) et intervalles (8,9±8,3h) sont adaptés aux recommandations
d’utilisation.
Le temgesic est rarement utilisé (0-1,6%). Le Nubain est encore fréquemment
utilisé (11,5%). Le dextropropoxyphéne (6,3 %) et la codéine (3,3%) sont peu
prescrits à J1.
La tendance est d’utiliser le plus souvent les morphiniques par voie orale et
en secours d’une analgésie associant les antalgiques non morphiniques, les anti-
hyperalgésiques et les anesthésiques locaux. La voie orale sera donc privilégiée
de plus en plus ce d’autant que l’on peut prévoir un accroissement de la chirurgie
ambulatoire. La question de la biodisponibilité par voie orale est donc cruciale.
1.2. MORPHINE À LIBÉRATION IMMÉDIATE (MLI)
En chirurgie orthopédique, la morphine a été testée sur peu études[2,3]. Il
s’agit de peu d’études utilisant soit une évaluation en double dummy versus la
voie injectable[3] soit une administration auto contrôlée par voie orale comparée
en ouvert à l’analgésie auto contrôlée intraveineuse classique [2, 3]. Une seule
étude s’est donc intéressée à l’administration en double aveugle et double dummy
de la morphine orale versus la morphine injectable. Il a été montré que pour des
patients opérés de prothèse totale de hanche l’analgésie orale (morphine 20mg/4h)
permettait une analgésie similaire à celle obtenue avec la morphine injectable
(5-10 mg/4 h) [2, 3]. La tolérance digestive était compromise par un taux de
nausée de plus de 50% dans les deux groupes avec des exclusions pour nausée
et sédation dans le groupe morphine orale et pour nausée et mauvaise analgésie
dans le groupe morphine injectable.
Dans une autre étude, une analgésie auto contrôlée par voie orale (morphine
30mg/ml; dose maximum de 20mg/h) était comparée à la PCA intraveineuse
classique (morphine 2mg/12min) chez des patients opérés en orthopédie. L’ef-
cacité était similaire avec une consommation de morphine par voie orale 5fois plus
importante ce qui suggérait une biodisponibilité faible de l’ordre de 20-25%. Le
matériel utilisé par cette PCA orale était une PCA mécanique Baxter permettant
l’administration orale de 0,5ml d’une solution de morphine à 30mg/ml soit 15mg
toutes les heures[2,3].
La MLI a été testée après chirurgie abdominale. Dans une étude ouverte sur
la césarienne, l’analgésie orale par la morphine était comparée à l’analgésie orale
par la dipyrone[2,3]. Le niveau de satisfaction et l’efcacité étaient similaires. Les
auteurs privilégiaient le dipyrone. Dans une autre étude ouverte sur la césarienne,
l’administration postopératoire de la combinaison morphine, paracétamol, aspirine
était décrite comme efcace[2,3].