P.C.C.I Plateforme Congolaise contre la Corruption et l’Impunité Dénoncer la Corruption et l’Impunité au Congo et en Afrique ; Saisir les juridictions compétentes nationales et internationales; Solliciter une réparation des préjudices ; Contribuer à la bonne gouvernance au Congo 28, Avenue des Fleurs, 45130 Saint-Ay Tél. : 06 64 88 01 59 Mail : [email protected] http://pcci.wordpress.com/ Point de vue Nous accusons bonne réception de votre invitation pour la rencontre du 17 mai 2012, relative à une journée de réflexion autour de l’appel lancé par certains partis de l’opposition congolaise. Cet appel qui a fait l’objet d’une lettre à monsieur Sassou Nguesso, fait état d’une demande pour l’organisation des états généraux de la nation. La PCCI profite de cette occasion pour faire quelques remarques liminaires (but de le rencontre), avant d’intervenir à l’occasion, sur le fond de ce problème, tenant compte des nombreuses réactions soulevées par cet appel. Il serait juste d’affirmer que cette idée d’états généraux de la nation est dans les préoccupations de la plupart des organisations de l’opposition depuis un moment. Certains parlent d’une Conférence Nationale bis, d’une concertation nationale, d’une conférence pour la paix véritable d’autres d’Exodus le retour. La demande officielle de l’organisation des états généraux faite à Brazzaville par une partie de l’opposition et à paris par la voix des ondes, a surtout le mérite de rendre plus audible, une revendication largement partagée. La crise profonde que traverse notre pays rend cette solution inéluctable. Quelque soit l’appellation de ce grand Mbongui, rares sont les structures de l’opposition qui ne partagent pas l’idée d’une telle rencontre. Nous pouvons même affirmer le fait que, dans la coalition au pouvoir, certaines forces réformistes ne sont pas contre cette sortie de crise comme en 1989 lors de la situation pré Conférence Nationale Souveraine (tendance feu Docteur Ossébi et autres) A cette étape de nos remarques, nous devons cependant nous poser quelques questions afin de savoir si toutes les organisations qui partagent cette revendication parlent de la même chose et y mettent le même contenu. Que se passerait-il si le pouvoir de Brazzaville, nous prenant à notre propre jeu, décidait sine die de convoquer ces fameux états généraux ? Comment réagirions-nous ? Qu’avons-nous en commun les uns et les autres ? Ne serait ce pas une foire pour les forces de l’opposition ? Qui y irait ? Pour représenter qui ? Et avec quelle légitimité ? La diversité sémantique autour de l’appellation de ces états généraux ne cache t- elle pas en réalité une divergence de contenu ? Avons assez tiré les leçons de l’échec des forces du changement lors de la CNS ? Des interrogations conceptuelles des états généraux 1. Positions politiques des tendances de l’opposition congolaise Les stratégies et positions politiques des différents groupes et tendances politiques de l’opposition sont divers et variés et souvent contradictoires. Certains partis ont tenu un double langage, annoncer le boycott des élections (présidentielles surtout) et y participer par la suite, apportant indirectement leur aval au processus électoral. Beaucoup de ces partis, tout en sachant quelles étaient perdues d’avance ont décidé d’aller aux législatives et pire d’aller à la concertation d’Ewo. Raison évoquée pour les premiers : se faire entendre des populations, pour les seconds : négocier pas à pas avec le pouvoir. Tenant compte du taux de participation, ces stratégies auront été un échec. D’autres structures et tendances posent le problème de la légitimité du pouvoir venu sur la scène suite à un coup d’état et ayant triché à toutes les élections depuis le changement de la constitution de 1992 jusqu’aux dernières élections législatives. Certains d’entre eux ne reconnaissent pas la nouvelle constitution. Une troisième tranche considère que le contentieux est juste électoral. Il réside dans la transparence des scrutins. Pour eux, les états généraux devraient juste remettre à plat la loi électorale, les listes électorales, la commission électorale le découpage électorale et le processus démocratique repartirait Une dernière tendance estime que la crise est globale. Elle touche les institutions mal adaptées. La panne totale de la distribution des richesses nationales, le manque de stratégie de développement économique, un état non adapté pour secréter la nation. En gros, le départ de Sassou ne nous suffit pas. Des questions les plus diverses se posent : Avons-nous besoin d’un président de la république sur le modèle actuel ? Avons-nous besoin d’une armée ? Ainsi que d’autres que nous poserons lorsque nous commencerons à examiner le fond des différentes problématiques. Notre structure la PCCI appartient à cette tendance. 2. Contenu des états généraux Il y a un grand écart entre les 4 positions citées plus haut. Actuellement la demande des états généraux ne possède aucun contenu politique clair. Sans entrer dans le vif du sujet, rappelons que l’échec de la Conférence Nationale était dû en partie à ce manquement. Devons nous faire la même erreur et aller à une concertation nationale sans avoir des dénominateurs communs ? Devrions-nous aller avec la partie de l’opposition avec laquelle des conceptions sont radicalement opposées ? Qui doit participer à ce forum ? Il semble que la classe politique ne soit pas parfaitement en phase avec la société civile d’une part et les populations d’autre part (la population a du mal à suivre les mots d’ordre des politiques) Pour quels résultats ? Pour obtenir des états généraux, auxquelles participe le pouvoir il faut inverser le rapport de force, donc définir les stratégies pour cela. Que faudra t-il modifier in fine : la constitution ? Les institutions ? Le pouvoir actuel ? Pour obtenir : une transition ? Un gouvernement d’union nationale ? un gouvernement avec un carnet de route spécifique ? Juste des élections transparentes ? Les éléments d’un projet national comme le suggère le mouvement Exodus, le retour ? Nos Conclusions Dans l’état actuel de la problématique, et devant la cacophonie des différentes interprétations la PCCI estime que la priorité est l’organisation des états généraux de l’opposition Ces états généraux de l’opposition nous permettraient de constituer le véritable front qui irait à une concertation nationale sur des positions claires. Même si ce travail aurait du être fait il ya dix ans, il reste un préalable indispensable et nous pouvons le faire aujourd’hui, suffit la modestie et du sérieux. La situation géographique et sécuritaire de la diaspora lui donne mission de débuter ce travail et associer par la suite les forces intérieures. Un grand congrès de la Diaspora serait un double message en direction de la communauté internationale et de l’opinion nationale de notre population Les populations ne croiront en nous que si nous sommes audibles à leurs revendications dans un projet politique intégré Nos propositions Le 15 aout lors du 52 ème anniversaire des indépendances, dans la maison d’Afrique, toute la salle, d’un commun accord, les organisations présentes et les personnalités avaient salué l’initiative de ces états généraux de l’opposition. Des propositions sur des documents de base pour le travail avaient été faites. Il était stipulé que la diversité organisationnelle ne devait pas être un frein la mise en commun de l’unité de pensée. Cet esprit doit être conservé pour éviter les vieux démons de la diaspora. Pour un problème aussi délicat, il serait indispensable que des sous réunions croisées puissent avoir d’abord lieu (des fundus). Entre organisations ou entre individualités. Le temps presse. Les grandes réunions ont le défaut de ne permettre aux orateurs que très peu de temps de parole, en tous cas insuffisant pour aller au fond des sujets. Souvent elles se terminent sans conclusions véritables. Les futures grandes réunions ne devront être que des grandes messes pour faire adopter des positions largement discutées entre groupes et organisations. La PCCI qui a déjà entamé ce type de contact estime donc que la réunion du 17 devrait surtout avoir comme mérite de définir la méthode de travail et les préalables. Paris le 15 Octobre 2012 Pour la PCCI la direction Organisation régie par la loi de 1901, J.O du 10/11/2007 sous le n°20070045-